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 le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.

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R. Fox Lewis

R. Fox Lewis
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MessageSujet: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeDim 3 Mar - 23:50


Ou comment shooter dans un chihuahua.


S’il y avait bien une chose que Fox détestait, c’était de courir. Ben ouais. Courir, c’est chiant. Surtout quand on porte une robe et des talons, si vous voyez ce que je veux dire. Courir, ça fait mal aux mollets, ça brûle les cuisses, et ça vous donne des points de côté. Bref, courir c’est la misère absolue, et franchement, faudrait songer à inventer la téléportation, en rentrant, hein. Enfin, dans l’hypothèse où un jour elle rentrait. Parce que vu comment c’était parti, elle risquait d’y laisser sa peau avant d’avoir eu le temps de faire quoique ce soit de censé et d’intelligent dans sa vie. Vingt-sept ans, et toujours aussi stupide et inconsciente. Telle était Fox, la pire sprinteuse de l’univers, qui trouvait toujours le moyen de balancer ses chaussures à talons dans la figure de ses poursuivants dans l’espoir de pouvoir prendre de l’avance. Amen.

M’enfin faut pas non plus déconner. Ce soir, elle avait eu l’intelligence de sortir en pantalon. Si si, on fait des progrès. Sauf que ses chaussures à talons de ce soir, elle y tenait, boudiou. Elles lui avaient coûté un bras, comme on disait couramment dans les bas-fonds de ce Londres du passé, et elle n’avait certainement pas l’intention de les jeter à la figure du premier inconnu. Surtout lorsqu’il s’agit d’un alcoolique à moitié édenté qui n’a jamais connu de tube de shampooing. Et en plus, ce n’était même pas de sa faute s’il la coursait. Chuis sûre que direct vous vous êtes dit « mais qu’est-ce qu’elle a encore inventé ? ee ». Et ben TADAM, nouveauté, appelez les journaux, Fox n’avait rien fait. Enfin, presque rien. Disons qu’elle avait pris une pomme. Nan, acheté une pomme, pardon. Ben ouais, ça lui arrive d’être honnête, parfois, hein. Haem. Presque. Elle n’avait pas volé la pomme, juste l’argent pour l’acheter. Bref. Fox achète une pomme avec de l’argent volé, jusqu’ici, tout va très bien. Et puis, alors qu’elle s’apprêtait à croquer dedans avec dignité, affamée et heureuse de ce petit en-cas qui s’annonçait, on lui saute dessus pour lui piquer sa pomme. Nan mais sérieux, vous y croyez vous ? Un vieux clodo de première, ‘fin bref, le truc pas cool. Alors ben notre renarde, qu’est-ce que vous pensez qu’elle fait, hein ? Forcément, elle lui reprend la pomme, et elle lui fout une beigne. Elle va pas se laisser prendre son goûter comme ça, faut pas charrier non plus les enfants. Donc forcément, elle le gifle, lui reprend la pomme, lui gueule dessus. Et là, le mec qui pue l’alcool sort un écusson de sa poche. Et gueule qu’il est flic, et qu’il l’arrête pour vol. Et là, franchement, que voulez-vous qu’elle fasse, quand elle voit son flingue ? Ben elle part en courant.

Et Fox qui court, en chaussures à talons, dans les rues de Londres, après avoir balancé sa seule munition possible dans la tronche de son poursuiveur. Alias, sa pomme. Il la veut, il la prend, et hop, dans sa figure, Fox 1, le débile puant 0. Et heureusement pour elle, depuis le temps où elle s’entraînait, elle avait beau détester la course à pied, elle était championne des grandes enjambées. Et se débrouillait plutôt pas mal. Certes, ce n’était pas la course élégante du guépard, ni gracieuse de la gazelle, mais on s’en tape, tant que ça avance et que ça sauve la vie, le reste, c’est comme les noisettes dans le chocolat, c’est cool mais pas indispensable. … Quoique, sur ce dernier point, c’est négociable. Mais bref. On n’est pas là pour parler chocolat. Concentrons-nous sur l’effort du jour d’une renarde qui a oublié de s’attacher les cheveux, et qui en bouffe donc à chaque fois qu’elle tourne la tête pour vérifier qu’elle est bien en train de semer son flic. Ah, ses flics. Il a ramené des copains crasseux. Bon, tant pis. On s’en tape, on cherche pas à comprendre. On court.

Débouchant hors d’une ruelle, sans aucun point de côté — like a boss, donc. —, Fox accéléra légèrement l’allure, encore un tout petit peu. Elle venait de repérer le pont. Il était pas trop loin. Et avec un peu de chance, elle aurait le temps de se cacher en-dessous avant que ces abrutis ne la rattrapent. Right, bon. Let’s go. Fonçant, traversant une rue sous quelques klaxons effrénés, elle dévala les quelques marches d’escaliers qui descendaient à une petite esplanade bétonnée. Et sur cette esplanade bétonnée, un des piliers du pont. Hell yeah. Ce serait parfait pour se cacher dessous, à condition que personne n’indique la direction à ses crétins. Se faufilant comme un lézard jusque sous le pilier, elle tourna la tête en direction des escaliers, surveillant qu’aucun d’eux ne déboulait. Ne regardant pas à ses pieds. Ne regardant même pas devant elle. Dommage.

Ce fut à cet instant précis que sa chaussure à talon rencontra un gros truc mou. Un peu dur, en fait, aussi. Ah, ça bouge. Un peu vivant, aussi, donc. « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. » Élégant, distingué, raffiné. Elle lève les bras, et s’étale comme une crêpe par-dessus cette grande chose molle, et qui semblait… Dormir. Ronfler ? Ah, ça j’en sais rien, sûrement, peut-être, fort probablement, et au pire, on s’en tape. Toujours est-il que ce truc dormait là. Et que ce truc venait de faire le croche-patte du siècle à la renarde, qui s’était écroulée lamentablement sur lui. Un gros tas sur un autre gros tas. Avec un hurlement qui avait dû alerter tout le voisinage et prévenir la police fluviale sans besoin de coup de téléphone. Sérieusement, bravo Fox. Dans le monde des conneries, t’es la championne. Grognant doucement, remettant ses cheveux en arrière pour tenter d’y voir clair, gigotant pour se dégager de ce tas de bras et de jambes — avec une tête, rassurez-vous. —, notre petite futuriste pestait. « Mais putain de merde, mais c’est pas vrai. » Et vlan, que je te pousse la jambe de l’autre tas avec mon talon, en le lui enfonçant bien dans le mollet comme une sauvageonne. Heureusement qu’elle n’était pas psychopathe au point de mettre des lames à ses talons, hein. « Mais pousse-toiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. » Et il faut qu’elle s’énerve, et il faut qu’elle gueule, sa chaussure coincée dans les fringues de ce type. Et il faut qu’elle continue de s’empêtrer, sans savoir comment. Comme si elle n’était pas suffisamment dans la merde.

Des éclats de voix. Genre « elle est là », vous voyez le genre. Fox redressa la tête vers ses poursuivants, qui dévalaient les escaliers, avec moins d’aisance qu’elle, fort heureusement. Elle donna un nouveau coup de pied — totalement involontaire, n’allez pas croire. — au tas vivant, le repoussant encore un peu, terminant de se dégager, commençant à se relever, gueulant quelques mot à l’homme non-identifié. « T’as deux options, soit tu cours, soit tu fais office de boudin géant pour les empêcher de passer. Perso, j’aime l’idée du boudin géant. » Et c’est tout Fox de terminer naturellement de se relever. Et d’entendre son flic puant crier. « ELLE A DONNÉ L’ARGENT À SON COMPLICE, CHOPEZ-LES. » … Ce truc ? Un complice ? Beeeeeeeh voyons, faut arrêtez la marijuana les enfants. Bon bah en attendant, ça ne la regardait plus. Elle, elle avait repris sa course. Après avoir par réflexe tiré le tas vers elle pour l’inciter à la suivre. Bah voyons. « Oublie la théorie du boudin, tu pionceras plus tard j’crois. » Ces réflexes de merde qu’on n’a pas, des fois.

Relâchant les fringues de son présumé complice, ne se souciant plus de s’il suivait ou non, Fox reprit ses jambes à son cou. Elle remonta quelques marches d’escaliers, et se remit à courir. Plus athlétique du tout, les fringues dégueulasses à cause de sa chute sur ce terrain peu propice, et surtout, dans les ennuis jusqu’au cou. Et cette chose a un nom, mesdames messieurs. Cette chose complètement délurée et secouée s’appelle Fox. Et croyez-moi, elle n’est pas une partie de plaisir.

À peine trois heures de l’après-midi, et il fallait qu’elle ait des problèmes plus gros qu’elle. C’était tout elle, ça.
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S. Iaël Blum

S. Iaël Blum
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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeMar 5 Mar - 11:28





Le jour où la limace bava sur le navet.

Sans alcool, la fête est plus folle... Sans alcool, la fête, plus folle ? Et puis quoi encore, mon fessier est fait de la plus fine des volailles ? Ah non, désolé. Y'a erreur sur la marchandise, appelez les services d'hygiène, la fraude est énorme... C'est du cheval ee. Trêve de plaisanterie; on sait que vous aimez ça, les blagues, les cachotteries, les calembours, imitations et autre jeux de mots et satyres, mais le spectacle a été annulé. (Vous retrouverez tous les détails à l'adresse internet qui défile au bas de votre écran, et sur ce, bonsouar, comme dirait notre ami Laurent.) Reprenons donc. Sans alcool, une fête, donc, ça vaut rien. C'est vrai, ça perd tout son but, c'est pas drôle, on a pas ce sentiment incroyable d'avoir une enclume à l'arrière du crâne le lendemain matin et on a pas eu la joie de rire comme un abruti rien qu'en voyant un passage clouté... Oui, bon, là, j'exagère un peu. Beaucoup. Le vote du public nous déclare que les vannes sont à chier, on essaiera de s'abstenir par le futur. Bon. Donc. J'en étais où moi ? Awi. Toujours l'alcool, la fête, et les joies de la belle gueule de bois. La gueule de bois, justement. On va s'y intéresser ici et maintenant puisqu'on a sous nos yeux un exemple parfait d'un individu typique qui va avoir du mal à émerger. Son nom ? Iaël Blum, Symon de son vrai prénom, son vrai nom on s'en rappelle plus, comme lui d'ailleurs. C'est un cas à part. Et épiloguer durant des heures sur sa perte de mémoire et son amnésie constante depuis qu'il s'est réveillé dans un caniveau serait aussi tout bonnement... inutile. Hélas pour vous, messieurs dames, il n'y avait strictement rien à dire autre que ce qu'on pouvait constater. Oui, il ne se rappelait plus de sa vie d'avant, et oui, c'était parce qu'il s'était fait lyncher. Voilà, sujet clos, on range le dossier médical de monsieur Blum dans son casier, merci. Tout ça encore pour dire une chose. Hm, oui, Iaël avait baissé une sacré soirée. Mais ça avait pas été clairement joyeux. Il avait pourtant une expérience très poussée de ces hangovers qui était digne d'un très grand professeur. La vie de fêtard brûlant la vie par les deux extrémités, usant la corde jusqu'à ce qu'elle cède avec une insolence flambante, c'était lui. Ou plutôt son vieux lui. Quand il était Symon plus que Iaël. Dit comme ça ça sonne très douteux. Bizarre. Mais on s'en fout. La veille, il avait donc bu plus d'un verre. Mais ça avait pas été de l'alcool joyeux. Comme quoi la vodka peut être déprimée voir dépressive, surtout quand elle est appréciée en solitaire, face à face comme tête à tête avec ses idées et ses souvenirs, ses regrets et ses murmures. Et des regrets, il pouvait en avoir. Et il en avait. Des regrets amers, amers comme le fiel et l'alcool de basse qualité dont il avait enfilé les shots, encore, encore, encore et toujours. Ne pas penser à ce qui s'était passé avec Violet. Ne pas penser à ce lendemain qui avait été acide, acide et brûlant mais pas dans le bon sens. Une nuit avec sa meilleure amie, à y croire, à en vouloir. Puisqu'il avait été trop naïf, qu'il était trop aveugle de tout et surtout de n'importe quoi en ce qui concernait Collins. Il voulait qu'elle vive heureuse, qu'elle soit contente. Une tranche de bonheur servie sur un plateau d'argent, c'était tout ce qu'il cherchait constamment à lui offrir et lui faire goûter. Peine perdue, maintenant ils ne pouvaient que prendre de la distance pour quelques temps. Il l'aimait, du fond du coeur, c'était innocent, c'était l'amour d'un enfant. Mais fallait pas y croire, les enfants n'étaient même plus des vrais enfants dans cette ville, dans ce monde. Iaël dormait toujours alors qu'il était déjà le début de l'après-midi. Les effets et les conséquences d'une soirée à maudire ses choix et sa vie, le moindre de ses propres gestes, une large partie des habitants de cette planète, à ne plus savoir à quel saint se vouer et se réfugier lâchement dans ces paradis illusoires et comblés d'illusions qu'étaient ceux que fondaient sur du vide les architectes des molécules enivrantes qui se distillaient dans le sang comme rien d'autre ne le pouvait et ne le pourrait jamais.

Iaël était assoupi sous son pont, oublié de tous, effacé des esprits de ce monde, mais plus pour longtemps. Ce sommeil profond, ce sommeil de marbre, ce sommeil de plomb, ne le laissa pas entendre et sentir venir ce qui suivit; Non, il n'entendit pas courir toutes ces personnes, tout ce monde. Alors la réaction fut d'autant plus violente quand un talon vint à sa rencontre, rapidement accompagné d'un cri des plus distingués. Sursaut, incompréhension, et Iaël battait des paupières comme un lapin surpris par les phares d'une voiture alors qu'il traversait sa route de nuit. Quoi, de qui, de quand, comment ? Il ne comprenait pas de quoi répondait ce qu'il lui arrivait, mais on lui hurlait dessus. Il grimaça légèrement, alors qu'on lui demandait de se pousser. Rho, c'est bon, calmos, il était là le premier, qu'on lui laisse le temps au moins de comprendre qu'est-ce qu'il lui arrivait à ce moment... Son oreille fût attirée par d'autres voix, et il tourna la tête vers celles-ci. Le retour des yeux d'incompréhension. Euuuh.. c'était quoi, le trip, là ? Il s'était emmêlé avec l'autre, et se prenait des coups de talons à foison. Quand cette dernière arriva enfin à se dégager, ce fût pour qu'on lui explique des choses peu claires. Boudin géant, courir.. ? Désolé, il venait de se réveiller, ou plutôt on venait de le réveiller, et il avait passé une soirée de déprime à picoler, fallait qu'il fasse les connections entre les neurones, là.. Bizarrement, tout sembla prendre sens et les prises furent toutes reliées quand il entendit encore une fois gueuler. Jusque là, il n'avait fait que marmonner et grogner, loin d'être audible et compréhensible, mais son « DE QUOI ?! » fût clair, net, et précis. Tout ce qu'on lui demandait. Il se remit en vitesse sur ses pieds, et heureusement pour lui, car déjà la fille l'avait attrapé et l'entraînait à sa suite. Désolé, il avait rien à voir là-dedans, il était innocent.. Enfin, pas en général, mais là, là, il était innocent. Qu'on le fasse pas tremper pour des trucs qu'il n'avait pas fait ou fomenté, il était juste le pauvre SDF qui dormait malheureusement pour lui, sous ce pont, ce jour-ci. Et elle qui remarquait qu'il allait plus dormir, là. Il eut envie de l'étriper tant elle venait de sortir un truc évident. Comme si il l'avait pas compris, ça. Même si elle finit par relâcher sa prise sur lui, il détalait tout autant qu'elle. Certes, il n'avait pas de logement, mais il ne demandait pas une chambre en prison pour autant. C'était bien, comme technique pour bien se remettre les idées en place, ça. Une course inopinée, tout ce qu'il aimait. C'était pas dans ses techniques habituelles, ça. Et pourquoi il la suivait, bon sang ? Valait mieux pas chercher de réponse, encore une fois. Le souffle court, il sentait le point de côté venir. Il était peut-être sportif, mais ça avait été trop violent et surprenant, alors il avait pris un rythme tout pourri pas bien rodé. PAR-FAIT. Il poussa un peu (faut croire qu'il en cachait du potentiel), et arriva au niveau de la brunette, rattrapant sa manche. Il jeta un coup d'oeil derrière eux, tentant de voir si ils étaient toujours poursuivis, mais le mouvement se solda par le fait qu'il manqua de se rétamer par terre. Bravo, on applaudit tous Iaël qui a un lendemain de soirée difficile \o/. Se remettant correctement sur ses pieds et ses jambes, entre deux respirations rauques, il arriva à lancer à celle qui l'avait entraîné dans tout ça : « Tu m'expliques ce qui me vaut le plaisir d'être traité de complice d'une dinde et de devoir courir après elle ? » La dinde, c'était elle. Au cas où elle n'ait pas compris. Hin hin.
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R. Fox Lewis

R. Fox Lewis
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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeMar 12 Mar - 17:19


Bitch, we're fabulously dumb.


Beaucoup de gens se demandaient souvent si Fox était réellement une attardée, ou si elle le faisait exprès. Et bien, si vous vous intéressez à la question, la réponse est : un peu des deux. Elle avait cette prédisposition naturelle aux conneries, et ne s’en portait d’ailleurs pas plus mal. Être stupide à l’avantage de faire en sorte que l’on vous sous-estime toujours. Du coup, quand on a une idée de génie, ben c’est cool, on surprend tout le monde, et ça donne l’effet de surprise. Ou alors, on prend votre idée de génie pour de la bouse, et là vous maudissez votre stupide tendance stupidement stupide à être stupide. Ouais. Ça fait beaucoup de stupide. Mais on parle de Fox, là. Bitch, please. Bref. Elle avait ce genre de gènes qui lui permettaient de faire ce qu’elle voulait. De toute manière, on la détestait. Qu’elle fasse la gentille, ou qu’elle fasse la méchante. Qu’elle fasse l’intelligente, ou qu’elle fasse l’idiote. Elle avait ce naturel insultant et insolent, qui horripilait les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf millièmes des personnes qu’elle croisait. Nouveau record par Fox Lewis. Applaudissez, et détestez-la. Après tout, elle s’en fiche bien. Tant que vous avez les poches pleines, elle vous acceptera. Fox, pour vous servir.

Cependant, là, c’était tout de même gênant. Non pas le fait d’avoir foutu son magnifique corps dans la tronche d’un abruti de clochard de première, ça, elle s’en tapait comme de sa première dent de lait. Le truc chiant, c’était ces flics qui lui courraient après, et qui avaient la ferme intention de lui mettre la main dessus. Apparemment morte ou vive, même s’ils n’avaient pas encore sorti leurs flingues, et qu’ils la préféraient donc vivante. Passer leurs nerfs sur elle, très probablement. Sauf que pour cela, il faudrait l’attraper. Et qu’elle n’avait pas prévu de se laisser faire si facilement. Elle voulait s’en sortir, ne pas se laisser embêter. Et pour cela, elle aurait dû se débarrasser de la tête de bouc qui la suivait. Mais au lieu de ça, au lieu de le laisser se faire attraper en tant que complice, elle l’avait entraîné à sa suite. Débilité véridique, cette fois-ci, elle n’avait pas fait semblant. Et se devait bien de l’admettre.

Encore quelques pas, et elle serait à l’abri. Elle entendait le souffle de bœuf de l’autre qui la suivait, et était presque heureuse pour lui. Elle n’imaginait pas le sort que ces débilos de flics auraient pu réserver à son complice. Mais merde. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à la fin. S’il se faisait attraper, c’était tant pis pour lui. Elle avait passé la moitié de son temps, depuis qu’elle était arrivée dans le passé, à se farcir les courses poursuites, les arrestations, les vols et toutes ces petites choses illégales. Au début, ça l’avait faite rire. Elle avait perdu l’habitude ; de là d’où elle venait, dans trente ans, on la laissait tranquille. Elle l’avait cette prestance et cette allure qu’elle imposait à ceux qu’elle fréquentait, cet humour bien à elle qui faisait qu’on la respectait, et… Comment ça vous n’y croyez pas ? Toujours est-il qu’elle avait eu bien moins d’ennuis que ces derniers mois, et ce en l’espace de vingt-six ans. Alors, vous en dites quoi ? Fruit du hasard ? Fruit de sa bêtise ? It doesn’t matter. Pour le moment, elle courrait pour sa vie, et se fichait bien des questions existentielles que la vie avait pu lui apporter. Elle essayait de s’en sortir saine et sauve. De ne pas se faire étriper par ce clochard sur qui elle avait trébuché. Et pour la suite, on verrait.

Elle sentit soudain qu’on lui agrippait la manche. Shit, il était revenu à son niveau. Elle avait encore des progrès à faire question sprint. Elle tenta brièvement de se dégager, sans grande conviction. Tant qu’il ne la ralentissait pas, et tant qu’il ne la faisait pas tomber, elle… Oh putain le con. Trébuchant en même temps que lui, se rattrapant à moitié à lui, Fox poussa un juron sonore, que, par soucis de politesse et de respect, je ne retranscrirais pas. Se dégageant brutalement pour éviter de tomber, cela ne fit qu’empirer la situation, alors qu’emportée par l’élan elle allait se cogner contre un mur. « *censuré*. » Poussant sur les briques pour se dégager, époussetant rapidement ses vêtements, elle ignora brièvement la remarque lancée par son camarade, l’attrapant par la manche pour l’attirer derrière une benne à ordure. Ça pue, certes, mais ça cache bien. « La dinde te dit merde. » Quelle répartie spirituelle, ma chère Fox. Elle se releva à moitié pour jeter un petit regard au-dessus de la benne, mais se ravisa finalement, s’accroupissant à nouveau pour lui jeter un petit regard insolant. « Et va chier, aussi. » Elle détourna le regard, légèrement énervée. M’enfin bon. C’était tout de même elle qui l’avait bousculé. Réveillé. Frappé avec ses chaussures à talons. Hm. Mais il n’avait pas à rester dans le passage, aussi, cet idiot. Quelle idée.

Se dandinant pour se caler correctement, entendant les éclats de voix approcher, elle donna un léger coup de hanches à son complice imaginaire, bougonnant. « Bouge, tu prends toute la place. » Petit murmure, sale peste en puissance. Elle n’avait aucune intention de lui laisser toute la place. Se tournant vers lui, elle fronça les sourcils, doucement, plissant les yeux, le dévisageant. Il lui disait quelque chose. Il lui disait même plus que quelque chose, elle était persuadée de l’avoir déjà vu. Et pas que maintenant. Pas qu’ici. Pas que dans cette époque. Elle y aurait presque mis sa main à couper et à brûler qu’il venait du futur. Oui presque. Parce que même si elle était sûre à 101% d’avoir raison, sa main elle y tient, et elle n’a confiance en personne. Vous l’avez prise pour une truffe ou quoi ? Elle renifla doucement, un petit sourire narquois sur les lèvres. « T’es au courant qu’un mec a inventé la douche, y a quelques années ? » Ou quelques centaines. Mais bon. Là n’est pas la question. Le ton ironique était plus important. Et le fait de se foutre de sa gueule, aussi. Bon, certes, ce n’était pas très malin, alors que leurs poursuivants arrivaient dans la ruelle. Mais c’est Fox, que voulez-vous. On ne peut pas lui demander d’être elle-même, et d’être intelligente. Ce serait le plus incroyable des paradoxes de cette terre. Et le jeune padawan ici présent allait pouvoir en témoigner plus que rapidement.
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S. Iaël Blum

S. Iaël Blum
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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeVen 15 Mar - 17:28





Le jour où la limace bava sur le navet.

Iaël avait plus que la courante habitude de prendre la fuite, et l'avait bien montré en ces quelques mois qui résumaient si simplement sa vie dans son esprit. Face à cette sale et si désagréable impression, ce ressentiment qui lui collait à la peau dernièrement d'être épié, suivi et à la sincère et constante impression qu'un poids s'alourdissait sur ses épaules, il se remémorait qu'il fuyait déjà de façon quotidienne à force de jouer au petit voleur, chapardeur des biens qui le tenaient en vie et donnaient aussi parfois un peu d'espoir à ses lendemains et illuminaient les journées sombres des êtres qu'il aimait si tendrement... Penser à cela alors qu'il enchaînait les foulées rapides mais légèrement désordonnées était une singulièrement mauvaise idée de la part de son esprit. Violet parasitait déjà bien assez chacun de ses mouvements et chacune de ses pensées. Il s'était lui-même construit des illusions en montagnes et pics insurmontables. Elle hantait bien l'une des rares personnes qui puissent tenir à lui dans cette ville. Et à elle, il avait offert l'une de ses dernières trouvailles, précipitant peut-être sa chute, leur chute. Mieux valait ne pas se laisser flotter dans les marées et les eaux troubles de ces filins de pensées-là.. Enfin. Bref.

Blum avait de quoi être même incompréhensible et ridicule à courir ainsi pour fuir autant que pour rattraper. La police, et la jeune femme. Replacez donc, devinez qui va avec quoi. Ou pas. Qu'on se le dise, il avait exactement l'allure du parfait sans domicile fixe. Qu'il ne le veuille ou non, mais dans tous les cas avec une superbe et flambante gueule de bois dans le nez par-dessus le marché, il était un assez bon vagabond. Le hobo en puissance qui vivait de peu et dormait sous les ponts ? Non, Iaël ne pouvait pas NON PLUS ne vivre que d'eau fraîche et de verdure que nous pro figue la nature, de quelques rayons de miel et de soleil non plus. Et oui, ceci était une référence très claire à un de ces bons vieux films d'animations Disney. Notre instant comédie musicale / Mooglie / Courons tous tout nus dans la prairie est clos, sur ce. Aerm. Veuillez aussi accessoirement oublier la dernière proposition, la rayer si possible aussi. Ce n'était pas voulu ->. Enfin donc, reprenons. Iaël, clochard des temps modernes qui s'était pris une bonne petite cuite la veille au soir, se démenait pour courir et prendre du terrain sur celle qui venait de le plonger dans toutes ces conneries impossibles à croire. Mais bon. Courir, c'est bien beau. Un pied devant l'autre, on essaie de garder un rythme constant, on doit contrôler sa respiration sinon bonjour le point de côté.. C'est bien beau, oui. Mais c'est pas tout. Quand on court de façon aussi spontanée, qu'on a ainsi été obligé, pris au dépourvu, il y a bien un instant, un moment, où on baisse sa garde. Entre autres et dans leur cas, ce fût donc quand, rattrapant enfin la brune, le jeune homme s'autorisa un regard en arrière pour se tenir au courant de la progression de leurs poursuivants. Et qu'il manqua donc de terminer le nez sur le goudron. Sexy au possible, wesh. Au moins étouffa-t-il l'envie de laisser un chapelet d'injures sortir de sa bouche. Parce que elle... Ben non. En même temps si lui avait manqué de tomber, elle avait fini par embrasser le mur de briques. Hum hum, c'est intéressant. Sans pouvoir ne serait-ce que penser à s'en empêcher, par contre là cette fois, sa petite question, remarque, faisant bien remarquer à la jeune femme qu'il avait bien autre chose à faire qu'être plongé dans ses emmerdes, fut des plus naturelles. Vraiment. Aerm, again.

À croire qu'il avait fait dans la dentelle, elle l'attrapa par le bras, l'embarquant avec elle, venant lui lâcher la répartie la moins originale qu'il aurait pu attendre. Rho, même pas drôle. En plus, d'être pris comme ça, ça l'avait presque fait de nouveau trébucher. Désolé, mais il ne faisait que de se réveiller, et il avait... moyennement envie de terminer étalé au sol comme une jolie petite crêpe. Oh, crêpe.. Arf non, non, non, c'était pas le moment pour son ventre de se mettre à se tordre. Ouais mais bon. C'est normal, d'un côte. BREF. Et puis l'odeur qui vint chatouiller ses narines lui coupa vite sa faim. Un peu plus et il avait de rendre ce qui lui restait encore dans son estomac. Soit pas grand-chose, certes, mais quand même. Elle se dandinait et continuait de lui répondre aussi spirituellement, et lui se retrouvait coincé entre un mur et une benne à ordures, à côté d'une dinde folle. « Dis-moi, tu viens de m'emmener chez toi ou je rêve ? » Gentil petit Iaël. Rho, c'était venu tout seul, et avec un sourire colgate en plus, c'est gratuit madame. Elle lui demandait de bouger, désolé il était déjà en train de perdre l'usage de ses jambes vu le pétrin dans lequel il se retrouvait installé, alors bon, lui balancer encore une saleté au nez ne faisait pas de mal.. Si ? Et maintenant elle le regardait franchement.. bizarrement. Mon dieu, oui, c'était une dangereuse psychopathe, elle allait sans aucun doute le découper en petits morceaux et le jeter ainsi démonté dans la benne derrière laquelle ils étaient. Iaël déglutit, ayant une vague envie de marmonner et grogner (QUOIQUE, ROMY AND JACK COPYRIGHT MWEHEHEHE ->). Elle le regardait, et lui n'était pas exactement en face d'elle alors il ne faisait que lui jeter de fréquents, très fréquents, regards noirs. Allez, hop!, une connerie de plus, tiens. « Tu veux ma photo ? » Tu t'enfonces, Iaël, tu t'enfonces... Ce qu'il accueillit fut très agréable. Oh mais putaiiiiin, elle était chiante ou bien ? Il lui dégaina un sourire tout aussi narquois et hypocrite. Elle, il allait franchement l'aimer. Hin hin. D'ailleurs, c'était quand la dernière fois qu'il avait pris une douche... Vu le blanc qui se fit durant une longue seconde dans son crâne, Symon grinça des dents. M'oui, bon, quelques jours, et alors, il puait pas. Enfin oui mais non, voilà quoi, IL NE PUAIT PAS. Il était mal rasé, les cheveux ébouriffés, il avait les traits fatigués et portait un espèce... de poncho ou de sweat dont il ne pouvait même plus dire la provenance, mais bon, voilà. Faut pas pousser mémé dans les orties, oh. « Pour ton information, on a retrouvé les premières traces de douches ou truc approchant dès l'antiquité. » D'où est-ce qu'il sortait ça ? Nada. Pas de réponse. Mais bon, c'était sorti tout seul. Un peu comme toujours, quoi. Mais il ne savait pas non plus comment tout cela pouvait lui arriver et pourquoi il avait aussi peu de chance pour tomber sur une tarée comme elle, alors bon..
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R. Fox Lewis

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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeLun 18 Mar - 15:16


Well you're my big bad handsome man.


Et bim. Mange-toi la réplique cinglante en pleine figure, ma Foxy. Un sourire narquois se déposa sur les lèvres de la jeune femme, alors qu’elle se réintéressait à leurs poursuivants, sans même relever la pique. Elle avait l’habitude. Dès qu’elle tombait sur quelqu’un comme elle, quelqu’un de mordant, elle se faisait ranger. Au final, elle s’en foutait. Elle n’était pas stupide pour qu’on la remarque, elle ne faisait pas de petites répliques mordantes pour qu’on s’écrase face à sa supériorité. Elle faisait cela parce que c’était dans sa nature. Exactement, c’était dans sa nature profonde d’être chiante. Il y a des gens irrécupérables, vous dis-je. Et elle en faisait partie. Pour autant, elle ne s’avouait jamais vaincue. Tapotant doucement le bras de son clochard d’acolyte, elle murmura une petite phrase discrète. « Je savais que tu adorerais ma demeure odorante. Tu conviens très bien au décor. » On avait envie de la frapper. On avait envie de lui écraser son poing entre les deux yeux, et certains ne se gênaient d’ailleurs pas pour le faire. Fox était une plaie, et on lui répétait autant de jours qu’il y avait dans l’année. Cela ne lui faisait pas de mal, tant qu’elle ne considérait pas la personne comme étant trop proche d’elle. On pouvait bien lui dire ce qu’on voulait ; tout lui passait au-dessus. Cela renforçait son trait de caractère exaspérant. Cependant, lorsqu’elle commençait à se rapprocher de quelqu’un, et qu’on lui assénait ça avec toute la force possible d’une remarque blessante, elle se vexait. Elle n’était pas un robot. Elle avait des sentiments, comme tout le monde. C’était pour cela qu’elle évitait de trop s’attacher aux gens. De peur d’être déçue. Elle ne voulait pas qu’on l’approche, qu’on fasse tomber ses barrières. Elle était bien, réfugiée derrière son océan de conneries permanentes. Se rapprocher de quelqu’un, c’était s’ouvrir à lui. S’ouvrir, c’était s’exposer aux déceptions, à la cruauté, à la triste réalité des avis sincères. Elle était débile ; venant de la part de quelqu’un qui ne la connaissait pas, cela n’avait pas d’importance, puisque justement il ne savait rien d’elle. Mais venant de quelqu’un qui avait compris comment elle fonctionnait, c’était douloureux. Car reflétant la triste réalité de sa personnalité. Se protéger, encore et toujours. Et pour cela, elle ne voulait pas d’amis. Pour cela, elle faisait tout pour ne jamais avoir d’amis, ne jamais se mettre en colère. Ne jamais faire tomber ce masque qu’elle portait chaque jour que le bon dieu faisait, dans l’unique but d’être couverte, de ne pas avoir à être elle-même. Elle n’avait pas envie qu’on la prenne en pitié, qu’on la trouve sympathique. Elle ne voulait pas qu’on s’intéresse à elle, elle ne souhaitait pas qu’on puisse vouloir la connaître. Elle en aurait souffert. Et elle ne voulait plus souffrir. Si pour cela, faire l’idiote autant d’heures que pouvait en avoir une journée était la solution, très bien. Elle ferait l’idiote.

Ignorant la petite question pimentée que son vis-à-vis lui avait sortie lorsqu’elle s’était permise de le dévisager, Fox continuait de réfléchir. Sa petite remarque sur la douche était légère, toute petite. Elle vit un sourire mauvais éclairer les lèvres de son interlocuteur, mais encore une fois, elle n’en avait cure. Qu’il se moque d’elle, qu’il dise ce qu’il voulait. Elle, elle cherchait où est-ce qu’elle pouvait bien l’avoir déjà vu. C’était il y avait quelques temps. Mais impossible de remettre le doigt dessus. Fichu clochard, tiens. Levant les yeux au ciel lorsqu’il lui répondit sur l’origine de la douche de manière très argumentée et avec un air royalement connaisseur, elle soupira, légèrement ennuyée. Ouais. Elle s’en tapait. « Je m’en tape de la date de naissance de la douche, Champollion. Tout ce que je sais, c’est que tu ferais mieux de sortir le nez de ton poncho hideux et de songer à t’en trouver une. Je sais peut-être pas quand est apparue la première douche, mais moi au moins je sais m’en servir. » Railleuse, pétillante. Au final, son ton détaché était presque plus insultant que ses yeux levés au ciel. C’était naturel. Beaucoup trop naturel pour ne rien cacher. Mais ça, quelqu’un qui ne la connaissait pas l’ignorait forcément. Qui plus est, il fallait avouer une chose. Elle n’était peut-être pas franchement sympathique, et peut-être était-elle simplement idiote, mais oui. Elle, au moins, on voyait qu’elle avait pris une douche, et … Le matin-même. Cependant, c’était un sujet bien trop facile pour un petit clochard. Il n’y pouvait rien, le pauvre. À part la Tamise, il ne semblait pas avoir beaucoup de points d’eau courante autour de son pauvre pont. Pour autant, aurait-elle dû l’épargner ? Allez chier, ouais. Lui, il n’aurait pas pitié d’elle, ni de ses joues de hamster toutes rondes, ni de sa bouille complètement déjantée, ni de tout ce qu’il pourrait trouver à lui reprocher. Et dans ce genre de bataille, elle n’avait pas pour habitude de faire de quartiers. Désolée, petit clodo.

Soudain, alors qu’elle détournait son regard du visage du jeune homme pour jeter à nouveau un coup d’œil par-dessus la benne, elle se rendit compte que leurs éclats de voix allaient attirer leurs poursuivants, qui se ramenaient tout juste vers eux. Se recroquevillant derrière la poubelle, s’efforçant d’oublier l’odeur affreuse qui en émanait, elle plaqua sa main sur la bouche de son fabuleux camarade, posant un doigt sur ses propres lèvres, lui intimant de se taire, chuchotant quelques mots brefs. « J’ai pas super envie de me retrouver en prison avec toi, alors chut. Tu auras le droit de m’insulter après si l’envie t’en prend, mon chou. » Mon chou. BAH VOYONS. Elle ôta son index de sur ses petites lèvres, et secoua doucement la tête. « Et si tu la fermes pas, je t’embrasse, t’es prévenu. » Elle n’avait absolument aucune envie de le faire. Mais vu comment ce mec devait la détester, il n’aurait aucune envie de sentir les lèvres d’une Fox sauvage sur les siennes, cela ne faisait aucun doute. Alors tout était parfait pour que sa menace fonctionne. Elle détourna son regard du jeune homme, ôtant sa main rapidement afin de ne pas se faire virer, et de ne pas faire involontairement du bruit s’il s’y prenait mal pour la dégager. Puis, elle se tut. Doucement, elle attendit. Qu’ils passent. Qu’ils se cassent, après avoir grogné qu’ils avaient perdu de vue « cette petite pute » et son « clochard de complice ». Allez. Juste, qu’ils s’en aillent.

Restant assise, concentrée, les yeux levés un peu vers le ciel, fixant un point invisible au-dessus de la tête de son compagnon d’infortune, Fox pinçait doucement ses lèvres, semblant réfléchir. Attendant, juste, véritablement. L’air concentré, ça lui allait pas de toute manière. Sauf quand c’était vraiment une question de vie ou de mort. Et encore. Les gens étaient tellement peu habitué, qu’ils considéraient que ce n’était pas pour elle. Bien à leur guise.

Ses yeux retombèrent sur son camarade. Un fin sourire barra son visage, sans qu’elle ne puisse s’en empêcher. Elle ne savait pas si elle se foutait de sa gueule, ou si c’était le fait d’être persuadée de l’avoir déjà vu qui provoquait ce petit éclair de malice au fond de ses prunelles. Mais une chose était sûre. Avec lui, elle avait le sentiment qu’elle n’avait pas fini de s’amuser.
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S. Iaël Blum

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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeLun 25 Mar - 17:39





Le jour où la limace bava sur le navet.

La connerie humaine n'avait pas de limites. Certes. Mais Fox les dépassait quand même. Est-ce que cette jeune femme était sincèrement stupide, se demandait Iaël, ou bien le faisait-elle exprès ? Quelque chose lui disait clairement au creux de l'oreille qu'elle faisait les deux sans se forcer le moins du monde. Gn. Le pire restait quand même qu'il était rentré dans son petit jeu. Stupidity, quand tu nous tiens. Ou plutôt mal de crâne insupportable, respiration désordonnée et sincèrement aucune idée clairement en face. Mais on ne dira rien à ce propos, on reste quand même un tant soit peu gentil et courtois. Ou pas. Le Blum n'aurait eu qu'une très simple envie, en ce moment. Retourner là, sous son pont exactement. Bordel, qu'on le laisse tranquille et qu'on lui foute la paix, à la fin. Déjà que, les jours passants, il lui semblait que son intimité ne s'arrange pas... Parce que franchement. Certes, vivre à la rue n'était pas le meilleur moyen d'éviter les regards. Mais il était discret, très discret, franchement discret même ! Et pourtant. L'impression d'être de plus en plus souvent épié, de plus en plus couramment suivi, lui collait à la peau tout comme les vêtements d'un clochard vraiment trop sale l'auraient fait avec sa peau. Hm. Merci pour l'image, je me représente le vieux ultime, crade au possible, qui n'a pas vu une douche depuis l'antiquité, justement. (Ou comment retomber sur ses pattes dans ses affabulations en deux leçons, like a boss ->.) Reprenons. Donc. Aerm. IAËL, SON PONCHO, SA GUEULE DE BOIS, ET LA PUANTEUR GÉNÉRALE. Voilà. Ah, et le machin, là, la dinde insupportable, accessoirement, qui venait de lui donner le meilleur des surnoms au monde. Merci beaucoup, mademoiselle. Symon s'appelle désormais Champollion. Super. Ah.. Attendez. QUOI ENCORE. Iaël faisait la gueule. Et en avait encore plus de raison, vu ce qu'elle lui sortait, alors qu'il était là, bien sagement coincé derrière sa benne à ordure. Rho mais merde. Elle était vraiment chiante à la fin. Son poncho. Quoi, elle était raciste des ponchos ? Gn. « Mon poncho t'emmerde. » Superbe répartie, naturellement. OU PAAAS. En plus, ce poncho, il était même pas à lui, teh. Il l'avait piqué à qui, d'ailleurs ? Oh, un gros blanc de plus dans son crâne. C'était sûr que si il se mettait à picoler par-dessus le marché, il allait pas vraiment donner de coup de pouce à sa mémoire de poisson rouge atteint d'Alzheimer. Sincèrement. Iaël préféra mumbler like a Romy, en tirant la tronche, à la place d'en rajouter. Il avait déjà une enclume à l'arrière du crâne, et un marteau piqueur s'acharnait joyeusement dessus, alors, les pensées bien ordonnées et ses vraies grandes et belles invectives, c'était pas pour le moment. Et pis pschut. Il ne regardait même pas vers elle, en mode gamin boudeur. Vraiment. Avec les bras croisés et le regard sombre, la totale. Qu'est-ce qu'elle foutait ? Oh.. AH MAIS BIATCH. Symon battit des paupières, se redressant promptement alors qu'elle venait tout juste de lui plaquer sa main sur sa bouche. Gnnnnnn. Pas touche ewe. Tu veux que je me taise ? Rho j'avais pas compris, t'es tarte ou bien ? ... NIEH. MON CHOU. Il la regarda, avec des yeux ronds comme des galettes (ça se dit pas, mais on s'en fout, d'ailleurs). Et la fusilla du regard. MON CHOU. Et lui, là, il était vraiment en train de nous faire une pâle imitation de mister Hastings. L'élève ne dépasserait jamais le maître du grognement emmerdé, tseuh. Il tenta de calmer sa respiration pour se calmer tout court. Mais bordel qu'est-ce qu'il avait envie.. de quoi, tiens ? La baffer ? M'ouais. Il savait même pas, faut dire alors. Non, elle lui tapait sur les nerfs, elle les lui brisait sincèrement, excusez-m'en l'expression, gente prude qui lisait cela. Mais c'était très beaucoup vrai. Ah non. C'était extrêmement vrai. Valà. Reprenons. Les menaces étaient vraiment persuasives. Il aurait aimé tout, SAUF qu'elle ne l'approche plus qu'elle n'était collée contre lui déjà. Pas envie de rendre son petit-déjeuner... Enfin, si il avait petit-déjeuner. Vu qu'il avait rien dans l'estomac, on disait. La dèche puissance miiiiille. Au moins avait-elle eu l'amabilité, enfin, d'arrêter de l'empêcher de respirer avec sa main, là. Un peu plus et elle lui foutait un doigt dans le pif, oh ee'. Enfin libre. Et il entrouvrit les lèvres mais resta figé dans son mouvement, en mode poisson rouge (ça le poursuit, le pauvre), alors qu'il entendait des éclats de voix et des pas précipités les dépasser. MAIS RHOOOOO. MERDE À LA FIN. « Grmbl.. J'suis pas son complice, à la dinde, merde. » Parle dans ta barbe, Iaël, tu m'intéresses. PAN. Je sors. Et maintenant voilà que sa prétendue laccolite alors lâchait enfin le ciel crade et bouché de Londres (as usual, quoi ->), pour le regarder. Maiiiis... C'était quoi ça ?! « Me regarde pas comme ça, tu m'fais flipper. » Et il était presque sincère, le bout de chou, en plus. Il arqua un sourcil, prenant bien encore la peine si cela était possible de faire plus, donc, de s'éloigner de l'autre folle. « ... ça fait d'puis 'taleur que tu me regardes bizarrement, bordel, j'dois croire quoi ? On s'connait ? » Awww. Bawi. Iaël en venait à se poser la question, et si il avait su... Ils se connaissaient, yep. En effet, dans un autre temps il avait su qu'elle s'appelait Fox, toussa toussa. Oh, et qu'elle pouvait pas le pifrer. Mais c'était exclusivement accessoire, qu'on se le dise. Le jeune homme déglutit, sentant encore son estomac se tordre. Il avait la dalle, et il savait fichtrement rien. Il avait moyennement envie de se faire attraper par n'importe qui, mais rester avec elle ne le faisait pas non plus vraiment rêver. Gn, quoi. Iaël renifla, et se gratta sans l'air de rien la nuque, regardant leurs chaussures à eux deux. Talons contre baskets usées jusqu'à la corne. Même pas à lui, comme le poncho. Blum, king of da fripes en tout genre. Iaël, king of da connerie en général, auchi. Oh, quand on y pensait, il aurait fait la paire, avec la brunette un brin tarée. Deux abrutis paumés dans la city. WOUHOU.
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R. Fox Lewis

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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeJeu 28 Mar - 16:05


I tried to explain. I'm innocent, I swear.


Fox et ses supers menaces. « Tu te tais ou bien je t’embrasse ». Un grand classique. La plupart des gens ne prévenaient pas, dans ce genre de cas. La plupart des fois, d’ailleurs, ça ne se passait pas dans ce genre de circonstances. Quelqu’un qu’on déteste, on l’assomme si on veut le voir se taire. On ne l’embrasse pas, ce serait complètement con. Bah ouais, les enfants. Sauf que Fox est complètement conne. Vous l’avez oublié. Vous l’oubliez un peu trop souvent. Et ça vous jouera des tours. Tout comme ç’allait jouer des tours à ce drôle de clochard au poncho moche. Il ne connaissait pas encore bien Fox. Il allait très rapidement regretter d’avoir croisé son chemin, ça, c’était une évidence. C’était simplement à se demander si ce n’était pas déjà le cas.

Toujours aussi chiante, Fox le dévisageait, essayant de ne pas l’ouvrir, laissant ces abrutis de poursuivant passer dans la ruelle. Ils ne les trouveraient pas ; ils pensaient sûrement qu’elle était trop prout-prout pour se cacher derrière les poubelles. HINHIN. C’est ce qu’on appelle l’effet de surprise, les gars. Et puis, elle en profitait. Ils les cherchaient. Elle avait la chance que son étrange complice improvisé se la ferme enfin. Elle pouvait rassembler ses maigres neurones et tenter de trouver où elle l’avait déjà vu. C’était dur. Se concentrer, pour une Fox sauvage, c’était à peu près comme avoir l’air présentable et frais pour un Iaël sauvage, et en cours d’apprivoisement, bien qu’un peu rebelle. Totalement impossible. Vous avez vu sa tronche de clodo, au pauvre choupinou ? Elle était au bord de lui proposer de venir prendre une douche chez elle, et au bord de lui acheter des vêtements propres, franchement. Juste au bord. En plus, elle était persuadée qu’il aurait pu être un peu plus sexy, s’il s’était appliqué. Il aurait même pu être carrément canon, lavé et bien sapé. Comment ça, elle le déshabille du regard ? Ben ouais, c’est p’t’être c’qu’il y a dessous, qu’elle a déjà vu, vous en savez quoi, vous. Hmm. Non. Ça devait bel et bien être sa tronche, après réflexion. Et voilà que l’autre parle. Et qu’elle lève les yeux au ciel, se demandant s’il est complètement demeuré, ou s’il le fait exprès. Elle l’écouta, doucement, haussant un sourcil, secouant doucement la tête. Il n’avait décidément rien compris. Tellement rien. Déjà, ça l’empêchait de continuer à réfléchir correctement. Et ensuite, ç’allait alerter les débiles qui les poursuivaient. Ils s’attardaient dans la rue, se doutant très certainement qu’ils y étaient cachés, bande de petits vermisseaux des rues qu’ils étaient. Ils pouvaient se terrer n’importe où, ces gars le sentaient… Et Fox et son étrange camarade l’appliquaient. Elle avait toujours été cette anguille, apte à se faufiler n’importe où. Pas spécialement maigrelette, mais assez agile et futée pour s’en sortir. Une renarde, insaisissable, rebelle et éternellement insolente. Un peu folle, aussi. Et en l’occurrence, elle avait posé une menace à l’intention de son stupide complice importun. Et le problème de Fox, c’était qu’elle faisait toujours ce qu’elle promettait.

Elle plissa les yeux, affichant une moue irritée. Ça le gênait qu’elle le regarde ? Très bien, pas de soucis. Une promesse était une promesse. S’il était juste incapable de se taire, elle allait l’aider. Et vas-y que je te passe une main dans la tignasse brune de ce boulet de compétition. Et que je te plaque mes lèvres sur les siennes sans réfléchir. Simplement parce qu’il faut qu’il ferme sa gueule. Que c’était presque la seule solution, hormis l’assommer, mais ça, ça aurait fait trop de bruit. Et qu’elle l’avait dit, qu’elle le ferait. Il l’avait cherché. Et maintenant, il se retrouvait scotché à une Fox sauvage. Il allait péter un câble. C’était certain, elle n’en doutait pas une seule seconde. Mais elle le tenait fermement. Sa main agrippait ses cheveux, alors qu’elle essayait d’oublier que ce baiser devait la répugner autant que lui. Ç’aurait pu ne pas être si désagréable que ça. Mais bon. Il avait de toute évidence picolé la veille. Pas l’idéal. Ça ne l’avait pas empêchée de le bécoter amicalement. De toute manière, elle s’en tapait. Elle n’avait jamais fait d’états d’âme à embrasser quelqu’un, et n’appréciait pas pour autant les gens qu’elle embrassait. Lui, par exemple, elle ne l’aimait pas. Finalement, elle se décolla de lui, lâchant rapidement ses cheveux, lui plaquant en un éclair la main sur la bouche pour pas qu’il ne se mette à gueuler. Le connaissant très légèrement maintenant — depuis quelques minutes, quoi —, elle se doutait bien que cela n’aurait pas grand effet, s’il avait envie de se plaindre. Mais ça, à la rigueur, elle s’en tapait. Qu’il gueule contre ses manières et contre son baiser autant qu’il le voulait. Plus tard. Quand ces connards se seraient barrés. Plantant son regard dans le sien comme si elle allait l’engueuler… Ce fut exactement ce qu’elle fit. Elle l’engueula. Comme un gosse qui aurait fait une bêtise. En murmurant, certes. Mais l’engueulant quand même. « Tu viendras pas dire que je t’ai pas prévenu. Quand je te dis de te la fermer, tu la fermes. T’as envie qu’ils nous mettent la main dessus, et de moisir dans une cellule avec moi jusqu’à la fin de ta vie ? J’suis sûre qu’ils nous mettront tous les deux si je leur demande gentiment. » Bitch please. Et vas-y qu’elle se tapit dans l’ombre de sa grosse poubelle, et qu’elle détourne doucement le regard sans lâcher la bouche du pauvre poney sauvage. Owi. Un poney. Elle avait toujours rêvé d’en avoir un. Un petit poney sur le dos duquel grimper, et qui la promènerait dans toute la ville. Owi, owi. Haerm. On s’égare, là, les enfants.

Et soudain, les éclats de voix s’éloignèrent. Miracle. Plus de bruits de pas, plus rien. Elle compta les voix. Et l’addition était conforme ; tout le monde était parti. Soupirant, se détendant, se laissant tomber contre le mur, elle lâcha la bouche de son fraîchement rebaptisé poney — à défaut de connaître son prénom, hein. Elle essuya sa paume sur son manteau, like a bitch, et ses lèvres sur sa manche, like a bitch too. Et, simplement, elle lâcha une petite phrase. Insolente. « C’est bon, tu peux gueuler, maintenant, mon poney. » Ouais. Elle avait définitivement décidé que ce mec serait son poney. Après tout, tant qu’elle n’avait pas son nom, elle pouvait l’appeler comme elle le voulait ; il n’était pas censé pouvoir lui en vouloir, non ?

Un sourire ironique se dessinait sur ses lèvres. Non, elle ne regrettait pas. Bah quoi, y avait un truc à regretter ? Ce n’était pas dans ses habitudes, ça ne l’avait jamais été. Et cela, son interlocuteur allait bien rapidement le saisir… Si, là encore, ce n’était pas déjà fait.
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MessageSujet: Re: le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX.   le jour où la limace bava sur le navet. ▲ IAOX. I_icon_minitimeMar 2 Avr - 10:09





Le jour où la limace bava sur le navet.

Iaël était stupide, la dinde était totalement conne. Ou alors, c'était la personne la plus intelligente de ce monde, tellement, oui, tant et tant, qu'elle en paraissait à son tour.. loin d'avoir inventé l'eau chaude. Ou l'eau froide. L'eau tout court, même. Mais il l'aurait bien vu inventer une connerie genre "l'eau lyophilisée", ou "l'eau en poudre". Ouais, ridicule. Parce que pour diluer la pauvre poudre, il aurait fallu de.. l'eau, justement. On tourne en rond, à la poursuite de notre queue, là. On pourrait aller très très loin, avec ce genre de conneries, aussi. Mieux vaudrait qu'on la ferme, là, ça fera du bien. EN PARLANT DE LA FERMER, TIENS ! On retombe sur nos pattes genre like a boss, tseuh. La fermer, c'est ce que Blum, justement, il aurait dû absolument faire. Il aurait dû prendre un peu plus au sérieux le truc qui le collait derrière une poubelle, quoi. Il aurait dû. En même temps... Vu déjà ce dans quoi il s'était fait entraîner, Symon aurait dû réfléchir. Juste un peu. Pour une fois. Parce que la menace, certes, elle était vraiment dissuasive. Mais il avait pas pu s'empêcher de continuer de la ramener. Grossière erreur. Il allait le regretter.. Il le regrettait. Iaël voyait presque l'action se dérouler, mais de façon désincorporée. Du genre "Non. NOPE, NOPE, NOPE. Cey pas moah qui me fait attraper la tignasse sauvage par l'autre dinde et..". Ouais. Bon. Vous aurez compris. Son regard surpris de merlan frit et sa façon très, mais alors très, travaillée et avantageuse et sexy (OU PAS.) de se débattre aussi, ça vous aurait fait comprendre, illico presto. Nan mais attendez. Un peu plus et il voyait sa vie défiler devant ses yeux. Je vous le dis, hein. Quelques pauvres mois de paumé, ça vous passe vite devant les quinquets. Quand on y pense... c'était quoi, franchement, le pire ? Oh mon dieu, il aurait dû la fermer, il aurait dû la fermeeeer.. *PAN*. Là, surtout, il nous faisait une déconnexion neuronale / pétage de câble en prévision. Carrément. Fallait pas chercher. Il était pas censé comprendre les ordres et les menaces, là. Il décuvait d'une soirée passée à se morfondre comme le pauvre choupinou à la ramasse qu'il était. C'était plus pathétique dans le mauvais sens qu'autre chose. Mais osef.

Iaël voulait absolument, en cet instant, se débarrasser de la sangsue qui lui collait aux lèvres, donc. Courage mon petit amnésique, you can do it. Et puis sa peine enfin s'arrêta. Quoique. Il battit encore des paupières comme l'abruti excessivement surpris qu'il était. Gn. GNNNNNNN. Il avait même pas eu le temps de réagir, trop sonné par ce qu'il s'était passé, qu'elle lui avait plaqué sa petite main de dindon sur la bouche. Il la fusilla du regard, once again. Ouais, bon. Il la fermait. Mais dès qu'elle lui rendait sa liberté, là, c'était pas possible... Il allait lui en faire baver. Quand on vous le dit, qu'il était pas forcément toujours très finaud, le Iaël. Faut croire que le coup sur la tête et une nuit dans le caniveau, ça avait un peu abîmé sa splendeur passée de biatch modèle. Ouais, parce qu'on peut parler qu'au féminin ou presque, avec Iaëlichou, au fond. Une slut, une biatch, une floozy... On aurait pu faire une liste de plusieurs kilomètres de long sur le pourquoi du comment. Et surtout, COMMENT il avait été insupportable pendant les vingt-huit premières années de sa vie. What a Face (Oui, ça méritait un smiley. La face figée et frigide qu'il aurait pu servir, en mode sourire colgate et gros prédateur dragueur qu'il avait été auparavant.)

C'était quand même le pompon. Il se faisait engueuler. Oh mais tu peux le regarder comme ça, Fox, lui il boude. Wesh. Il avait croisé les bras sur son superbe poncho qui, au préalable, avait déjà subi les commentaires de la brunette, et faisait la gueule. Même si forcément cha che voyez un peu moins vu qu'elle lui cachait la moitié du visage avec ses doigts.. gn. Et si il vomissait dans ses mains, elle ferait quoi ? ->. Ouais, non, idée rejetée. C'était incroyable, MAIS VRAIMENT, les conneries qui lui venaient à l'esprit quand il voulait pourrir quelqu'un. Le walker en déroute continua de grommeler en l'écoutant à moitié. De toute façon, il pouvait rien dire. Tseuh. Fais chier... Les voix qui gueulaient insultes sur insanités à leur propos semblaient et semblèrent foutre le camp, s'éloigner. Bon. Au moins ch'était déjà cha. Et... MIRAAAAAAAAAAACLE. Elle le lâcha enfin. Aussitôt, il respira à plein poumons, genre il était resté en apnée pendant tout ce temps. On y croit, oui oui. Brefons. Il fit craquer ses articulations en s'étirant, non sans gêne. Plus exactement, en prenant toute la place possible. Autant l'emmerder, elle aussi. Non mais oh, oeil pour oeil, dent pour dent. Bitch, please. Il fit tourner un peu sa tête sur son axe. Gn. Craquage de nuque auchi. Cheksy le bruit, Iaou ->. Il poussa un soupir, et arrêta enfin son manège, reposant son regard sur elle. Ooooh, le joli regard noir et tueur et tuant. L'ami Symon était moyen content, apparemment... Gn. En plus elle FAISAIT VRAIMENT SA BIATCH DE PREMIÈRE. Tseuh. J'avais bouder, tiens. Non mais. Elle s'essuyait genre il était un chacal ou un pestiféré. Et en plus elle était sassy like hell. Elle allait définitivement se prendre une tarte, là, si ça continuait comme ça. Il allait lui répondre un joyeux petit truc, mais resta encore en mode big fish en entendant la fin de sa phrase. (Iaël et les poissons, même combat, même mémoire ewe). So... « Tu... JE SUIS PAS TON PONEY, MERDE. » Première partie, première répartie. Mais ça, fallait se mettre d'accord. Il n'était pas un poney, il n'était pas SON poney, il ne serait jamais le poney de personne. Pis même. C'était quoi ça, son histoire de canasson, hein ? Il était peut-être à la rue, il en était pas à ce point de décrépitude, fallait pas abuser. Rho. Little mumbles, môsieur tirait toujours la tronche. Gn. Ouais jo boude et alors ? Méchante, l'autre dinde. Mais bon. La suite vint quand même, après cette coupure pub sponsorisée par les entreprises Payetatronche. « T'es dingue. PLUS QUE CA. T'es totalement tarée. Tu recommences une seule fois, j'te fais bouffer tes cheveux. ewe » Ooooh, la jolie menace. Et puis c'était bien dans son style et dans sa veine, au Iaëlichou sauvage. Crêpage de chignons ? Wesh, il peut. Même si il s'en souvenait plus, tsé, il restait biatch dans l'âme for ever. Ce qui pouvait aussi faire de lui la soul sister de Fox.. Mais on s'égare. ->.. Pour l'instant, ce qui aurait été salutaire, c'aurait été de se dégager de derrière cette grosse poubelle. Remarque aussitôt pensée, aussitôt faite, d'ailleurs. « Bouge tes grosses fesses, j'vais pas rester derrière une benne avec une ordure comme toi, n'y pense même pas. » ET ON APPLAUDIIIIIIT BLUM LE BIEN PENSANT.
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