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 ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.

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Jack F. Hawks

Jack F. Hawks
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MessageSujet: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeVen 11 Jan - 14:39

Life's still a nightmare.


Lentement, Jack posa la main sur la paume de son front, les yeux fermés. Tout, sauf pensif. Non, il ne réfléchissait pas. On aurait pu croire, mais ce n’était pas le cas. Il tentait simplement de retrouver ses esprits, de se débarrasser de cette migraine affolante, et de cette douleur qui lui cisaillait le crâne. Jack avait pris un coup sur la tête. Cela n’avait rien d’une gueule de bois, ou d’une toute autre douleur crânienne. On l’avait assommé. Enfin, à moitié. Il s’était rendu compte qu’on allait s’en prendre à lui, et juste à temps, ce qui lui avait permis de bouger. Pas assez pour éviter le coup. Suffisamment pour que celui-ci ne lui brise pas la nuque. Et suffisamment pour l’atténuer. Le choc avait tout de même été violent. Il avait titubé quelques secondes, et avait sorti son poing américain, se tournant vers le gamin. Un gamin, et je pèse mes mots. Un gosse, de treize ans tout au plus, qui avait sorti un flingue d’un air effrayé en voyant l’arme. L’instinct de survie de Jack avait pris le dessus. Il avait levé les bras en l’air. Il lui avait calmement demandé ce qu’il voulait. Le gamin voulait de l’argent. Alors Jack lui avait donné de l’argent. Il avait donné tout le liquide qu’il conservait dans son portefeuille, et l’avait regardé partir avec la maigre somme de ces cinquante livres, le cœur lourd. Non pas de s’être fait attaquer. Non pas de s’être fait voler cinquante livres. Bien loin de là. Ce n’était pas non plus le fait d’avoir craqué face à un gamin de treize ans, qui tremblait en tenant une arme plus grosse que sa tête entre les mains. C’était ce gosse. Qui allait dépenser ces cinquante livres avec une vitesse hallucinante. Pour de la nourriture. Des médicaments. Ou peut-être de la drogue, s’il était déjà assez désespéré pour y goûter. Ce gamin était un gosse des rues. Il n’avait pas bien l’habitude d’y survivre. Il n’avait pas encore chopé le truc. Il était tombé sur Jack. Certes. Et Jack dans un bon jour. Dans toute autre circonstance, peut-être que notre ours aurait pris le risque de le désarmer, ou de sortir sa propre arme. De le frapper, peut-être même. Après tout, c’était l’autre qui avait commencé. Cependant voilà. C’était un gamin, un petiot qui ne connaissait rien à la vie. Qui, dès qu’il avait eu les cinquante livres en main, était parti en courant, mort de peur que Jack ne décide de lui faire du mal, de se venger. Il n’avait même pas pris la peine de vérifier que le barman lui avait bien tout donné ce qu’il avait. Non. Il était parti. Et Jack, lui, l’avait regardé partir. L’argent n’avait pas la moindre valeur à ses yeux. Ce qui avait de la valeur, pour lui, c’était la vie. La vie de ceux qui méritaient de vivre. Et ce gamin avait beau l’avoir agressé, il méritait de vivre. De survivre. L’ancien Looper s’était adossé au mur, et laissé glisser au sol. Et depuis, il essayait de retrouver ses esprits. Bien sonné.

Notre homme laissa doucement un soupir s’échapper d’entre ses lèvres. Il porta la main à son crâne. Il ne se souvenait plus de l’objet avec lequel le gosse l’avait frappé. Mais ce n’était pas quelque chose de lisse, c’était sûr. Ou alors, il ne s’en était pas servi correctement. Doucement, l’ours porta sa main sous ses yeux, regardant le sang qui s’était déposé sur ses doigts. Et merde. Il allait avoir besoin de soin. Les pensées de Jack s’égarèrent quelques secondes vers Ariadne. Il aurait pu aller la voir, lui expliquer la situation, lui demander de l’aider. Pour une fois, il ne s’était même pas battu, en plus. Mais bon. La pauvre allait encore paniquer, et être au bord de pleurer. Et il voulait lui infliger ça. Il en avait marre qu’à chaque fois qu’il se décide à lui rendre visite, il soit dans un sale état. Est-ce que, pour une fois, il aurait pu débarquer chez elle un jour où tout allait bien ? Juste pour… Parler ? … D’accord, l’idée de parler était farfelue, surtout pour un Jack quasi muet. Mais l’idée était là. Il n’allait pas se rendre chez Ariadne. Il allait trouver une autre solution.

Se relevant doucement à l’aide du mur contre lequel il était adossé, notre homme toussota doucement, une main toujours plaquée à l’endroit où sa tête était ouverte. Bon. Il allait retourner chez lui, et une fois là-bas, il aviserait. De toute manière, même s’il détestait l’hôpital, il pourrait toujours s’y rendre. Il ne s’était pas battu ; il avait été agressé. Donc, dans le pire des cas, il irait. Mais pour le moment, il allait rentrer chez lui. Et voir si une autre solution ne se présentait pas à lui. Commençant à marcher à allure lente dans la rue, encore un peu étourdi, sa douleur au crâne ne diminuant nullement, Jack se sentit vulnérable. Ce sentiment n’était qu’une connerie, il le savait. Et pourtant, il ne l’avait pas ressenti depuis longtemps. Si longtemps qu’il n’aurait pu poser de date. Et ça le faisait chier, pour parler très franchement. Reniflant doucement, il cligna des yeux. Sa vision commençait à se stabiliser. Bon. Il y voyait clair. Il vérifia qu’il ne perdait pas trop de sang, et commença à marcher d’un pas plus assuré. Il récupérait doucement. Ce n’était pas encore ça, mais ça venait. Lentement mais sûrement, ça venait.

Tournant dans une rue en direction du centre de Londres, notre ours jeta un petit coup d’œil à droite, puis à gauche. C’est là qu’il aperçut le gosse. Enfin le gosse. Pas celui qui l’avait agressé. Celui-ci était plus âgé. Et il savait se défendre. Jack le savait d’expérience. Parce que ce gosse, c’était à cause de lui s’il s’était retrouvé à massacrer des gars venant du futur. Et en l’occurrence, ces derniers temps, à se faire massacrer par ces gars venant du futur. Jack fronça lentement les sourcils, le regardant de loin. Et, lorsqu’il vit deux hommes à l’allure étrange emboîter le pas à son ancienne recrue, une petite montée d’adrénaline vint accélérer son rythme cardiaque. Ces gars n’avaient rien de civils, ni de hold-guns. Ces gars étaient là pour bousiller les Loopers. Et ils venaient de débusquer Zuriel.

Ni une ni deux, Jack s’avança pour suivre à son tour les deux hommes, rapidement. Il les rattrapa bien vite. Alors que ceux-ci allaient intercepter Zuriel. Jack tourna dans la même ruelle qu’eux, et, sans chercher la moindre discrétion, il empoigna fermement son poing américain, posant sa main libre sur l’épaule de l’un des tueurs, alors que le deuxième sortait déjà son arme pour la pointer vers Zuriel. Le type que Jack avait intercepté se retourna. Aussitôt, le poing américain fusa vers sa gorge. Jack oublia totalement le deuxième homme, se concentrant sur les gouttelettes de sang qui vinrent lui éclabousser le visage, alors que l’autre les crachait. Hmm. Charmant. Il avait mal dosé sa force. L’autre hoqueta, la main de laquelle il avait attrapé son revolver sursautant, manquant de lâcher l’arme. La douleur vive dans le crâne de Jack refit brutalement surface, tandis qu’il reculait. Son adversaire trouva le moyen de relever son arme vers lui, se tenant la gorge, en apparence intacte, de l’autre main. Et là, juste avant de lâcher brusquement le flingue pour plaquer sa seconde main sur sa jugulaire et de cracher encore un peu de sang, il tira.

Jack tomba au sol, à nouveau sonné. Oubliant totalement tout ce qui pouvait l’entourer. Sa victime en train de souffrir le martyr. Son connard de copain qui s’en était sûrement pris au Looper. Et le Looper en question. Zuriel. Tout ce qu’il percevait, c’était la douleur au niveau de sa tempe. Et le sang chaud qui s’écoulait doucement dans son oreille presque anesthésiée par la douleur alentour.

Bordel, mais c’était quoi cette journée de merde ?


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Zuriel

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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeSam 12 Jan - 22:22

Zuriel marchait dans le hasard des rues, errant a priori sans but. C'était en tout cas l'impression qu'il donnait, à avancer ainsi, la tête basse, les mains dans les poches de son long manteau noir, pratique pour y cacher ses armes, les pieds se plaçant méthodiquement l'un devant l'autre. Le ciel était sombre, mais un rayon de lumière perçait à travers les nuages menaçants, dessinant une voie éclairée que suivait sans s'en rendre compte le Looper. Il semblait marcher à l'aveuglette, sans voir où il allait. Ce n'était pas le cas. Ses yeux balayaient le sol du regard, observant les ombres qui y dansaient. Il avait un peu mal au cœur. La lassitude, peut-être. L'envie de ne plus se battre, pour une fois. Qu'est-ce que cela ferait que de s'arrêter, d'attendre lentement que la mort se jette sur lui, affamée, plante ses griffes dans son corps fragile et l'emmène dans son antre lointain ? Non, c'était trop dramatique pour lui. Il mourrait de sa propre main, impossible d'échapper à un prédateur comme lui. Il n'y avait rien à espérer.
Une petite dissonance dans les motifs du sol. Deux ombres dont le schéma n'étaient pas le même que celui des autres. Il lui semblait qu'elles se rapprochaient. Vraiment ? On en voulait à sa petite personne ou sa coïncidence ? Préférant jouer la prudence, Zuriel glissa discrètement sa main sous son manteau sans pour autant cesser de marcher. Ses doigts fins se refermèrent le manche d'un long couteau qui avait déjà asséné la mort à de multiples occasions. Zuriel lui vouait une confiance absolue. Il ne l'aimait pas, il en était accro. Comme le drogué ne pouvait pas se défaire de ses doses, qu'il pouvait maudire quand il avait assez d'esprit pour cela, mais sur lesquelles il s'accrochait désespérément quand il s'avérait qu'il en avait besoin. Il ne prenait plus de drogues, et il n'avait jamais développé d'addiction. Juste une fois de temps en temps, pour se détendre ou pour profiter. Mais c'était assez rare, même si en dix-neuf ans, on devait s'attendre à ce que cela ne se compte pas sur les doigts de la main. Cela dit, il suffisait d'avoir besoin d'un couteau sur lui en permanence, et voilà qu'il connaissant cet étrange sentiment de manque. C'était sans doute des Walkers, derrière lui. Tant pis. Il verrait comment il allait se débrouiller pour mettre les deux en déroute. Il avait confiance en lui, mais il n'était pas un surhomme : on pouvait le battre. Et ce d'autant plus quand le combat s'avérait déséquilibré. Mais, contrairement à ses envies mélancoliques d'avant, Zuriel avait tout à coup envie d'en découvre. Semer la mort ne le dérangeait pas, même s'il n'aimait pas cela, et si c'était nécessaire pour ne pas se faire tuer, alors il serait prêt à prendre des vies.
Mais alors il se passa quelque chose d'étrange. Une troisième personne s'en prit à l'un des deux, et bizarrement, Zuriel n'eut pas besoin de le regarder pour savoir de qui il s'agissait. Il le savait, c'était tout. Il pouvait le reconnaître. C'était quelqu'un qui l'avait à la fois sauvé et damné, sans qui la vie aurait été beaucoup plus difficile, et en qui il avait totalement confiance. Il lui aurait sans doute confié sa vie si ela avait été nécessaire, ce qui était quelque chose d'exceptionnel. Enfin. S'il s'occupait de l'un des deux, Zuriel n'aurait aucun de mal avec l'autre. Il se tourna avec très peu de temps d'écart et plongea directement sa lame dans le ventre de son adversaire, le faisant remonter sans faire attention à tout ce qui se déversait de la coupure. Ce n'était pas très propre, et cela salissait son beau manteau noir, mais tant pis, au moins, l'avantage de la longueur, c'est qu'il n'aurait rien sur ses vêtements en dessous. Il regarda l'homme s'effondrer au sol, choqué de n'avoir rien eu le temps de faire. C'était bête, mais à compétences égales, l'effet de surprise pouvait tout changer. Si l'homme avait eu plus de chance, ce serait lui, Zuriel, qui serait mort. Mais tant pis. Il leva les yeux pour remercier Jack, sauf qu'il ne le vit pas. Mince. Il ne s'était quand même pas fait tuer, ce n'était pas possible. Il baissa le regard et aperçut Jack à terre, du sang sur le côté. La blessure était récente, et en tant qu'expert, Zuriel pouvait y reconnaître une blessure par balle. Ennuyeux, cela. Il pourrait l'emmener à l'hôpital, sauf que cela risquait de poser des problèmes avec la police. Il aurait pu aussi le laisser là, mais Zuriel avait quelques points d'honneur. Il éprouvait du respect pour ceux qui avaient été ses mentors et n'aurait jamais eu l'idée de les laisser tomber. Tant pis, il allait devoir le soigner lui-même. Il savait gérer ce type de blessures, mais au niveau de la tête, comme ça... Il se pencha vers son ancien mentor, l'appelant ainsi qu'il l'avait toujours appelé. « Hawks... Hawks, ça va ? Qu'est-ce que tu fais à la tête ? » Un peu d'inquiétude rejaillissait dans sa question. Là encore, c'était quelque chose de rare, car il s'inquiétait pour très peu de personnes. Cela ne faisait que deux ans que Zuriel connaissait Jack, mais cela avait suffi à créer de profonds liens avec lui. Peu de gens pouvaient en dire autant.
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Jack F. Hawks

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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeMar 15 Jan - 23:12

Pay the bill and count the bodies.


Jack ferma les yeux, étourdi. Aussitôt, il sentit son corps tomber un peu plus, toujours plus prêt du béton, toujours plus bas. Il tombait, sans pouvoir se relever, sans pouvoir mettre fin à sa chute. Il s'enfonçait, dans le plus noir des abîmes, dans les tréfonds de la douleur qui cisaillait de part et d'autre son crâne. Sans pouvoir reprendre son souffle une dernière fois. Il partait.

Non. Brutalement, il rouvrit les yeux. Il n'avait pas le droit de s'endormir, pas maintenant. Il n'avait pas le droit d'abandonner le combat, de laisser Zuriel s'en sortir seul. Et puis merde, c'pas comme si il avait pris une balle en pleine tête. Il allait en falloir un peu plus pour venir à bout de lui. N'est-ce pas ... ? D'un geste hésitant, il s'appuya sur le mur derrière lui, essayant de se redresser, sans perdre connaissance. Ce n'était qu'un étourdissement. Ça allait passer. La balle avait éraflé sa tempe ; elle était passée si près de le tuer que le bruit assourdissant avant complètement sonné l'ancien Looper. Mais il allait s'en remettre. Il s'en remettait toujours. Clignant des paupières d'un air un peu hagard, Jack ne percevait plus ni les bruits alentours ni les images qui auraient pu le marquer. Tripes au sol, cadavre éviscéré, un homme hoquetant au milieu du sang qu'il crachait, une barre noire traversant sa gorge. Rien de tout cela ne pouvait atteindre Jack, son cerveau embrumé par la douleur, ses prunelles minuscules qui tentaient de s'éloigner de la lumière blanche aveuglante. Il porta la main à sa tempe, tremblant, ramenant ses doigts couverts d'hémoglobine devant ses yeux. Comme si une blessure à la tête n'était pas suffisant, il avait fallu qu'il en écope d'une autre, qui l'avait fait passer encore plus près de la mort. Merde Jack. À force de jouer au con, il allait vraiment finir par y rester.

Ses doigts se desserrèrent autour de son poing américain, sans pour autant lâcher celui-ci. Son tromblon était coincé dans son pantalon, à l'arrière, et le gênait tout particulièrement. Dans un élan de conscience, il l'empoigna, le sortant de sa cachette, le posant à ses côtés. Son souffle était rapide, saccadé. Ses pensées confuses. Et pourtant, Jack était toujours là. D'instinct, son poing se referma à nouveau autour de son arme. Il n'avait que ça. Que ça à se raccrocher. Aucune autre présence rassurante. Aucune. Sauf peut-être... Une voix. D'où venait cette voix ? À qui appartenait-elle ? Puis, un nom. Une appellation. Un pseudonyme. Hawks. Son identité de Looper. Qui donc aurait pu la connaître ? Qui ?

Pensée fulgurante, accès de lucidité. Jack écarquilla les yeux. Zuriel. Ainsi donc il s'en était sorti. Lentement, mais sûrement, notre ancien Looper commença à sortir de sa torpeur. Son cerveau était toujours rempli d'une sorte de brume épaisse, mais il reprenait lentement mais sûrement conscience. Sa respiration se calma, alors qu'il battait des paupières, tentant de faire disparaître ce voile blanc devant son regard, afin de discerner le visage du gosse. De son gosse. Celui qu'il avait enrôlé, un de ceux qu'il avait formés. Zuriel. Le gamin était bien là, penché au-dessus de lui, le regardant. S'inquiétant. Un sourire d'une pâleur inquiétante étira les lèvres de Jack. Zuriel, s'inquiéter ? En voilà donc des manières. Doucement, notre ours porta sa main libre à sa première blessure. Elle saignotait toujours ; rien d'alarmant cependant à côté de sa tempe. Reniflant doucement, Jack essaya de se caler un peu mieux contre le mur. Cet effort ne lui offrit absolument rien, à part une soudaine nuée de petits points noirs dans son champ de vision. Décidant de se calmer, il se mit à rassembler ses pensées. À essayer de se souvenir ce que Zuriel lui avait demandé. Ah oui. Sa tête. Toussotant, chassant la douleur et l'engourdissement de sa gorge, Jack leva sa main dépourvue de poing américain, indiquant du bout d'un index faible et tremblotant sa première blessure. « Coup de ... » De quoi au juste ? Avec son engourdissement premier, il ne savait même pas avec quoi ce gamin l'avait frappé. « ... En traître. » Ouais voilà. Il ne savait pas avec quoi c'était, mais on l'avait pris par surprise. On avait essayé de l'assommer pour mieux le détrousser. Enjoy. Indiquant maintenant sa tempe qui n'en arrêtait pas de saigner, flot fin, certes, mais continu et régulier, Jack déglutit péniblement. « Balle perdu de ton pote à demi égorgé. » Ce n'était pas son pote, bien entendu. Mais franchement, pour ce que Jack en avait à secouer.

D'un geste machinal, il sortit son mouchoir en tissu de sa poche. Mouchoir dans lequel il ne se mouchait jamais. Et qui était constellé de tâches de sang. En effet, mouchoir à usage premier de compresse. Dans le cas de Jack, c'était toujours utile. Attrapant le morceau de tissu, il le posa délicatement contre sa tempe, serrant les dents, commençant à éponger le sang. Ça allait le faire. Il allait s'en tirer. Il jeta un regard aux deux corps étendus au sol, et remarqua alors l'aspect répugnant du cadavre dont Zuriel s'était occupé. Il fronça les sourcils, curieux. Pas le moins du monde écœuré. De toute manière dans son état, il ne saurait jamais s'il s'agissait d'une hallucination ou de la réalité. « Où t'as appris à faire ce travail de boucher ? » demanda-t-il d'une voix simple et curieuse, éraillée par la douleur et la semi-conscience. Question extrêmement pertinente. Dont personne n'en avait absolument rien à foutre. Mais pour le coup, Jack était impressionné. Ce p'tit avait été à la bonne école. Et d'ailleurs, à ce moment précis, il vit le mec à la gorge bien entamée continuer de ramper au sol. Il ne leur ferait aucun mal, il était trop dans un sale état. Mais il ne fallait pas qu'il s'en tire. Sans bouger outre mesure, le regard simplement braqué sur l'homme à la gorge amochée, Jack lâcha quelques mots d'un ton neutre. « Il reste des miettes. » Sur le ton d'une banalité, comme quelque chose qu'on ajouterait après "salut, ça va ?". Jack était d'un naturel à toute épreuve. Et c'était aussi bien un défaut qu'une qualité.

L'ancien Looper replia quelque peu son morceau de tissu, afin d'essayer d'éponger le sang à l'aide d'un endroit encore vierge. Cela semblait être peine perdue ; l'hémoglobine coulait de manière toute aussi régulière. Et lorsque Jack reposa son tissu imbibé sur la plaie, il grimaça.

Bordel, il avait fallu qu'on s'attaque à sa tête. Aucun honneur de nos jours, j'vous jure. Tout est à celui qui veut survivre. Et mine de rien, Jack le savait ; cela avait toujours été, et cela serait toujours ainsi.

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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeJeu 24 Jan - 21:04

Penché par dessus le corps de Jack, le jeune homme observa celui qui avait été son mentor avec ce qui ressemblait assez clairement à de la crainte. Celui qui était en face de lui n'avait pas participé longtemps à sa vie. Deux ans maximum. Et pourtant, deux années suffisaient à construire ce lien de respect. Zuriel lui en voulait, parfois. Parce qu'il l'avait plongé dans une misère noire, alors qu'il était déjà dans les ennuis jusqu'au cou. Le Looper était un pragmatique plus qu'un véritable assassin. Il parlait peut-être plus que ses actes. Mais en cet instant, Zuriel appréhendait l'autre versant de leur relation. Jack qui avait toujours été un soutien pour lui, qui lui avait offert une nouvelle vie - c'était toujours mieux que de croupir en prison, même si au fond, il était tout aussi prisonnier -, qui avait vraiment fait office d'ami pendant ses premières années. Il regrettait parfois de ne plus le voir autant : sa présence lui manquait grandement, il détestait l'idée de savoir que Jack n'avait plus que trente ans à vivre, alors qu'il était encore jeune. C'était comme un grand frère pour lui, au fond. Et le voir ainsi, à terre, risquant peut-être de mourir... C'était presque intolérable. Zuriel ressentit un immense soulagement quand il le vit bouger, essayant de se redresser. Cela voulait dire qu'il avait encore un peu de force et de conscience. Zuriel n'était pas du genre à aider les gens en difficulté, et en voyant Hawks, il respecta sa fierté et n'intervint pas, même s'il l'aurait fait s'il estimait qu'il y avait là danger pour sa vie. Jack désigna sa première blessure, ignorant vraisemblablement ce qui l'avait frappé. Zuriel grimaça : ce n'était pas beau à voir, et même si on faisait de lui un assassin, il n'avait aucune affinité avec la violence. Un mal nécessaire, voilà tout ; on en revenait juste à la brutalité médiévale appliquée aux pions. Nulle doute que dans les hautes sphères, ça ne se passerait pas comme cela. Le jeune homme se pencha, maudissant en silence les coups en traître - nécessaires certes, mais qu'est-ce que c'était ennuyeux au fond... Et une blessure de balle, comme le signala son ancien mentor. « Hé ben, tu ne t'es pas raté. » : commenta-t-il avec froideur, même si ses yeux contredisaient cette impression glaciale : ils exprimaient de l'inquiétude et de l'amitié. Chose rare, son regard s'illuminait de cette chaleur bienveillante qu'il ne distribuait à personne - sauf peut-être à Wilfred, et c'était bien contre sa volonté. Zuriel regarda son mentor éponger le sang avec un mouchoir, soulagé de voir qu'il pourrait s'en sortir sans passer par les urgences. Du moins, dans l'immédiat, il aurait très vite besoin de soins, c'était évident.
En revanche, sa question le mit bien plus mal à l'aise que ce à quoi il se serait attendu. Zuriel se définissait comme insensible, et c'était bien ce qu'était Jack : habitué à cela, pas choqué le moins du monde. En temps normal, Zuriel aussi. Mais il avait laissé ses sentiments prendre le dessus, et une part de sa personnalité première revint. L'espace d'un instant, il regretta ce massacre qui était tout simplement abominable. La vie aurait dû être plus précieuse, songea-t-il en se montrant très dégoûté de lui-même. Et puis cela passa, et seule la lassitude lui resta. Il aurait pu se révolter. Il le ferait un jour, quand il évoluerait. Quand il prendrait conscience de sa nature profonde. Mais pour l'instant, il restait enfermé dans son rôle et ses représentations. Autrement dit, cela ne le dérangeait pas trop... mais quand même un peu. « La nécessité. Je déteste cela, c'est vraiment affreux. Mais à peine plus que ce qu'on nous demande de faire. » Zuriel n'exprimait pas cette opinion très souvent, pour la simple raison qu'elle ne lui venait pas souvent. Le tueur était insensible, mais il y avait une faille. Sa sensibilité n'était pas entièrement morte et ne le serait sans doute jamais. De toute façon, elle était dangereuse et Zuriel préférait ne pas l'exprimer. Il savait simplement qu'avec Jack, cela passerait. L'homme lui était trop proche pour qu'il ressente le besoin de se méfier.
Il tourna le regard vers les « miettes ». Aimait-il tuer ? Non. Le faisait-il ? Oui, mais par nécessité. Parce que sinon, c'était lui. Si on comprenait ce mode de fonctionnement pragmatique, on pouvait comprendre ce brin de pitié et de compassion qui s'éleva en lui. La logique demandait pourtant qu'on s'en débarrasse. Cela aurait dû être son premier geste, avant même d'aller voir si Jack allait bien. Il n'avait pas forcément envie de porter secours à celui qui était tout de même son agresseur, mais bon sang, qu'il était là de toute cette histoire. « Cela devient vraiment absurde, marmonna-t-il, l'air profondément insatisfait. Nous traquons des cibles et nous sommes des cibles. Comme si nous n'étions pas des gens civilisés... C'est ennuyant. » De nouveau, il aurait aimé que tout cela cesse. Il enviait presque le sort de l'homme qu'il avait tué. Lui, au moins, il était tranquille. Il n'aurait plus besoin de réfléchir à tout cela. Pour la première fois, Zuriel eut une prise de conscience. La première d'une longue série. Et pour la première fois, il se demanda s'il y avait possibilité de tout arrêter sans qu'il y ait encore des morts.
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Jack F. Hawks

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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeLun 4 Mar - 11:09


Crash and burn.


Jack tentait de garder les yeux ouverts, ce qui, en soi, s’avérait de plus en plus compliqué. Le sang qu’il perdait l’affaiblissait, et il sentait certains de ses muscles commencer à se détendre plus que de nature, au point d’en devenir faibles. Engourdis. Il sentait que s’il ne se forçait pas à rester conscient, il sombrerait dans l’inconscience. Il s’en sortirait très probablement ; ses plaies n’étaient pas non plus béantes, et elles ne deviendraient mortelles que s’il restait à pisser le sang au fond de cette ruelle sans que personne ne s’occupe de lui. Mais voilà, il n’était pas seul. Zuriel était là. Ce p’tit bonhomme, que Jack avait connu lorsque le jeune homme débutait en tant que Looper. Maintenant, Jack avait quitté le métier. Mais Zuriel, lui continuait. Il tuait des gens, et continuerait jusqu’à ce que sa cible ne soit autre que lui-même. Une nécessité qui lui était désormais imposée. Nécessité que le jeune homme venait d’évoquer. Sa phrase fit lentement cligner des yeux notre nounours ensanglanté, alors qu’il essayait d’imprimer les paroles, de se focaliser dessus pour éviter de s’endormir. Gn. Ne ferme pas les yeux mon grand. Zuriel aurait bien du mal à te porter tout seul jusqu’à l’hôpital, ou même où que ce soit. Il fallait que Jack respire. Qu’il mette ses pensées au clair. Qu’il se calme, et qu’il laisse la douleur devenir naturelle. L’étourdissement persisterait, mais il pouvait le réduire à son maximum, et être capable de marcher. Capable de se bouger. Il lui suffisait d’un peu de temps, et d’un peu de calme. Vu l’état des deux seules personnes présentes capables d’empirer son cas, il avait un peu de temps à prendre pour se remettre. Cependant, traîner dans une ruelle aussi pourrie était dangereux. Et il n’avait pas non plus intérêt à traîner.

Se redressant un peu contre son mur, Jack toussota, battant des paupières en espérant remettre ses pensées au clair. Il aurait aimé pouvoir aider Zuriel. Pouvoir lui donner confiance, lui promettre que son futur serait un peu moins pourri. Mais il ne le pouvait pas. Il ne savait pas mentir, et quand bien même il aurait su, il était fort probable que le jeune Looper ne l’eût pas cru. Après tout, il n’y avait rien pour se leurrer. Les Loopers étaient devenus des cibles, et tout était désormais tourné vers eux. Ils étaient jusqu’à présent passé inaperçus, mais cette époque était révolue. On les connaissait parce qu’ils étaient riches, mais maintenant, on savait que si on tombait sur la bonne personne, vendre des informations sur des Loopers pouvait rapporter gros. Et il avait raison. Tout cela devenait franchement absurde. Il n’y avait plus de règles, plus de logique. Les Loopers étaient contraints, chassés, traqués. Ils devaient continuer de remplir leurs contrats, sans quoi la situation ne ferait qu’empirer, et les hold-guns seraient incapables de tout gérer. Ils devaient faire attention à leurs peaux, nouvelles cibles de la cruauté des rues dont ils avaient été arrachés. Tout cela n’avait plus aucun sens, et Jack en avait conscience. Il ne le formulait pas ; Zuriel le faisait très bien à sa place. Oui, ils étaient devenus des cibles. Lui, le Looper à la retraite, était potentiellement en sécurité, pour le moment tout du moins. Il n’exerçait plus. Sa carrière n’avait compris aucune bavure. Il s’en était impeccablement sorti, mais ne se faisait pourtant pas d’illusions. Lorsque les Loopers n’existeraient plus, les vieux tomberaient à leur tour. La boucle du temps serait complètement perturbée. Et c’était cela qui faisait peut-être le plus peur à notre ours, tout aussi impassible qu’il puisse rester. Il vivait son présent actuel. Mais si le futur était bouleversé, tout allait changer. Tout allait merder. Et cela lui faisait franchement grincer des dents d’appréhension.

Avec un léger soupir, il ferma brièvement les yeux, s’adossant plus convenablement au mur. Il sentait l’inconscience refluer lentement, sa consistance revenir peu à peu. Un léger étourdissement restait présent, mais il le contrôlait. Le tout était de ne pas se laisser aller. De rester concentré, d’écouter ce que Zuriel disait, et de lui répondre. Lui répondre. Jack mobilisa ses forces, et ses petites neurones, ouvrant doucement les lèvres. « Tuer n’a rien de civilisé. » C’était vrai, et pourtant… « Pourtant on le fait depuis toujours. Mais ça n’a rien d’honnête. » Il soupira à nouveau. Lui qui n’était pas bavard devait se forcer à répondre. Se forcer, afin de ne pas se laisser emporter. Un moindre mal pour beaucoup de bien. « C’est un retour de flamme, il fallait bien que ça arrive un jour. » Il respirait lentement, sa voix filtrait entre ses lèvres, faible, se voulant le plus assuré possible. Mais au final, Jack était toujours aussi blessé. Il avait toujours aussi mal. Et même s’il tentait de passer outre, les faits persistaient. « C’était trop bien huilé pour continuer sans merder. » C’était ainsi qu’il voyait les choses. Une machine trop parfaite ne peut pas poursuivre cette perfection bien longtemps. Les incidents étaient toujours réglés, mais il fallait bien qu’un jour, cela pète. Que tout explose. Que les choses déraillent. C’était lorsque tout se mettait à partir en vrille qu’un redressement était nécessaire. Ce genre de redressement qui d’ordinaire, ne faisait pas de mal. Mais qui, dans le cas présent, dépassait les bornes.

La guerre secouait Londres, enfonçait les plus pauvres, bouleversait l’ordre logique du temps. Et Jack ne le tolérait pas. Qu’aurait-il pu faire, d’un autre côté ? Il n’allait pas mener sa guerre. Ce n’était plus la sienne, pas pour le moment. Il crèverait suffisamment tôt pour se soucier de toutes ces conneries. La seule chose qu’il pouvait faire était celle qu’il avait toujours faite. Laisser filer le temps. Et, s’il survivait jusque là, dans quelques années, il pourrait se souvenir. Et dire « tu t’souviens, y a quelques années, quand tout a foiré ? ». Pour cela, il fallait qu’il tienne le coup. Mais il n’y avait rien de perdu. Jamais.
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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeLun 4 Mar - 15:52

Zuriel sentait que Jack n'était pas au mieux de sa forme. Il faisait des efforts pour rester conscient, ce qui n'était pas très bon signe. Zuriel espérait vraiment qu'il n'allait pas tomber évanoui en cours de route. Or il devait le mener à l'hôpital, ce qui était déjà assez risqué comme cela. Son mentor risquait d'avoir des problèmes s'il apparaissait avec une arme. Tant de détails pratiques que Zuriel ne se sentait pas prêt à gérer. Il aurait tant préféré que Jack s'en sorte sans trop de dégâts... Cela aurait été plus simple. En tout cas, il ne faisait que 'ennuyer avec ses questions philosophiques idiotes. Tout comme le fait de laisser l'autre homme en vie était tout simplement stupide... Juste généreux et désintéressé. Comme si Zuriel pouvait l'être, vraiment. Enfin, on voyait la confiance qu'il accordait à Jack. A nul autre il n'aurait osé s'ouvrir ainsi. Jack était celui sans qui Zuriel n'aurait jamais accepté sa nouvelle situation. Ses conseils lui avaient été toujours précieux, ses réponses aux questions qu'il pouvait se poser étaient en général celles dont le Looper avait besoin. Pouvait-il en être encore ainsi aujourd'hui, alors que Jack avait cessé ses activités ? Le jeune homme avait conscience qu'un fossé s'était creusé entre eux... Cependant, il ne le percevait pas. Pour lui, Jack était toujours Hawks, et même s'il n'était plus Looper, il représenterait toujours la même chose à ses yeux. En tout cas, encore une fois, il prit le temps de lui répondre. Ce qu'il dit apaisa Zuriel – un peu. Cela devenait presque normal. Évidemment, ça n'aidait pas à accepter la situation, ni à éteindre la flamme d'angoisse qui brûlait dans le cœur du jeune homme. Mais cela enlevait de son caractère incompréhensible. Juste de la malchance, il était arrivé au mauvais moment. « Est-ce qu'on a une chance de s'en sortir, alors ? Ou le simple fait d'être Looper nous a déjà condamné ? » Même si ils échappaient à leurs tueurs, restaient les hold guns. Le fait de se tuer soi-même, plus tard. Zuriel doutait de faire des vieux os. Bah, ce n'était pas comme s'il avait eu envie de devenir centenaire, après tout, on meurt bien à un moment ou à un autre. Maintenant, de mort violente, ce n'était pas forcément très agréable. « Dommage que ça tombe sur ma génération, alors, remarqua Zuriel avec froideur. Dommage. Mais bon. On saura bien résister d'une façon ou d'une autre... » Quand il disait « on », il parlait surtout de lui. Vu que lui avait confiance dans ses capacités. Et puis, il pourrait peut-être se faire des alliés. D'un certain côté... rien que d'y penser, il se sentait tout bizarre. Décidément, certaines personnes avaient vraiment le don de mettre le bordel dans sa tête,
Le Looper s'approcha de Jack et, d'autorité, passa le bras de son mentor autour de ses épaules. Le temps pressait, il n'allait pas non plus le laisser se vider de son sang. [color=cadetblue] « Je t'emmène te faire soigner. Appuie-toi sur moi, et dis-moi si tu as besoin qu'on s'arrête. »[/list] Du sang risquait de couler sur ses propres vêtements, mais Zuriel n'en avait rien à faire. Le plus important, c'était de guérir Jack. Et pour cela, il avait besoin de le soutenir. Zuriel n'était pas du genre à faire de l'autorité. En général, quand c'était le cas, il jouait plutôt au grand méchant menaçant, qui refusait qu'on lui dicte ce qu'il devait faire. Dans des moments plus intimes, comme c'était le cas en ce moment, il était beaucoup plus cool. Il n'avait pas besoin de se poser comme le plus fort ; de toute façon, face à Jack, il n'en avait pas envie, il lui devait trop pour jouer à ces petits jeux débiles. Non, si Zuriel agissait ainsi, en forçant un peu Jack, c'était parce qu'il avait compris que son mentor avait besoin de son soutien. Chose que Zuriel était prêt à lui accorder sans même y réfléchir. Il s'assura d'abord que Jack tenait sur ses jambes avant de commencer à marcher. Ils devraient aller plus lentement que d'habitude, mais Zuriel était patient. C'était plutôt pour l'ancien Looper qu'il s'inquiétait, mais celui-ci ne pouvait pas marcher trop vite, donc... il devait se calquer sur son rythme. « Hawks... tu as des choses que tu ferais mieux de cacher ? Je veux dire, genre armes et tout... » Effectivement, si ils arrivaient aux urgences en présentant des armes, pas sûr que les gens le prennent bien... Lui, en tout cas, cachait ce qu'il portait, mais si on s'occupait de Jack, ce serait plus compliqué. On n'allait pas le fouiller, mais on connaît le soin que les infirmiers portent aux habits... Alors à moins que Jack ait une autre idée de l'endroit où ils pouvaient se rendre, ils allaient devoir passer pour des personnes innocentes, qui avaient juste eu de la malchance. « Est-ce que ça va ? S'il te plaît, t'endors pas sur mon épaule, j'ai pas envie que tu me baves dessus... » Zuriel le secoua très légèrement pour le forcer à rester conscient. S'il ne l'aidait pas à le transporter, Jack serait un poids trop important pour le seul Zuriel, qui n'était pas bien costaud, c'était connu – ce n'était pas pour rien qu'il faisait un bon assassin : rapidité et discrétion faisaient partie intégrante de lui. Et là, Zuriel serait obligé d'appeler à l'aide... Ce qui n'était absolument pas une bonne idée,
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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 12:44


Let it all burn.


Zuriel avait ce don, cet art de soulever des questions intéressantes, et des points méritant la réflexion. Peut-être était-ce une des raisons pour lesquelles Jack l’appréciait, d’ailleurs. Pourtant, notre ours devait avouer que d’ordinaire, il était plus du genre à fuir la conversation, à l’esquiver. Peu bavard, voire taciturne, à la limite de l’être asocial. C’était dans sa nature de se taire, tout comme c’était dans celle de certaines personnes de parler, ou de sourire. Il s’écrasait, il écoutait. Il ne perdait jamais la moindre miette de ce qu’on pouvait lui dire, quand bien même il aurait fait comme si tout cela l’importait peu. Tout avait de l’importance, à ses yeux. Le plus bas des mots, prononcé avec le ton le plus silencieux possible, était une mine d’or et d’informations, tout autant que le hurlement dans une rue, ou la simple parole à l’intention d’un ami. Un sourire, un regard, également. Tout avait de l’importance. Rien n’était laissé au hasard, dans ce grand espace-temps qu’était le monde, et même la vie, de manière plus générale. Alors il écoutait. Et dans le cas de Zuriel, il lui arrivait même de répondre. Parce qu’il aimait bien ce petit gars. Et que certaines questions méritaient des réponses. Il ne pouvait pas tout lui apporter ; il n’était qu’un vieux loup à la retraite, et n’avait rien de la science-infuse. Mais il était là. En cas de besoin, il était là. En cas de coup dur, si on recherchait un conseil, s’il fallait une protection, un coup de main. Quoiqu’il arrive, il était là. Ombre protectrice, ours imposant mais invisible lorsqu’il le fallait. Il n’avait rien d’un ange gardien, et ne se serait jamais risqué à employer ce terme. Il était pour les gens doux, ceux qui étaient pareils à une bonne étoile, veillant, aidant, et surtout, aimant.

Doucement, Jack passa une main sur son visage, las, mais toujours aussi attentif, du moins il l’espérait. Encore, et toujours des bonnes questions, des interrogations qui auraient mérité qu’on se penche dessus. Mais il avait mal. Son esprit était encore embrumé, même s’il s’habituait lentement et sûrement à la douleur. Mais il aurait préféré arrêter de penser, arrêter de se torturer les méninges. Il ne répondit rien. Sur ces questions, Zuriel avait ses propres réponses. Ils étaient condamnés, quoi qu’il arrive. Et de toute manière, tout le monde l’était. La mort finissait toujours par emmener les gens, un jour ou l’autre. Notre esprit, notre corps. Tout finit par redevenir poussière, souvenir. Le néant retourne à lui-même, boucle inévitable. Être un Looper ne faisait rien d’autre que d’accélérer le processus. La boucle devenait tangible. On en voyait les limites, on s’apercevait qu’en réalité, la vie n’était rien d’autre que ce tour de manège. Elle revient à son point de départ. La seule différence entre la boucle de vie d’un Looper, et celle d’un autre était simple. Vient un jour où le Looper connaît sa date de mort. Pour les autres, ce sera la surprise. Jusqu’au bout.

Jack se hissa finalement sur ses pieds, aidé par Zuriel. Le petiot avait raison. Il fallait qu’il se fasse soigner, bien que cette idée ne lui déplaise grandement. Il pourrait se faire passer pour victime d’une agression, et ce ne serait pas bien difficile, en réalité. Alors, il se laissa faire. Il se redressa, s’appuya sur son petit protégé. Et il commença à marcher, lentement. Un pas. Puis l’autre. « Ça va aller. » grommela-t-il. Il se retrouvait toujours obligé de se déplacer, toujours à bouger pour qu’on puisse le soigner. Il se faisait toujours blesser, et avait tout le temps besoin de soin. Alors oui, il avait l’habitude, aussi triste cela soit-il. Doucement, il prit la peine de caler son pas sur celui du jeune homme. Ils avançaient. Ils allaient arriver à l’hôpital. Un jour, ou l’autre. De toute manière, ils ne pourraient rien faire, en attendant. C’était le quotidien à Londres. Agressions, blessures. Il était amoché à la tête ; peut-être passerait-il du côté prioritaire aux urgences. Peut-être pas. Il attendrait le temps qu’il faudrait, ce n’était pas un problème. Lui-même comprenait qu’on puisse établir un ordre des priorités. Il ne pensait pas que sa vie soit réellement en danger, du moins pas dans la seconde. Il allait s’en tirer. Les soins nécessaires viendraient en temps voulu.

La question de Zuriel lui fit froncer les sourcils. Bien sûr qu’il avait embarqué des choses que les secours ne voudraient pas voir. Son tromblon. Son poing américain. C’était tout, mais déjà beaucoup trop. Peut-être avait-il en plus un couteau de caché au fond de sa poche. Hm. Il allait falloir se débarrasser de ça avant d’arriver à l’hôpital. « Mon tromblon… » Il inspira lentement, fermant les yeux, continuant à marcher, essayant de moins en moins s’appuyer sur le jeune homme. « Mon poing américain, et probablement un couteau. » Au final, il ne savait pas vraiment. Il était armé, c’était une certitude, et il ne pouvait pas rentrer dans l’hôpital comme cela, seconde certitude. Pour le reste, c’était à voir.

S’endormir. Non. Cela ne risquait pas. Il poussa un léger soupir, esquissant l’ombre d’un sourire sur ses traits. Sourire qui passa extrêmement rapidement, alors qu’il répondait quelques mots au jeune Looper, de son ton simple et plat. « Si je m’endors, c’est que j’suis mort. Et j’ai pas l’intention de crever là, donc t’en fais pas. » Au moins, c’est dit, non ? Certes, avant de mourir il tomberait dans l’inconscience. Mais même dans cette hypothèse, s’il tombait, Zuriel s’en rendrait compte ; il ne pourrait pas le porter seul jusqu’à l’hôpital, il faudrait qu’il téléphone aux secours, ou qu’il demande de l’aide. Il n’aurait probablement que faire de la potentielle bave de Jack sur son beau blouson.

Notre ours eut un soupir, continuant d’avancer. Il sentait le sang couler sur sa tempe, doucement, et à l’arrière de sa tête. Au moins, ça réchauffait son cou. Mais c’était dégueulasse, et glauque. À cette pensée, il ne put s’empêcher de frissonner. Il avait vraiment ce don pour se foutre dans des pétrins pas possible. Et comme d’habitude, c’étaient les autres qui devaient l’en tirer. Au final, n’aurait-il pas été plus un fardeau qu’autre chose ?
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MessageSujet: Re: ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK.   ❝ we don't believe in fate. ❞ ⧩ ZURIACK. I_icon_minitimeMar 9 Avr - 20:53

Zuriel n'avait jamais eu une vie facile. Il n'avait jamais été intéressé par l'école, par les études, par tout ce qui était un tant soit peu intelligent. Et pourtant, il avait un côté cultivé, réfléchi, quelque chose qui laissait entendre qu'il avait une véritable nature d'artiste. Son essence se reflétait dans son visage, belle figure angélique, le genre de physionomie à laquelle on serait tenté de se fier. Zuriel n'avait pas une tête de tueur, et ne l'aurait sans doute jamais. On voulait juste voir ce qu'on voulait, chez lui. Mais Jack était capable d'en voir plus. Jack avait aussi su voir ce qu'il y avait de sombre en lui, qui ne demandait qu'à s'exprimer. Pour autant, on ne pouvait pas dire que Jack était celui qui en avait fait un outil. D'autres s'en étaient déjà chargés bien des années avant, cela faisait bien dix ans que Zuriel était un instrument entre les mains de plus puissants. Depuis le temps, il avait réussi à accepter son sort. Ce n'était pas comme s'il avait vraiment connu autre chose. La liberté ? peut-être la connaissait-il, mais elle n'était jamais complète. Il y avait toujours quelque chose, au dessus. Toujours quelqu'un. Au moins, avec Jack, on pouvait dire qu'il y avait de l'amitié. Jack était une des rares personnes à qui Zuriel s'était attachée sincèrement, sans rien demander en retour. Certes, on pouvait toujours dire qu'il avait besoin de sentir son soutien, et tout. Mais c'était plus compliqué que cela : le soutien de Jack ne se réclamait pas, il ne se monnayait pas ; il s'offrait librement, tout comme l'affection que Zuriel ressentait pour se déployait librement. Bref, on ne pouvait pas en faire une simple relation entre un maître et un élève. C'était un peu plus que cela. Beaucoup plus, même.
Jack avait plusieurs armes sur lui. Pas non plus un véritable arsenal non plus, évidemment, mais on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il ne porte rien sur lui. Pas de la part d'un Looper bouclé. En entendant cela, Zuriel sourit. « Hey bah, vieux, on peut pas dire que t'es à la retraite, toi. » Zuriel le taquinait. Au fond, il le comprenait. Il n'aimait pas se séparer trop de ses armes, lui non plus. Il se sentirait trop vulnérable. Même s'il devait retourner à une vie normale, là, il s'en savait incapable. Il avait trop pris confiance en ses capacités, mais ces capacités ne valaient rien sans une arme à portée. « Sauf si tu n'as pas confiance en moi, tu me les fileras, comme ça j'irai les planquer. » Est-ce que Jack lui ferait assez confiance pour cela ? En même temps, ce n'était pas comme s'il avait le choix. En tout cas, il pouvait être sûr que Zuriel ne le laisserait pas tomber. Jamais il ne se permettrait de lui faire quoique ce soit.
Ils continuèrent d'avancer, Zuriel supportant le poids de son mentor sans rien dire. Il était jeune, il n'avait pas peur de l'effort physique. Pour l'instant, il n'y avait personne, mais évidemment, on était dans une ville, on ne pouvait pas s'attendre à ne croiser personne. Et ils devaient forcément se rapprocher de l'hôpital. Quand Zuriel comprit qu'ils approchaient des artères plus fréquentées, il s'arrêta et essaya de poser Jack délicatement. Il observa rapidement les alentours pour vérifier que personne ne les regardait, puis il se pencha vers lui. « Bon, on ne va pas tarder à atteindre l'hôpital. C'est le moment de décider de ce que tu fais de tes armes. » Zuriel le regarda d'un air neutre, mais avec un petit sourire sur les lèvres. Une fois à l'hôpital, de toute façon, il n'allait pas le lâcher, dans la mesure de ses possibilités évidemment.
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