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 SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞

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Romeo

Romeo "Marw" Hastings
betrayal it's in the blood



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MessageSujet: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeSam 19 Jan - 17:14

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 1358608300-086 SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 578703Heath1
Lately nothing seems to be going right.




Dire que tout allait bien aurait été mentir. Dire qu'il contrôlait la situation aurait plus eu des saveurs d'ironie ou de sarcasme. Et avouer qu'il avait quelques problèmes, cela aurait été tout bonnement.. un euphémisme. Les choses ne tournaient pas rond. Oh non. La tension était devenu palpable entre Romeo et Sonny, depuis ce dernier, dirons nous, "accident". Se voiler la face, comme toujours, et faire mine de rien. Certes, tout en était resté là, les deux hommes au final se trouvant une excuse et un échappatoire dans la simple constatation du fait que, au moment des faits, Romeo n'était pas dans son état normal au sens où il avait clairement bu. Il avait bu, il avait craqué, avait perdu contrôle sur ses nerfs. Une horrible éventualité, une vérité qui ne pouvait être niée mais l'était pourtant. Quelques jours à peine qu'il avait perdu encore plus que d'habitude le contrôle qu'il détenait sur lui-même. Quelle boîte de pandore n'avait-il pas ouvert en embrassant, l'esprit plongé dans les brumes ouatées de l'alcool.. Et comment, de ce silence distingué, de cette façon qu'ils avaient alors et depuis de se comporter l'un envers l'autre, devait-il prendre tout cela ? Il était sur les nerfs, à bout de nerfs. À trop jouer à garder le contrôle impartial sur ses sentiments et sa vie dans un cadre général, il s'était déchiré l'esprit, avait creusé son âme, s'était enfoncé dans les tréfonds et la noirceur, tirant malgré toutes les tentations et les tentatives cette noire lumière de son expression quotidienne. Dépeindre et peindre son âme et son être de cette poisseuse peinture noirâtre qui tâchait de façon marquante et indélébile chaque chose la touchant. Ses nerfs, il ne le tenait plus. Il lui aurait fallu une muselière adaptée à ses pulsions gardées en cage. Car c'est cela, c'était ainsi qu'il en était. Il était un animal sauvage, une bête féroce. Un incompris chronique, au final. Qui se faisait violence et faisait violence pour sa joie et son désir comme sa peur et sa détresse. Il se frustrait d'un rien, perdait pied à la moindre incartade. Un mot déplacé, une phrase de trop, un regard inapproprié. Il était à fleur de peau, écorché vif, allait trop vite. Autant dans ses conclusions que dans ses actes, ses répressions. Passer sa colère sur un sans domicile fixe cherchant à lui faire les poches. Si Maggie, prêtresse et prêcheuse d'une bonne conscience qui lui était inconnue et était inexistante en lui, n'avait pas été au bon lieu, au bon endroit, bon moment, bon instant, ce pauvre homme aurait peut-être été défiguré. Ou tué. Comme celui qui avait été de tous le plus grand des déclencheurs de sa haine et de sa colère générales. Un putain de toxicomane sur lequel il s'était vengé ? Vengé du meurtre par cette même et anonyme personne de son oncle, la seule famille au final qui ne lui ait jamais été donnée. Viscérale. Tout était devenu une histoire de tripes. C'était pris au coeur, c'était du fond de son âme.

Romeo resserra les mâchoires et les poings. Quoi de mieux. Rien de tel. Il ne heurtait personne, et pouvait laisser à sa guise sa violence se délester de son corps. Punching ball contre lequel il envoyait se briser sa rage en bloc. Expulser, ou du moins tenter, cette foutue impression d'avoir un compte à rebours enclenché en lui, celui d'une bombe ou quelque chose d'approchant. Frapper et oublier. Oublier et effacer le monde alentour, comme tout autre dessin que l'on gommerait. Passer d'un état second à un autre état aléatoire. Frapper, les poings bandés, encore et toujours. Il devait se vider. Ne faisait, au final, peut-être qu'attiser le feu. Mais qu'importe. Romeo tendait les muscles, serrait les dents, laissait la sueur perler le long de son front. Tant qu'il frappait, il ne blessait personne d'autres que lui. Sans aucun sens. Sans aucun but. Ne rien remarquer, autre le paroxysme de sa jouissance comme celui de sa douleur. Il battrait ce foutu truc à en tomber par terre, peut-être alors. Il ne remarquait pas l'heure ou le temps déjà, alors, à cet instant, comment remarquerait-il la porte d'entrée qui s'ouvrirait ? La présence de son colocataire, de son ami, de celui-là même avec qui il avait probablement détruit toutes possibilités de passer à autre chose, de tirer un trait, de faire table rase et d'oublier ? Il n'était pas dans son état normal. Comme trop souvent désormais. Dopé à la violence, au moins pas à l'alcool déjà. Ne pas remarquer. Il ne voyait plus rien de ce monde réduit en cendres, de toutes manières. Il était un somnambule, alors, un zombie, un endormi. Il fallait juste qu'il l'arrache de son sommeil, qu'il le réveille et le ramène à cette réalité-là. La violence avait un prix. Celui de mener au gouffre des vies. Et sans le vouloir, sans le savoir, sans en avoir ne serait-ce même qu'une réelle conscience, Romeo était déjà à trois pas du ravin. Sur le fil du rasoir. En équilibre avec la vie. À l'approche éternelle d'un changement considérable, d'une connerie de trop. Il jouait avec le feu, et s'était lancé dans le bûcher.
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Sonny

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeMar 22 Jan - 19:43

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ Tumblr_m0y4sqFRRa1qa107po1_500

Les yeux clos. Le silence agaçant d'un travail officiellement terminé. La routine. Ce sentiment de ne rien accomplir d'important dans ce monde. Comme s'il vivait sa vie à l'envers, comme s'il passait à côté de l'important. Sensation étrange que Sonny devait supporter depuis quelques semaines. Les choses changeaient, les relations évoluaient, la vie changeait parfois de but. Pourtant, Sonny était encore là. Il observait toujours le même point: le coeur de sa cible. Pas de précision, juste une violence sans précédent. De la frustration. Une immense frustration qui le prenait depuis quelques temps. Mais il ne dit rien. Il se contenta de réaliser son misérable rituel, dernière façon de dire adieu à un individu de son espèce: un pourri. Pacey croisa les bras quelques secondes alors que le corps s'enfonçait dans l'eau boueuse de la Tamise. Le vide. Plus une image. Et ses pensées qui recommençaient à dériver. Vers tout. Vers n'importe quoi. Mais aucunement là où elles devraient être. Il était un looper. Il était condamné, il devrait plutôt profiter de ces moments, de ces lingots qui lui tendaient les bras après une mission parfaitement exécutée. Pour autant, aucun sourire ne traversa succinctement le visage de Sonny. Il se mit à marcher, juste ainsi en silence. Une cigarette. Puis une autre. Se concentrant sur son objectif. Il devait lui parler. Les choses ne pouvaient pas continuer de la sorte. Romeo. Son colocataire. Son meilleur ami depuis plusieurs années. Récemment, leur relation avait pris un tournant inattendu ce qui n'avait pas manqué de désarçonner Sonny. C'était certainement l'alcool, cela ne pouvait être que cela. Pourtant, il y pensait sans arrêt, véritable obsession qui l'empêchait de se donner corps et âme dans son métier. Pacey n'en pouvait plus. Il ne supportait plus ce silence ou ces paroles sans véritable saveur ni sens. Ils ne se parlaient plus, seulement des banalités. Comme pour éviter une catastrophe. Comme un mensonge gigantesque. Marcher dans le froid glacial de l'hiver londonien et ne pas s'en soucier. Son crâne allait certainement exploser. Sonny était perdu, étrange sensation qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. S'il y a bien une chose qui le caractérisait, c'était bien sa détermination, il savait toujours où il allait et comment il devait s'y prendre pour y arriver. Aujourd'hui, tout était différent. Il oscillait dans le doute, nageait dans l'hésitation.
Le centre ville de Londres. Une paix qui cachait de sales affaires, surtout à cette heure-ci. Le fameux silence. La cigarette de Sonny qui se consumait alors que ses yeux noisette se baladaient de trottoir en trottoir, comme s'il attendait un miracle, une réponse, une véritable réponse qui lui ferait voir la lumière. Mais rien ne vint. Rien du tout. Juste une émotion palpable au creux du coeur alors qu'il pénétrait dans son immeuble.

Encore le silence qui l'accueillait alors qu'il laissait son mégot dans la poubelle du hall. Pourquoi avait-il si peur tout d'un coup? Après tout, il tuait des gens quotidiennement, il pouvait tuer son futur à tout moment. Mais non, il était bien plus angoissé lorsqu'il s'agissait de Hastings. Surtout depuis qu'il avait fermé sa boucle. Sonny ressentait son mal, il le vivait avec lui et le chagrin était vivace. Moins de trente années. C'était tout ce qu'il arrivait à retenir et aussi le fait qu'il y avait de fortes chances pour que son meilleur ami soit rayé de la carte avant lui. Et finalement, il était arrivé devant la porte d'entrée du loft. Pas un bruit derrière le mur. Sonny entra et cette fois, le bruit atteignit ses tympans. Il comprit instantanément que Romeo n'était pas de la meilleure humeur. A chaque fois qu'il s'acharnait sur ce punching ball, il se ruinait jusqu'à ce que ses poings soient en sang, inquiétant au plus haut point Burroughs. Sonny parcourut les pièces rapidement, balançant ses affaires sans considération dans un coin avant de se diriger là où il le souhaitait depuis trois heures, devant Romeo. Qui, comme prévu, se fracassait les doigts contre un vulgaire sac. Sa manière d'évacuer. Autre que l'alcool cette fois ci. Sonny ne dit rien. Il sortit une autre cigarette et aspira une bonne bouffée, dernier geste avant d'affronter la tempête. Adossé contre la porte, le looper regardait tout simplement son ami. Beauté divine. Ses yeux azur emplis d'une tristesse visible, ses sourcils froncés et la sueur qui dégoulinait de son front. Sonny coupa toutes ses pensées et regarda uniquement le sac, sachant pertinemment que Romeo l'avait repéré.

Je crois qu'il a eu son compte, tu sais. Tu vas encore te péter les mains. Y en a marre de l'hosto, Rom'. Tu comptes me parler un jour... Du genre vraiment? Depuis que t'es bouclé, j'ai cette fâcheuse impression que tu préfères discuter avec ton sac de sable plutôt que moi donc...

Un léger sourire de circonstance s'installa sur son visage, envahi par l'angoisse. Alors, Sonny tira une autre bouffée de sa drogue, calmant ainsi les tremblements du stress qu'il pouvait ressentir à l'idée de réveiller le loup endormi en Marw...
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Romeo

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeMer 23 Jan - 17:50

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 1358608300-086 SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 578703Heath1

Lately nothing seems to be going right.




Suivre le rythme de ses poings frappants le sac empli de sable. Certains disaient que la musique apaisait les moeurs, qu'elle calmait les esprits. Il frappait au rythme d'un blues qui n'était que sien, mélodie marquée par le battant de son coeur au bord de l'explosion. C'aurait été une solution comme les autres, trouver les mots et la façon idéale d'extérioriser et de faire sortir et s'enfuir de son âme toute la souffrance qu'il contenait et détenait. Mais il était faible à ce qu'il fallait en croire. Et la facilité de ses gestes, la facilité des faits et la facilité d'une autre solution était devenue beaucoup plus attirante. C'était plus animal, plus viscéral. Il n'arrangeait sans doute pas son cas en extériorisant de cette façon-là. Mais il n'était pas un blues man, ni un jazz man. Il ne savait même pas exprimer et s'exprimer décemment. Ce n'était et ça n'avait jamais été un domaine, son domaine, de prédilection. Il la fermait, il se taisait, et ne parlait que lorsqu'il en était vital ou presque. Ou bien quand il était de bonne humeur, ou parfois au contraire, franchement frustré et grincheux. Il était ce qu'il était. Et même si, au fond, personne de toute cette ville, personne de cette planète et de cet univers tenterions-nous de dire, n'avait jamais osé lui dire qu'il était une bête sauvage, un monstre, en face ou non loin de ses oreilles, il le savait très bien. Il savait pertinemment ce qu'il était. Et il s'était dit un temps qu'il pourrait et pouvait vivre avec cette idée. Il faisait peur aux femmes, aux enfants, et aux faibles. Il faisait peur. Peur. L'expression, au fil du temps et des jours passants, ne s'était plus réduite qu'à cela. Un seul et simple mot. La peur, trame de sa vie, filigrane mince parfois mais trace toujours trop présente. Il frappait encore et toujours obstinément. Même quand Sonny fit son apparition. Sonny. Pacey. Tout comme eux l'étaient, leur relation faisait désormais preuve d'une ambivalence dure à gérer. Marw s'était enfermé et renfermé sur lui-même, trop certain de créer un énième drame et d'aggraver leur situation commune, mais il fallait croire que cette solution-là n'était, et de loin, pas la meilleure. Il aurait fallu qu'ils parlent, qu'ils s'expliquent. Qu'il explique. Le rythme se calma, la source se tarissant doucement. Crevé. Éreinté. Alors qu'il revenait avec douceur et violence à la réalité, à mesure que ses poings s'échouaient de moins en moins souvent sur les plages protégées par la toile cirée du sable de son sac, Romeo prenait conscience, aussi, de cette douleur à la jointure de ses doigts et de son état de fatigue exagéré.

Relever, enfin, le regard vers son colocataire, tranquillement adossé contre le mur et qui fumait sa cigarette, une fois que ses yeux azurs eurent dérivé sur ses jointures de phalanges meurtries. Il avait parlé, et le sourire qui étirait légèrement ses lèvres alors que Marw relâchait enfin définitivement sa victime, remua bien quelque chose au creux de son ventre. Romeo essuya du revers de la main la sueur perlant sur son front, ne donnant comme premier signal de la compréhension de ses dires qu'un vague marmonnement ou grognement, ce qui était difficile à dire ou déterminer quand on parlait du Hastings. Parler, justement, alors ? Il avait pris l'habitude de jouer un rôle dans toutes les circonstances, celui du méchant garçon, du type sans pitié, de l'être froid et cynique, de la machine à broyer, mais avait déjà perdu et tombé le masque devant Sonny. Il se leurrait, pourtant encore, en tentant de cacher les charbons ardents sur lesquels il marchait en continu à son ami. Son meilleur ami. Celui avec qui il s'entendait mieux que quiconque, celui qu'il avait lui-même poussé vers la porte de sortie de l'amitié et ne retenait plus qu'à coup de banalités échangées au coin d'une porte ou d'un passage. Il déglutit, et, se rapprochant de l'homme quelque peu plus jeune que lui, il essuya ses mains mortifiées d'une serviette qu'il avait ramassée à la volée, à ses pieds. Regarder plutôt ses propres gestes pour éviter les yeux sombres de l'autre homme. Il eut une minuscule moue, avant d'enfin venir planter ses yeux aux couleurs des cieux sur son ancien collègue. "J'ai pas besoin de parler avec celui-là. Il encaisse les coups et ça va très bien comme ça." Il soutint encore l'attention des pupilles du looper et s'en détourna, rejetant dans un coin le linge comme le vulgaire chiffon qu'il était. "Tu veux qu'on parle de quoi ? De ce que je vais faire durant les vingt-neuf ans prochains avant de me tirer une balle pour qu'ils ne m'aient pas et que je crève avant qu'il ne le veuille ?" Un sourire, aussi amer que cynique étira un instant ses lèvres avant de s'évaporer et de s'envoler vivre sa vie ailleurs. Cette annonce, évènement mettant fin à sa carrière dans le milieu très rangé et privé des loopers, le repoussant au rang de retraité et enclenchant le compte à rebours du reste de sa vie, avait certes été un tournant. Profondément blessé, reprenant conscience de sa triste et misérable position, cela n'avait au final fait que réveiller une vieille douleur, poignard rouillé s'arrachant de ses chairs qui s'étaient cicatrisées tout autour. Rien n'était de cela à l'origine quand on cherchait sur ce terrain-là.C'était vieux, c'était profond, c'était enfoui. Épaves remontant à la surface d'une mer amère. trésors maudits extirpés des abysses. Hastings croisa, avec des airs imperturbables qui sonnaient faux, les bras sur son torse. Être parcouru d'un vague frisson. Serrer les dents. Relever le nez vers Pacey. Il n'admettrait jamais. Trop retranché. Trop sur la défense. Même si il l'aurait voulu, passer sa propre ligne de front et de protection, ç'aurait été se jeter sur les barbelés et ne faire qu'agoniser. En vain.
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Sonny

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeVen 25 Jan - 11:08

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ Tumblr_m0y4sqFRRa1qa107po1_500

La transparence des sentiments, la transparence de ses yeux azur et puis surtout cette douleur captive, cette peine secrète. Sonny n'était pas dupe. Voir se remuer le sac en rythme alors que les poings de son meilleur ami suintaient et que bientôt, ce ne serait plus la sueur qui le tuerait mais le sang. Sang du malheur. Les restes d'une vie détruite par un destin qu'il n'avait pas réellement choisi. Romeo était bouclé. Il en avait pour trente années. Cela pouvait paraître long, éternel mais tous deux savaient que leur fin n'en serait que plus douloureuse. Elle était ainsi leur vie, insaisissable, malheureuse, boostée par l'adrénaline. Il n'y avait jamais eu de place pour la réflexion, jamais eu de place pour rien d'autre que leur tromblon. Peut être était-ce comme cela qu'ils devaient vivre, l'un à côté de l'autre, réfléchissant à leur futur lugubre. Pourtant, Pacey, au fil des années, avait développé un optimisme sans faille, il ne se laissait jamais abattre. Jamais. C'était comme cela quand on devait supporter les sévices d'un géniteur alcoolique et maladroit. On en sortait fort. Tellement fort qu'il n'y avait pas besoin de sac de sable pour passer sa colère. Elle n'était jamais là. Il ne la connaissait plus depuis son adolescence. Le calme olympien d'un homme sûr de son destin. Et les deux hommes s'opposaient par leur attitude, leurs réactions, leur manière d'avancer dans la vie. Différentes certes mais indispensables pour la survie de l'autre. Pacey sans Romeo n'avait pas l'équilibre nécessaire pour résister. Romeo sans Pacey s'enfonçait dans sa haine maladive du monde entier. Il n'y avait toujours eu que ce simple constat. La vie était dure. La vie était une vraie chienne mais elle valait le coup d'être vécue lorsqu'on avait une épaule sur laquelle pleurer. Et Sonny le savait. Il savait même plus que cela. Il ressentait ce trouble grandissant, une abyme douloureuse lorsqu'il passait ses yeux sur Romeo. Leur histoire n'était pas classique. Elle respirait les sous entendus. Sonny se doutait que rien n'était anodin entre eux, plus depuis longtemps.

Le looper continuait de fumer, son regard toujours perdu aux quatre coins de la pièce alors qu'Hastings abandonnait son punching ball de fortune. Et il se rapprocha. Et ses yeux croisèrent les siens. Beauté divine à nouveau. Silence macabre. Non dits qui creusait un fossé indéniable entre eux. Et le bon vieux Romeo qui ne pouvait s'empêcher d'utiliser l'ironie pour faire passer son message. La vérité était là, un brin blessante. Il ne voulait pas lui parler, comme toujours. Ses secrets resteraient bien enfouis quoique Sonny fasse pour décoincer la situation. Le jeune looper se débarrassa de son mégot dans le cendrier à côté de lui et partagea un long regard avec son ami. Une sincérité florissante au fond de ses prunelles. Et Romeo, rempli de désespoir, qui lui contait à demi mots que la fin de sa vie avait les couleurs de l'Enfer. Du cynisme. Du désespoir. De l'amertume. Et une peur bien visible pour Sonny. Il le regarda avec une certaine tendresse avant de poser une main rassurante sur son épaule, un sourire délicat sur les lèvres.

Tu comptes te morfondre et détruire des punching balls pendant vingt neuf ans? Je sais bien qu'on va tous les deux y passer et certainement pas sans souffrir mais tu crois pas qu'il faudrait profiter de ce qu'il y a devant nous? T'as presque trente ans. T'as le temps d'être heureux en ving neuf ans putains d'années alors range tes gants..
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Romeo

Romeo "Marw" Hastings
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeSam 26 Jan - 17:59

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 1358608300-086 SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 578703Heath1

Lately nothing seems to be going right.




Il était un de ces gladiateurs des temps modernes, esclaves d'une force qui les dépassait, guerrier retourné et réduit au rang de simple distraction, promis à une mort certaine sous les hourras désintéressés d'une foule qui jamais ne l'applaudirait. Gladiateur de ce millénaire obéissant à la politique de terreur qu'un seul empereur avait institué, dans le fond et au final. L'esclave comme le maître, c'était lui. Lui-même qui lançait les lions, décidait ou non de garder la vie saine et sauve ou de mettre fin aux jours d'un pauvre homme qu'il était tout autant. Prisonnier de sa propre arène, à la fois instigateur, persécuteur et victime en un seul instant. Baigné dans le sang de ses conquêtes, de ses victimes, de son propre sang. Il possédait tous les pouvoirs, mais les subirait tous tout autant. Romeo se bardait. Désormais, il se bardait encore plus. Ne pas baisser ses défenses, encore. Faire preuve d'un quelconque sentiment, avouer ses faiblesses. Il vivait tête haute, il mourrait tête haute. Loin d'être (r)attrapé par son passé, ou était-ce bien son futur, ou bien encore son présent. Qu'importe les temps. Tant qu'il pourrait encore écrire son histoire. Mais au final, sans personne avec qui tenir le cap, seul comme au début, seul comme à la fin. Seul avec sa solitude et son aigreur jusqu'au bout du monde. Ou peut-être pas, ou peut-être non. Il était amer, il était acide, carapace qu'il n'arrivait même plus à quitter pour son ami. Son seul ami. Son seul réel ami. Son meilleur ami. Lui. Sonny. Ils avaient fait beaucoup de choses, partenaires marchant sur le chemin de la vie au coude à coude, l'un à côté de l'autre. Ils s'étaient vus frères d'armes, partenaires de guerre, vaillants et battants enfants d'une société maladive et gangrenée. Sentir, alors, sa main posée sur son épaule, électrochoc, perte d'équilibre qui l'extirperait de son rêve, de sa réalité parallèle en laquelle il fuyait au lieu de prendre les armes et d'attaquer le problème à la racine, à la base. Pacey, Sonny. Des abysses, des puits sans fond et sans fin dans lesquels il se serait jeté et aurait chuté sans arrêt et sans arrivée avec un plaisir aux accents presque malsains. Il était faible, un faible homme obéissant à l'animal sommeillant en lui. Aux pulsions les plus primaires qu'il ne puisse jamais ressentir. À ce besoin de haine comme à ce besoin d'amour. L'écouter sans l'entendre, ou aurait-ce été l'inverse. Ils avaient tracé la route sur quelques bornes déjà, compagnons de vadrouille. Et alors, oui, peut-être espérait-il plus, peut-être aurait-il voulu un peu plus. S'avouer, avouer. Une vérité qu'il voulait toujours repousser, encore nier, éluder. Oublier. Mais qui frappait contre les parois de son crâne au rythme des mots de l'autre looper. Il lui restait moins de trente ans, alors, pour l'aimer, si il en était ainsi. Il chassa la pensée, du moins tenta. Elle résista, fermement ancrée dans son esprit, encrée sur le papier relatant le fil de sa vie.

C'était ce genre de pulsions qui le menait à la perte. Ce genre de mots, ce genre de maux. Longue agonie d'un homme à l'arrêt de mort signé, de ses futurs, de ses passés, de ses présents, de ses instants. De ses rêves et de ses espoirs trop loin désormais à saisir et qui pourtant jamais n'avaient été aussi proches qu'en cet instant. "Profiter de quoi ? Ranger les gants et être heureux ? Mais comment veux-tu que je fasse ça ? Je vais te montrer ce que j'ose encore un peu espérer de la vie, mais ce qui me tue encore un peu plus chaque jour. Tu verras bien, comme ça, que le bonheur n'est pas pour moi." Un instant, faible instant, de silence partagé. Avant qu'il ne vienne poser une main sur sa hanche, fine hanche, et ne l'attire vers lui. Trouver ses lèvres, trouver son coeur. Baiser au goût d'interdit et de glas sonnant la fin de quelque chose, d'une ère ou d'une époque qu'importe les mots, mais d'un temps et en général de beaucoup trop de choses alors. L'embrasser en sachant que ce serait la fin, dernier baiser, seulement le second. Parce qu'ils ne pouvaient pas, parce qu'il était un monstre, parce que. Parce que. Hastings brûlait le peu de vie et de chance qu'il lui restait dans cette seule étreinte. Prêt à encaisser les coups, par la suite, qu'ils soient physiques ou psychiques. Psychologiques. Puisqu'il en était ainsi, puisqu'il en serait ainsi et puisqu'il en était certain, cette destinée serait reléguée au bancs des accusés, au fond d'une cave, dans les tanins des verres de vin, dans le lit de la Tamise, il trouverait sûrement sa fin plus tôt que prévu. Parce qu'il jouait sa dernière carte, tentait sa dernière chance. Tout ou la mort. Rien que la vie, l'enfer en épée de Damoclès. La balle, le pont, le saut dans le vide. Il semblait connaître son destin. Connaître sa mort, prochaine. Puisqu'après cela, après le rejet qu'il attendait en se consumant ainsi, il n'aurait plus, définitivement, qu'à mourir.
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Sonny

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeSam 26 Jan - 20:46

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ Tumblr_m0y4sqFRRa1qa107po1_500

Message d'espoir. Sonny jouait le rôle de l'optimiste. Étrange signe du destin mais le jeune looper avait la foi en l'avenir. Incertain certes, brutal parfois, mais il serait beau. Trente années. Cela pouvait paraître fataliste lorsqu'on connaissait la date de sa disparition mais Sonny était persuadé que trente années étaient suffisantes pour vivre au meilleur de ses capacités. Il croyait en l'avenir de son meilleur ami. Romeo aurait une vie respectable, loin des tromblons, des arnaques et de la violence. Burroughs savait pertinemment que celle-ci rongeait l'âme du blond depuis déjà trop longtemps. Il ne vivait que pour exprimer sa colère et sa haine de ce monde. Il n'y avait pas grand chose qu'il puisse faire pour le sauver de son propre esprit mais il pouvait au moins tenter de le convaincre que sa condition s'améliorerait, qu'il méritait une vie digne de ce nom. Qu'il méritait de laisser entrer un peu d'amour et de bonheur dans son coeur. Qu'on pouvait encore sauver cet organe moteur qui semblait battre de travers depuis qu'il était adulte. Poser sa main sur l'épaule de son meilleur ami, geste de réconfort, geste d'une simplicité ahurissante. Sentir un silence douloureux s'installer mais qui ne s'éternisa pas. Des paroles atteignirent ses neurones sans que Sonny ne capte réellement la portée de ce discours. Les sourcils froncés, il ne sut que répondre. Que voulait dire Romeo? Il le sut bien trop vite et en fut bien surpris. Sa main sur sa hanche, son coeur qui battait plus vite qu'habituellement. Pour finalement sentir ses lèvres contre les siennes. Douceur infinie. Implosion de joie au creux de son âme. Le présent n'existait pas. Le monde n'avait aucune saveur à côté de ce moment d'une intense magie. Un moment espéré secrètement, un instant qu'il ne pensait pas partager avec un Romeo qui semblait bien sombre. Son corps contre le sien. Et la main de Sonny qui vint encadrer son visage machinalement. Comme si tout cela était normal, sans équivoque et existait depuis toujours. Mais était-ce réellement le cas? Les connexions dans le cerveau de Sonny se firent au quart de tour alors qu'il ouvrait les yeux en réalisant son geste, ce qui était en train de se passer avec son colocataire. Alors, le looper coupa court à ce moment précieux. Il écrasa avec fureur le bonheur qui s'était installé au fond de sa poitrine. Et il se détacha de Romeo, troublé, ahuri et ne sachant plus du tout comment réagir à son égard. Sonny était pris dans une spirale infernale: l'incompréhension, la colère, la joie, tout cela se mêlait dans un cocktail des plus explosifs. Il posa son regard sombre sur le blond, les mains désormais dans les poches, perdu. Il tremblait de tout son corps, encore un autre mystère qu'il n'était pas en mesure de régler dans l'immédiat.

Pourquoi t'as fait ça.. encore? Pourquoi? Je sais que t'es déprimé Rom' et que tu te sens perdu en ce moment mais tu peux m'expliquer clairement ce qui t'amuse à m'embobiner comme ça? Je suis plus ce que j'étais. Je peux plus jouer à ça, surtout pas avec toi.

Sonny bouillait à l'intérieur. Il avait cette curieuse sensation que Romeo se jouait de lui, comme de tous les clients qu'il avait eus lorsqu'il exerçait un job encore moins noble qu'aujourd'hui. Son regard noisette se détacha de celui de Hastings et commença à marcher. Dans n'importe quel sens. Simplement pour éviter ce regard transperçant qu'arborait le looper bouclé. Les choses allaient changer. Tout avait dérapé. Et Sonny était perdu, tellement perdu qu'il sentait son âme crier à l'aide. Accroché à Romeo. Depuis trop longtemps. Silencieusement. Sans qu'il ne le voit. Désormais, le jeu prenait place sur leur amitié. Et Pacey savait qu'il souffrirait... Plus que de raison.

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Romeo

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeDim 27 Jan - 17:40

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Lately nothing seems to be going right.




Un instant de bonheur, un instant d'extase. Approcher, l'espace de quelques secondes, la vision de ce que devait alors bien être le bonheur, Graal inaccessible, inacceptable, inavouable. S'approcher, juste un peu, juste pour voir, de ce que cela devait être, le bonheur. Pas beaucoup de choses, pas grand-chose, juste lui et Sonny. Sonny et lui. Un tout, un couple, et plus leur duo infernal, simple marcheurs côte à côte. Sentir son corps contre le sien pour la seule et unique fois qu'il pourrait à proprement parler graver dans sa chair, tailler dans son esprit. Baiser partagé, étreinte des dieux. Flirter avec l'enfer comme avec le paradis, se brûler les ailes, et savourer par avance sa chute tant et autant remplie de l'euphorie du vertige et du destin fatal se mêlant. Pas bien longtemps, jamais assez de temps. Arracher et s'arracher, déchirer, déchirure et déchirement. Se séparer désormais de ses lèvres comme d'une partie de son âme déjà réduite à l'état de lambeaux, d'une partie entière de sa vie. Il avait fait de Pacey une partie de lui. Peut-être, un peu, pour espérer continuer de grandir, de vivre dans ses yeux et dans son corps après la mort certaine qui lui tendait bien grands ouverts ses bras blafards et décharnés. Autant qu'en lui, il avait ravivé les doutes et les incertitudes dans leurs deux corps, dans leurs deux âmes, dans leurs deux êtres. Romeo évitait le regard du looper comme il voulait y plonger le sien, abysses claires et limpides contre fractures sombres dans la Terre de nos ancêtres. Leurs inverses parfaits dans leurs yeux. Il était sombre, son colocataire était clair. Oxymore ou antithèse, rien ne s'accordait et leur piano sonnait faux à chaque note ou presque désormais. Ses mots le heurtèrent avec la vilenie des coups de poings qu'il pouvait distribuer. En faisant mal, couler le sang mais seulement en intérieur. À l'intérieur de lui, carcasse en titane qui se remplissait à son gré d'hémoglobine et de larmes, seuls liquides qu'il semblait pouvoir créer ou faire naître. Il releva le nez vers lui, regard fébrile d'un animal blessé, légèrement embué mais surtout empli d'une douleur sincère, d'un désespoir qu'il avait bien trop dompté depuis quelques semaines se mélangeant à son parfait contraire, rêveries et futurs que jamais il n'atteindrait "... Mais putain Sonny, je joue pas ! Je joue pas, et c'est bien maintenant que j'arrive enfin à plus te mentir ! .. Tu sais quoi ? Frappe moi. Maintenant, quitte à crever, que ce soit sous tes coups."

Il y avait une certaine euphorie destructrice et surtout à la limite de l'hystérie dépressive dans sa voix. Dans son regard. Dans son corps tout entier, retenu et au bord de l'overdose, du burning out, du passage de l'autre côté de la frontière. Une supplication dissimulée. Crever. En crever. Mieux que de se suicider, mieux que de se laisser assassiner, mieux que de se précipiter, mieux que d'attendre. Finir son chemin, encore, avec lui. Finalement pas aussi seul qu'il ne l'aurait cru et n'avait pu le croire. Il craquait et il craquerait ici et maintenant, définitivement. Livrer son testament, avouer tout ce qu'il y avait à avouer, pour mieux prendre les escaliers menant des milliers étages sous ses pieds, prendre un ascenseur pour l'enfer, et encore se retrouver à brûler pour ce qu'il faisait et ce qu'il avait fait. Il se constituait victime. Qu'il crève plutôt qu'aimer, alors. Les pensées comme les pulsions se bousculaient dans son crâne, brusquerie de son esprit qui restait violent jusque dans le moindre des détails. Il passa une main dans ses mèches blondes, regarda un instant l'ailleurs, cet ailleurs qui n'était que le néant de son âme déjà perdue depuis tant et tant d'années. Se faire violence, faire violence. Violence. Avec laquelle il reposa son regard sur son ami, et dans une même seconde l'attrapait par les épaules, le plaquait contre le mur. Ferme prise sur lui. Le tenir comme il aurait dû tenir la vie. Fouiller dans son regard, prendre le risque de s'y perdre, et quelques mots se glissèrent d'entre ses dents serrées à en éclater. "Tue-moi. Tue-moi alors, s'il-te-plait, achève-moi si je ne peux pas avoir le peu que je me prends encore parfois à espérer. Je t'en supplie, finis-moi, j'en peux plus d'en mourir pour toi." Une larme. Une larme perla à son oeil, larme rageuse comme larme du supplice, l'arme du supplice. La respiration en sursis, apnée de sa vie. Qu'il vienne planter un poignard dans son coeur déchiré puisque plus rien n'avait de prix, que plus rien n'était possible.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeVen 1 Fév - 0:34

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Tétanisé. La peur s'était murée en lui, provoquant une tension plus que palpable dans ses muscles jusqu'ici détendus. Sonny n'espérait plus grand chose de la vie, la sienne était depuis longtemps en suspens, bouleversée par ce destin tragique qui semblait le poursuivre à chaque virage. Burroughs vivait pour les autres, il tentait de faire sourire les personnes qu'il chérissait, il espérait leur bonheur. Il avait pourtant l'impression que tout ce qu'il récoltait était leur indicible malheur. La honte. La culpabilité. L'espoir avait disparu de la carte. Le regard de Romeo était teinté d'un désespoir qu'il ne lui avait jamais connu. Il était au bout du rouleau, terrassé par les derniers évènements qui avaient changé le cours de sa vie. La fin dans trente années. Dire adieu à l'espoir de vivre en paix et mourir de la manière la plus possible qui soit. Aucun des deux hommes n'aurait le droit à ce luxe. Sonny ne s'en inquiétait guère. Il se fichait de la façon dont il mourrait, il avait signé pour la souffrance et elle était là, à chaque pas qu'il faisait, à chaque regard qu'il lançait à Hastings. Tremblotant, Sonny n'avait pas la force de réagir à la férocité dans la voix de Marw. Il voulait avoir mal, il voulait que ce soit de ses mains même si Pacey était incapable de faire mal à cet ami si cher à son coeur. Ses yeux se perlèrent d'une ombre, celle de la douleur mais celle d'une vérité à lui trancher le coeur avec la plus fine lame. Romeo lui faisait passer un message, des mots qui n'étaient que trop contenus jusqu'ici et qui avaient imploser dans son coeur alors que celui de Sonny battait la chamade. Il était là l'espoir. Dans ses yeux azur. Dans cette peur infinie de s'ouvrir à lui. De le voir souffrir. Et pourtant, Sonny n'attendait plus rien de la vie. Rien sauf ce que Romeo lui apportait au quotidien. Rien sauf ce battement de coeur trop rapide et cette envie trop puissante de sentir son colocataire le regarder avec envie.

Je vais pas te frapper Romeo. Je te frapperais pas. Je serais pas celui qui te donnera cette satisfaction. C'est pas un poing dans la gueule que tu mérites...

Et sa voix qui tremblait inexorablement. La tension était bien trop présente. Sonny savait que son regard ne tiendrait pas celui de Romeo, pas alors qu'il semblait être au bord de la rupture. Rupture que Pacey sentit passer dans son dos, plaqué contre le mur avec une force légendaire. Et son regard qui ne se détachait pas de celui de Romeo. Il vit ses yeux s'embuer imperceptiblement alors que sa voix tendait vers l'agonie. Il voulait que Sonny le tue. Il voulait en finir. Et pourquoi? Parce que ce qui les liait allait bien au delà de la simple amitié. Depuis toujours. Depuis leur première poignée de main. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde. Ils ne l'avaient jamais été. Ils étaient deux âmes liées à l'autre par un amour incompréhensible, inintelligible mais pour autant indestructible. Peu importe l'heure à laquelle le voile devait se lever, la vérité avait été devant leurs yeux durant tout le voyage. Et Sonny était en colère de réaliser cela. De comprendre qu'une partie de son âme était amoureux de Marw. C'était interdit. Ils étaient deux loopers. Ils allaient mourir. Dans la pire souffrance. Ils n'avaient pas le droit de vivre l'un pour l'autre, de survivre pour voir l'autre continuer à respirer. Une interdiction qui déchirait le coeur. Une interdiction qui brûlait l'âme de Sonny. Et cette colère irréparable qui menaçait ses pupilles glacées par la peur et l'angoisse devant la demande de Hastings. Alors, il frappa. Une unique fois. Exprimer sa frustration contre l'objet de son effroi. Réaliser que jamais personne ne pourrait l'atteindre autant que Romeo. Ô grand jamais. Et espérer qu'en retour de flammes, le blond le torture jusqu'à ce qu'il disparaisse de la Terre. Juste mourir de sa main. Juste se faire ronger par sa violence et arrêter de penser à ce qui venait de lui avouer à demis mots. Et s'oublier. Et se laisser aller au supplice. Juste parce que c'était Romeo. Juste parce qu'il l'aimait.

Arrête ça. Arrête de me rendre dingue. C'était la seule fois. Y en aura pas d'autres. Je te laisserais pas avoir mal. Je peux pas être ton bourreau. Je veux être l'oxygène qui fait vivre ta flamme, pas la goutte d'eau qui l'étoufferait.

Et d'un geste timide de la main, il essuya la goutte de sang qui perlait aux lèvres de Romeo, apeuré de la suite. Attendant le verdict. Animé par un souffle nouveau et ô combien destructeur.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeDim 3 Fév - 10:12

SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 1358608300-086 SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ 578703Heath1

Lately nothing seems to be going right.



Tout ce qu'il voulait, c'était l'aimer. Tout ce qu'il souhaitait, c'était crever. Qu'on abroge sa souffrance et ses douleurs. Qu'on lui réserve le sort qu'il réservait à ceux qui l'agressaient, osaient toucher à son monde déjà réduit en cendres si volatiles, grisâtre poussière de la fin de ses temps voletant dans les airs à chaque coup de vent. Non, ce n'était pas un point dans la gueule qu'il méritait. C'était un lynchage intégrale, corps brisé et abandonné à son triste sort. Qu'il réalise la douleur. Toute la douleur. Ainsi et comme cela, alors, il serait peut-être en accord avec son âme. Tout aussi ensanglanté qu'elle, tout aussi détruit qu'elle. Tout aussi agonisant qu'elle. Alors il y eut juste cette douce explosion aux saveurs acides et amères. Envoyer balader Sonny contre un mur, l'y plaquer avec cette force inouïe que le désespoir pouvait propager. Pour lui souffler ses mots, qu'il entende encore sa prière. Des paroles qui étaient comme des lames de rasoirs. Des lames de rasoirs qu'il avalait lentement, obligé de laisser le fil se teindre écarlate alors qu'elles déchiraient sa gorge, déchiraient l'intérieur de son corps, son intérieur. Son fort intérieur en lambeaux, alors. Le coup vint. Enfin. Au moins rien qu'un coup. Un coup comme un autre, qui le heurta pourtant si profondément... Il réclamait qu'on le mette à mort mais cela n'en empêchait pas la souffrance. Serrer les dents, fermer les yeux, fermer les poings, serrer les phalanges. Encaisser. Et rester ainsi même après le choc. Un choc qu'il aurait encaissé avec un simple grognement et quelques secondes d'étourdissement, en général. Un choc qui le mettait à terre, au tapis, ce jour-là. Romeo tentait de se retenir, de retenir. Non pas sa violence. Non, il l'intériorisait. Il la gardait en lui et ça faisait mal, mais mieux valait qu'il n'aille plus loin en extérieur. Faire du mal à son ami aurait été déchirant. Déchirant comme l'étaient ses paroles, qui venaient tout autant à lui comme une minuscule bouffée d'oxygène, bouffée et lueur infime d'un espoir qui l'était tout autant. Infime et imaginaire, sans doute. Marw rouvrit les yeux pour les poser sur Pacey quand il tendit sa main pour essuyer une goutte de sang à ses lèvres. Tressaillement. Il le tenait toujours presque en otage. Contre son mur et dans son coeur. Un minuscule geste. Une goutte de sang, pour toutes celles qu'il avait fait verser et couler, lui, en traçant sa route, en suivant son chemin. Il n'avait pas soufflé mots. Incapable de pouvoir dire toutes ces choses qui tournoyaient dans son crâne, ces pensées qui se fracassaient sur les rivages de son esprit et les falaises abruptes de sa raison qui depuis quelques temps semblait être quasiment entièrement envolée. Comme réponse, alors que son regard azur retombait sur les lèvres du looper, Hastings ne glissa que quelques mots dans un souffle, chuchotement presque. "Alors, laisse-moi une chance, Pacey. Rien qu'une chance." Et dans ses mots, Romeo avait glissé son nom. Son vrai nom. Pacey. Dénomination taboue dans cet univers où les loopers n'étaient existants que dans leur appellation donnée. Ne jamais dire le vrai nom, ne jamais dire son vrai nom. C'était dommage, puisque Marw connaissait Sonny d'avant. Bien avant qu'il ne rejoigne les rangs. Bref coup d'oeil à son regard noir comme un puits sans fond, noir comme la nuit. Avant de reposer ses yeux marins sur ses lèvres, encore. Attirance incontestée et incontestable. Revenir les chercher, revenir chercher ses fines lèvres au goût d'espoir et de futur. Revenir chercher ses lèvres, reprendre son corps contre le sien. Tout contre le sien. Et, contre le mur, l'embrasser de toutes ses tripes. Amour fou et inconditionnel qui explosait en cet instant T. Il se consumait en silence pour lui depuis trop de temps. Qu'ils partagent le brasier, qu'ils partagent la condamnation. Qu'ils partagent les flammes et ce crépitement de leurs coeurs devenant des torches incandescentes et brûlantes, lumières noires de ces destins qui n'auraient jamais dû et ne devraient jamais se quitter ou se nier. Il n'y avait qu'un seul goût d'infini en ce monde. Le goût des lèvres de Pacey. Le goût de la peau de Sonny. Comme une promesse futile de quelques instants encore de vécu et de vie. À leurs amours. Même si leurs avenirs se pouvaient inexistants. Même si, dans l'instant, la possibilité de le perdre pouvait et devait être considérée comme toute autre. À briser son coeur, peut-être. Le rejet comme le déchirement, encore, étaient une filigrane dangereuse qui les suivait et les suivrait encore durant de longues et longues années d'errance mutuelle. Mais c'était cet infini dans lequel il errerait, lui semblait-il en cet instant. À s'y perdre, se perdre et se noyer dans ses yeux abyssaux. Une étreinte, un baiser. Ce n'était peut-être pas ça exactement, qu'est-ce qu'il en savait ? Mais il lui sembla, un court instant, qu'il devait effleurer ce que c'était, oui. Ce que c'était ou devait être, une lueur de bonheur.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeSam 2 Mar - 19:19

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Sonny s'était perdu en chemin. A vrai dire, cela faisait des années qu'il n'avait pas été un homme comme les autres. Au fond, il était blessé. Sa chair était en lambeaux et la reconstruction n'avait même pas encore débuté. La misère, la violence, la haine, la honte, toutes ces émotions faisaient intimement partie de lui depuis si longtemps que le pauvre looper n'était pas certain de pouvoir ressentir autre chose un jour. Son passé avait détruit ce qu'il y avait d'admirable chez lui. Aujourd'hui, Pacey n'était plus que débris, qu'un homme fichu en l'air, qui ne demandait au monde qu'une fin admirable. A la hauteur de son espoir. Cet espoir tortueux qu'il sentait percer au fond de son âme alors qu'il sentait le regard lumineux de celui qui avait été son meilleur ami pour une bonne partie de sa vie. Pourquoi Sonny s'était-il obligé de le contredire? De prononcer ces quelques mots qu'il savait dangereux? Il n'avait jamais été question de sentiments. Sonny n'aimait pas. Tout simplement. C'était sa règle d'or depuis qu'il était môme: il ne voulait plus souffrir plus que de raison. Son père avait dénaturé tout ce qu'il y avait de plus magique dans ce sentiment pour le moins unique chez Sonny. Une coquille vide, c'était tout ce qu'il était resté du garçon valeureux mais réservé qu'était Pacey. Et le voilà qu'il se mettait à confier à Romeo des mots porteurs d'un sens nouveau et relativement important. Que ressentait-il au fond de lui? Sony était perdu. Perdu dans son corps, perdu dans son esprit. Il sentait tout simplement son coeur qui battait la chamade: tintamarre jamais expérimenté et pour le moins grandissant.
Et les quelques mots de Romeo qui le transpercèrent avec une facilité déconcertante. Comment pouvait-il avoir cet effet si enivrant sur lui? Sonny était hypnotisé. Sous le charme. Ne pas avoir entendu prononcer son vrai nom depuis des années provoqua en lui un mélange entre amour, nostalgie et tourment. Encore plus perdu. Sonny s'enfonçait dans la mascarade que constituait la valse de ses émotions les plus enfouies. Mais il ne cilla pas. Ne bougea pas d'un cil alors qu'il voyait le visage parfait du looper bouclé s'approcher du sien. Une distance qu'il souhaitait inexistante. De plus en plus. Voir son espace vital se déliter pour laisser Romeo prendre toute la place qui lui était acquise de droit. Pacey ne lui répondit pas. Il savait qu'il ne devrait pas vouloir cela, qu'il ne devrait pas le vouloir contre lui. Sous peine de détruire la précieuse amitié qu'ils avaient mis si longtemps à construire, qui se retrouvait encore bancal aujourd'hui, dans la tourmente de leurs vies ne tenant qu'à un fil.

Puis la libération. Peut être que le bonheur n'était qu'une utopie. Peut être que ses lèvres avaient le gout de l'erreur. Peut être que Sonny aurait mieux fait de ne pas le frapper. tant de peut être qui ne voulaient plus rien dire. Sonny ne désirait que cela: sentir son corps contre le sien, goûter à cet interdit si délicieux et prometteur. Laisser cette amitié dériver au vent pour n'épouser que ses sentiments les plus forts. Gigantesque de l'âme. Explosion d'un amour qui ne devrait certainement jamais éclore. Mais rien n'avait d'importance en cet instant. Rien du tout alors que Burroughs prolongeait l'étreinte et posait finalement ses mains sur le corps de son ami. Tant pis si demain s'effondrait. Tant pis s'il devait vivre avec le regret d'avoir osé cassé un lien si unique. Sonny avait succombé à son désir le plus fou et la profondeur de celui-ci lui était encore insoupçonné. Les lèvres de Romeo. Son corps. Un coeur qui battait trop vite. Une douceur qui lui était inconnue. Un bonheur qu'il voulait chérir, pour l'éternité. Pourvu que le temps s'arrête. Pourvu que la tempête émotionnelle en lui continue à se déchaîner ad vitam æternam. Et au delà.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeLun 4 Mar - 11:00

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Lately nothing seems to be going right.




Des idées lugubres le poursuivaient jour comme nuit, du lever au coucher du soleil, en constante présence. Des idées lugubres, des démons maléfiques qui le hantaient et jouaient avec son coeur et son esprit. Une noirceur gluante et grouillante, grouillante et qui se répandait, distillant ses sombres desseins dans chaque atomes de son corps, chaque fil de sa pensée. Tel l'ombre qui le suivait sous les soleils les plus ardents comme ceux les plus sombres, fluctuant selon la puissance des lumières et leur angle, mais toujours et encore raccrochée à lui, inséparable part de ce qu'il était. Rien ne servait de s'enfuir, rien ne servait de courir, rien ne servait de tenter d'éviter cette part de noirceur qui suivait chaque homme et chaque être. Elle était partie immuable de tous et de toutes. Toute chose, tout être. Du plus petit insecte à la plus grande des montagnes en passant par les immeubles qui se dressaient si fières et pourtant si misérables, bien alignés ou un peu moins dans tous les coins de Londres, en surpopulation. Mais qu'importe. Comme des ombres, comme ses ombres, parallèles de notre noirceur qui nous empoisonnait tous autant que nous étions, ses idées et ses pensées étaient collées à la peau de Romeo. Qu'importe les mots, qu'importe les phrases servant à décrire ces faits et ces vérités. Qu'importe que ce que l'on pouvait écrire encore et encore sur ces histoires-là. Tout cela pour arriver à dire une chose, une vérité, à travers ces élucubrations verbales futiles et inutiles, fioritures baroques de ce monde moderne qui n'avait finalement pas changé des temps de l'antiquité. Tout cela pour formuler la plus pure des idées. Sonny était le soleil de Romeo. Sonny était devenu l'astre autour duquel chacune de ses pensées ou presque gravitait. Sans lui, sans sa force d'attraction, désormais sans ces règles physiques, il se serait simplement écrasé, lourdement, déchu de tout pouvoir, le pouvoir d'encore et toujours le voir se lever et se coucher au fil des jours comme les Terriens voyaient le Soleil le faire. Quand le looper était à son zénith, l'ombre donc de Marw suivait, se rétrécissait, et il était nimbait de lumière, aveuglé presque parfois. Et puis quand il tombait, bas vers les horizons, s'éloignant alors, le spectre qui le suivait s'étirait et s'allongeait encore et toujours. Il fluctuait en fonction de ses états, il fluctuait en fonction de lui, et de presque rien d'autres. À part quand les nuages venaient assombrir le ciel, cacher son astre repère, et que à ce moment-là, les problèmes menaçaient, l'orage grondait comme la colère ou la rage dans son crâne et dans ses veines. Comme cela s'était passé dernièrement. Mais les bises de leurs baisers chassaient les amas moutonneux dans les cieux. Parce que les négations n'étaient plus de ce temps, de leur temps. Leurs coeurs côte à côte, battant à l'unisson dans leur débandade de palpitations. Romeo explosait, Romeo implosait. Tout ce qu'il avait voulu et tout ce qu'il avait été, réduit en miettes tant il brûlait. Leur amitié, aussi, qui s'envolait, enflammée, en cendres. Mais le phénix toujours renaissait de ses cendres, encore plus grand, encore plus fier, encore plus magistral. Ils étaient des phénix. Ils étaient faits pour vivre. Ce qu'il y avait en eux et entre eux ainsi de la même façon renaissait sous une nouvelle peau, fatal peut-être mais pour l'instant si délicieuse en cet instant précis. Romeo crut encore un peu plus se consumer en sentant les mains de Sonny qui vinrent à leur tour se poser sur son corps. Il l'embrassa, encore, encore. Encore. Encore et toujours, à l'infini de leurs vies et de leurs coeurs qui imploseraient bien un jour. Hastings rapprocha encore un peu le corps de Pacey du sien, étreinte brûlante, brasier indomptable. Il y avait encore de la violence en lui, mais une violence sourde, une violence douce, une violence contrôlée. Plus ou moins. Entre deux de ses respirations entrecoupées, rauques et perdues, il arriva à lui glisser, au creux de l'oreille, comme la vérité qui le libérerait, les mots les plus lourds de sens de ce monde. Tout ce qu'il était, livré sur un plateau, pour lui. "Je t'aime, Sonny." Retour en arrière impossible, oubli refusé. Toute la torture de Romeo ne se résumait quà ces quelques mots, ces quelques lettres, petite phrase si simple et pourtant trop, beaucoup trop compliquée. Parce que tout était toujours trop compliqué et tortueux dans ce monde, désormais.
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Sonny

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeDim 10 Mar - 18:31

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Il n'y avait plus de place pour la pensée. Il n'y avait plus d'ombre dans son coeur. Sonny respirait enfin. Après tant d'années à vivre avec une moitié de coeur, avec un cerveau torturé par cette haine immonde envers lui-même. Finalement, il était aimé. Aimé au delà des atrocités qu'il avait pu commettre pour survivre, pour se créer une vie. Pacey Burroughs avait laissé sa dignité disparaître il y a bien des années. Il n'avait vécu qu'avec cet air immonde sur le visage lorsqu'il croisait un visage souriant. Vivre dans la colère et le regret. Vivre dans cette misère maladive. Et là, aujourd'hui, la lumière. Doux rayons qui éclairaient ses yeux noisette et ses traits endurcis par la dureté de ses choix. Et Romeo contre lui. Comme une évidence. Comme des sentiments refoulés depuis si longtemps que la douceur n'avait plus d'intérêt dans leur situation. Après tout, ils étaient des loopers: des êtres faits de violence, de sang et de mensonges. Il n'y avait rien de merveilleux à épouser ce parcours du diable. Il n'y avait que le goût de l'interdit des lèvres de son colocataire. Puisque Sonny savait. L'éphémère. Rien ne durait toujours. Pas lorsqu'on avait choisi de mourir, pas lorsqu'on avait accepté le contrat qui était leur. Romeo & Pacey. Ils n'avaient pas le droit de s'appeler ainsi, encore moins le droit de vivre dans le même habitacle. Et échanger des baisers? Le pire blasphème connu des loopers. Pourtant, Sonny ne voulait pas couper court à cet instant. Ce ne fut pas lui. Mais Romeo qui se détache doucement. Très doucement. Avant de venir murmurer quelques mots à son oreille.

Et la réalité s'offrait à nouveau à Sonny. Quelque chose n'allait pas. L'interdit... Etait-ce réellement ce qui devait se passer? Non. Il se rappelait. Il se remémorait les règles qu'on lui avait inculqués. Ses pensées se mêlaient dans un flot d'incompréhension, de tendresse et de mélancolie. Que faisait-il au juste? Pacey ouvrait les yeux et il entendit les mots haineux de son géniteur une nouvelle fois. "Tu sais ce qu'il y a de pire sur cette Terre? Non, c'est pas les traînées qui font le tapin quand on visite les rues... Non, le pire, c'est bien les pédales qui viennent t'accoster dans l'espoir de satisfaire leurs envies malsaines. Des saloperies pareilles, ça devrait pas exister. T'avise pas de choisir ce chemin vicieux, fils. Jamais." Le silence. Non, tout cela était dans ses pensées. Sonny rêvait. "Je t'aime Sonny." Ses cellules nerveuses allaient imploser et ses muscles tremblaient. Pourquoi avait-il une peur bleue soudainement? Son regard se posa sur celui de son ami. Son coeur était retourné. Il battait à un rythme effréné et le pauvre looper n'était plus certain de savoir si l'amour à l'état pur le menait ou si c'était la haine de son père qui parlait pour lui.

Qu'est ce que tu racontes? Tu peux pas dire des choses comme ça. Pas à moi. Tu réalises les conséquences? Regarde ce que ça ferait de nous... On serait des.. Non. Ca peut pas être officiel. On nous tuerait pour ça. On est des loopers. On n'a pas le droit. Même si c'est... Je comprends plus rien. Je peux pas...

Et Sonny se détacha des bras de Romeo pour aller visiter l'autre bout de la pièce, le visage entre les mains et le coeur au bord des lèvres. Dieu qu'il l'aimait. Dieu qu'il s'y refusait. La peur atrophiant chaque nerf de son corps...
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeVen 22 Mar - 18:24

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C'était trop beau pour être vrai. Le réveil violent des rêves édulcorés. Il venait de se donner, il venait de se livrer, se constituer prisonnier de ses sentiments et de la fatalité de ses amours et de ses espoirs rabroués. Romeo était aveuglé. Aveuglé par ces avenirs qu'il pouvait s'imaginer. Aveuglé par la candeur inédite et pourtant si sombre qui avait noyé durant courts instants son coeur à l'abandon. C'était beau, mais c'était mortel. Un piège fatal, traquenard mené par son désespoir enflammé. Et puis quoi, qu'est-ce qu'il voulait ? Il pensait gagner la partie en un coup, maître du jeu ? Il ne contrôlait rien. Ni ce qu'il était, ni ce qu'il ressentait, ni Sonny, ni lui, ni ce monde qu'il haïssait et qui le détestait. Mais les mots vinrent le cueillir au creux du ventre, comme un coup de poing bien, trop bien placé, alors qu'il se reculait doucement. Son regard vrillé dans celui de Pacey. Qu'est-ce qu'il pouvait être autre que la douleur, maintenant qu'on lui rappelait que même ses meilleurs rêves, ceux qui n'auraient fait de mal à personne ni quiconque, lui étaient spoliés, retirés, supprimés par avance. Et bien quoi, et puis quoi ? Romeo, s'appuyant d'une main au mur, visage baissé, serrait avec force les mâchoires. À ne pas en croire que cela était possible, tension inhumaine alors qu'il fermait les paupières, les couteaux de ses mots s'enfonçant avec vilaine et bien trop de douleur dans son coeur et dans ses chairs. À feu et à sang, entre le noir de la nuit et le blanc aveuglant du jour. Il ne pouvait pas dire cela. Il ne pouvait pas. Sonny ne pouvait tout bonnement, tout simplement, pas lui dire de telles choses et de si amères vérités. C'est vrai, au fond, c'était toujours si compliqué, trop compliqué. Il ne se facilitait jamais la tâche, ils ne prenaient jamais le chemin le plus simple. Toujours, faire plus long et caillouteux, sinueux et cahoteux. Un chemin vers quoi, en plus ? Si ils se déchiraient la plante des pieds à marcher en bagnard des prisons et des carcans, au moins le but final aurait dû avoir ne serait-ce qu'un goût un peu moins amer... Il avait effleuré ce que devait être le graal avant de retourner pourrir en enfer. Ascension et chute en montage russe; un manège fou qui lui serrait la gorge et le coeur et remuait son estomac à lui en donner la nausée. Sonny s'était glissé dans l'ouverture que presque inconsciemment Marw lui avait laissé. S'éloigner, le perdre de vue. Alors que dans sa cage thoracique, Hastings sentait de nouveau son coeur se réduire à un pauvre petit tas de cendres. Il lui faisait dos, toujours dans la même position, mine baissée, yeux fermés, poing serré. Un poing qui vint frapper avec violence le mur de briques. Et un battement de coeur fut ainsi raté. Ses phalanges avait de nouveau craqué en rencontrant la dureté des pierres cimentées. Des poings déjà meurtris par un sac de sable, un l'un qui ne passerait sûrement pas une longue vie si encore il continuait de s'infliger telles douleurs pour essayer d'en oublier une autre. Romeo se retourna et, s'adossant au mur, se laissa glisser jusqu'à se retrouver assis par terre, sur le parquet. Et ses yeux éclairs se reposèrent enfin sur Sonny. Son Pacey. Pincement vif et fautif au coeur, de nouveau. Marw déglutit, passant sa main clairement meurtrie par tant de maltraitance dans ses mèches blondes, l'oeil noir mais pourtant désolé, empli de haine et d'amour. "Putain.. Putain Sonny ! Tu parles mais c'est pas toi que j'entends ! Qu'est-ce que tu nous ressors, un vieux discours qu'on nous a servi et réchauffé ? Je.. J'ai pas envie de plaisanter sur ça, putain, je suis sérieux ! J'ai deux options dans la vie, maintenant, toi ou la mort, tu crois que je préfère quoi franchement ? On a le droit à rien, y'a plein de trucs qui sont interdits dans cette ville mais tout le monde enfreint les règles, 'tain, fais pas chier avec ça ! J'ai jamais droit à rien, faut juste que j'attende de crever bien sagement en continuant de me bourrer alors, pour essayer de pas penser à toi, c'est ça, hein, que tu veux ?"
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeSam 23 Mar - 0:28

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Il fallait arrêter le flux sanguin, le stopper avant que ses artères n'implosent et que le geyser de liquide n'asperge le reste de l'appartement. Sonny explosait. De l'intérieur. Il avait une peur bleue des conséquences de ce simple acte, qu'il avait ô combien adoré. Il devrait pas. Ce n'était pas normal. Ce n'était pas les règles. Il était un looper. Toujours en fuite. Romeo avait scellé son destin. L'avenir leur était compté et jouer avec le feu, aujourd'hui, alors que son meilleur ami était au bord du gouffre semblait être une issue qui apporterait bien trop de problèmes. Et si c'était la colère qui parlait pour lui? Et si les sentiments qui lui contaient n'étaient qu'éphémères, simplement dus au désespoir? Sonny connaissait Marw. Trop bien certainement. Il savait qu'il se laissait bercer par la solitude, qu'il n'avait plus grand monde sur qui compter. Même si le blond souhaiter conserver sa part de mystère, derrière son masque de violence. Mais Pacey savait. Mieux que quiconque. Et c'était aussi pour cela qu'il doutait plus que tout. La peur au ventre. La peur de le blesser. La peur de se détruire dans le même temps. La confiance qu'ils avaient mis si longtemps à établir réellement entre eux, elle partait en fumée. Sous ses yeux noisette, menacés par les pleurs d'un homme en plein dilemme moral et sentimental. Il ne se détourna pas vers son ami. Il entendit pourtant le craquement assourdissant de son poignet alors qu'une nouvelle fissure se créait sur le mur de la salle. Sonny cilla. La douleur lui était insupportable. Romeo souffrait, il ne pouvait pas y faire face. Il n'avait jamais pu. Même s'il ne le montrait jamais. La vérité était pourtant là: Romeo lui avait sauvé la vie. Peut être que le pauvre looper serait encore dans les rues à cette heure, bien loin de la gloire du tromblon et de cet appartement bien trop luxueux comparé à son habitat d'enfance. Romeo était son tout. Et plus encore, si cela était possible. Et certainement que maintes fois, le pauvre homme eut rêvé de ce moment. Cet instant où leurs lèvres s'entrechoqueraient, harmonie parfaite et coeur bondissant. Ces mots, il avait toujours souhaité qu'on les lui murmure. En silence. Lorsqu'il était seul, dans la rue, à attendre que le jour se lève encore une fois de plus. Et c'était Romeo qui lui avait dit. Pas n'importe qui. Pas n'importe quand. Au carrefour de leur vie respective. Et une partie de lui jubilait. Une autre avait peur, bien trop peur. Une troisième était à l’agonie, le souvenir de son père alimentant la honte de sa condition. Mais était-ce vraiment ce que Sonny souhaitait? Vivre par procuration. ou bien ne pas vivre du tout parce que ses émotions le lui interdisaient. Certainement pas. Il entendit derrière lui Romeo glisser contre la paroi du mur. Un léger silence. Pacey s'essuya les yeux et respira profondément. Et la voix si caractéristique de Marw qui s'élevait de nouveau. Du désespoir. Pas de haine. Juste un amour qui frappa encore Sonny en pleine poitrine. Un sourire en coin s'étala sur ses traits fins. Non, Burroughs ne souhaitait pas que Romeo continue sur cette pente. Il voulait qu'il arrête l'autodestruction. il voulait qu'il profite de ses trente années, même s'il devait se sacrifier pour que le looper bouclé puisse en jouir.

Tu as raison. Tout nous est interdit. Absolument tout. Et c'est pas pour rien. Tu le sais. Moi aussi. On a du monde à nos trousses. C'est dangereux. Et j'ai peur. Une frousse comme tu peux pas imaginer. Pas pour moi. Mais pour toi. Pour ce qui pourrait t'arriver parce qu'on habite ensemble. Parce qu'on est trop proches. Je veux pas être ton bourreau, je veux pas être le rôle que tu me donnes.

Et le silence, Sonny regardant droit devant lui. Mais plus pour longtemps. Il finit par se retourner vers Romeo, sous le coup d'une impulsion. Il voulait le voir. Ne jamais le quitter des yeux de peur qu'il disparaisse. Sonny ne désirait qu'une chose: voir Romeo enfin heureux. Enfin lui sourire. Le voir. Sans toute cette armure. Toute cette artifice qu'il voulait montrer au monde. Le jeune looper s'approcha lentement, loin d'être certain de son action avant de s’agenouiller devant son colocataire. Il regarda sa main avec insistance avant de la prendre dans la sienne, analysant les dégâts laissés par le mur en briques.

Tu peux plus continuer comme ça Romy. Je te l'interdis. Ca me fait bien trop de mal de voir de nouvelles blessures quand je rentre. Ou quand je te vois accroché à ta bouteille. C'est pas ce que je veux pour toi. Et c'est certainement pas ce que tu désires non plus. Alors fais moi plaisir, redeviens qui tu es. La merveilleuse personne en dessous tout ça.

Et alors qu'il parlait, Sonny pointa l'index vers le torse de Romeo. Il sentit sa respiration encore rapide, son souffle le rappelant à lui. Son regard accrocha le sien; comme une évidence. Une solide preuve de ce qui les liait inexorablement. Silence. Désir. Juste ces choses que Sonny n'avaient jamais voulu combiner jusqu'ici. Mais le présent semblait effacer ce simple fait. Et il se contenta de poser ses douces lèvres sur celles de Romeo. Sans contrôler son geste. Sans contrôler son coeur. Sans contrôler le moindre évènement qui pouvait se tramer en lui et autour de lui.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeJeu 28 Mar - 16:45

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Peut-être que sa voix était fêlée. Peut-être que sa voix était ébranlée. Peut-être que sa voix, tout bonnement, le trahissait. Et trahissait ce champ de bataille sur lequel il s'était engagé, peut-être dès le début, dès leur premier instant, leurs premiers échanges. Leurs premières paroles. Et comment, plus récemment, comment leur premier baiser, au goût rêche et brûlant de l'alcool, du vol et du désespoir surpris, avait précipité un peu plus leur chute commune. Il haïssait Sonny. Il haïssait tout en lui. Ses manières, son frère, sa façon de lui retourner le coeur et de le briser en mille morceaux en un seul mot... Romeo détestait Pacey. Et il détestait surtout de ne pas le haïr. Pas un instant, pas le moins du monde. Aussi con que ça. Au fond... Qu'était-il ? Un étranger. Perdu au milieu de nul part, étranger de ce pays, étranger de ce monde, exilé des enfers et refusé aux portes du paradis. Chercher l'asile politique en toquant à la porte du coeur de l'autre, puisqu'il n'y avait plus d'état à son nom, quelconque en soit le prix. Dans un voyage, certains disaient que seul comptait le chemin par rapport au point de destination. Certes. Cela comptait, énormément. Mais aller sans savoir où marcher et se lever chaque matin, avancer, parce que l'on sait qu'au bout du compte quelque chose nous attend... tout cela était assez différent. Un étranger, étranger à lui-même, à celui qu'il était de l'autre côté de la frontière de son âme, qu'il était face à tout le monde, qu'il était même face à lui-même. Si seulement ils le pouvaient, il le pouvait, ce rêve fou... Tout bonnement partir, s'exiler. S'enfuir définitivement, chercher la paix ailleurs, se construire et planter racines loin de ce monde certain et bétonné où aucun bourgeon n'apparaîtrait jamais, où un brin d'herbe même ne percerait pas. Oh, si seulement. Brûler les papiers, brûler son identité, brûler sa vie passée. Et partir, à la conquête du reste du monde, marcher à ses côtés, sans complications, sans attaches, sans problèmes, sans responsabilités. Rien d'autre sur soi que le nécessaire pour vivre. Quand on disait que Romeo était désespéré et tombé bien bas. Assez bas pour redevenir un tant soit peu humain, au final. Déchu de son statut héroïque. Détrôné de sa place au-dessus des autres, capable de briser les destins et changer le cours des vies, dieu auto-proclamé.

Il ne voulait pas voir le Burroughs. Le regarder le forçait à sentir encore à chaque instant, un peu plus, la fatalité lui lacérer le coeur. La tête entre les mains, les coudes sur les genoux, prêt à prier pour les démons comme pour les anges qui pourraient le sauver de ce traquenard dans lequel il s'était fait piéger, si il le fallait. Ses paroles bandaient ses blessures autant qu'elles n'en créaient de nouvelles. La peur. Putain, ouais, avant, il n'avait jamais eu peur, lui, Marw. Peur de rien, même pas de la Mort, même pas du lendemain. Même pas peur de la Peur. Une bonne blague, ironie au fil des lèvres. Il n'avait pas tellement plus peur. Mais pourtant, il était effrayé. De tout, de ce monde, des gens dehors, du sort qui lui était réservé, de ne pas vivre assez, de ne pas mourir à temps. Des conneries contradictoires, tout comme pouvait l'être l'ancien looper, désormais bouclé. Le grand blond relâcha son crâne, posant un regard à la bordure des mondes sur ce Sonny qui lui faisait dos. Le silence, impossible à briser. Finalement oui, finalement non. Il se retourna. Le coeur vagabond. Il venait, venait à lui. Peut-être bien qu'il hésitait, chancelante certitude qui les avait lâchés en cours de route. Mais son regard pourtant se vrilla bien dans le sien. Les parfaits opposés, nés pour se compléter. La nuit et le jour, l'azur et le noir. Battements de paupières, et l'impression de mourir en intérieur alors qu'il prenait sa main dans la sienne. Simple contact qui avait le don d'achever ce qu'était et demeurait Marw. Un homme. Sonny la regardait, cette main mise à mal par la violence chronique et la frustration débordante de son ami. Et celui-ci déglutit, péniblement, alors qu'un vague frisson courait la cavalcade des armées en filant le long de son échine. Et Romeo serra les mâchoires, baissant le visage et fermant à demi les yeux. Mais ses mots l'avaient accroché, raccroché, comme une bouée pour un homme à la mer, dans la tempête, entre vagues et vents. Et ce doigt inquisiteur, pointé vers lui, son torse, son coeur de fer, de pierre, qui extériorisait la noirceur pour protéger sous son bardage le peu d'innocence et d'amour qu'il restait encore en Hastings, oui, ce doigt.. Pointait la vérité, la seule et douloureuse vérité. Celle qui fit relever son nez à Romeo. Une inspiration, lèvres légèrement entrouvertes, un brin chevrotante, alors que son regard céleste voguait du visage de Sonny, à son doigt, jusqu'à sa propre main dans la sienne. Le jeune homme déglutit, et planta son regard, encore une fois, dans celui de son ami. Dans celui de l'homme qui était devenu tellement plus, beaucoup trop, pour lui, désormais. "La merveilleuse personne en dessous de tout ça." Sourire triste et minuscule au coin de ses lèvres.

"Faut pas avoir peur, pour moi. Je me fais mal, tous les jours, mais au moins ça me rappelle encore un peu que je suis pas exactement mort, pour le moment. Faut que tu me dises, alors.. Tu veux quoi, toi ? Tu veux être qui, tu veux faire quoi, hein ? On a pas pris les chemins les plus faciles et les moins risqués, c'est sûr... C'est tellement con, quand même... Je devrais te dire merci, merci de me supporter depuis que j'en ai fini. Et je peux pas. Je peux tout bonnement pas, tu vois ? Parce que je sais franchement plus ce qu'il reste de merveilleux en moi. Je suis juste un connard qui pète la gueule des gens pour un mot, un regard, maintenant. Une ordure de première." Romeo s'humecta les lèvres, déglutit, et finalement les pinça, mordillant doucement, ayant détourné son regard de celui du looper pour le poser dans le vide, sur le néant qui restait de leurs vies additionnées. Personne ne facilitait la tâche à personne. Il était simplement quelqu'un d'entier, après tout. Un instant, un silence. Il aimait avec le coeur, il détestait avec les tripes. Romeo retourna son visage vers celui de Sonny. Et dans un coup de sang, presque violemment, ses lèvres revinrent vers les siennes. Il frappait pour se sentir vivant. Mais il ne l'avait jamais autant perçue en lui, cette conviction et cette vérité, que quand il embrassait Pacey. Là, il ne vivait pas pour crever. Dans ces secondes, il vivait pour de bon.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeLun 1 Avr - 1:53

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On avait appris de la plus vile des manières à Sonny la souffrance. Il la vivait au quotidien, il l'avait intériorisé et aujourd'hui ne faisait pas exception. Le looper vivait pour la douleur, il vivait pour échapper au bonheur. C'était aussi simple que cela et il avait embrassé ce destin avec un mérite hors du commun. Au fond, Sonny n'avait jamais rien espéré pour lui même. Il ne pensait pas en avoir le droit. La misère était son chemin de vie. La peur était le lot qu'il devait supporter à chaque virage qu'il opérait. Et tant mieux dans le fond. Il n'avait pas perdre au jeu de la vie de cette façon. Il était seul dans son monde loin d'être édulcoré. Et il avait fini par s'y perdre. Sans espoir de revenir vers la lumière. Cela faisait tellement longtemps que Pacey n'avait pas réellement respiré. Il avait suffoqué pendant des années, des décennies et sa source d'oxygène apparaissait finalement devant lui, comme le destin l'avait décidé. Sa vie avec Romeo n'avait pas été le fruit du hasard. Chaque décision prise, chaque douleur ressentie les avait amenés à cet instant, ce maudit moment où les états d'âme des deux hommes n'étaient plus cachés derrière des murs de faux-semblants sans saveur. Et Burroughs conservait ce mal être au fond de lui. Certainement qu'il ne partirait jamais. Compagnon de fortune qu'il avait fini par accepter. Mais pas pour Romeo. Cela, c'était bien au dessus de ses forces. Pacey, même s'il ne l'avait jamais vraiment montré au grand jour, voyait en Hastings tout ce qu'il désirait chez un être humain. Cette force incommensurable. Cette magie qui le transportait. Toute cette vie qui transparaissait derrière sa carapace de fer. Et il voulait la percer. Depuis si longtemps. Jamais, il n'aurait imaginé le faire de la sorte, alors que son ami semblait au bord du gouffre le plus profond. Celui de la mort. Elle l'attendait au tournant, faucheuse des libertés et des sentiments. Et Sonny entendait chaque mot, chaque pointe de désespoir qui traînait dans la voix de son colocataire. Il avait mal pour lui. Il voulait absorber sa peur. De l'avenir. Il voulait l'empêcher de sombrer. Sonny voulait l'aimer jusqu'à ce qu'il en oublie toutes ses misères qu'il allait devoir vivre ses trente prochaines années. Ils étaient condamnés certes. Mais pas au point d'en oublier les moments à vivre. Encore un peu. Juste vivre encore un peu. Amour destructeur? Certainement. Mais Pacey n'en avait jamais espéré d'autre. Il ne désirait personne d'autre. Et alors qu'il prenait la main du looper bouclé, ses mots bercèrent ses tympans d'une volupté grandiose.

Tu dis vraiment que des conneries. Tu le sais ça? Arrête de croire que t'es le pire monstre jamais créé. C'est pas vrai. On fait ce qu'on a à faire c'est tout. On est nés pour faire le sale boulot et ouais, peut être que c'est pas ce que nos parents auraient voulu pour nous mais on est n'est pas des ratés. T'en es pas un. Je t'aimerais pas autant si t'étais une ordure. Je serais pas prêt à tout pour toi si t'étais pas important. C'est tout.

Et c'était la stricte vérité. Ce que ressentait Sonny dans le plus simple des sentiments qui le constituaient. Et il ne voulait échanger cela contre rien au monde alors qu'il sentait la proximité dérangeante qui s'installait à nouveau entre eux deux. Bien sûr qu'il avait peur. Bien sûr qu'il redoutait le futur. Encore plus pour Romeo. Sa vie avait plus de valeur que la sienne, c'était sa seule certitude. Et ils crouleraient tous les deux en Enfer, quoiqu'il arrive. mais au moins, ils périraient ensemble. C'était son seul désir désormais alors que son regard croisait celui du beau blond. Son amour débordait le coeur de fer qu'il s'était bâti pendant des années. La misère laissait place à l'espoir. Et cette pulsion qui le quitta finalement pour venir s'accrocher à Romeo. Comme cela aurait dû être le cas depuis longtemps. Vivre grâce à la respiration de son alter ego. Vivre à travers ses yeux d'un bleu argenté. Pacey l'aimait avec une pureté encore inconnue dans son coeur. Et aujourd'hui, il libérait enfin cette émotion pour la faire vibrer à l'unisson de son colocataire. Juste pour un instant. Juste pour une vie en harmonie avec celle de Marw. Comme le destin l'avait voulu. Depuis toujours.

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeMar 2 Avr - 12:15

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Lately nothing seems to be going right.




C'était ça. C'était ça, se sentir vieillir et fuir à chaque seconde. Incapable de rattraper ce temps qu'il gâchait consciencieusement à se morfondre sur justement ces minutes qu'il ratait. À taper dans le tas pour faire plus de mal, plus de mal que celui qu'il ressentait. C'était se réfugier derrière l'image tout prêt, préfabriquée, de la brute sanguinaire. Celle qu'il avait façonnée à cause du temps, au fil des événements. Une image, un personnage, qui lui collait à la peau, dans lequel il s'était fondu à s'y perdre. Incapable de démêler le vrai du faux, la nuit du jour, le bon de la brute. Restait le truand, qui menait l'arnaque constante de sa vie en débitante constante. Délitée.

Sa main, la sienne. Si cela avait pu être aussi con, aussi simple. Régler les problèmes d'un regard, une caresse, un coup de poing. Il avait essayé la dernière technique. Et continuait, même si toutes ses tentatives en général étaient nuancées. Le meilleur comme le pire, et cette opposition de son coeur à sa raison, ses sentiments à son bon sens. Du moins, à ce qu'il en persistait dans le champ de ruine qu'était son esprit miné. Les paroles de Sonny résonnaient drôlement aux oreilles de Romeo. Ils connaissaient leurs histoires respectives. Et, comment dire... les figures parentales étaient, dans leurs deux cas, égratignées au plus profond de leur principe et de leurs jugements. Ses parents. Qu'est-ce qu'ils auront bien pu vouloir pour lui, petit Hastings pas encore surnommé Marw ? Il avait tué sa mère, lui avait pris la vie pour en faire la sienne. Et son père, c'était peut-être et surtout à cause de lui que tout était ce que c'était. Il rêvait toujours, au fond, fin fond de son être, de ses tripes, de son âme, de lui régler son compte. Lui déverser toute la rage qu'il soutenait, contenait, et explosait au nez des innocents. Le regard océan de Marw remonta lentement pour se figer dans celui, sombre comme les nuits les plus noires, de son colocataire. De son collègue. De son ami. De son meilleur ami. De tout ce qu'il lui restait. Du seul amour de sa vie. Gradation peut-être abusée mais excusée. La fatalité et la moelle tragique de Romeo étaient assez développées dans leur genre. Le sourire, un peu triste, un peu étiré de cette âme carnassière qui mordait dans les chairs comme dans la vie et la rage, revint à ses lèvres. Une fraction de seconde de silence, un instant de latence. Avant qu'il ne vienne réellement, complètement, dignement à lui. Comme les deux gamins qu'ils demeuraient, ces deux enfants déchus qu'ils n'avaient jamais été. Démonstration de cet amour contenu qu'ils s'interdisaient d'accepter, de montrer, de vivre. Qui les tuait de l'intérieur, qui se devait d'éclater. Romeo battit des paupières, la respiration tiède de son partenaire se mêlant et s'emmêlant avec la sienne. Et par réflexe, comme l'être humain qu'il était toujours au fond, Hastings referma ses bras autour de Pacey, toujours affalé au sol et contre ce mur qu'il avait pris, malin plaisir, vicieuse souffrance, comme victime de ses coups et de sa rage, quelques instants au final auparavant. Alors ses yeux retrouvèrent les siens, regard soutenu dans les temps qui se figeaient un peu. Et ses lèvres revinrent chercher les siennes, baiser presque timide. Contenu. Mais le looper bouclé vint poser son front contre celui de l'homme toujours en fonction, et fermant, les paupières, silencieux, il déglutit difficilement. Le coeur battant, muscle blindé secoué à feu et à sang se jetant contre les parois de sa prison, les barrières de sa contenance. La main, abîmée et écorchée, du grand blond, prit le Burroughs à la nuque. Il se raccrochait à lui, ils se raccrochaient l'un à l'autre. Naufragés et navires perdus au milieu des océans agités. Du bout des lèvres, du fond de son âme, voix presque tremblante, les mots heurtèrent et s'heurtèrent, collision du fond des âges. "Prêt à tout ?" Juste la fin de ses paroles, retournée en une question. Aussi simple et stupide que ça. Mais Romeo ne croyait plus en rien. N'avait pas de saint en-quel se vouer. Et il se mordillait doucement la lèvre. Peut-être aurait-il dû retenir les mots. Peut-être pas.
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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeMer 3 Avr - 20:56

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Résurrection ultime. Dernière chance. Vice d'un homme qui n'avait plus rien à perdre et tout à gagner. Peut être que le simple bonheur résidait dans ce simple fait. Juste se laisser vivre. Au rythme cadencé de Romeo. Celui de ses lèvres, de ses maux aussi. Et dieu ce qu'ils étaient nombreux. Profonds. Ce n'était pas une nouveauté après tout mais aujourd'hui, Sonny prenait pleinement conscience de sa douleur, il l'absorbait comme un virus en espérant que le looper bouclé puisse respirer à nouveau. Il ne demandait que cela. Sentir son souffle revigorer. Le voir sourire sans penser au malheur qui finirait forcément par leur retomber dessus. Le fatalisme. C'était tout ce qu'ils restaient aux colocataires désormais. Puisqu'ils avaient déjoué les règles et qu'ils n'étaient pas prêts de retourner dans le droit chemin établi par leur autorité. Pacey s'en fichait royalement. Il avait le droit d'aimer qui lui semblait bon. Et Romeo était le meilleur. Si violent certes, si blessé surtout mais bien plus que cela encore. Un être de volupté, un protecteur, l'homme de sa vie si cette notion était bien réelle. Burroughs avait beau être perdu, il savait que Marw était sa lumière. Que même dans le noir le plus complet, il aurait été capable de retrouver la trace de cet ami qu'il connaissait sur le bout des doigts. Ou tout du moins qu'il pensait connaitre. Mais voilà, Sonny découvrait une autre facette de son Hastings, une autre réalité qui le ravissait tout autant. Ce désir qui les liait. Cet amour qui leur permettait d'échanger plus que des mots, bien plus que des gestes. En cet instant, tout ce que Sonny ressentait n'était qu'éruption de désir et de joie. Et le fameux regard qu'il échangea avec son colocataire en disait long sur ses émotions. Première fois que Pacey se sentait si proche de l'ataraxie. De cette fameuse sensation de bonheur totale, ultime adieu à ses inhibitions. Et la nouvelle innocence de Romeo après son discours le fit sourire encore plus encore. Prêt à tout? Et plus encore. Si seulement Romeo pouvait voir ce qu'il y avait sous cette carapace de froideur. Si seulement Sonny était capable de partager ce qu'il était, ce qu'il ressentait. Cela n'avait jamais été dans sa nature. Ô grand jamais. Il conservait uniquement une peur bleue de ce qui le constituait.
Légèrement tremblotant, le looper laissa sa main caresser le visage de son tout nouvel amour. Geste si intime et si loin de ce qu'était Sonny habituellement. Mais rien n'avait d'importance. Rien d'autre que ce regard azur désespéré, apeuré et ô combien magnifique. Pacey ne voyait que cela. Que ses yeux. Que cette émotion qui semblait le submerger alors qu'il ne répondait pas tout de suite à son interrogation. Il voulait simplement profiter de cet instant, sentir son souffle contre le sien, sa main contre sa nuque et son front contre le sien. Peut être que Sonny avait enfin rencontré l'amour dans sa forme la plus pure. Peut être que le temps leur était compté. Peut être que leur avenir n'était que monstruosité. mais rien que cet instant, rien que cette sensation, tout cela valait bien toutes les souffrances. l pourrait supporter tout. Tout et n'importe quoi. Juste pour que Romeo continue son chemin. Alors oui, il était quasi certain d'être prêt à tout. A laisser son monde s'écrouler pour que celui de Marw soit complet. Même s'il n'avait aucune d'idée de comment lui prouver ses dires.

Tu m'as bien entendu. Tout. Non seulement, tu as toujours été le seul présent à mes côtés mais j'ai comme l'impression que cela ne se réduit plus simplement à cela. On est bien plus que deux âmes perdues, deux loopers en perdition. Parce qu'on est ensemble. Et que je te laisserais jamais sombrer. T'es mon Romeo après tout..

Et Sonny ne put s'empêcher un sourire. Il l'aimait. Ouais, il l'aimait au point que son coeur allait exploser si la situation continuait ainsi. Son Romeo. Son amour. Sa vie.

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MessageSujet: Re: SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞   SONNY — Lately nothing seems to be going right. ❞ I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 16:30

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Lately nothing seems to be going right.




Un zombie. Qu'on le ramène d'entre les morts, que Sonny joue au scientifique. Que l'éclair lui tombe dessus, putain, que la lumière soit. Qu'il vienne le chercher parmi les morts. Puisqu'il était ce qu'il était, puisque que c'était ce qu'il était. Un corps, une carcasse, sans coeur et sans but. Prêt à tout pour en finir parce que plus rien ne se valait. Mort-vivant brûlant au soleil de la bonté des âmes humaines encore intactes. Et pourtant, à l'aube d'une nouvelle journée, à l'aube d'une nouvelle ère, rayon de lune s'effaçant pour que le solaire règne, il ne cherchait plus à se cacher. Il ne cherchait pas à fuir. Prêt, peut-être enfin, à lever les yeux vers le zénith de cette étoile, et y voir la vérité en lettres de feu. Chaleur céleste du bout des doigts, de ses doigts qui vinrent doucement caresser sa peau. Et le jour de ses yeux dans la nuit de ceux de Sonny, Romeo se croyait mourir et revivre. Se consumer et renaître de ses cendres, comme un phénix, un mythe interdit et enchanté. Brûler de toutes parts, brûler d'envie, brûler d'aimer. Si proche de lui, jamais autant, leurs coeurs à l'unisson sûrement. Son front contre le sien, et son souffle qui jouait avec le sien aussi. Comme ces statues figées dans leur position la plus avantageuse, le sculpteur tentant de retranscrire l'émotion la plus fine dans la pierre la plus froide. La pierre de leur coeur, état brut du diamant qu'ils cachaient en eux. Machinalement, comme un enfant, la paraphrase du bout des lèvres de Romeo trouva résonance dans le silence commun de leurs êtres en connexion. Et puis, dans des valeurs plus terre à terre, dans la voix qui sonnait comme la mélodie qu'il aurait aimé pour bande-son de sa vie, celle de Sonny. Et au fil des syllabes, mots glissant dans les oreilles et abreuvant l'espoir racorni de Marw, un sourire, fil tirant le coin de ses lèvres, aiguisé couteau plus affûté et fin que celui qui avait rasé de près le Joker traçant le simulacre du contentement au bout du bout de ses joues. Sauf que cela n'était pas factice, cela était tellement vrai. Plus vrai que tout, plus vrai que jamais. Opération à coeur ouvert dans laquelle ils étaient tous les deux patients et chirurgiens, détenteurs de leur vie respective, trésor au creux de leurs paumes. Parce qu'on est ensemble. Formule magique qui galvanisait son coeur. Interdit maintenant de nier, se voiler encore un peu la face quand ils voyaient la vérité plus brillante que jamais. Destinés à finir ensemble, destinés à tout faire côte à côte, bagnards sur leur chemin vers la liberté. Romeo en vint presque à rire. Presque. Plutôt ce petit rejet d'air compulsif que l'on faisait, sourire aux lèvres, quand quelque chose nous touchait en profondeur. "Je te verrais pas t'appeler Juliette, personnellement, mais on a toujours fait avec, alors ça devrait toujours tenir, hein." Compulsive petite pic. Mais loin d'être méchante, loin de chercher à blesser. C'était son naturel, sa version originale. Un peu encore pour se cacher, inconsciemment, derrière une armure qui n'était plus qu'un drap entre eux deux. Une ruban, un filin invisible, qui se brisait à leur moindre mouvement. Vivant pour être en vie, aimant pour être aimé. Les lèvres de Romeo revinrent chercher celles de Pacey. Besoin loin d'être contrôlable, une fois qu'on y avait goûté, on était infecté. Empoissonné par l'amour, par son amour, avec un putain de grand A, comme il aurait bien pu finir par dire. Avec un putain de grand A. Qui avait voulu dire Amitié au début, qui voulait dire À jamais maintenant. Et puis, tacitement, depuis déjà longtemps. C'était bête, de voir comment les tragédies des pièces de théâtre, antiques ou plus récentes, se répercutaient assez bien dans leurs échos. Les anges déchus, les âmes perdues, les destins déjà scellés, la mort de toute façon qui les attendait au tournant. Mais ils se débattaient avec le destin quand même, ils vivaient un peu avant de crever. Peut-être inutilement, comme l'avait cru Marw durant certains instants. Comme il ne pouvait plus l'imaginer en cet instant. Romeo et Juliette, c'était dépassé. Un nouvel écrivain, des nouveaux personnages, un nouveau contexte. Totalement décalé par rapport à l'oeuvre originale, mais bon sang qu'est-ce qu'on s'en foutait. C'était Romeo et Sonny. Romeo et Pacey. Mille fois plus grands, mille fois plus beaux.



FIN.
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