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 ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK.

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Jack F. Hawks

Jack F. Hawks
betrayal it's in the blood (admin)



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MessageSujet: ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK.   ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK. I_icon_minitimeVen 11 Jan - 0:57

I'm not afraid of tomorrow.


Jack fourra ses mains au fond de ses poches, la mine grave. Ses yeux fins se plissèrent légèrement, tandis qu’il tentait de discerner la silhouette de l’homme qu’il suivait au milieu de tout ce brouillard. Le temps était lourd, humide, et froid. D’un froid qui pénétrait toute couche de vêtement, pour venir vous glacer jusqu’à la moelle. Ce froid qui vous filait la chaire de poule, à vous en faire demander s’il n’y avait pas une autre raison. Une météo glauque, qui faisait devenir méfiant la plupart des gens atteints d’un léger trait de paranoïa dans leur caractère, aussi normal que cela fut-ce. Mais Jack, lui, se fichait bien de la météo. Il avait froid, certes. Il aurait même dit qu’il se pelait le cul, si la franchise avait été de mise. Mais en l’occurrence, personne n’avait demandé à notre ours de l’ouvrir. Et il ne comptait pas le faire, de toute manière. Même lorsqu’on voulait le forcer à parler, il se la fermait. Il était comme ça, Jack. Il économisait les paroles, il épargnait sa salive, pour ne sortir que des mots mûrement réfléchis et bien placés, quand cela en valait la peine. Les gens qui ne méritent pas de paroles, il leur explique autrement. Avec ses poings par exemple. Jack, ou le spécialiste de l’explication par la violence, pour tout vous dire. C’était en lui, depuis qu’il était tout gamin. Depuis la mort de son petit frère, en réalité. Il avait cette fâcheuse tendance à se murer dans son silence, et à cogner tous ceux qui lui tenaient tête, ou qui tenaient des propos déplaisants. À quoi bon s’acharner à leur parler et à essayer de leur faire entendre raison, quand au fond de nous on sait qu’ils sont trop stupides, fermés et bornés pour pouvoir comprendre quoique ce soit de censé qui ne diffère des conneries qu’ils ont l’habitude de gober ? L’être humain est stupide et sauvage de nature. Peu importe à quel point on essaie d’embellir la vérité, elle finit toujours par nous rattraper. Et ce n’est qu’à cet instant que l’on découvre, avec un effroi non dissimulé, notre erreur, et que nous nous demandons comment nous avons pu être aussi stupide, comme nous avons pu passer à côté du fait que, non, le monde ne devient pas bon pour nous. Nous sommes un grain de poussière dans le désert. Et la loi qui s’applique aux autres s’applique aussi à nous. La violence et la cruauté sont partout. Et touchent tout le monde. Et, pourtant, il arrive encore que certaines personnes pensent y échapper. Soient naïves au point de penser inconsciemment que les mauvaises choses n’arrivent qu’aux autres. Et, plus grand est l’espoir, plus haute se révèle la chute. Mais on se relève. Et on continue d’avancer. Parce que c’est ce qu’on nous a appris à faire. Et c’est ce que nous avons toujours fait. Progresser. Tomber. Se relever. Et recommencer. Cela a toujours été, et cela sera toujours. Ainsi va la vie.

Rouvrant doucement ses paupières, qu’il avait fermées le temps de reprendre ses esprits et de se souvenir de la raison pour laquelle il ne massacrait pas ce type à mains nues au milieu de la rue à la seconde précise, Jack reprit sa route de plus ferme allure. Il vit l’homme tourner dans une autre rue, et s’engagea silencieusement à sa suite, tout simplement, naturellement. L’autre ne remarquait pas qu’il était suivi. Pas encore. D’un côté, cela ne faisait réellement que quelques minutes qu’il avait quitté le petit bar miteux dans lequel Jack l’avait aperçu. Il n’était donc pas encore suspicieux. Pourtant, d’un autre côté, il aurait dû se méfier. Il aurait dû surveiller ses putains d’arrières. Sérieux, qui ne le faisait pas, de nos jours ? Tout le monde avait peur de tout le monde, c’était à en soupçonner son conjoint de vouloir nous tuer à chaque seconde. Quelle connerie. L’ancien Looper, lui, était un homme simple. Un homme à qui on pouvait faire confiance. Tout simplement le genre d’homme qui ne vous tirera jamais une balle dans le dos. Dans le pied, certes, mais pas dans le dos. Il n’avait pas d’honneur pour autant, ni même de fierté. Il savait cependant où se trouvait sa place, et ce qu’il avait à faire pour y rester. Soit pas grand chose. Il aurait pu facilement se hisser plus « haut » dans la société, d’autant plus qu’il était désormais blindé de fric, mais il s’en foutait. Celui qui a l’argent a le pouvoir, a-t-on dit un jour. Très bien. Il avait l’argent. Mais il n’avait pas besoin du pouvoir. Il le laissait aisément à ceux qui savaient quoi en faire. Lui, de toute manière, n’aurait pas su. Il se contentait de regarder les choses se faire, et de fermer sa gueule. Comme d’habitude. Chaque seconde passée sur cette terre, dans les bas-fonds de cette ville, le contentait parfaitement. Il était bien là où il était. Avec les ramassis d’ordures, comme le mec qu’il suivait aujourd’hui. Et il ne ressentait pas le besoin de faire valoir son pouvoir. Pas sur ceux qui n’avaient pas besoin de cela. Les petites enflures qui méritaient un bon remontage de bretelles, c’était autre chose. Et justement, nous y voilà.

Ce mec, Emerson, avait trouvé le moyen d’arnaquer Jack. Pour une connerie futile, bien entendu. Une simple histoire de dette, pour l’achat d’une arme. Bref. Une ânerie. Mais il avait pensé que Jack ne donnerait pas suite. Preuve qu’il ne l’avait quasiment jamais côtoyé. Il l’avait arnaqué, et lorsqu’un des amis de Jack était allé plaider la cause de celui-ci, le mec l’avait frappé. Plus précisément, envoyé à l’hosto. Ce qui, en soit, était un peu con. Jusque là, Jack n’avait pas pris la décision de lui régler son compte, il avait voulu lui expliquer les choses calmement. Mais s’attaquer à un ami à lui, c’était n’avoir absolument aucun instinct de survie. Jack estimait ses amis. Et surtout, les protégeait. Et les vengeait. Dommage pour cet Emerson.

Soudain, à une intersection de rues, Jack se figea. L’autre s’était arrêté. Et parlait avec quelqu’un. Merde. Deux, ce n’était pas prévu au programme. Surtout que la voix qui s’élevait avec celle de l’homme était… Féminine. Et merde. Grande règle de Jack : ne pas frapper une femme. Sauf si bien sûr elle frappe plus fort que vous. Mais c’est une exception que notre ours ne rencontrait pas bien souvent. Et là, en l’occurrence, la voix fluette de la jeune femme… En plus d’indiquer une silhouette fine, il la connaissait. Double merde. Serrant les dents, Jack resta dans son coin, caché contre un mur, attendant que l’autre parte. Il perçut ce que les deux protagonistes s’échangèrent, et oublia totalement l’idée d’intervenir pour aider la jeune femme. Ce type ne lui voulait pas de mal. Ce type la craignait, même. Et, lorsque les voix s’éteignirent, et que des silhouettes de pas se firent entendre, il se détendit. L’homme repartait dans l’autre sens. Mais la belle Dixon, elle, venait vers lui.

Doucement, Jack releva la tête vers California, qui passait à sa hauteur. Il ignorait totalement si elle avait conscience de sa présence ou non. Cependant, cela ne le troubla pas plus que ça, tandis qu’il s’adossait de manière plus détendue au mur, sortant une cigarette de sa poche pour aller la coincer entre ses dents.

« Pour te dire franchement, s’il ne s’était pas arrêté pour te taper la causette, je crois que tu aurais retrouvé sa tête au fond du caniveau. » Jack, Jack, Jack. L’amabilité et la douceur incarnées. « Comme quoi, y en a qu’ont de la chance. » Mais ouais. Fallait avouer que y en a qui ont de la chance.

Les prunelles grises de Jack fixèrent le visage de California, sans que le moindre sourire n’éclaire son visage. Pourtant, sans le montrer, il était content de la voir. Enfin, content… Vite dit. Dans la mesure des capacités d’un Jack, quoi. Disons que sa présence contribuait à tenter de lui faire avaler la bile amère d’avoir manqué de peu sa vengeance.

Vengeance qui ne perdait rien pour attendre, soit dit en passant.


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California G. Dixon

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♕ you have my permission to die



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MessageSujet: Re: ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK.   ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK. I_icon_minitimeLun 14 Jan - 14:23

❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK. Keira-is-stunning-keira-knightley-19183275-500-269
.Every day I close to death with indifference.


    Il faisait terriblement froid depuis des jours dans la capitale anglaise. Quelques flocons s’étaient échoués sur les pavés la semaine précédente. Désormais, il n’y avait plus aucune trace de leur passage mais la morsure du froid s’était refermée sur la ville, devenant plus douloureuse et plus palpable. L’hiver allait surement être glacial au sein même des grandes avenues fréquentées. Certains crèveraient surement par manque de chaleur ou de toit mais cela rentrait dans l’ordre des choses, surtout à cette époque. La pitié avait disparu et aujourd’hui seuls les forts parvenaient à survivre. Ceux qui restaient sur le bord de la route ne tenaient jamais bien longtemps. La loi de la jungle était désormais les seuls maîtres mots dans cette ville de dégénérés. Soit tu te bats et tu t’en sors, soit t’abandonnes et tu crèves. Il n’y avait rien de plus à comprendre. Dans un monde à l’agonie, il vaut mieux faire partie de ceux qui ont le pouvoir que de ceux qui tendent la main dans l’espoir d’obtenir quelque chose. C’est la triste réalité de ce siècle en perdition. Il n’y a plus de place pour les faibles, survivre ou mourir, tel est l’avenir de celui qui ose pénétrer dans cette belle ville de Londres.

    California se tenait là, droite et fière dans son manteau gris. Son col était soigneusement remonté sur le bas de son visage et seule la buée qui s’échappait de celui-ci lui redonnait un peu de couleur dans ce monde de glace. Le temps n’était vraiment pas des plus cléments ces temps-ci et le froid s’engouffrait absolument partout. D’un geste rapide, elle enfila ses gants de cuir noir qui s’adaptèrent parfaitement à la forme de ses doigts. Approchant ses mains près de son visage, elle souffla dessus durant quelques instants dans l’espoir de les réchauffer. Mais en vérité, c’était peine perdu. A peine la chaleur procurée par son souffle venait effleurer ses gants que la morsure du froid reprenait de l’ampleur. Décidément, c’était réellement une journée de merde. De plus, son informateur était en retard comme d’habitude. Si ce petit emmerdeur continuait à la faire maronner dans le froid, elle ne donnait pas cher de sa peau. Surtout que ses nerfs avaient été mis à rude épreuve toute la journée alors autant dire que la lionne n’était réellement pas d’humeur à patienter. Son regard d’ambre tentait vainement de percevoir une silhouette à travers la brume mais elle abandonna rapidement cette idée. Après tout, elle entendrait ses pas avant de pouvoir le voir donc autant se concentrer sur autre chose. Sortant rapidement son téléphone de sa poche, elle le réchauffa au creux de ses paumes pendant quelques secondes avant de pianoter sur l’écran. Que voulez-vous, le tactile n’appréciait pas du tout la chaleur quasi inexistante du moment. Alors qu’elle s’apprêtait à ranger ce dernier bien au chaud, une fois que son message fut envoyé, le mobile se mit à vibrer doucement. Un nom en lettre capitale s’afficha à l’écran : DAN. La jeune femme soupira avant de décrocher et se passa rapidement une main dans les cheveux. Tic qu’elle n’arrivait pas à enlever de ses habitudes. « Oui, oui... Dan, attends… Merde, parle plus lentement ! » Décidément tout le monde avait décidé de la faire chier ce soir. Tentant vainement de regagner son calme habituel, elle écouta attentivement toutes les paroles de son frère avant d’ajouter d’un ton las. « Je m’en occupe ne t’inquiètes pas. Mais arrête de te foutre dans la merde à chaque fois que je ne suis pas là. » La jolie brune raccrocha avant même que ce dernier puisse ajouter quoique ce soit. Parfois elle se demandait si Dan arrêterait un jour de faire des bourdes mais il semblerait que ce moment ne verrait jamais le jour. Agacée, Cali sortit alors son paquet de clopes et en porta une délicatement à ses lèvres. D’un geste compulsif, elle fit rouler son briquet entre ses doigts avant d’allumer la cigarette. Balançant sa tête vers l’arrière, elle tira une longue taffe dessus avant de soupirer dans l’air froid de l’hiver.

    Des bruits de pas retentirent enfin dans la brume opaque et Cali se retourna doucement. A quelques mètres de là, un homme d’une carrure imposante avançait dans la nuit. Lorsqu’il se stoppa à sa hauteur, la lionne enleva la cigarette de ses lèvres et ancra son regard d’or dans le sien. Dans son dos, elle pouvait parfaitement sentir la cross de son glock 17. Après tout, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver de nos jours même si en général, personne n’ose s’attaquer à elle. « Mlle Dixon, je suis désolée pour le retard. » D’un geste vif de la main, la jeune femme le fit taire et posa un regard noir sur ce dernier. « La ferme. L’heure c’est l’heure Emerson. N’oublies jamais ça sinon tu ne feras pas long feu ici. » Sa voix était glaciale, tranchante comme une lame. L’homme face à elle baissa l’échine, préférant ne rien ajouter au propos de la jolie brune. « Tu as ce que je t’ai demandé ? » California porta une nouvelle fois la nicotine à ses lèvres et tira dessus pour tenter de calmer ses nerfs. L’homme sembla hésiter quelques instants avant de relever la tête vers son interlocutrice. « Stern n’envisage rien pour le moment. Il s’occupe de ses hommes ainsi que des Hold Guns. Pour le reste, deux loopers ont bouclé leur boucle cette semaine. » Très bien. La jeune femme se mit à sourire, c’était bon pour le business tout ça. Depuis quelques temps elle préférait garder un œil sur Stern dans la limite du raisonnable. Ce mec avait la main longue, peut être même aussi longue que la sienne. Ils travaillaient étroitement ensemble mais sans jamais réellement se voir. Cali préférait donc se méfier au cas où il déciderait de prendre l’ascendant sur sa famille. Son silence sembla plonger Emerson dans une inquiétude tout à fait palpable. Relevant son regard sur ce dernier, elle balaya quelque chose d’invisible d’un revers de la main avant de tirer une nouvelle fois sur sa clope. « Bien, bien. C’est suffisant. Rentre chez toi et restes en vie autant de temps que tu le pourras. » La fin de sa phrase glaça le sang d’Emerson qui s’empressa d’avaler sa salive et de décamper dans la brume. Cali ne put s’empêcher de sourire en voyant ce pauvre ver disparaître dans une ruelle. Elle ne donnait pas cher de sa peau mais elle devait bien avouer que, de temps à autre, il pouvait être utile. Reprenant le cours de la soirée, Cali se remit en route pour aller vadrouiller. Cependant, après quelques pas une voix masculine bien connue résonna tout près d’elle.

    « Pour te dire franchement, s’il ne s’était pas arrêté pour te taper la causette, je crois que tu aurais retrouvé sa tête au fond du caniveau. » La jeune femme se retourna tout en se mettant à sourire. Jack, si tu savais à quel point la demoiselle était ravie que ce soit toi et pas un autre. « Comme quoi, y en a qu’ont de la chance. » Posant son regard de fauve sur l’ancien looper, Cali tira une nouvelle fois sur la nicotine avant de contempler son ami. « Tu sais bien que c’est mal de tuer en toute impunité, Jack. » Cette fois-ci son sourire se fit plus grand. Il faut dire que ses propos étaient tout à fait ironiques, surtout venant de sa part. Plongeant son regard doré dans le sien, elle finit par ajouter d’un ton plus sérieux. « Je connais tes talents mais je pense qu’un endroit plus sécurisant et chaleureux serait peut être mieux pour discuter. »
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Jack F. Hawks

Jack F. Hawks
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MessageSujet: Re: ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK.   ❝ whoever has the money has the power. ❞ ⧩ CALIACK. I_icon_minitimeJeu 17 Jan - 0:29

But they should be afraid of us.


Jack appréciait California. Mais cela, très peu de personnes en avaient conscience, ou même connaissance. Ils étaient distants et froids l'un avec l'autre, en permanence, et chaque jour que faisait le bon dieu. La plupart des gens murmuraient même dans leur dos qu'ils ne s'appréciaient pas ; p´t'être bien même qu'ils se détestaient, qui sait. Mais la réalité était bien différentes. Apparences trompeuses, masques de carnaval colorés que portait chaque protagoniste en ce bas-monde. Tout n'était qu'illusions, dont l'être humain se berçait afin de se sauver de sa triste condition, de s'échapper du monde réel, et de s'enfermer dans le seul espace où il se sentait en sécurité ; sa bulle. Mais dans la bulle de Jack, bien qu'il ait pris l'habitude de tromper les apparences, une chose était claire ; il arracherait les yeux du premier qui ferait du mal à California. Et ce soir, il avait failli arracher la tête d'un mec dont elle semblait avoir besoin. Bien tenté. Un autre jour, peut-être. Quand elle lui aurait fait comprendre d'une manière ou d'une autre à Jack qu'Emerson n'était plus essentiel à ses plans, et qu'il pouvait lui régler tranquillement son compte. Oh et puis crotte. C'était impossible ça tout de même. Ses affaires avec ce fils de p*te étaient tout à fait indépendantes de celles que la jolie Dixon pouvait régler avec lui. Jack se fichait bien de tout ce qu'il avait entendu, de l'importance que ce mec pouvait avoir. Il avait envoyé Chris à l'hôpital. Et il allait finir entre quatre planches, avec la jolie petite prétendante de Blake pour essayer de recoller sa tête à son corps, juste histoire de tenter de rendre un cadavre présentable pour la famille. California s'adressa à lui, prenant un malin plaisir à faire semblant de le sermonner. Comme si elle était un modèle de vertu pour tous et en toutes circonstances. De l'extérieur, il voulait bien le croire. Mais derrière ces masques et ces fanfreluches, c'était bien loin d'être le cas. California avait les mains pleines de sang, ou de crasse selon les expressions. Mais elle s'en fichait. Elle continuait d'agir sereinement, soutenue par le poids de sa famille, de son argent et de son nom. Trois choses dont Jack était dépourvu. Hormis peut-être l'argent ; beaucoup auraient été étonnés de la somme que notre ours avait pu amasser avec les années. Mais il n'avait ni la famille puissante ni le nom. Il était un banal barman. Certes ancien Looper, plein aux as et s'en foutant royalement, mais il était juste barman. Et plus rien d'autre n'importait.

« Ça ne m'empêche pas de dormir. » répondit simplement le Looper, sans l'ombre d'un sourire sur le visage. Pourtant, California saurait qu'intérieurement, il souriait. Elle était toujours bien placée pour le savoir. Elle le connaissait, elle savait comment il fonctionnait. C'était devenu une seconde nature. Elle lui proposa d'aller de poser ailleurs. Dans un coin plus tranquille. D'accord. Pourquoi pas. « J'te suis. » De son pas d'ours silencieux, Jack emboîta le pas an California, l'air plus léger. Il appréciait sa compagnie, son silence, les dialogues qu'ils pouvaient avoir, bien que ceux-ci ne soient parfois pas énormément développés. Ils avaient cette manière simple et précise de s'exprimer, allant droit au but, avançant sans faire d'histoires et sans trop se poser de questions. Il était dans son univers, elle était dans le sien, mais la compréhension entre les deux était optimales. La communication était toujours brève, mais efficace. Et il ne leur suffisait que de cela pour se sentir bien l'un avec l'autre. Sans parler. Mais en se comprenant, parfois d'un simple regard.

Cependant, cela ne résolvait pas du tout le problème Emerson. Et Jack décida d'être clair, sur le chemin qui menait au petit café sympa le plus proche. « J'espère que ce type n'est pas d'une importance capitale à tes plans. » Ouais, ça voulait tout dire. Après une petite pause, Jack ajouta quelques mots, sortant une cigarette de sa poche pour la glisser entre ses lèvres et l'allumer. « Ne te pose pas trop de questions s'il disparaît du jour au lendemain. Tu risques de ne plus le revoir. » Commençant à fumer sa cigarette, sans prononcer un mot, Jack jugea cependant plus correct de mettre California au courant de toute l'histoire. Elle le méritait. Elle était là pour lui, et il allait de toute manière tuer cet homme. Autant expliquer à la belle Dixon les raisons précises qui allaient lui coûter un informateur. « Je sais pas si tu te souviens de Chris. Le livreur de journaux que je t'avais envoyé pour te faire parvenir le fric de MacLawndry. » Quelles précisions. « Ton pote Emerson l'a envoyé à l'hosto, alors que le gosse essayait de lui expliquer qu'il valait mieux pour lui qu'il ne m'arnaque pas. » Deux côtes cassées, l'arcade sourcilière exploser, un coup de couteau dans le ventre, les rotules disloquées, les coudes et une épaule démis. Bilan sympathique. Sans compter que le gosse était quasi méconnaissable. Jack renifla doucement, épargnant les détails à California. Enfin. Tous sauf un. « Il est dans le coma. » Très utile de le préciser. Et cela expliquait beaucoup de choses. « Je dormirais pas tant que la tête d'Emerson ne sera pas clouée en haut d'un piquet. » Comme ça, par exemple. Et le pire, c'était que Jack était réellement capable de le décapiter s'il en avait l'occasion.

Relevant la tête vers l'enseigne devant laquelle ils semblaient s'être arrêtés, Jack ouvrit la porte, la tenant pour céder le passage à California. Avec elle, pas besoin de pincettes. Il lui avait exposé très clairement les choses. Elle le connaissait. Et si jamais ce Emerson était si important à ses yeux, elle le lui dirait. Mais Jack espérait sincèrement que ce ne soit pas le cas. Car si elle ne disait rien, il avait le feu vert. Et même si tuer n'était pas sa tasse de thé, retenez bien une chose les enfants.

La vengeance n'est pas un plat qui se mange froid. C'est une pratique sauvage et barbare. Qui se bouffe congelée.


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