Je suis né(e) le 19 février à Londres, en Angleterre ϟ j'ai donc 24 ans ϟ j'exerce actuellement le métier de tueuse à gage ϟ ma situation sociale est élevée ϟ je suis de plus célibataire, et bisexuelle ϟ par ailleurs, si vous voulez tout savoir, je tiens un journal intime depuis mes 7 ans. Je fais toujours un sudoku avant d'effectuer un contrat. Mon arme à feu fétiche s'appelle Alexis et ma dague porte bonheur s'appelle Bichette. Ne me demandez pas pourquoi... Une nuit arrosée. Un camarade loufoque. Et je me suis retrouvée à nommer ces deux objets. Mais c'est toujours moins pire que de s'être tatouée en bas du dos "Crevette" en japonais. Je vous le dis... c'est fini le rhum pour moi. ϟ pour vous donner une idée, il paraît qu'on pourrait m'associer à la chanson I'm a bitch, de The Plasticine..

Oh, j'oubliais. Je fais actuellement partie du groupe des looper. Pour le meilleur et le pire.

Je suis belle. Je suis blonde. Et pour cette raison on me croit stupide. Ce qui est peut-être vrai. Ou pas. Vous voulez que je vous dise un truc? Une personne intelligente peut parfaitement imiter une idiote. Une idiote ne peut imiter une fille intelligente. A votre avis, dans quelle catégorie je me situe? Beh si je vous donne la réponse, c'est bien trop facile. Je vous laisserais décider de vous même. Et si vous vous en fichez, ce n'est pas mon problème. Je vais simplement continuer à vous raconter des anecdotes pas importante parce que je suis chiante et que j'aime vous faire perdre votre temps. Par contre je déteste qu'on gaspille le mien. "Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse", concept dépassé et révolue. Je tire des balles en pleine tête des gens. Pensez-vous que j'aimerais qu'on me le fasse? Bah non. Pourtant je le fais. Et puisqu'on est en pleine confidence, je dois vous avouer que je suis très susceptible et véritablement jalouse. Oh si si. J'essaie de le cacher, beh ouais, mais vous savez parfois... une balle est si vite perdue.

→ te sens-tu en sécurité à Londres, ces derniers temps ?
Bien entendu. J'ai le flingue. La technique pour te caser la nuque. La plastique. J'ai tout les éléments qu'il faut pour faire trembler la plus grosse des brutes. Le méchant de l'histoire, ici, c'est moi. Bien que concrètement, on sait que ça n'est pas vrai, faites-moi le plaisir de faire semblant d'y croire. Juste histoire de flatter mon égo cinq minutes.

→ as-tu déjà frôlé la mort ? si oui, comment l'as-tu vécu ?
Non non je n'ai jamais frôlé la mort. Je crois qu'en fait, c'est la mort qui m'a frôlé. Beh... s'pas si impressionnant. Pas de faux. Pas de capuchon noir. Ni de yeux rouges luisant. Vraiment... j'ai été déçue.

→ le mot « tuer », qu'est-ce que ça t'inspire ?
Néant. Rien. On née poussière et l'on redevient poussière. Bien qu'au final on finit simplement en état de cadavre et que l'on se fait bouffé par les asticots. Réflexion faites... je veux finir incinérée. D'ailleurs, c'était quoi la question au juste?

→ y a-t-il une chose pour laquelle tu pourrais mourir ?
Absolument pas. Mieux vaut vous que moi. J'assure vos arrières que si je sais les miens à l'abris. Quoi? Comment ça je n'ai pas choisi le bon métier pour ça? Tsss... qu'est-ce que vous me chantez là... hum hum. Question suivante, s'il vous plaît.

→ quelle est la chose que tu as toujours rêvée de faire ?
Passer un hiver sans me casser la binette par terre.

→ quelle est la chose la plus folle que tu aies jamais faite ?
Mettre mes doigts dans la prise? Me curer le nez lors de la messe du dimanche? Je continue ou..?

L'éclat qui animait ses pupilles s'était éteint depuis longtemps. Le temps de l'insouciance lui semblait à présent lointain. Aussi lointain que les rires innocents et les sourires de l'enfance. Les armes remplaçaient ses poupées. Le sang remplaçait la terre. Ses larmes s'étaient taries. Son coeur s'était asséché. Et elle voulait tellement retrouver le chemin de sa maison. Retrouver cette tendresse maternelle. Cette bienveillance paternelle. Mais les choix qu'elle avait fait l'avaient mené si loin. Trop loin. Elle avait perdu son chemin. Le chemin de sa maison. Comme de la craie, le tout s'effaçait sous l'assaut des larmes vermeilles.

Et respirer lui faisait mal. Et elle cherchait sa place. Un pied dehors. Un pied dedans. Vivante mais déjà promise au déclin. Un avenir qui se voulait prospère. Un avenir qui se vouait confortable. Un avenir fade. Un avenir pourtant si incertain. Un avenir qui pouvait s'annoncer sans lendemain. Un tout. Un rien. Sa vie pouvait basculer d'une seconde à l'autre. Comme tout à chacun, au final. Mais ce sentiment d'urgence se faisait d'avantages ressentir. Tuer n'est pas un acte anondin. Donner la mort, c'était se rendre compte combien il était facile de mettre fin à toute chose. Comprendre qu'en un éclair, le sol peut se dérober sous vos pieds. Le néant. Un froid pouvait alors vous envelloper et vous endormir pour une éternité indescriptible.

Le présent ne lui faisait pas peur. Mais l'avenir oui. Souvent, une boule se nouait au creux de son ventre. Souvent, lorsqu'elle songeait à ses lendemains, un vide envahissait son être. Un vide glacé. Douloureux. Demain pouvait ne jamais exister. Et quand bien même il venait à se construire, elle ne pourrait jamais bâtir sur ce territoire hostile. Un parcours qui se jonchait de cadavres. Comment se savoir un avenir heureux lorsqu'au cours de notre vie, l'on a semé la mort? Bien que cet état de fait se dévoiler sous ses yeux, elle tentait de garder ces idées loin d'elle. Elle éloignait l'avenir pour se concentrer sur le présent. Car le présent possède un gout moins amer. Elle effaçait le passer pour s'enraciner dans le présent. Car le présent s'avérait moins douloureux. Une poupée barbie armée d'armes d'Action Man.

Cette poupée ne s'est pas toujours nommée Calypso. Jadis, elle avait une identité. Un nom. Un prénom. Une famille. Elle n'avait pas la famille parfaite, mais elle lui tenait chaud. Tout du moins, les premières années de sa vie. Puis le temps passe. L'on grandit et les fêlures de ce monde apparaissent. Elle a vite compris qu'il n'était pas normal de vivre dans autant de misère. Elle a vite comprit que l'honnetêté ne triompherait jamais de la loi du plus fort. Elle a vite comprit qu'être honnête n'était bon que pour ceux capable de se contenter de peu. Or, elle voulait, désirait des choses. Elle avait des besoins. Des aspirations. Devenir comme ces parents lui était tout bonnement exclus. Et quelque part, elle avait honte de penser une telle chose. Cela en était presque insultant pour ses parents qui se donnaient tant de mal pour elle. Mais... parce qu'il y a toujours des mais, elle espérait, osait penser mériter mieux. Alors au fil des années, la poupée de cire s'est transformée en poupée de pierre. Au fil des années, elle sombrait, toujours un peu plus. Une chute à la fois longue et rapide. Elle se voyait tombée mais ne pouvait rien faire pour empêcher l'inévitable. Et finalement, elle s'est rendue compte que ce gouffre interminable possédait un fond. Pour avoir touché le fond, elle savait que oui, la chute finissait par se terminer. Et lorsque la longue descente se finit, il n'y a plus aucune lumière au bout du tunnel. Juste les ténèbres et l'incertitudes. La peur. Et parfois, ce que l'on pense être une porte de sortie, n'est qu'un ascenseur pour descendre plus bas. Une erreur qu'elle ne comprit pas sur le coup. Son erreur? Avoir accepté de devenir une looper. Ce boulot aussi génial soit-il n'est au final qu'un pacte avec le diable. Ce n'est qu'une fois le contrat signé que l'on voit les cornes fourchu du démon.

Alors alors certains me connaissent. D'autres non. Et croyez-moi, c'était une chance pour vous de ne pas me connaître! Donc! Je m'appelle Chris, alias Bichette, Barbie la barbare et tout un tas d'autres surnoms flatteurs pour mon égo. J'ai connu le forum grâce à des moutons colorés et une fondatrice qui doit surement lézarder dans mon lit. Oui oui, chez moi, c'est portes ouvertes. Je vous en pris. Frapper sans hésitation à ma boîte de MP.