touffer quelques grognements de douleur, étouffer la peur. La faire muette, la bâillonner et supporter, puisqu'à présent la seule chose que Violet était en mesure de faire était cela. Supporter. Se taire et répondre simplement aux questions qu'on lui posait, c'est difficilement qu'elle parvint à le faire, impulsive qu'elle était. Pourtant la force de la main de son agresseur sur son épaule lui permit de se rappeler qu'elle n'était pas en capacité de discuter les dires de ce dernier. Le regard posé sur ce visage qui lui était inconnu. Perdu dans ces yeux remplis de rage et de détermination, qui, toujours venaient la déstabiliser un peu plus. Une proie. Une proie vulnérable, et terriblement attirante de son nom comme de son statut. Voilà tout ce qu'elle était. Incapable de se défendre seule. Pourtant, malgré ces risques, encore s'évertuait-elle à provoquer ces hommes qui dominaient en des lieux que jamais elle n'aurait du fréquenter. Mauvaise personne, mauvais moment, mauvais endroit. Quelques détails. Assez pour qu'elle se retrouve en mauvaise posture, dans l'incapacité de combattre. Combattre son bourreau, se combattre elle-même aussi. Déclarer une guerre à ce sentiment ô combien étrange et paralysant qui, vicieusement s'était glissé dans ses veines, glaçant son sang. Douleur lancinante, douce torture que pouvait être celle de la peur. Son corps tout entier lui criait de réagir. Son esprit lui murmurait qu'elle n'aurait aucune chance. Et elle ne bougea pas. Pas d'un seul centimètre, sans ciller ne serait-ce qu'un seul instant. Comment aurait-elle pu se défendre alors que son être ne lui répondait plus ? Un faux contact, un déséquilibre, une incertitude. Celle que cette fois-ci elle s'en sortirait peut-être pas. Qu'elle essaie de se débattre, après tout. La nuit étoufferait ses cris. Les ombres, après qu'elle se soit débarrassée de l'étreinte de son agresseur, l'attraperaient probablement entre leurs bras, cheminement inconnu pour elle de rues qu'elle n'avait l'habitude de fréquenter. Dans tous les cas, il finirait par la rattraper. Et sa colère n'en serait peut-être que plus grande. Il l'avait déjà frappée, une fois. Et lui murmurait en cet instant de ces mots qui ne faisaient qu'amplifier sa crainte. Des menaces. Presque aussi déchirantes et douloureuses que sa joue qui la brûlait silencieusement. Le bandit n'était pas bien épais, pourtant. Plutôt maigrelet en réalité. Mais la pression d'une lame gelée contre son ventre l'avait dissuadée très rapidement à vrai dire.
Un nouveau coup. Peut-être un peu moins violent que le premier, pourtant se fut assez pour que la douleur dans sa mâchoire se ranime. Elle ne lui avait pas répondu, ne l'écoutait plus, et visiblement ce constat n'avait pas vraiment plus à son agresseur. Lilianna ferma les yeux. Reprendre un peu de son équilibre, au moins. Il lui en fallait peu, petite nature qu'elle était, pour vaciller. Et toujours cette voix grave qui parvenait à ses oreilles sans qu'elle ne comprenne le sens de ces mots. Toujours plaquée contre le mur d'une ruelle. Toujours cette pression contre son ventre, ce bras imposant la maintenant immobile, placé juste en dessous de son cou. Violet déglutît difficilement, les yeux toujours clos. Qu'attendait-il donc ? Que voulait-il ? Tant de questions auxquelles elle aurait probablement su répondre si elle y avait accordé un minimum d'importance. Cependant, même si elle l'avait écouté, cela n'aurait rien changé. Il faisait parti de ces gens insatiables. Toujours demander plus. Eternel insatisfait. En obtenir le maximum avant d'achever sa victime afin de ne pas laisser de trace. Elle était inconsciente, mais pas stupide. Gagner du temps ne l'aiderait en rien.
Relâchée. Un peu d'air, moins difficile à trouver. Collins se décala quelque peu du mur, troublée par cette liberté soudaine, gardant pourtant les yeux clos. Quelques instants pour reprendre ses esprits, son souffle. Elle inspira profondément à plusieurs reprises, avant de se redresser et de rouvrir les yeux. La ruelle était sombre, et il était difficile de deviner quelques silhouettes parmi la pénombre. Pourtant, scrutant le vide en recherche de son agresseur, elle ne trouva rien. Aucun mouvement, ni aucun bruit. Il semblait être parti. S'adosser de nouveau contre le mur, pousser un long soupir. Elle finit par rouvrir les yeux après s'être partiellement remise des évènements récents. Oui, elle rouvrit les yeux. Et laissa son regard se poser sur un visage dessiné parmi les ombres. Quelques traits fins, quelques lignes familières. Familières mais pourtant terriblement nouvelles. Son coeur fit un raté, et déjà lui semblait reprendre un rythme effréné tandis qu'elle tentait de contrôler sa respiration. Déjà une larme se fraya un chemin sur son visage, roulant sur sa joue tandis qu'elle observait la personne présente face à elle. Une voix tremblotante, hésitante. Violet réprima quelques sanglots, incertaine. Glisser un mot parmi la nuit, élever sa voix parmi les ombres. Assez fort pour qu'elles ne l'absorbent pas. Assez fort pour qu'elle ne disparaisse pas avec elles. Assez fort pour qu'elle parvienne à mettre un véritable nom sur ce visage revenu d'entre les morts. « ... Lena ? »
Lena S. Collins ♙ why do we fall ?
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Sujet: Re: LENA ▲ be brave i'm coming to hold you now Dim 10 Fév - 15:33
BE BRAVE I'M COMING TO HOLD YOU NOW
L. VIOLET COLLINS & LENA S. COLLINS
Ombre. Ténèbres. Détresse. Pauvreté. Misère. Peur. Danger. Mort. Certaines ruelles de Londres dégageaient ce genre d’atmosphère. Certaines ruelles que Lena empruntait presque quotidiennement. Elle ne savait pas combien d’agressions, de vols, de meurtres se déroulaient par jour dans Londres mais c’était sans nul doute assez conséquent, et la plupart de ces faits se déroulaient dans les rues sombres et ruelles des bas quartiers de la capitale. Scarlett avait l’habitude de ces endroits, elle y vivait, elle s’y mouvait. Elle savait se défendre aussi, heureusement sinon elle serait déjà morte. Et puis, elle portait toujours une arme sur elle, pour se défendre, on ne savait jamais. Appréhension, doute, suspicion quand on croisait quelqu’un, lorsque l’on entendait des pas derrière soi. Oh bien sur, on ne se faisait pas couper la gorge chaque fois qu’on mettait un pied au dehors mais il faut avouer que c’était dangereux. Mauvaise période pour une petite promenade de santé. Surtout le soir et encore plus la nuit. Lena était plutôt contente, elle venait de terminer une bonne soirée à travailler dans un bar. Ça signifiait qu’il n’y avait pas un besoin urgent de dérober les biens des autres pour survivre. Non, grâce à sa paye, elle allait pouvoir calmer ses activités moins légales pendant un temps. Et si elle avait de la chance, le patron allait avoir besoin de ses services pour un peu de temps supplémentaire. Mais elle ne rêvait pas, elle ne se permettait pas d’espoir afin de ne pas être déçue. Elle ne se permettait plus d’espoir. Elle rentrait, de rues en ruelles, passant de ruelles en rues, sur ses gardes, utilisant ses capacités pour être le moins remarquée possible. Tout à coup, elle crut entendre du bruit, et, à la lueur des lampadaires, elle vit le reflet d’une lame briller. Un couteau. Une agression. Un vol sûrement, peut être un règlement de compte ou un simple désir de violence et de monstruosité. Toujours une hésitation. Ne jamais savoir quoi faire. Aider ou passer à côté ? Et toujours se décider à aider. Ou presque. Elle s’avança et distingua un visage. Traits du passé qui l’avaient poursuivie pendant cinq ans et qu’elle n’avait jamais pu oublier. Traits si familier et pourtant inconnus dans cet endroit. Que faisait-elle là ? Quelle folie avait mené Violet dans cette ruelle où elle se faisait agresser, et s’était visiblement fait frapper par un mec dangereux ? Quelle raison pouvait bien la pousser à fermer les yeux, ne pas réagir et attendre la mort ? Lena se rapprocha très doucement, sans bruit et elle put comprendre le son qui parvenait à ses oreilles. Des menaces, des questions. Il était question du père de Lilianna. Une rage vint bouillonner dans les veines de Scarlett. Colère qu’elle ne pouvait contenir. Elle sorti son arme, la brandit et la pointa vers l’homme. Puis fit un pas de plus et le posa sur sa tempe. Il se figea. Elle parla d’une voix basse. « Ecoute-moi bien. Tu vas ramener ce couteau vers toi, tu vas le laisser tomber et faire un pas sur le côté. Tu vas lâcher la jolie demoiselle que tu plaques contre ce mur dégoutant et tu vas partir. Vite et loin. Ou je te jure que je n’hésiterais pas un instant à presser cette détente. Compris ? » Sa voix avait été calme et froide. Parfaitement maîtrisée alors qu’à l’intérieur, elle tremblait de peur à l’idée que sa sœur soit blessée ou pire. Ça fonctionna. L’agresseur agressé rapprocha son couteau et le lâcha. Tandis que l’objet touchait les pavés avec un tintement, l’homme s’éloigna à grand pas, en courant même dans la nuit. Lena se baissa et ramassa l’arme blanche, ne se rendant pas compte que sa sœur ouvrait un instant les yeux. Elle se releva et entendit Violet soupirer, la vit s’adosser contre le mur. Les yeux clos. Elle ne savait pas quoi faire. Elle savait qu’elle devait lui donner du temps pour se remettre de ses émotions. Elle hésitait. S’en aller, fuir loin en évitant toute conversation difficile ? Ça lui semblait impossible, elle lui avait bien trop manqué et elle pourrait bien se faire de nouveau attaquer. Lena s’était reculée, scrutait les alentours afin d’être prête si l’agresseur revenait avec renforts ou si quelqu’un d’aussi peu fréquentable et avec d’aussi mauvaises intensions débarquait. Ce fut la respiration de Violet s’accélérant qui la fit se tourner de nouveau vers elle. Et c’est à cet instant qu’elle vit une larme rouler sur sa joue. Elle l’avait vue, elle l’avait reconnue. Et sa voix tremblotante vint rompre le silence oppressant de la ruelle. Sa voix hésitante prononçant son prénom. Cinq ans. Cinq longues années s’étaient écoulées depuis qu’elle avait entendu le son de cette voix pour la dernière fois. Son qui la ramena bien loin en arrière, lorsqu’elle n’était qu’une gamine insouciante qui ne se doutait pas un instant des activités de son père et riait avec sa sœur. « Espèce d’idiote! » Deux mots lâchés juste après que le son de la voix de sa sœur s’éteignit. Deux mots traduisant sa peur. Celle qu’elle avait ressenti quelques instants plus tôt quand elle s’était rendu compte que la victime était Violet. « Qu’est-ce qu’il t’a pris de venir traîner par ici ? T’es folle ou quoi ? Ce n’est pas le genre d’endroit où tu es sensée être, c’est dangereux ! » Incompréhension. Enervement qui n’était pourtant pas dirigé vers sa sœur mais vers son agresseur et qui sortait tout seul. Réaction automatique et qu’elle commençait déjà à regretter. Sa sœur était sensée être là où elle le voulait, elle n’avait pas le droit de dire ça. Elle ne le pensait pas. C’était le contrecoup. Alors qu’elle n’était même pas l’agressée. Une sensation vint s’insinuer sous sa peau. Sensation qu’elle avait ressentie peu auparavant mais qui s’était évanouie avant de réapparaitre, dirigée vers Collins père. De la colère. « Il n’est même pas capable de protéger sa propre fille cet imbécile ? C’est une des seules choses pour laquelle je croyais pouvoir avoir confiance en lui. Enfin, confiance c'est un bien grand mot! Mais tu étais sensée être en sécurité avec lui, putain ! » Phrases prononcées à mi-voix. Lena aurait voulu dire tellement plus mais ne savait pas si Violet savait. Elle espérait que non. Son innocence, sa bonté, sa naïveté aussi ne méritaient pas ça… Lena prit une grande et profonde inspiration puis regarda sa sœur dans les yeux. « Il ne t’a pas blessée ? Tu tiens le coup ? » Elle avait une forte envie de la serrer dans ses bras mais elle ne pouvait deviner la réaction de sa sœur. Alors elle ne fit rien et se contenta de la regarder avec un air inquiet, ses yeux reflétant toute l’émotion qu’elle ressentait.
FICHE PAR STILLNOTGINGER.
L. Violet Collins ♙ why do we fall ?
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Sujet: Re: LENA ▲ be brave i'm coming to hold you now Mar 12 Fév - 17:16
Rues quartier est ◈ Lena S. Collins et L. Violet Collins
etrouver ce regard. Celui qui l'avait toujours guidé, l'avait toujours fait espéré, et l'avait bien souvent sauvé. Comme aujourd'hui. Comme maintenant. La cadette veillant sur sa grande soeur. Paradoxe. Ainsi malgré les quelques années leur relation ne semblait pas avoir changé. Force que Violet avait toujours d'une certaine manière admiré chez Lena, confiance en elle et indépendance qu'elle aussi avait fini par prendre en dépit de ce que pouvaient bien en penser ses parents. Elle l'avait fait pour elle. Au nom de cet amour inconditionnel qu'elle lui avait toujours porté même en la croyant morte. Et elle renaissait sous ses yeux des cendres des souvenirs. Le fantôme redevenait matière, l'image se faisait réelle. Pas qu'un simple rire qui encore et toujours venait se fracasser contre les parois de son crâne, pas juste quelques mots murmurés au creux de l'oreille. Elle était là. Elle vivait. Sensation complexe à définir, mélange étrange de cette envie de lui hurler dessus avec ce désir irrépressible de la prendre dans ses bras. Vérifier sa réalité. Avoir la certitude qu'il ne s'agissait pas d'un mirage, qu'elle ne devenait pas folle. Que les coups ne lui avaient pas retourné l'esprit, qu'elle la reconnaissait en âme et conscience. Doute troublant qui peu à peu se fraya un chemin jusqu'à son coeur, le temps du silence. Le temps qu'elle détaille ce visage, se remémorant à chaque trait ces moments infantiles qu'elles avaient toutes deux partagés, ensemble. Images qui en cet instant défilaient devant ses yeux. Une fraction de seconde, oui. C'est ce qu'il lui avait suffi pour la reconnaître. Et c'est en cet infime instant que tout déjà en elle se mêla de manière anarchique.
Ses mots ne vinrent que la conforter dans son idée. Il s'agissait bien d'elle. Elle et sa voix qu'elle aurait pu reconnaître parmi mille autres, sa façon de s'exprimer, et son caractère. Tant de détails de sa personne qu'elle connaissait encore aujourd'hui par coeur, qu'elle avait appris au fil du temps, conservé au fil des souvenirs. Difficilement, Lilianna parvint à rester droite sur ses deux jambes, accablée par le poids d'une telle redécouverte mais aussi par la douleur engendrée par ces quelques coups. Pourtant, elle ne laissa rien paraître sur son visage si ce n'était cette interrogation certaine. Tant de questions, trop de questions. Qu'était devenue Scarlett ? S'en était-elle sortie, seule ? Lui en voulait-elle ? Tout n'était que doute et suppositions, et l'avoir enfin face à elle la soulagea, bien qu'elle ne le montra pas pour le moment. Figée, immobile, accrochée à ce regard qu'elle ne quitta pas, attentive à ces paroles qu'elle écouta. Alors, doucement, elle finit par sortir de sa torpeur. Le présent. Rien n'était plus passé, tout était présent. Elle était là, à ses côtés. Et, difficilement, Violet tenta de s'appliquer pour lui répondre, sa voix toujours brisée la trahissant. « J'avais besoin de... sortir un peu. Je... Enfin, j'suis désolée. Je sais que je devrais pas être ici, c'est tout juste si j'arrive à porter quatre packs de lait. » Esquisser un léger sourire, malgré tout. Malgré ce malaise, malgré ces circonstances, malgré le reste. Retrouver ce semblant de complicité qui les avait toujours rapprochées, au moins le chercher. Et montrer qu'elle avait changé. Que, même si elle gardait en elle cette hypersensibilité qui lui avait toujours été propre, elle avait aussi grandi. Dédramatiser. Art complexe qui lui vaudrait peut-être encore d'autres réprimandes, mais qu'importe. Le prix était bien minime face à cette relation qu'elle souhaitait reprendre là où elles l'avaient laissé, ce lien qu'elle souhaitait renouer secrètement.
Colère. Que pouvait bien venir faire un tel sentiment en ces lieux ? Elle même eut du mal à le comprendre. La colère. Déjà elle s'insinuait sur le visage de sa soeur, tandis que, le regard toujours posé sur cette dernière, elle ne bougeait pas d'un centimètre, la mine calme. Elle ne la connaissait que trop bien et, tendant l'oreille, ne fut que peu étonnée de ces mots qu'elle ajouta à mi-voix. Léger pincement au coeur qui lui valut un instant de réflexion, un instant de perte d'esprit avant qu'elle ne revienne à elle. Leur père. Sujet fâcheux, qu'elle ne pensait pas aborder dès maintenant. Détournant le regard, quelque peu décontenancée, Lilianna soupira profondément fixant la pénombre. Les choses avaient bien changé depuis son départ. Lui pourtant semblait être intemporel, muré dans ses principes, dans sa façon d'être. Eternel homme mystérieux, inadaptable. Et terriblement distant. Aussi loin qu'elle soit en mesure de s'en rappeler, jamais Violet ne pensait avoir passé de réel bon moment avec lui. Il était de ceux qui ne souriaient que rarement, ne parlaient que lorsque cela était nécessaire, ne vivait que lorsque l'envie lui prenait. De ceux qui d'un regard vous glaçaient le sang. De ceux qu'elle n'avait jamais aimé. Pourtant durant toute son enfance et jusqu'à aujourd'hui encore l'enfant qu'elle demeurait espérait toujours retrouver enfin un vrai père. Aimant, tactile, réconfortant. Et elle s'évertuait à le justifier, à lui inventer de fausses excuses montées de toutes pièces parce qu'elle ne voulait pas briser ses espoirs. Vivre dans l'illusion de bonnes intentions. Douce utopie dans laquelle elle s'était toujours réfugiée malgré ce qu'elle puisse en dire. Pourtant, toujours cette voix lui susurrait à l'oreille qu'il n'était que froideur et que jamais il ne les avait vraiment aimées, elle et ses soeurs. Il n'était que surface et ne connaissait pas les plaisirs de l'amour. Il n'était que glace dans laquelle son propre reflet pouvait s'apercevoir. Reposant finalement son regard sur le visage de Lena, elle haussa les épaules discrètement avant de reprendre, quelque peu troublée par ses pensées précédentes. « Il ne sait pas que je viens par ici. Enfin je crois. Il a arrêté de s'en soucier depuis longtemps. Il doit me croire en train de bouquiner sagement dans mon appartement. C'est le côté pratique de demeurer la fille à papa en surface seulement. » Léger froncement de sourcils. Ses mots avaient dépassé ses pensées. Très vites alors, elle reprit plus doucement cette fois. « Enfin... Tu vois ce que je veux dire. »
Ses derniers mots lui valurent un tout autre sentiment. Du réconfort, un peu. Et une nouvelle confiance qui s'instaura pour de bon dès lors qu'ils eurent franchi les lèvres de sa soeur. Elle se souciait encore d'elle. Cela comptait. Un léger sourire se dessina sur son visage, infime. Et déjà elle lui répondait, un peu plus sûre d'elle enfin. « Ca va, t'en fais pas... » Puis une nouvelle question lui vint à l'esprit. Une qui lui démangea les lèvres mais qu'elle parvint à retenir quelques secondes. Vainement. Trop curieuse. Trop inquiète, elle aussi. Trop troublée par ce retour soudain d'une disparue dans sa vie - parce qu'elle l'avait considéré comme telle, au bout d'un an sans aucune nouvelle. Et, baissant le regard, la plus âgée des deux Collins reprit la parole. « ... Qu'est ce que tu as fait pendant ces cinq ans Lena ? » Terrible goût amer qui lui revint en bouche, ton teinté de déception. Elle l'avait haïe des mois durant après son départ, l'avait détestée de l'avoir abandonné. Parce qu'elle l'avait pris ainsi, d'une certaine manière. Il était bien plus facile de rejeter sa tristesse sur une personne qu'elle ne voyait plus.
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Sujet: Re: LENA ▲ be brave i'm coming to hold you now
LENA ▲ be brave i'm coming to hold you now
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