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 we're bible salesman. + (AVAXON)

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Avery

Avery "Zoey" Wooters
betrayal it's in the blood (admin)



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MessageSujet: we're bible salesman. + (AVAXON)   we're bible salesman. + (AVAXON) I_icon_minitimeJeu 11 Avr - 14:05


Pure evil is quite lovely.


La musique fait tourner la tête. Elle entraînait son monde entier dans ce rythme saccadé et rêveur, emplissant les esprits, les cœurs. La musique, c’était quelque chose de sacré, quelque chose qu’elle affectionnait tout particulièrement. Elle, cette petite tête blonde, accoudée au bar, un verre de whisky tournant lentement entre ses doigts. Comme chaque fois, elle avait envie de danser. Elle se prenait à penser qu’elle aurait dû rentrer chez elle, et se laisser aller comme elle en avait envie. Une bouteille dans la main, les yeux fermés, les bras écartés. La tête basculée en arrière, une douce mélodie plus qu’agréable à l’oreille s’échappant d’entre ses lèvres fines. Elle aurait tourné, dans le salon, tourné, jusqu’à en perdre la tête, encore davantage. Tourné, jusqu’à s’envoler, s’échapper de toutes les contraintes que la vie lui imposait. Tourné jusqu’à être libre. Et tomber au sol, l’alcool étant monté, le tournis étant arrivé. Elle aurait regardé le plafond, perdue dans ses pensées, continuant à chanter. Peut-être ses doigts auraient-ils glissé jusqu’à attraper une pipette. Une goutte dans un œil, et une dans le second. Elle serait partie, définitivement libre. Les nuages se seraient écartés sur son passage, et finalement… Finalement, elle aurait sombré. Djaxon serait probablement rentré, lui ou son second amour. L’un des deux l’aurait retrouvée, tremblante sur le tapis, des larmes incontrôlées coulant sur ses joues pâles. Elle n’aurait pas compris ce qui lui arrivait, mais se serait sentie mal, si mal… Au fond, ç’aurait été un mal pour un bien. On se serait occupé d’elle, on l’aurait bercée… Elle aurait eu des baisers, des caresses, des petites attentions… Si seulement quelqu’un était rentré. Ce qui n’était pas toujours le cas. Ce qui était, durant certaines périodes, rarement le cas.

Elle battit des paupières, son regard s’adapta à nouveau à la couleur du liquide ambré glissant sur les parois de son verre. Elle vida celui-ci d’un trait, souriant au barman, le lui tendant de nouveau, afin qu’il puisse le lui remplir. Encore une fois. Ave buvait. Petite chose triste et sans saveur, à cet instant précis. Elle se sentait seule, elle se sentait triste. Mais il y avait une toute autre raison à cela que l’absence de ses deux amours. En réalité, elle s’attendait à ce que Djaxon soit là. Elle s’attendait à ce qu’il passe cette porte, ou soit déjà même installé avec une autre femme. C’était le quotidien des soirées de cet homme. Cet homme qu’elle aimait tant, pour qui elle aurait été jusqu’à sacrifier sa propre vie. Elle ne lui en voulait pas. C’était son boulot de séduire des femmes, dans le fond. Pour leur faucher leur portefeuille. Elle, elle avait les bonus, elle profitait de l’argent. Oui. Ça n’avait pas d’importance. Elle le laissait faire ce qu’il voulait. Tant qu’il l’aimait toujours, tant qu’il ne l’oubliait pas… Elle ne lui en voulait pas, n’est-ce pas ?

Le regard sauvage et désinvolte de l’ancienne Looper vagabonda autour d’elle. Et, finalement, il s’arrêta. Ses yeux se plissèrent très légèrement. Oh. Tiens. Une autre blonde. Et, juste derrière, une tête qu’elle connaissait plus que bien. Elle l’avait finalement trouvé, son Djaxon. Son énergumène. En compagnie d’une femme blonde. Magnifique, en passant. Il avait bien choisi sa proie, pour la soirée… Non, elle ne lui en voulait pas. Arrêtez. C’est oppressant. C’est fatigant. Elle était belle, l’autre, avec ses superbes yeux bleus, ses formes généreuses. Elle était plus grande qu’Avery. Plus élancée, plus élégante. Elle avait autre chose, en guise de jambes, que les deux petites allumettes de notre blondinette. Elle était divinement belle. Son chignon ample, ses cheveux de blé… Jalousie. Elle bouffe les cœurs et les esprits, et envenime jusqu’au plus pur des êtres. La jalousie. Elle dévorait Avery, en cette seconde précise. Son regard foudroyant se posa sur le visage de son homme, alors que son cœur se broyait au fond de sa poitrine. Un instant, les prunelles de Djaxon croisèrent les siennes. Ces deux petits diamants verdoyants, qui laissaient échapper cette flamme de haine, ce brasier ardent de jalousie et de colère. Presque immédiatement, elle tourna la tête, vidant son verre, en redemandant un autre, un double, d’une voix sèche. Elle inspira, brièvement, tentant de refouler sa colère. De calmer cette violente envie de balancer le contenu de son verre dans la tronche de son amour. Calme-toi, Avery. Ce n’est pas parce qu’il drague une femme que tu ne comptes plus. Après tout, il le fait tous les jours, non ? Et tu ne passes pas après, lorsqu’il rentre… S’il rentre.

Bam. Le fond du verre cogne contre le comptoir en bois. Ses longs doigts fins en tapotent le tour, ses ongles produisant ce petit bruit caractéristique, et trahissant à merveille l’énervement dont elle débordait à cette seconde précise. Très bien. Djaxon veut jouer, elle va jouer. Pas question de le regarder. Pas question de lui adresser la parole. Si un homme vient ? Elle se laissera séduire. Jusqu’à un certain point, bien entendu. Elle n’ira pas dans son lit, elle ne l’embrassera pas. Elle n’aurait pas supporté ; seuls ses amours comptaient. Mais si on venait lui dire qu’elle était belle, dans son petit slim pourpre, mettant en valeur les petites allumettes qui lui servaient de jambes… Si on venait complimenter son débardeur bien trop large pour elle, aux motifs pastel élégants… Elle rajusta sa veste en cuir rouge sur ses épaules. Elle avait l’air en colère. L’air sauvage. L’air de tout, sauf d’une fille abordable. Pourtant, elle était loin d’être laide. Enfin, dans les faits. Elle… Elle, elle se trouvait moche. Par rapport à cette fille, tout du moins. Djaxon avait raison de préférer s’intéresser à l’autre. Il avait tout à fait raison. Ça n’empêchait pas qu’elle lui en voulait.

Elle inspira brièvement, légèrement agressive. Ses doigts ramenèrent une mèche blonde derrière son oreille, alors qu’elle sentait une présence arriver, dans son dos. Elle se renfrogna. Qui que ce soit, elle n’avait pas envie de parler. Et à tout bien y réfléchir, si un abruti tentait la drague, elle l’enverrait chier, le plus clairement et le plus promptement possible. Elle porta son verre à ses lèvres, reniflant doucement. L’odeur de l’alcool fort envahit ses narines, lui arrachant involontairement quelques petites larmes qui vinrent embuer son regard flamboyant. Elle but une légère gorgée, avant de reposer le récipient. Elle boudait. Ouais. Tout simplement. Elle boudait Djaxon, elle boudait les hommes en général. Elle boudait la terre entière, en réalité même, la connaissant. Elle avait juste envie qu’on la laisse tranquille. Un léger mumble s’échappa d’entre ses lèvres, alors qu’elle se prenait la tête dans une main. La présence s’approchait encore. Hm.

Pas envie de parler, pas envie d’être aimable. Pas envie de faire le moindre effort, envers qui que ce soit. Elle ne savait même pas pourquoi elle était venue là. Elle aurait mieux fait de s’enterrer au fond de son lit, avec sa propre bouteille. Ça aurait évité la colère. Ç’aurait évité la jalousie. Et tous ces sentiments inutiles et futiles. Mais voilà. Elle était venue. Comme une idiote. Et maintenant, elle n’avait plus qu’à appliquer la seule conduite de survie dans ce genre de cas. Aussi polie soit-elle.

Fuck the world, fuck everybody. Just… Fuck off.
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N. Djaxon Cohen

N. Djaxon Cohen
hunting the past



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MessageSujet: Re: we're bible salesman. + (AVAXON)   we're bible salesman. + (AVAXON) I_icon_minitimeVen 12 Avr - 17:06




we're consumers. we are by-products of a lifestyle obsession. murder, crime, poverty, these things don't concern me. what concerns me are celebrity magazines, television with 500 channels, some guy's name on my underwear. rogaine, viagra, olestra.

we're bible salesman.

Djaxon esquissa un sourire en coin, reposant son verre sur la table de bar à laquelle il était assis. Surtout, ne la lâche jamais du regard. Capte son attention, vieux. Il déglutit et battit des paupières, sourde oreille aux déballages de cette jeune femme en face de lui. Il fallait avoir l'air intéressé, l'air de vouloir plus que tout l'avoir et la désirer. Il n'avait pas retenu son prénom, mais il s'en moquait bien. Vu l'allure des boucles d'oreille et différents bijoux qu'elle portait, ainsi que sa façon bien déterminée de se comporter, elle était parfaite. Parfaite dans un sens qui était bien précis pour Djax. La parfaite victime, la parfaite proie, pour faire plus simple. Le genre de fille qu'il charmerait aisément en jouant au beau ténébreux, l'intelligente petite frappe venue du fond de la ville mais s'élevant avec orgueil au niveau des gens de sa classe sociale. C'était très conceptuel, tout ça. Le plus important, ça restait son compte à banque, et combien de zéros il pouvait aligner par conséquent sur le sien. En fait, ce n'était pas aussi subjectif que ça. Il roulait tout le monde dans la farine et finissait par récupérer l'argent, fin de l'histoire. Point. Cohen reprit une gorgée de son whisky, penchant légèrement la tête sur le côté. Allez, il ne suffirait pas de beaucoup. Un sourire en coin, un petit rire contenu, et elle l’emmènerait sans problème chez elle. Et puis, si il le fallait, il coucherait avec elle. Il le faisait assez souvent pour ne plus ressentir tellement de choses à se dire qu'il pouvait agir d'une telle façon avec de parfaites inconnues qu'il abandonnerait avant le lever du matin, leurs économies délestées de l'argent qu'il jugeait en trop dans leurs caisses. Il n'avait pas tellement d'états d'âme à faire ça. En même temps, Djaxon, en général, n'avait pas d'états d'âme du tout, et en même temps... il en avait beaucoup trop. Allez comprendre comment ça fonctionnait, un Neil. Fallait peut-être pas chercher à comprendre du tout, en fait. La mécanique était assez complexe et il valait mieux ne pas foutre le doigt dedans. Risque de se retrouver avec une phalange arrachée par un engrenage très élevé. Il hocha la tête, faisant mine encore d'écouter et d'approuver la femme en face de lui. Les soirées du genre étaient parfois des plus ennuyantes, mais bon, ça allait quand même. Y'avait pire comme genre de gagne-pain, fallait pas se plaindre, franchement. Certes, ça faisait bien gueuler sa Wooters, des fois. Souvent, même. Mais bon, ils avaient quand même une certaine tendance à s'engueuler assez souvent. Avant qu'il ne refasse une nouvelle grosse bêtise dans lesquelles il était passé maître en la matière. Là, les rancoeurs retombaient bien à plat, bizarrement. Enfin bref. Djaxon déglutit et, pour un instant, laissa son regard se balader un peu. On se lassait, fallait pas croire, à force, à regarder toujours la même personne en faisant mine d'être totalement passionné par ses petites histoires et ses problèmes en tout genre. Au moins, avec Avery, il n'avait pas ce genre de problèmes. Elle était pas aussi futile que ça. En parlant de Zoey... Le regard bleuté de Cohen croisa celui de celle qui partageait son lit, sa vie, son appartement et son meilleur ami. Non on ne vous fera pas un dessin même si il y en aurait vraiment, mais alors ex-ce-ssi-vement besoin. Là aussi, fallait pas à chercher à comprendre non plus. Il détourna aussitôt le regard, reportant son attention sur sa proie du soir. Aïe. Avery dans le coin, ça le faisait, comment dire... moyen, voire pas du tout ? Il savait qu'elle n'aimait pas trop ses petites affaires dans le genre. Et lui n'aimait pas trop non plus avoir des connaissances assez proches dans le quartier quand il était en mission, comme il disait parfois. Il donnait toujours une identité différente et s'inventait un peu un personnage, il rentrait dans la peau du séducteur pour mieux berner ses victimes. Alors, c'était le genre de conneries qui déstabilisaient un peu, quoi. Surtout quand c'était... sa Avery. Déconcentré, à jeter des regards fréquents vers elle, c'était franchement pas du bon boulot, même si la dinde attablé face à lui ne semblait pas remarquer grand-chose... Oh, allez, Djaxon. Là, tu le sens, tu le vois. Ta chérie est moyen contente. Il se mordit l'intérieur de la lèvre inférieure. Il avait plus envie de bosser, là. Autant bâcler l'affaire, qu'il se disait, même. Se levant un peu de sa chaise et se penchant à l'oreille de son rencard d'un soir, il lui glissa quelques mots, murmure qui la fit sourire. En coin. Il était question d'aller chez elle, qu'il la rejoindrait un peu après parce qu'il devait passer chez lui avant. Des belles conneries. Elle se leva et après ce petit manège, sortit du bar, lui faisant un petit clin d'oeil auquel il répondit d'un sourire comme il savait les faire. Une fois qu'elle fût hors de son champ de vision, il se détendit. Il avait son porte-feuille dans la main. Et il savait que vu l'effet qu'il lui avait fait, elle ne le remarquerait pas avant quelques heures au grand minimum. Il poussa un soupir, passant une main sur son visage, et, vidant le fond de son verre, se retourna pour essayer de de nouveau apercevoir la Wooters. Il venait de sacrifier en partie un bon plan, rien que pour elle. Fallait pas venir gueuler, après. Il se glissa entre les corps jusqu'à arriver à son niveau, et s'accouda au comptoir de bar, de dos au serveur, vis-à-vis décalé avec la jeune femme. Il regarda un instant la salle, pinça les lèvres, et posa ses yeux bleus sur la blondinette. Elle était belle. En plus. "C'est dommage d'être seule quand on est aussi attirante." Un fin sourire passa sur ses lèvres. Exactement la même phrase que celle qu'il lui avait sortie, le soir de leur rencontre. Mot pour mot. Leurs premières paroles échangées. C'était venu tout seul, de plus. Genre... vraiment. Il sentait bien que l'aborder en lui demandant si elle allait lui faire la gueule pour longtemps maintenant n'aurait pas été judicieux. Quelque chose lui disait que vu ce qu'elle avait vu de lui, il allait devoir recommencer à la séduire. Mais pas comme toutes les autres, ces anonymes dont seul le porte-monnaie comptait. Il se retourna, pour faire face au comptoir, et, hélant le serveur derrière le bar, et dans un même mouvement se hissant sur le tabouret voisin à celui d'Avery, commanda un nouveau verre de whisky. Regards furtifs, accoudé dans son sweater rouge sombre dont la couleur était plutôt difficile à définir au final, il se mordillait doucement la lèvre inférieure. Restait plus qu'à attendre qu'on le serve. Et que sa Ave en finisse avec la jalousie qu'elle tentait de contenir mais qu'il sentait bien, lui, au fond d'elle.
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Avery

Avery "Zoey" Wooters
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MessageSujet: Re: we're bible salesman. + (AVAXON)   we're bible salesman. + (AVAXON) I_icon_minitimeSam 27 Avr - 9:29


Give me reason to prove me wrong.


Avery, ou la tête de mule par excellence. Bornée, campée sur ses positions. Et en l’occurrence, totalement déterminée à rester imperméable à ce que tout ce que l’amour de sa vie aurait pu dire ou faire durant la soirée. Que ce soit vis à vis d’elle… Ou de la grognasse qu’il draguait ouvertement. Bon. Plutôt vis à vis d’elle, en fait. La grognasse, elle l’attendrait dans un coin de rue le lendemain matin, quand elle se rendrait au commissariat pour porter plainte suite à la disparition de tous ses biens. Et elle lui pèterait les dents. Là, elle aurait enfin une vraie raison de se plaindre. Pis quoi encore. Quand on est friqué et qu’on se pavane ouvertement avec ses boucles d’oreilles en diamant et qu’on crie à qui veut l’entendre qu’on a de quoi vous payer bien plus encore, il est normal que les ennuis nous tombent dessus. Surtout dans une ville aussi sombre que Londres. Surtout dans une période aussi froide et ténébreuse que celle actuelle. Cette pouf allait se faire plumer. Et en plus de ça, elle allait se faire casser les dents par la petite amie de son futur amant d’un soir. Au final, elle regretterait. Mais comme toujours, il serait trop tard. Lorsque le mal est fait, il ne reste plus qu’à l’accepter, et à tenter de continuer de vivre avec. Triste vérité, simple fatalité, à laquelle il était toujours compliqué de s’accoutumer.

Une présence, dans son dos. Ave releva les yeux vers les bouteilles alignées sur une étagère, derrière le bar. Elle sentit qu’on s’adossait au comptoir, à côté d’elle. Et immédiatement, elle serra les dents. Imperceptiblement, les muscles de sa mâchoire se contractèrent. Elle savait bien qui était là. Savait que personne ne venait la draguer impunément, simplement pour le plaisir. Elle était de ces filles sauvages qui se repéraient au premier abord. Ce genre de petite puce paraissant si inoffensive, mais que l’on se garderait bien d’approcher, à moins d’avoir envie de s’amuser. S’amuser à se faire rembarrer, s’amuser à énerver un animal sauvage. S’éclater à faire danser le drapeau rouge devant le taureau. Même si en l’occurrence, le taureau en présence s’apparentait davantage à une tigresse. Il y avait des tas de proies plus aisées à séduire dans ce bar. Personne ne se serait attaqué à une aussi dangereuse entreprise. Personne, sauf lui.

Quelques mots, balancés dans le vent. Les mots exacts qu’il lui avait dits plus d’un an auparavant, lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Elle plissa des yeux, les conservant volontairement levés vers le plafond, l’ignorant superbement. Elle le laissa se retourner, s’installer sur un tabouret, commander un whisky. Quel comportement adopter ? Là était tout le problème. Toute la question. Toute la complexité de ce nœud de sentiment niché au creux de son ventre, alors qu’elle réfléchissait. Elle l’aimait. Il avait dragué une autre femme qu’elle. Il avait laissé tomber cette femme pour venir la voir. Mais il avait probablement couché avec des dizaines d’autres ce simple dernier mois. Alors, quoi ? Lui sauter au cou et l’embrasser, comme son instinct amoureux lui criait de le faire ? Le gifler et s’en allait, comme sa fierté mal placée le lui dictait ? L’ignorer et faire comme si de rien n’était, ainsi que son instinct de conservation et son écrasant sentiment de jalousie lui soufflaient ? Elle renifla doucement, jouant avec son verre entre ses longs doigts fins. Elle n’avait pas envie de parler. Elle avait juste envie de rentrer chez elle. Mais voilà, il s’était débarrassée de l’autre pétasse, ce qu’elle avait secrètement espéré. Il s’était ré-intéressé à elle. En ayant probablement pris le soin de dérober quelque chose à la pintade ; connaissant Djaxon, le contraire aurait été étonnant. Sauf qu’elle n’avait pas la foi. Pas la foi de rester là, pas la foi de l’écouter, pas la foi de l’embrasser en lui demandant simplement combien il avait récupéré. Elle lui en voulait. Faire ça devant elle, même s’il n’avait rien commis de compromettant. Faire ça alors qu’il était avec elle, qu’il partageait sa vie et son appartement avec son meilleur ami… Et elle. Merde. Elle les aimait, tous les deux. Ils l’aimaient, tous les deux. Mais ils allaient voir ailleurs. Juste prix pour accepter de se partager la jolie petite poupée blonde ? Peut-être, sûrement. Elle ne disait rien. Même si, elle, il ne lui serait jamais venu à l’idée de les tromper, elle n’aurait jamais eu cette putain d’idée d’aller embrasser un autre homme. Comblée par deux, pourquoi aller voir plus loin ? Elle était là. Elle regardait les bouteilles, essayant vainement de déchiffrer les inscriptions qui ornaient les étiquettes. Se disant que tout avait un prix. Mais que ce soir, elle n’avait pas envie de jeter l’éponge. Elle n’avait plus envie. Fini.

Elle bascula légèrement la tête sur le côté, laissant ses longs cheveux blonds retomber sur son épaule, caresser doucement le cuir rouge couvrant son bras. Il avait voulu jouer ? Très bien. Elle allait jouer. « Mieux vaut être seule que mal accompagnée. » Elle ignorait si c’était ce qu’elle lui avait dit exactement, avec précision, le jour de leur rencontre. Mais en l’occurrence, tout dirigé vers lui que c’était, elle le pensait. Djaxon, de mauvaise compagnie ? Certes non. Mais ce soir, oui. Il n’avait qu’à pas avoir séduit une autre sous ses yeux. Oui, elle était rancunière. Oui, elle était difficile à avoir. Il l’avait choisie, non ? Pour le meilleur et pour le pire. Qu’il assume. Qu’il accepte. Qu’il la récupère, puisque c’était visiblement pour cela qu’il s’était approché, délaissant sa proie de la soirée. « Et si j’étais si attirante que vous le professez, vous n’auriez pas été le premier à m’approcher. Or, c’est le cas. » Sous-entendu ? T’es allé en voir une autre. Elle était sûrement plus jolie. Sous-entendu ? Elle est jalouse, Avery. Et elle s’est sentie abandonnée. Sous-entendu ? Ta copine est une chieuse, mon Djaxon, va falloir t’échiner à la récupérer.

Lentement, elle laissa le barman remplir à nouveau son verre, et les dévisager. Un petit « quoi, vous voulez notre photo ? » la démangea, mais elle se retint, se contentant de vider à nouveau son verre le plus rapidement possible. Se noyer dans l’alcool. Peut-être que ça la dériderait. Qu’elle serait plus conciliante. Peut-être que Djaxon la prendrait dans ses bras, si elle ne marchait pas droit, après tout. Peut-être qu’il serait son prince charmant, et qu’elle pourrait se raccrocher à lui, toute petite chose frêle qu’elle était. Quelques mots sortirent de ses lèvres, alors qu’elle commandait un verre d’eau au barman, lui demandant de remplir à nouveau son verre de whisky. Il la regarda d’un air étonné, mais obtempéra, lui servant l’alcool pour s’éloigner, et aller chercher l’eau. Elle n’avait pas regardé Djaxon. Pas une seule seconde. Elle baissa simplement ses yeux vers son verre. Sachant qu’au fond, s’il faisait mine de s’en aller… Elle le suivrait ? Non. Elle resterait là. Ce soir, elle ne voulait plus se battre pour rester avec lui. Elle voulait qu’il se batte pour rester avec elle. Pour une fois. C’était légitime, non ?

Elle leva son verre d’alcool vers ses lèvres. Elle renifla doucement. Elle avait envie de se noyer dans ce whisky. Le plus simplement du monde. Elle avait envie de se perdre dans ce liquide ambré. Et peut-être qu’avec de la chance, quelqu’un viendrait la sauver. Djaxon. Peut-être qu’avec un peu de chance, il choisirait le baiser pour la réanimer. Hm.

C’est beau, de croire au prince charmant, non ?
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