igarette sur cigarette. L'appartement empestait le tabac froid, empli de la fumée de la seule dose de calme de Violet en ce moment. Aspirer, souffler. Respirer. Gestes simples auxquels elle était pourtant devenue inexorablement accroc. Peut-être pour combler ce manque dont elle était victime. Trou béant qui s'était creusé dans sa poitrine, petit à petit, au fil du temps et des jours, au fil de l'absence. Ainsi une simple distraction devenait unique moment de détente. Calmer ses nerfs, calmer son corps, calmer ses larmes qui se faisaient bien trop fréquentes ces derniers temps, ces tremblements incessants. Réprimer cette envie qu'elle avait dernièrement de tout envoyer en l'air, juste une fois. Vivre un instant. Avant de revenir, encore se terrer dans son appartement. Vivre une dernière fois avant de juste survivre. Vivre dans un bonheur artificiel, en consommer assez pour sentir le monde tanguer sous ses pieds. Comportement qui ne lui ressemblait en rien, mais qui, pourtant semblait être pour elle l'ultime moyen de vivre un peu. Vivre pour mourir. Ainsi la douleur devait-elle être si intense ? Constante ? Paralysie totale de ses muscles, de son coeur, de son esprit. Rien ne marchait plus. Vieille machine détraquée, rouillée à présent, rongée par l'eau dans laquelle lentement mais sûrement Lilianna s'était plongée volontairement pour ne plus tenter d'en sortir. Et, encore, toujours rajouter du poids sur ses épaules. Sombrer un peu plus, se murer dans une solitude qu'elle choisissait. Cercle infini dans lequel elle s'était inscrite, et duquel elle n'avait aucunement envie de sortir. Blottie entre les bras de l'illusion, enfermée dans son étreinte ô combien réconfortante mais pourtant tellement destructrice. Quelques jours déjà qu'elle se laissait emporter dans un flot de vices qu'elle pensait contrôler mais qui pourtant déjà devenaient habitudes sans qu'elle ne s'en rende réellement compte, ballotée par les courants. Seule les quelques sanglots qui, parfois la secouaient témoignaient du fait qu'elle pouvait ressentir, encore. De la douleur. De la souffrance. Terrassée par ces émotions qu'elle ne parvenait pas à contrôler, mais qu'elle avait pourtant elle-même causées sans se douter une seule seconde lors de sa décision combien les conséquences en seraient lourdes. Tenter de faire abstraction sur tout ce qu'elle avait pu ressentir, tout ce qu'elle avait tenter d'éviter à tout pris, vainement. Oublier, un peu. Et essayer de mener la vie qu'elle aurait du garder sienne, indépendante et solitaire, d'une certaine manière.
Assise dans son canapé, habillée de son tailleur habituel au dessus duquel elle avait enfilé une veste bien trop grande pour elle, n'ayant pas la force de se changer après cette énième journée de travail qu'elle avait subit plus qu'autre chose. Le regard perdu dans le vide, la vue brouillée par des larmes qu'elle tentait de réprimer. Mener une vie normale, oui. Loin de toute cette agitation qu'elle avait cherchée, loin des troubles et des questions, loin des incertitudes, loin d'Isiah. Mener une vie qu'on avait tracée pour elle. Se contenter de vivre dans les principes, le sourire aux lèvres, avant d'envoyer en l'air les règles une fois le soir venu. Seule cette fois-ci, en compagnie de peurs et de doutes, de secrets inavouables et d'ombres qui, toujours semblaient la suivre derrière chacun de ses mots, chacun de ses pas. Destin qui paraissait lui avoir toujours appartenu. Trop jouer avec un monde qui ne lui appartenait pas, quitter les lieux qu'elle connaissait mieux pour s'aventurer en territoire dangereux, et ne pas réfléchir aux risques. Se brûler les doigts de l'inaccessible à présent à portée de main, et regretter amèrement par la suite. Encore et toujours ce goût qui revenait en arrière bouche ; celui de la déception et des regrets, mélangés aux âcres souvenirs de moments qu'elle regrettait sans pourtant se l'avouer. Eternelle insatisfaite de ce que le monde avait à lui offrir, éternelle menteuse qui toujours feignait le bonheur avec une aise troublante alors que tout chez elle hurlait à la mort. De son cœur à son esprit, de ses membres à ses organes. Réactions physiques souvent successives qu'elle aurait aimé contrôler, naïvement.
Quelques bruits. Quelqu'un frappait à la porte. Poussant un soupir las, de fatigue aussi, Violet resta immobile quelques instants, n'ayant nullement l'intention de répondre. Seule, demeurer seule, c'était tout ce qu'elle souhaitait, au fond. N'ayant pas spécialement envie de voir qui que ce soit, mais surtout étant honteuse de son état. Pourtant les coups persistèrent. Intriguée, Lilianna se leva difficilement, rejoignit la porte et ouvrit s'apprêtant à sortir de quoi refroidir le visiteur non-désiré. Posant ses yeux sur ce visage qui lui était familier, soudainement, elle glissa ses cheveux derrières ses oreilles et esquissa un sourire feint après avoir essuyé d'un revers de la main les quelques traces de maquillage sur ses joues. Portrait minable qu'elle tenta de camoufler quand bien même elle savait pertinemment que Iaël ne serait pas dupe. Alors, gardant toujours ce sourire forcé au bout des lèvres, elle articula d'une voix maladroite. « Salut Iaël ! Je m'attendais pas à te voir débarquer... je... enfin peu importe. » Les bras croisés sur la poitrine, évitant son regard nerveusement par peur de son jugement. Par peur de le décevoir, aussi. Décevoir un de ses seuls amis, et celui dont elle était probablement le plus proche. Tête baissée, après s'être mordue la lèvre elle finit par ajouter. « Entre... tu vas pas rester là. » Se décalant doucement du chemin, elle le laissa entrer dans l'appartement et ferma la porte derrière lui, s'adossant contre cette dernière sachant bien qu'il s'attarderait sur elle et l'état de son appartement - médiocre. Tremblotante, elle reposa son regard sur lui et esquissa un sourire gêné tandis que nerveusement elle triturait le bout de ses manches. Ne pas baisser le regard, non. Le convaincre que tout allait bien. Après tout, c'était le cas. Elle allait bien. Mensonge qu'elle avalait de sa propre volonté, et en lequel elle croyait, ne souhaitant surtout pas se décevoir elle-même.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Ven 8 Fév - 19:59
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l errait. La route était devenue son amie. Ou plutôt la rue. Complice relation qu'on nouait ou re-nouait avec une ville quand on foulait sans cesse ses chemins et ses allées. Les dédales s'imprimaient en filigrane discrète dans son esprit. Les intersections et les avenues, les quartiers plus chauds encore que les autres. Les passages à préférer, ceux à éviter. Les ponts dont on voyait couler la tamise et sous lesquels il y aurait toujours de quoi se faire une petite place et passer une nuit. Les caves, à la limite aussi, les coins paumés, abandonnés, les lieux discrets, les caches oubliées. Pour poser sa carcasse, une heure ou une nuit. Jamais plusieurs. Toujours en mouvement, c'était presque devenu sa devise. D'autant plus depuis ces derniers temps. Iaël sentait que depuis quelques jours, sa furtivité était plus que nécessaire. Un moyen de survie au quotidien. Puisqu'il avait maintenant parfois cette sale impression d'être épié. Ou bien la sensation qu'on lui tournait autour, comme des vautours. Qu'une menace pesait, qu'on en voulait à sa peau. Quelque chose qui clochait, qui ne tournait plus très rond. Alors il s'effaçait. Quotidiennement. Comme le fantôme qu'il jouait quand il volait son salut quotidien, son pain et sa survie. C'était drôle, d'ailleurs, cette habileté qu'il avait à subtiliser sans problème et avec une grande et fine discrétion à peu près tout ce qu'il voulait et tout ce dont il avait besoin. Mais bon, ce talent, si bien sûr on avait pu appeler ça dans ces termes, ne l'aiderait pas non plus jusqu'à la fin des temps. Trois mois et même un peu plus qu'il avait ouvert les yeux. C'était tout ce qui lui revenait. Rien de plus, rien de moins. Rien ne datant d'avant, rien d'antérieur. Cet "avant", oui, qu'il ignorait plus que tout, comme il ignorait son réel nom de famille, d'où il savait jouer au poker aussi bien, comment ça se faisait qu'il soit doté de télékinésie et pourquoi son dernier souvenir, ou son premier, tout dépendait de comment on voulait voir la chose, le plaçait meurtri et choqué, vrai paumé, se réveillant dans le caniveau. C'était un voile noir posé sur son passé, tout bonnement. Un lourd rideau qui ne laissait même pas filtrer une seule petite lueur tant il était épais. Et, bien sûr, il n'arrivait pas à le tirer, à lever le rideau oui et trouver la scène et les spectateurs qu'il ne pouvait plus voir depuis sa place, à l'arrière et dans l'ombre, acteur attendant que les trois coups de théâtre ne résonnent et ne fassent vibrer ses os pour entrer dans la comédie et fouler le plancher.
En suspension, arrêt du temps, il se lançait comme il lançait son esprit. Son don et son talent conjugués pour mieux rattraper son but quotidien. Et puis, était-ce voler si ce que l'on subtilisait avait déjà été volé ? Parce que, qu'on se le dise franchement, dans le blanc des yeux et la vérité des cieux, Londres était une ville de voleurs. Tout le monde prenait quelque chose à tout le monde, et quand on s'était fait détrousser on allait récupérer une équivalence chez le voisin. Ni plus ni moins. Cité aux lois les plus anarchiques. Iaël pinça les lèvres, en silence. Toujours en silence. À force des choses, il y avait bien des jours où il ne lâchait pas un seul mot. Et dans les grandes occasions, aucun son ne sortait de sa gorge parfois durant un peu plus longtemps. Il ne faisait confiance à personne ou presque. Tout le monde semblait être prêt à vous planter un couteau dans le dos. À chaque écart, manque d'attention, erreur devenant fatale. Ce que Blum tentait de subtiliser à ce moment-là, ce n'était peut-être pas grand-chose, au fond. Il avait vu l'éclat briller et son regard avait été attiré avec une seule personne en esprit l'instant suivant. Une petite chaîne. Il la sentait légère, mais peut-être bien que c'était de l'or. Quoique. Fallait pas rêver. Elle dépassait de la poche de cet veste abandonnée-là par un homme, sur ce porte-manteau d'un bar assez chic, innocemment. Il s'était glissé à l'intérieur, dans ce monde qui était une véritable antithèse du sien, de son actuel, pour jouer un peu au pick-pocket. Et pour une fois, voler pour autre chose que seulement avoir de quoi se payer à manger. Non. Il refourguerait bien ça à quelqu'un pour un bon prix, des babioles des rares bourgeois de la capitale anglaise. Et puis il en garderait bien. Un minuscule butin, et un cadeau. Pour celle qui l'avait tiré de son trou, au sens propre comme au sens figuré. Il réussit à attraper la petite chaîne aux maillons fins et la glissa dans l'une des poches de sa veste, tout aussi appliqué à se jouer ombre imperceptible.
Certain de ne pas être suivi, il arrêta un peu de jouer à l'homme invisible en montant les escaliers qui menaient à l'appartement de Violet. Iaël souriait à demi, car cela faisait bien quelques temps qu'il n'avait pas rendu visite à la Collins. C'était elle, sa sauveuse. La seule à qui il arrivait réellement se fier. Elle qui l'avait soigné. Elle qui l'avait veillé. Son poing s'abattit contre la porte. Il attendit. Un poil impatient. Mais rien ne venait. Mais rien ne vint. Alors, il recommença le geste, un peu plus insistant cette fois-là. Et il eut encore à attendre quelques instants, avant qu'elle ne lui ouvre enfin. Elle tenta bien d'effacer trace de ce qui était vrai, mais il vit avant qu'elle ne tente de les effacer, les dégoulinades sur ses joues, maquillage laissant sa trace et sa coulure en suivant le sillon de ce qui habituellement était des larmes. Elle tenta le sourire forcé. Le sien se fit un peu plus discret. Il lui renvoya sa salutation d'une voix bien plus sourde, presque effacée. Il n'aimait pas ça, percevoir les problèmes et savoir qu'il y avait autre chose derrière le masque. Il rentra sans mot dire quand elle le lui proposa, et ne put qu'admirer l'état de l'appartement de Violet. Et avoir une quinte de toux quand l'air vicié vint emplir ses poumons. Il déglutit et pinça les lèvres, se retournant vers elle. À noter, il avait un mystère à lui faire avouer. Et surement des bêtises à réprimander, ce qui sonnait assez comique, après coup. Mais avant, il ne fallait pas qu'il perde son petit effet. « ...Je t'ai trouvé un petit cadeau ! » Et son sourire se fit plus beau alors qu'il sortit la petite chaîne doré, la tendant à la jeune femme. Les mots qui suivirent, par contre, furent plus spontanés que ça. « Tu devrais un peu aérer chez toi. J'ai failli mourir asphyxié en entrant et je suis pas sûr qu'il y ait assez d'oxygène encore pour deux personnes dans cet appartement. » Fine incartade alors que, glissant son présent dans la paume de Collins, il venait déposer un baiser sur ses joues. Naturellement.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Sam 9 Fév - 10:46
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illusion. Donner à l'autre ce qu'on avait envie qu'il voie, la façade, seulement. Le beau, le brillant. Demeurer un mystère et se cacher derrière quelques parades toutes plus ridicules les unes que les autres, garder ce masque qui depuis son enfance avait été façonné pour elle. Juste pour elle. Ainsi semblait-elle vouée à toujours mentir, effacer la partie intéressante et rester ce que l'on attendait d'elle, quand bien même sa réelle volonté en soit toute autre. Venir se blottir contre lui, se rassurer, un peu, et briser cette coque déjà bien abîmée qu'était la sienne, rayée par ses larmes, sa mine sombre et l'état de son appartement, sûrement. Doucement, Lilianna esquissa un léger sourire, tentant probablement vainement de redorer les blason, faire avaler un nouveau mensonge à cet homme qu'elle considérait pourtant comme son ami. L'avouer aurait été se rendre compte. Se rendre compte que rien n'allait bien, que rien ne tournait rond. L'avouer aurait été perdre sa fierté le temps d'un instant. Chose relativement difficile pour la jeune femme qu'elle était. Toujours paraître forte, solide, tandis qu'en son fort intérieur tout semblait chaque jour un peu plus se réduire en miettes sans vraiment qu'elle ne sache pourquoi ou comment. Simplement sentir cette douleur, plus intensément encore venir lui mordre le coeur, le corps, d'une force étrangement douce et amère. Souvent elle, lui valait quelques souvenirs, quelques images qui repassaient dans son esprit sans qu'elle ne le veuille. Accentuer sa souffrance, le souffle court sous les coups portés contre elle de son propre esprit. Cercle vicieux et qui semblait sans fin, toujours suivre cette ligne qui ne ferait que la ramener au point de départ. Ses choix. Ses choix ô combien étranges, paradoxaux lorsqu'on savait qu'elle était probablement son propre bourreau. Agir pour en pensant pour son bien en se faisant du mal, et se consoler dans l'idée que peut-être, le résultat n'en serait que meilleur alors que rien n'allait en s'arrangeant. Et espérer aussi inconsciemment que quelqu'un viendrait l'aider.
Un frisson la parcourut lorsque Iaël lui répondit. Long, et déchirant. Il avait compris. Inspirant profondément après avoir dégluti et l'avoir fait entré, Lilianna resta immobile, le regard posé sur lui. Faible, fatiguée. Défoncée aussi - parce qu'il fallait se l'avouer, elle dut s'adosser contre la porte, sentant ses membres trembler de manière menaçante sous le regard de Blum. Portrait non très glorieux qu'elle lui offrait en cet instant, mais que, toujours elle essayait de rattraper derrière une mine faussement ravie et heureuse, pensant naïvement que cela suffirait. Pourtant, ses prochains mots furent bien moins lourds, et c'est avec un léger sourire discret, mais sincère cette fois-ci qu'elle lui répondit en se mordant quelque peu la lèvre, gênée. Ses prunelles vertes toujours posées sur lui, elle ajouta sur ce ton de voix toujours maladroit qu'elle ne semblait pouvoir contrôler. « C'est gentil mais... T'aurais pas du tu sais. » Un cadeau. Il avait trouvé le moyen de lui faire un cadeau alors que la plupart du temps, il vivait dans la rue. À vrai dire, Collins ne dut pas réfléchir trop longtemps pour deviner la manière dont il avait réussi à se procurer ce dit-présent mais ne s'attarda pas sur le détail. Le geste était beaucoup plus important, au fond. Pourtant très rapidement il enchaîna sur quelques mots beaucoup moins agréables à son oreille, qui la désarçonnèrent un peu quelques instants. Restant cependant droite, le regard toujours planté dans le sien, elle tenta une réponse ou justification. Vainement puisque déjà lui venait l'embrasser sur la joue, doucement. Etant dans l'incapacité de réprimer ce sourire qui, vicieusement vint se glisser sur son visage, Violet ferma les yeux quelques secondes et se tut, se délectant de cet infime plaisir qui pourtant, semblait tellement important pour elle. Alors elle resta immobile, quelques secondes. Relation difficile à cernée, pourtant assez sincère et importante pour qu'elle se laisse aller à de tels contact avec un homme qui n'était que son ami. Son ami, mais tellement plus à ses yeux. La seule personne à laquelle elle osait se confier, quand bien même en cet instant se fut la dernière chose dont elle eut envie. Ainsi l'intensité de leur relation pouvait paraître bien étrange aux yeux du monde, mais qu'importe. Eux se comprenaient, et c'était tout ce qu'il comptait. Que quelqu'un la comprenne un peu.
Rouvrant finalement les yeux, Collins esquissa un nouveau sourire tandis que son regard bien vite dériva sur sa main dans laquelle Iaël était venu glisser son cadeau. Redressant finalement le regard vers lui après avoir observé la chaîne quelques instant, elle lui répondit cette fois ci d'une voix calme et posée, un peu plus rassurée par cette courte étreinte. « C'est très joli... Merci. Et excuse moi, je vais aller ouvrir une fenêtre. » Alors, se hissant sur la pointe des pieds elle vint à son tour déposer un baiser sur sa joue avant de traverser avec difficulté son appartement encombré, ouvrant une ou deux fenêtre, le bijou toujours dans sa main. Revenant finalement face à lui après avoir manqué de peu plusieurs fois de tomber tant elle semblait faible, elle reprit, glissant ses yeux sur le visage de Blum. « Tu peux me la mettre s'il te plaît ? » Un sourire enfantin, innocent, le regard brillant. Et déjà elle rouvrit la paume de sa main face à lui. Encore retrouver cette candeur qui de temps à autre refaisait surface. Terriblement sincère, terriblement vulnérable. Incapable de mentir. Peut-être pour son plus grand bien.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Dim 10 Fév - 13:07
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l n'avait rien. Mais il lui aurait donné tout. Tout donné. Sans Violet, Iaël aurait sûrement succombé à ses blessures, ou à n'importe quoi d'autre, dans son trou perdu. Il lui devait la vie, parce qu'elle l'avait relevé ou presque de la mort. Un inconnu pour une inconnue. Aucun lien entre eux avant cela. C'était la première personne qu'il avait gravée dans son esprit. Mais c'était elle. Avec qui le film de sa vie débutait. Sur son visage, dans la brume ouatée de son esprit perturbé. Elle l'avait protégé avant qu'il n'en fasse de même. Ce n'était pas rien, ce lien qui les unissait, ce truc indescriptible. C'était lui et elle, c'était eux. Rien que ça. Eux deux, c'était pas grand-chose, mais ça formait un tout pour le Blum. C'était son point de repère, sa première et sa dernière accroche. Un peu comme un port auquel on retournait toujours après avoir vogué dans des mers et d'autres, sous des latitudes éloignées ou plus proches, mené par des courants adverses et des vents contraires. Elle avait ces réactions maladroites flagrantes d'un mal sous la carapace. Mais Symon tentait de ne pas trop y penser. C'aurait été se mêler d'affaires qui n'étaient pas les siennes... Mais au fond, c'est ce qu'il faisait toujours avec elle. Il l'affectionnait énormément. Naturellement. Dans ses yeux émeraudes, il repéra bien qu'elle avait compris d'où pouvait provenir son présent. D'où est-ce que cela aurait pu venir sinon des mains d'un autre ? Il n'était pas Robin des Bois, mais il détroussait les poches les plus chargées, toujours. Il ne faisait qu'alléger les peines et les réserves de ceux qui en avaient trop à gérer et garder pour comprendre ses gestes. Il n'était pas Robin des Bois, mais il en approchait l'optique de façon très lointaine. Il volait aux plus riches. Juste, il ne redistribuait pas aux plus pauvres. Mais ce n'était qu'un détail de l'histoire. On avait pas besoin de raconter de façon forcée la vérité quand on pouvait embellir et arrondir les angles. Les fautifs passaient pour des héros et les méfaits pour des bonnes actions, comme ça. Puisqu'il n'y avait, de toute façon, plus aucune justice dans ce monde. Iaël, déposant ce baiser sur sa joue, lui mettant entre les doigts son cadeau. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait même pas pu le refuser. Et en réponse au Blum, elle vint à son tour l'embrasser sur la joue. Il ne fallait pas y croire, il n'y avait aucun jeu comme on aurait pu en imaginer entre eux deux. Aucun. C'était juste... très fort. Il s'était mis en tête de veiller sur elle comme elle l'avait fait pour lui, de veiller sur elle alors qu'il devait déjà veiller sur lui-même, veiller à ne pas mettre son image placardée sur les murs, veiller à ne pas se faire voir, veiller à rester invisible. Veiller à rester un fantôme, n'apparaître eux yeux de personne. Ou presque. Peut-être, et même sûrement, que son sous-entendu se fit bien entendre de la jeune femme. Ce n'était qu'une petite pic. Mais avec un large fond de vérité. Fourrant ses poings dans les poches de sa veste, il la regarda vaquer et traverser non sans quelques difficultés le champ de bataille de son appartement et ouvrir au hasard ou presque quelques fenêtres. Oh, de l'oxygène. Un air renouvelé. C'était, quand même, relativement indéniable. Aérer cette pièce était nécessaire à la survie de n'importe quel être humain normalement constitué. Quand elle revint vers lui, il commençait à entrouvrir les lèvres pour lui faire une proposition, mais elle le devança sur son terrain de jeu. Avec cet air un peu mutin et enfantin qui faisait presque briller ses yeux. « Avec plaisir, j'allais te le proposer. » Il attrapa le bijou dans la main de la Collins, ouvrit le fermoir, et passant derrière elle, lui glissa autour du cou et vint refermer l'attache, tout en subtilité. En conscience et confiance. Ces instants fugitifs et furtifs qu'ils pouvaient partager étaient des plus innocents. Un peu comme si, ensemble, ils tentaient d'effacer durant quelques secondes cette société rongée et pourrie qui les entourait. Qui les poussait à ces vices quotidiens, fautes nécessaires pour suivre la machine infernale dans son rythme effréné, qui écrasait chaque voix dissonante pouvant s'élever un peu plus qu'on ne le voudrait. Iaël se mordilla doucement l'intérieur de la lèvre inférieure, revenant plus en face de son amie. Certaines choses sérieuses, malgré tout, restaient à creuser, et éluder devenait interdit et blasphème. « ..Est-ce que tu pourrais me dire aussi accessoirement pourquoi tu vis dans un fumoir bordélique.. ? » Un regard. Un peu désolé. Mais il s'en sentait presque obligé. Comme chargé d'une mission. Tant qu'il était dans les alentours, il ne devait et ne devrait sans aucune condition laisser Violet couler. Ou vivre impunément dans un environnement tel. Il y avait forcément quelque chose caché en-dessous de tout ça. Et il la connaissait assez pour savoir qu'elle pouvait lui dire. Elle pouvait tout lui dire. Après tout.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Dim 10 Fév - 21:48
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oint d'ancrage. Point de rattachement, de chute. Personne qu'elle ne laisserait jamais tomber. Rarement Violet avait rencontré des personnes telles que Iaël dans sa vie, et jamais une relation ne lui avait parue aussi sincère. Sincère et terriblement forte, sans que jamais vraiment ils ne parlent de cela. Ils n'en avaient besoin. Aveuglément, trop naïvement peut-être, elle l'aurait suivi. Qu'importe l'endroit, qu'importe ses pré-sentiments, d'une certaine façon, elle s'en remettrait toujours à lui. Parce qu'elle lui faisait confiance, réciproquement. Et parce qu'il était la seule personne en laquelle elle croyait encore à présent, la seule personne qui pour elle méritait la peine de se battre. Ainsi se retrouva-t-elle toute penaude sous ses regards lourds de sens, déchirants. Peu fière de ses actes, encore plus de son état. Elle lui devait beaucoup, pour ce qu'il lui apportait. Du soutien sans peut-être même l'imaginer, un peu de bonheur, aussi. D'une certaine manière l'accueillir ainsi chez elle avait été un geste égoïste, en second lieu. Elle le gardait auprès d'elle parce qu'elle semblait avoir besoin de lui. Encore, toujours. Pilier de son être, aux fondations précaires et abîmées ces derniers temps. Et ainsi une visite pansait un peu de ses blessures, la réparait, lui remettait les idées en place. Sans faire grand chose. Quelques mots, rien de plus. Déjà Collins comprenait enfin qu'elle était dans la nécessité d'avoir quelqu'un à ses côtés. De l'avoir lui à ses côtés. Iaël. Un nouveau regard, une fois qu'elle le rejoignit après avoir finalement ouvert les fenêtres à sa demande. Un demi-sourire. Elle attendit quelques instants avant de formuler sa requête, le regard posé sur son visage, arborant toujours une mine ne reflétant en rien son réel état. Pourtant s'évertuait-elle toujours à cacher, quand bien même elle savait que, d'une façon ou d'une autre il devinerait que quelque chose ne tournait pas rond. Ridicule pièce de théâtre dans laquelle elle était le personnage principal, et écrivait son propre texte sur le moment, aussi maladroit soit-il. Elle n'était pas une grande menteuse, encore moins aux côtés des gens qu'elle aimait. Cependant ce besoin irrépressible de toujours paraître revenait sans cesse dans son esprit en premier objectif. Vie entière passée à être observée, à se conduire de manière respectable. Ainsi peut-être quelques restes demeureraient intacts en elle, malgré la force et la volonté avec laquelle elle tentait d'échapper à ces principes et ces bonnes manières. Gratter la surface, ce qu'elle ne désirait plus à présent. Ôter cette vulgaire image qu'on lui avait collée sur le front. Se faire discrète. Agir exactement comme les gens s'y attendaient. Encore un script. Encore un rôle. Mais cette fois-ci elle n'était pas scénariste. Un simple pion. Un personnage secondaire, voire un figurant. De ceux auxquels on ne s'intéressait généralement que très peu. De ceux qui suivaient et obéissaient. Automate, programmé. Tout juste bon à penser par soi-même. Se libérer de cela. Elle l'avait tenté, oui. Pourtant toujours, de quelque manière qu'il soit semblait-elle en revenir à ce qu'on lui avait appris. Être quelqu'un qu'elle n'était pas.
Accueillir un inconnu chez elle n'aurait sûrement jamais été approuvé par ses parents. En devenir aussi proche encore moins. Pourtant, seulement quelques secondes après qu'elle le lui ait demandé, Blum se tenait déjà derrière elle, glissant son présent au cou de Lilianna avec délicatesse. Un nouveau sourire. Instant de confiance ultime qu'ils s'offraient tous deux l'un à l'autre. Plaisir pour plaisir. Toujours donner le maximum, rendre à l'autre ce qu'il apportait. Un souffle. Une pause. Un moment d'innocence totale. Comme l'enfant qu'elle aurait aimée rester. Oublier quelques secondes ce qu'ils étaient, vivaient. Simplement dans un regard, un sourire. D'une complicité infinie qu'ils avaient construit rapidement, peut-être trop. Cependant jamais elle ne s'était demandée si son choix avait été le bon. Il le lui prouvait lors de ces instants là. Il ne la poignarderait pas dans le dos. Revenant finalement face à elle, Collins posa de nouveau ses yeux sur son visage, attrapant finalement son regard du sien, avant d'ajouter à mi-voix un remerciement discret. Déjà la réalité la rattrapait entre les mots de Iaël. Déjà elle détournait ses prunelles des siennes, croisant les bras sur sa poitrine après avoir inspiré profondément. Qu'était-elle supposée lui dire ? Etait-elle seulement censée lui en parler ? Hésitation. Terrible envie de réconfort, mêlée à cette peur que peut-être, il ne comprendrait pas. Après tout, parfois elle-même ne comprenait plus ce qui lui arrivait, ni même pourquoi elle se comportait ainsi. Comment aurait-il pu le savoir à sa place ? Incertitude, et doutes. Deux choses qui lui valurent quelques tremblements, de ses deux mains. Une accroc en manque. Voilà ce qu'elle était. En manque de tout, en manque de rien. En manque alors qu'elle avait elle-même décidé de se sevrer. Relevant finalement le nez vers son ami, elle esquissa un léger sourire, tirant sur ses manches fin de camoufler ces signes bien trop explicites avant de lui répondre d'une voix non très convaincante. « J'ai peut-être un peu trop fumé, ce soir. Et puis... J'ai demandé à la femme de ménage de ne pas venir. J'avais pas envie de voir qui que ce soit... Enfin, sauf toi. Et je suis incapable de garder un appartement en ordre seule. » Piètres excuses bien maigres en comparaison au désordre monstre de son appartement. Piètres excuses lorsqu'on pouvait apercevoir sur la table basse bien d'autres choses que du tabac. De l'ancienne école, des vieilles manières. Lilianna n'allait pas bien loin dans les vices. Pourtant cela représentait déjà tellement pour elle. Une dérive que jamais elle ne se serait permis, avant. Avant de vivre enfin.
Culpabilité. Un des sentiments qui prédomina. Culpabiliser d'infliger à son ami de telles choses, devoir la supporter elle. Très vite quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux, pourtant elle parvint à les retenir. Quelques instants. Reposant son regard sur Blum une fraction de seconde, et elle finit par venir spontanément se serrer contre lui, tremblante de toute part, enroulant ses bras autour de son cou. Lâcher prise, un peu. Tout ou rien, expansive qu'elle était. Tout ou rien. Tout. Se réfugier dans une étreinte, glisser son nez dans le creux de son coin. Endroit qu'elle trouva instinctivement même les yeux fermés, respirant profondément. Se laisser aller, juste un peu. Parce qu'elle lui faisait confiance. Parce qu'elle en avait besoin. Et parce que non, elle n'allait pas bien malgré la volonté avec laquelle elle tentait de se convaincre et de le convaincre lui. D'une voix chevrotante, des mots coupés de temps à autre par une inspiration, elle vint lui murmurer à l'oreille maladroitement. « J'suis désolée Iaël, excuse-moi... » Se serrer un peu plus contre lui. Elle posa finalement son menton sur son épaule tandis que déjà elle semblait se calmer, un peu. Effet instantané qu'il pouvait avoir sur elle. Calmant. Encore une addiction... Terriblement bénéfique cette fois-ci.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Ven 15 Fév - 10:01
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l en était ainsi. Ses maigres excuses tracèrent un sourire un peu désolé sur les lèvres de Iaël. Monde de menteurs, univers aveugle. Quand il la regardait, une part de lui revivait encore ces premiers instants, en boucle infinie. Il n'en faisait pas une obsession, mais il était depuis ce jour beaucoup trop touché par tout ce qui pouvait concerner Violet. Qui d'autres se serait arrêté, dans cette rue, en le voyant doucement et douloureusement émerger ? Qui lui aurait tendu une main alors qu'il était tristement choqué et brutalisé ? Un inconnu total dans le caniveau, qui avait été battu à mort, et elle. Violet. Il n'y avait eu qu'elle, et il n'y aurait jamais eu qu'elle pour qu'il se relève. Pendant bien deux semaines, encore sous la coupe de ses chocs à répétition et de sa mémoire qui ne lui justifiait plus rien ou presque, il était resté chez elle. Le temps de se refaire une santé. Il pensait bien à toutes ces choses, dès qu'il posait ses yeux clairs sur cette jeune femme. Comment elle l'avait laissé entrer dans sa vie, ainsi. Le coeur sur la main, la main tendue. Il n'y avait rien d'étonnant, alors. Rien d'étonnant à ce qu'il n'ait confiance d'une telle manière en personne d'autres qu'en elle. Il aurait été drôle, réellement, de pouvoir comparer l'ancien Symon au nouveau Iaël. Vraiment. Certaines choses, quelques détails, significatifs, étaient restés les mêmes. Mais, il semblait que, au final, cet "accident", comme il appelait cela, ait été quelque peu bénéfique. Au moins pour les autres. Si son père l'avait balancé dans le passé, lui jurant que c'était parce qu'il avait plus que besoin de lui et qu'il était le seul à pouvoir faire ce travail pour lui, c'était bien pour une autre raison. Marre d'avoir un assisté dans les pattes. Il usait de l'argent de son père pour faire et créer autour de lui une illusion de vie. Parler de bonheur aurait été stupide. Matérialiste, pourri gâté, infidèle, insolent, irresponsable; Symon était un parasite. Un parasite qui vivait sa vie la nuit, décuvait le jour, pour mieux retourner faire la tournée des fêtes, bars et boîtes de nuit au coucher du soleil suivant. Peut-être que c'était une petite vengeance sur son mafieux de patriarche, au fond. Sur ce qu'il lui avait déblatéré, une fois, quand il était enfant. Sur la vérité. Que parfois, son père s'était dit qu'il aurait dû le descendre comme sa mère. Et que ça aurait été beaucoup plus simple. Mais bon. Parler de tout ça était futile et inutile. Puisque personne ou presque ne savait. Puisque lui-même n'en avait plus le souvenir. Il était devenu Iaël en même temps qu'il avait saisi la main qui l'avait aidé à se hisser. Toujours un peu menteur. Toujours un peu voleur. Pas foncièrement méchant. Il vivait peut-être ici ou ailleurs, sous un pont ou dans une cave, il était peut-être sans domicile fixe, voleur talentueux, et depuis assez récemment il avait un peu l'impression qu'on le regardait différemment et que quelque chose ne tournait plus rond; il avait un bon fond. Et il n'avait plus besoin de lui prouver, à elle.
Dans ses bras. Iaël manqua de flancher, un instant, rattrapant Violet. Raccrochée à lui comme un naufragé à son radeau de survie. De sauvetage. Elle venait se glisser contre lui, chercher son étreinte. Et Blum, naturellement, battit un instant des paupières avant de refermer ses bras sur elle. La Collins tremblait doucement contre lui. Sa respiration, souffle tiède, caressant son cou, il se mordilla un instant la lèvre inférieure, caressant tendrement ses cheveux. Des excuses. Des excuses pour quoi ? Pourquoi ? Il resserra son étreinte, elle se blottit un peu plus contre lui. À part ça, tout était normal. « Shh.. T'as pas à être désolée, Vio'.. » Une voix un peu en sourdine, mais si définitivement rassurante. Protectrice. Iaël arriva à déposer un baiser sur le haut de la tempe de la jeune femme. Il écarta doucement un de ses mèches et planta son regard dans le sien. Un petit sourire. Elle lui disait constamment un peu tout ce qui lui arrivait. Il s'était immiscé dans son monde sans le vouloir, au départ. Son fils, sa vie, ses amours, ses emmerdes, ses amis; il était devenu le réceptacle de ses confessions. Il en savait tellement, sur elle. Et elle ? Si eu. Autant que lui, en fait. Il savait jouer au poker, plutôt pas mal d'ailleurs, et ils y jouaient parfois, ensemble. Iaël ne savait pas grand-chose, juste deux trois trucs inutiles.
Dans ses bras. Iaël était devenu pour un instant pilier de leurs deux êtres. Naturellement. Instinctivement. Sans aucune question. Le jeune homme relâcha un peu l'étreinte. Mais ses doigts se glissèrent entre ceux de Violet. Il n'y avait aucune question à se poser. Certains auraient dit que leur amitié ne pourrait continuer ainsi, qu'ils étaient trop proches. Qu'un homme et une femme ne pouvaient être ainsi liés sans que rien ne se passe. Symon ne pensait pas franchement à ce genre de choses. Mais en cet instant, ça l'effleura. Il éluda, tout bonnement, cette idée saugrenue. Pas de ça chez eux, pas de ça chez lui. Il n'y avait aucune ambiguïté entre eux deux. Non.. Il ne faisait que la protéger, comme elle l'avait fait avec lui. Il ne fallait juste pas lui parler du fait qu'on puisse toucher à Collins, ou ça le mettait en rogne. C'était pas difficile à comprendre, c'était pas compliqué à entendre. Le walker insoupçonné déglutit, et pinça les lèvres. Eux deux, un appartement en bazar, et un air qui devenait enfin un peu plus respirable. Ses yeux se posèrent sur le bijou au cou de Liliana. Un petit sourire en coin revint à ses lèvres. Il ne volait pas pour rien. Il le faisait pour survivre, par désespoir de cause. En conséquence de sa situation d'amnésique paumé dans la ville. Du bout du pouce, il effleura les chaînons tous liés les uns aux autres qui bordaient désormais le cou de Violet. C'était ce qu'elle méritait, après tout. Pour tout ce qu'elle avait fait pour lui, tout ce qu'elle ferait encore sûrement. Une attention, juste ça. Rien que ça. Et qu'importe d'où elle venait, d'où cela venait. Après tout qui y ferait attention ? Il volait pour survivre, et puis un peu pour lui, un peu pour elle. Un peu pour eux. Pour égayer les jours et les lendemains, apporter un peu plus que ce qu'ils avaient. Pouvoir avoir le plaisir de faire plaisir, ne pas se contenter de si peu.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Ven 15 Fév - 14:02
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e la mesure à la démesure, de la retenue à l'impulsivité. De ces choses qui faisaient qu'au fond Violet n'était rien de plus qu'un amas de principes se contredisant, se chevauchant pour former une personne incompréhensible. Trop indécise. Perdue entre ces deux mondes qui finalement lui appartenaient l'un comme l'autre, à l'intersection de choix qui se voudraient peut-être irréversibles. Difficulté que pouvait être celle de choisir entre la sécurité et la vie, le mensonge et la vérité. Réalité d'une personne qu'elle demeurait malgré les lois et les principes, terriblement vivante, expansives dans chacun de ses sentiments, impulsive à souhait. Vulnérable face à ce qu'elle pouvait bien ressentir, faits et gestes tendres prohibés aux côtés de sa famille qui n'était que masque. Reflet glacial d'une société qui ne jugeait que par l'apparence et l'artifice, se leurrait d'illusions et de mensonges pensant naïvement que la surface suffirait à atteindre ces objectifs toujours plus grands, toujours plus déraisonnables. Quels étaient les siens, au fond ? À quoi ressemblerait son futur dans ce milieu qu'elle ne comprenait pas ? Elle n'en avait pas, n'en avait aucun. Et ne souhaitait finalement pas faire parti de ces automates, ferrailles et circuits, tout juste bons à effectuer ce qu'on leur demandait. Surprendre d'une manière où d'une autre, être là où on ne l'attendait pas. Souhait qu'elle accomplissait sans peut-être même le savoir. Ainsi se laissait-elle aller dans les bras de cet homme qu'elle pensait aimer peut-être plus que quiconque, en lequel elle avait une confiance aveugle. Réconfort d'un instant, moment d'infini. Etouffant quelques sanglots, Lilianna inspira profondément, les yeux clos. Implosion interne, étrange entreprise qui déjà semblait détruire encore un peu plus son être entier déjà bien abîmé, fracas de ces désirs toujours plus opposés dans un bruit assourdissant, emmêlement de ces pensées incongrues, involontaires, déplacées aussi. Rien qu'une étreinte. Rien qu'une étreinte qu'elle aurait pensé salvatrice mais qui finalement fut douloureuse aussi, un peu. De sa cause et de ses réels intentions quand bien même ces dernières soient encore silencieuses. Alors, doucement, Collins se contenta d'esquisser un sourire triste dans un soupir, laissant toujours ses larmes couler tandis que son souffle parcourait le cou de Iaël, saccadé, brisé. À l'image de ce corps entier qui difficilement tenait encore debout, se raccrochait à l'unique espoir de la personne qu'elle était. Blum. Lui, seulement lui.
Un long frisson, doux, ô combien agréable. Et elle déglutit suite à ses mots, toujours tremblante malgré le ton rassurant qu'il employa. Nouveaux sons qui lui valurent un peu de réconfort, ranimèrent un peu d'espoir, lui redonnèrent un nouveau souffle. De ceux qui, doucement ranimaient les braises, restes d'un feu qui autrefois faisait vivre un corps entier à présent trop faible. Encore un frisson, plus délicieux cette fois-ci, et dont elle se délecta quelques secondes, esquissant un léger sourire timide lorsque lentement il recula ses lèvres de sa tempe. Ainsi lui suffisait-il de quelque mots pour la rassurer, de quelques gestes pour la réconforter. Et la faire espérer, surtout. Iaël était passé maître en la matière, la connaissait bien, peut-être trop. Qu'importe. Il lui sortait la tête de l'eau, l'empêchait de sombrer. Toujours. Aujourd'hui encore. Et, suivant ses mouvements à lui, le sourire toujours au bout des lèvres, les joues toujours humides, elle glissa son visage face au sien, soutenant ce regard qui la désarçonnait presque autant qu'il la soutenait. Pas un mot, pas un seul. Ils n'étaient que futiles, trop peux expressifs. Il s'agissait au fond de plus que quelques banalités échangées, quelques discours prononcés à l'oreille attentive qu'ils représentaient tous deux l'un pour l'autre. Alors les mots n'étaient pas utiles. Un de ces regards suffisait, un de ceux qui leur appartenait à eux, rien qu'à eux. Terriblement tendre, terriblement complice.
Et ils restèrent ainsi de longues secondes, immobiles, se contentant respectivement de soutenir ce regard, laissant de temps en temps leurs prunelles respectives vagabonder sur le visages de l'autre. Sans se poser une seule question, Violet laissa les doigts du Blum venir s'entrelacer aux siens, resserrant même encore un peu l'étreinte de ceux-ci sur ceux de son ami. Intensité d'un moment qui leur était propre, innocent en cet instant. Parce qu'ils l'étaient tous deux foncièrement, et que jamais Lilianna ne s'était surprise à penser à plus. Plus que cela encore, avare qu'elle était. Pourtant un infime instant, elle crut en avoir envie, sentant son coeur s'emballer machinalement à cette idée. Encore un sourire, et elle baissait la tête, gênée, se reculant quelque peu, la main toujours dans la sienne. Les choses n'étaient pas compliquées avec lui, et ne devaient pas le devenir. Pourtant c'est avec difficulté qu'elle parvint à redresser le regard vers Iaël, juste avant que son pouce ne vienne caresser son présent, effleurant par la même occasion le bas de son cou. Légèrement troublée, Collins inspira profondément une première fois, observant sa poitrine se soulever au rythme de ses poumons tandis que non sans mal elle articula quelques mots. « ... T'es adorable. » Et déjà sans qu'elle ne le veuille sa main libre était venu se poser contre la hanche de Symon, et déjà elle l'attira contre elle une nouvelle fois, un sourire discret au bout des lèvres. Le visage proche du sien, un regard toujours soutenu. Relâchant finalement ses doigts des siens, elle glissa sa seconde main sur son épaule et l'observa ainsi, silencieuse cette fois-ci. Chaleur corporelle qui cette fois-ci effaça ses dernières peines et fit taire ses dernières larmes, sécurité certaine dont elle se délectait, et bien plus.
Les prunelles plantées dans les siennes, un index qui machinalement vint se glisser sur la nuque de son ami, effleurant celle-ci du bout du doigt. Une pause. Juste une. Seuls ses poumons qui toujours demandaient plus d'oxygène semblaient confirmer que le temps ne s'était pas encore totalement arrêté. Etranges sensations qui vicieusement s'emparaient de son être tandis qu'elle combattait encore et toujours contre elle-même. Difficilement. Vainement, aussi. Un instant son index cessa son tracé, renforçant cette fois-ci un peu plus sa pression sur la peau du Blum. Un instant, et une nouvelle fois elle détourna le regard, tentant peut-être de reprendre ses esprits. Pourtant, doucement elle rapprocha encore son visage du sien. Déjà le souffle de Iaël venait courir sur son visage, lentement. Et elle finit par céder, rompant ces derniers centimètres, venant tendrement chercher ses lèvres entre les siennes tandis que sa main plus fermement cette fois-ci glissait sur sa nuque. Implosion interne, assouvissement d'un désir nouveau et incroyablement délicieux. Plaisir peut-être malsain pour eux qu'elle prit lors de ce baiser, elle en voulait plus, encore, souhaitait goûter de nouveau au pêché de ses lèvres quand bien même cela soit défendu. Pourtant à son plus grand malheur, Lilianna finit par reculer seulement un peu son visage de celui de Symon, détournant le regard timidement, honteuse aussi. Il n'y avait pas d'ambiguïté, non. Et les choses ne devaient pas devenir compliquées. Pourtant leur relation en cet instant semblait prendre un tournant qu'elle n'aurait jamais soupçonné ni même consciemment voulu.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Ven 15 Fév - 19:43
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l traînait en eux des doutes constants qui les rongeaient leurs coeurs comme la rouille rongeait les métaux. Tracés dans leurs os comme les plus ancestraux des écrits l'étaient sur les parchemins millénaires. Ils pansaient rituellement les plaies et les peines de l'autre avec cette application mutique qui définissait presque leur lien. Le besoin des mots que tant et tant d'humains éprouvaient n'était qu'accessoire pour leurs deux êtres. Pas besoin de telles futilités. En trois petits mois et quelques secondes, en quelques gestes et quelques mots, ils avaient été liés. C'était de ces choses qu'on ne contrôlait pas. Elle aurait très bien ne pas sortir ce jour-là, ne pas passer par cette rue, ne pas le voir dans le caniveau. Il aurait aussi pu mettre un peu plus de temps à émerger, un peu moins sinon. Ou tout simplement être ce pour quoi on avait cru le laisser. Mort de ses dettes de jeu. Coupable de mauvaises pioches avec les mauvaises personnes autour d'un set de poker, de cartes et de jetons ne lui étant pour une fois pas favorables. Mais non. Mais si. Mais il avait recommencé sa vie avec son visage en première image de ce monde. Renaître ainsi. Grâce à elle. Violet était devenue une part un peu trop importante peut-être de sa vie, surtout quand on ne pensait qu'au fait qu'ils étaient simplement des amis. Du moins, était censés n'être que ça. Rien que ça et rien de plus. Complices, confiants, confidents. Là pour effacer les larmes l'un de l'autre quand elles venaient à couler sur les joues rosées. Apporter un peu de chaleur humaine, rien que par une présence, quelques mots, pas grand-chose, quand le monde semblait si froid et si glacial. Ange gardien l'un de l'autre. À chacun son tour de veiller. Recadrer la voie, montrer la bonne route, pour ne pas foncer droit vers le ravin qui sillonnait leur chemin, parallèle. Pas besoin de parler pour ça. Les yeux dans les yeux. Quelques contacts, parfois succincts, parfois éternels. Comme ici. Comme maintenant. Instant fatal. Instant comme ils n'avaient que tous deux, ensemble. De ce genre qui vous semblait fuir trop vite entre vos doigts, et pourtant arrêter la rotation de la Terre, stopper un instant les aiguilles des horloges dans leur cadran. Iaël aurait pu commencer à esquisser l'ombre d'un doute. Rien que ça. Mais même pas. Pas besoin, pas de cela. C'était un peu malsain, ce genre de relation, sur le long terme. Sa main sur l'épaule, sa main sur la hanche. Et une décharge électrique. Éclectique. Il sentait le vent se lever, l'ouragan venir. Et pourtant, il ne faisait rien. Il restait bien droit, face à la mer qui s'agitait, son sourire fin en coin brodé sur ses lèvres, comme à l'habituel. Presque un peu spectateur des faits qui pourtant étaient les siens. Parce que ses mains se posaient sur ses hanches toutes en finesse. Frêle être devant lui, frêle être contre lui, frêle être lié à lui. Il semblait que le monde marche au ralenti. C'était lent, c'était doux. Emprunt d'une part d'hésitation. Auto-censure frappée au coeur pour mieux imploser. Blum savait. Savait ce qu'il se déroulait. N'y pouvait rien. N'y ferait rien. Ne voulait y faire rien. Leurs visages en approche, leurs souffles commençant à se mêler comme des vents contraires se rencontrant. Un rapprochement trop prononcé, une proximité trop dangereuse. Pour lui, pour elle, pour eux deux. Un instant dans une vie, qui pouvait marquer plus qu'un cap, un changement, un tournant. Une erreur toute aussi néfaste que bénéfique, à double tranchant comme les étaient les couteaux qui avec joie et au gré des courants déchiraient en lambeaux leurs histoires, les coeurs, les âmes. Sa main raccrochée à sa nuque. Une pression qui se rapprochait. Une accroche qui se renforça, dans un seul instant, brûlantes peaux. En même temps que, solennels, les derniers centimètres étaient rompus entre eux. Entre leurs lèvres. Frontière physique et symbolique. Une demi-conscience, voilà ce qu'était celle de Symon. Conscient que cela n'aurait peut-être pas dû arriver. Que c'était sans doute une énorme erreur. Qu'il pouvait encore mettre le ola, arrêter la course avant l'arrivée finale. Mais cette petite voix en lui, celle-là, ne gagnait pas à ce jeu. Parce que quelque chose de bien plus puissant l'avait écrasée comme un vulgaire insecte. Ses lèvres et les siennes, respirations mêlées et emmêlées. Tachycardie, aussi. C'était sa pression sanguine qui s'accentuait, comme les bonds de son coeur dans sa cage thoracique. Les mains de Iaël glissèrent lentement dans le dos de Collins, remontant, caresses. Les paupières à demi-closes, il était d'une part dans un autre état. Pas certain au fond, de réellement avoir son total contrôle, même si rien de cela ne l'inquiétait. Il y avait juste un brasier qu'on attisait au creux de son être, flammes renaissantes qui léchaient son corps de leurs langues de feu. Adorable, lui ? Avant, il ne l'était pas. À changer d'amour comme on pouvait changer de vêtements. Mais à ce jour, en cet instant, alors que doucement il mordillait la lèvre inférieure de Liliana, corps à corps, il pouvait bien avouer. Il n'était pas forcément des plus adorables, mais elle l'était. Pas sûr du sens du mot à cette seconde précise, pourtant. Leur étreinte se rompit. Si peu et tellement en même pas quelques instants. Et elle semblait honteuse. Et elle était honteuse. Certes, c'était les stopper avant que l'erreur n'aille encore plus loin. Mais c'était déjà allé trop loin, maintenant. La définition de leur amitié "sans ambiguïté" avait bel et bien volé en éclats. Milliers d'éclats. Iaël, tendrement, repoussa une de ses mèches de cheveux, à elle, qui tombait un peu sur son visage. Remettre une distance quand ils n'avaient jamais été aussi proches ? Impossible. Il attrapa du bout des doigts son menton, l'obligeant doucement à le regarder. Dans les yeux. Un instant, avant que son regard ne retombe sur ses lèvres. Cette fois, ce fût lui. Lui qui brisa alors la barrière. Retrouver ses lèvres. Absolument. Et nourrir la flambée qui brûlait en lui, comme celle qu'il aurait presque pu percevoir en Violet. En eux. Un baiser. Tendre. Enflammé, pourtant. Pour s'allier à ce qui brûlait en eux. Au moins, en lui. C'était allé trop loin, trop loin pour revenir en arrière. Pas besoin de mots ou de paroles, pour savoir ça, pour comprendre au moins.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Sam 16 Fév - 17:17
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insi une peine semblait en effacer une autre. Se jeter contre quelques couteaux acérés afin d'oublier le temps d'un instant qu'autre part, à un autre endroit la douleur régnait déjà. Risquer plus gros encore qu'auparavant, s'aventurer en terrain glissant. Et demeurer insouciant, le temps de quelques instants. Se raccrocher à l'unique point de repère que pouvait représenter Iaël dans la pénombre. Elle n'y voyait rien. Ne comprenait rien. De cette volonté d'avoir toujours plus, à cette honte qui doucement se frayait un chemin en son fort intérieur. De ce coeur emballé à ces gestes lents. Tout n'était que contraire, opposé. Rien ne tenait debout si ce n'était lui, rien ne comptait si ce n'était ses lèvres, attisant le feu de son âme qui doucement la brûlait de l'intérieur, ranimait son coeur, éveillait ses sens. Terriblement vivante, Violet se délecta de quelques instants seulement du plaisir qu'elle y prit, quand bien même celui ci soit probablement malsain entre eux. Qu'importe. Elle le voulait. Son corps entier en demandait plus, toujours plus, avare qu'elle était. Pourtant, incertaine, l'infime moment d'infini dut prendre fin. Difficilement. Douloureusement. Déjà la réalité se ramenait à elle, indéniable vérité qui la fit défaillir instantanément. Les raisons de ses gestes étaient bien moins nobles, bien moins pures. Les causes n'en étaient que trop sombres. Ce ne fut donc pas par timidité qu'elle évita son regard. Mais d'une réelle honte, dirigée vers un homme différent de celui qui se tenait à présent face à elle. Homme qu'elle pleurait encore quelques minutes auparavant. Quelques images, déjà lui revenaient à l'esprit, défilaient devant ses yeux sans qu'elle ne puisse rien y faire. Douce torture qu'elle ne put arrêter, culpabilité qui lentement s'emparait d'elle. Comme s'il comptait. Comme si elle lui devait quelque chose. Isiah.
Et il vint la rechercher. Déjà le Blum plantait de nouveau son regard dans ses prunelles embuées, tandis que ses doigts tendrement enserraient sa mâchoire, l'obligeant à le regarder. Inutiles. Elle n'aurait pas bougé. Paralysée par l'intensité. Alors non, elle ne protesta pas un seul instant. Immobile, secouée de violents frissons terriblement délicieux, encore animée pourtant. Et elle ferma les yeux. Juste ça, laissant alors couler quelques larmes sur ses joues tandis qu'avec tendresse elle répondait à son baiser, glissant doucement ses doigts dans les cheveux de Symon. Se rapprochait, encore, toujours. Demander plus pour définitivement enterrer ce prénom qui la hantait. Elle pleurait, oui. Silencieusement. Parce qu'elle savait que tout n'en deviendrait que plus compliqué encore, que la simplicité jamais ne reviendrait entre eux. Frêle corps qui toujours venait se serrer contre lui, frêle corps trop faible pour ressentir de telles choses. Littéralement terrassée par ce désir qui chaque instant un peu plus semblait prendre de l'avance, grignoter le peu de raison qu'il lui restait malgré tout. Douleur intense que pouvait être celle de penser un instant trahir les personnes qu'elle aimait. Elle le trahissait lui. Lui et ce qu'il pensait peut-être apercevoir, elle lui mentait. Elle se trahissait elle-même, sachant pertinemment que la chute n'en serait que plus douloureuse, étant consciente des risques et des conséquences. Mais surtout, oh oui surtout, connaissant à son plus grand malheur la cause de tant de désir. Besoin irrépressible de faire taire cette souffrance. Il en devait de sa survie. Tout du moins, elle le pensait. Et enfin, elle trahissait Isiah. Isiah qui vicieusement se frayait un chemin dans son esprit, se cachait toujours derrière l'un de ses gestes. Etrange sensation. Etranges sentiments. Pourtant encore venait-elle chercher ses lèvres entre les siennes à plusieurs reprises. Ne pas le quitter, jamais. Ne pas quitter la chaleur de ses bras et la douceur de ses mots. Au risque de s'y perdre. Au risque de se perdre.
Reculant finalement, juste de quelques centimètres son visage du sien, Violet esquissa un léger sourire, se mordant la lèvre timidement. Plus certaine de rien durant quelques millièmes de secondes, elle vint pourtant glisser ses lèvres au creux de l'oreille de Iaël et murmura doucement. « Tu restes ici, hein ? » Gamine apeurée qu'elle était. Toujours se faire rassurer, toujours. Avec application alors, elle glissa ses deux mains sur ses épaules et lui retira sa veste avant de venir la poser sur le canapé. Attrapant sa main dans la sienne, elle l'attira de nouveau vers elle et entrelaça ses doigts entre les siens, rapprochant son visage du sien. Elle le regarda ainsi, quelques instants. Ultime opportunité de faire marche arrière, dernière sortie de secours. Le feu déjà les rongeait, abîmait l'habitacle, détruisait les fondations. Elle ne prit pas la fuite. Pas un seul instant. Et finalement après quelques secondes elle se redressa et lui vola un baiser, tendre, glissant ses lèvres sur sa mâchoire cette fois-ci. Le temps s'arrêtait, encore. Les yeux clos. Ce n'est que machinalement qu'elle effectuait ces gestes, ses pensées cette fois-ci l'avaient définitivement quittées. L'instinct l'emportait, le corps l'emportait. Et lui lui hurlait de faire Symon sien en cet instant. Besoin primaire, irrépressible, à son plus grand plaisir. Les choses n'étaient que douces mais terriblement fortes, légères mais terriblement intenses. De ce qui leur appartenait. De ce qui était à eux. Lien particulier. Il l'avait toujours été même sans cela, et le serait peut-être même plus encore après. Seul l'instant comptait. Seuls ses battements de coeur sourds régissaient son corps entier, seuls ses baisers demeuraient importants. Contact rassurant. Etreinte qui au petit matin serait probablement regrettée. La nuit les cachait des yeux du monde, de la réalité. La clarté ne viendrait que le lendemain. Pourtant elle n'avait pas peur, pas pour le moment. À ses côtés, tout irait bien. Ensemble, tout irait mieux. À se leurrer contre une peau qu'elle n'aurait peut-être jamais dut toucher, à s'illusionner dans un souffle qu'elle n'aurait jamais dut sentir, à rêver entre des lèvres qu'elle n'aurait peut-être pas dut caresser. Accéder du bout des doigts à l'espoir d'un bonheur qui ne serait qu'éphémère, s'éteindrait lorsque finalement ils s'en seraient rendus compte. Ils ôtaient un masque pour en revêtir un nouveau, pensant découvrir l'ultime réponse à leur relation alors que Lilianna n'en avait jamais été si loin. Et ils s'en éloignaient, en se rapprochant. Pourtant le plaisir était tel que ni l'un ni l'autre ne semblait être prêt à lâcher son amant. Spectateurs de leurs propres actes, bien loin déjà leur raison semblait s'en être allée. Pourtant, elle encore lui susurrait quelqu'un mot, cachée derrière un coeur meurtri qui saignait encore malgré tout, brûlé à vif au nom d'un mensonge qui chaque seconde un peu plus grandissait. Se persuader d'une chose fausse. Elle désirait Iaël, oui. Cette vérité était indéniable. Pourtant la seule raison pour laquelle elle s'autorisait de tels rapprochements était toute autre. Elle le désirait en pensant oublier un autre homme. Elle le désirait parce qu'il la rassurait, parce qu'il était lui. Mais surtout elle le désirait parce qu'il n'était pas Isiah.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Dim 17 Fév - 15:43
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l n'y avait que les larmes à effacer au bout de ses joues, les gouttes d'eau salée à chasser de sa peau. Elle était belle. Iaël s'était laissé prendre, et surprendre. Un peu innocemment, avec une touche de naïveté nouvellement adoptée. Naïveté sincère qui parfois se glissait sur sa peau comme le fond de teint d'une des pimbêches à qui il subtilisait son présent et ses futurs exaucés. Une naïveté malsaine en cet instant. Excessivement. La case discernement et bon sens était vide. De quoi lui en vouloir, au fond ? Sa vie ne se résumait qu'à trois pauvres mois et quelques semaines, quelques jours, quelques heures, et encore un peu ces minutes et ces secondes qui s'égrainaient entre eux, en eux, et dans leurs yeux. Des yeux, ses yeux, les yeux de Violet qui fuyaient doucement entre les baisers partagés, pour mieux répandre sur les courbes de ses joues les sanglots silencieux. Symon, doucement, la couvant du regard comme presque jamais, effaça et chassa du bout du pouce ces intruses. Perturbatrices. Surtout quand tous savaient une chose. Voir Liliana pleurer était pour le Blum un véritable crève-coeur, une torture qu'il prenait presque comme un affront à sa propre personne. Il ne faisait que ça, au quotidien et de façon constante, au final. Il ne le pouvait pas constamment, la vie de vagabond collée à sa peau comme un fardeau, mais il essayait de veiller sur elle. La voir sourire, la voir heureuse. La voir un peu plus libre de respirer, la voir s'affranchir de sa propre personne parfois même. La voir vivre et la couver de ses yeux, protecteur silencieux. Aux illusions par milliers, aux illusions millionnaires. Un monde en construction dans ce petit crâne dans lequel il se réfugiait bien des fois. Pendant ces journées et ces nuits se suivant et se mêlant, infinies parfois, qu'il pouvait passer sans un mot à prononcer, une parole à vouer et une seule voix à élever. Il avait bien eu du temps à peindre, dépeindre, et repeindre l'intérieur de son esprit où restait toujours pièce maîtresse cet opaque et imposant rideau plus que sombre que la nuit. Plus noir que le pétrole. Plus noir que les cauchemars. Absence totale de lumière, absence totale de matière. Rien à y chercher, les données étaient effacées, happées dans une autre infinité de la galaxie de ses neurones entrechoquées. « Tu restes ici, hein ? » Ses lèvres à l'aube de son oreille, Symon esquissa un petit sourire. Où donc sinon aurait-il pu aller, pourquoi s'en serait-il d'ailleurs allé ? « T'inquiètes pas, je suis là et je reste là. » Son regard plongé dans le sien, les infinis dans les profondeurs et les abysses. Flambante vérité se glissant entre ses lèvres étirées en un malin sourire alors qu'il la laissait doucement et consciencieusement lui retirer et prendre sa veste qu'il n'avait pas encore finalement quittée. Ses doigts furent à nouveau et encore rattrapés par les siens. Retour à cette bataille qui n'en était pas une. Corps à corps, combat pacifique en rapproché. Et se perdre, encore, dans ses yeux irisés. Rester ainsi, sinon, au pire, à la dévorer du regard et détailler chacun de ses détails qui faisaient d'elle un tout aussi unique, aurait pu au minimum lui suffire. Et lui prendre des jours, des heures, tant et tant de tours de cadran pour marquer dans son esprit chacun de ces paramètres qu'il n'avaient pas encore enregistrés. Le contact encore de ses lèvres et les siennes, en un frisson qui s'éternisait à courir le long de son échine. Une sensation si douce aussi et pourtant, alors qu'elle volait à sa mâchoire un baiser encore, en douceur masquée. Il ferma doucement les paupières, laissant l'instant s'étirer et s'éterniser, son souffle contre sa peau. Pour mieux, en rebaissant le nez et le visage, venir doucement, l'embrasser elle aussi à la jointure de la mâchoire. Que son nez flirte doucement avec le velouté de sa peau, alors que tendrement il commençait une lente descente, de son cou qu'il tressait de ses lèvres, les baisers. Laisser son souffle tracer et suivre la courbe des vallons et des vallées de sa peau et de son cou. Les mains de nouveau posées sur ses fines hanches, si rapprochées de lui. Il vibrait, en intérieur, de l'intérieur. Un feu brûlant qui montait doucement, gasoil distillé dans son sang et dans ses veines qui, doucement mais avec sûreté, prenait feu. Nourrir le brasier, alimenter les flammes. Les flammes qui carbonisaient la moindre de ses pensées, effaçaient jusqu'à l’évanescence d'une autre idée, terre brûlée où plus rien n'arrivait à germer autre que ce qui déjà été planté et poussait en ce moment. Elle. Violet. Il n'avait qu'elle. Qu'elle en port d'attache, qu'elle en repère de sa vie drôlement menée et dévastée par un autre incendie spontané qui avait réduit en cendres ce qu'il avait pu être bien avant cela. Il se berçait d'illusions irréelles. Impossibles avenirs qui prenaient en partie racine dans son coeur. Il n'y aurait jamais pensé, jamais il n'aurait pu effleurer ne serait-ce que la possibilité, l'idée même. Trop attaché à son intégrité, sens partagé d'un honneur respectueux. Et très aveugle et borné. Mais ici ils en étaient, ici s'étaient-ils échoués. Iaël revint déposer un baiser sur ses lèvres, goûter leur tiédeur. Leur douceur, sentir son odeur et savourer leur goût inédit. Rien d'autre que l'instant dans lequel il se perdait. Rien d'autre que ça au rythme des battements de son coeur qui semblait sous certains angles et aperçus s'affoler à demi. Il se retrouva ainsi, ils se retrouvèrent ainsi. Quand son baiser s'envola, il posa doucement son front contre le sien, leurs ombres emmêlées. Avec calme et tout ce dont il pouvait être constitué, il les poussa eux deux à l'approche du mur le moins lointain. Lui contre elle, elle contre lui, désormais prisonnière entre le mur et son corps. Il chercha son regard, un instant. « Je serais toujours là, Violet. » Sourire en coin alors que d'une main il venait caresser la courbe de son cou, dessin idéalisé. Ses doigts qui vinrent en remontant à se glisser dans ses mèches de cheveux, paume à sa joue et phalanges emmêlées. Iaël n'avait peut-être pas saisi. Plus que peut-être, il n'avait pas saisi. Que derrière tout ça, il aurait dû y penser. Penser à la cause, penser aux conséquences. Mais lui, lui, en cet instant, s'en foutait largement. Un peu comme toujours, il ne voulait qu'une chose. La rendre heureuse.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Lun 18 Fév - 20:36
Appartement de Violet ◈ S. Iaël Blum et L. Violet Collins
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rûler, puisqu'il en était ainsi. Brûler de son être entier volontairement cette fois-ci. Mourir encore un peu plus dans une étreinte, se consumer lors de quelques baisers pourtant terriblement tendres. Arme de destruction massive que pouvait être un coeur battant exagérément vite, menace perpétuelle que pouvait être celle d'un esprit trop peu clair pour contester. Le temps n'était plus à la parole et à la raison, le quota de quelques minutes s'était écoulé déjà. Trop utilisé. Elle aurait aimé peut-être lui conter ses peines, lui expliquer. Pourtant ses souffrances se faisaient si intenses qu'elle l'avaient empêcher de parler. Mutisme muet, clos, secrets scellés sous clef au nom de la fierté. De ce profit qu'elle en tirait aussi certainement malgré le fait qu'elle ne soit pas en capacité de s'en rendre compte. Pensées brouillées par ce flux sanguin qui toujours un peu plus s'accélérait, par ces douces caresses, ces lents baisers. En proie à la distraction, en proie à l'insouciance. Quelques instants qu'elle aurait voulu éternité, même si le temps à ce moment précis semblait leur filer entre les doigts bien trop rapidement, dans un souffle tiède qui lentement mourait au creux de son cou. Seules demeurer comme unique certitudes ces ombres qui lentement couraient sur les murs, dessinaient d'un seul trait cette étreinte leur appartenant. Leurs ombres. Et ce souffle frais provenant d'une des fenêtres qui jusqu'à eux se frayait un chemin afin d'abréger les délicieuses souffrances de ce brasier. Calmer la passion, faire taire les brûlures. Peut-être ce courant d'air fut la cause de ce long frisson qui glissa le long de son échine lorsqu'à nouveau Iaël caressa son visage. Effacer ses larmes, effacer ses doutes. Une dernière fois. Encore, comme il l'avait toujours fait et semblait être prêt à le faire éternellement. Lui serait là. Nul part, partout. Avec elle. À ses côtés, en cet instant. Et ses réponses ne faisaient que confirmer cette hypothèse, terriblement rassurante. Dernier point sûr. Ultime personne à qui accorder sa confiance. Pourtant les choses n'en étaient que plus compliquées, plus sombres encore. De ces mystères non élucidés, de ces questions sans aucune réponse, de ces multiples faits et ressentiments que l'on ne comprenait pas. Leur lien. Eux, eux deux. Complémentaires, un peu. Il était pour elle ce qu'elle représentait pour lui. Echange de rôle perpétuel, sur un pied d'égalité. Pas de plus avantageux ni de plus redevable. Violet ne lui devait rien si ce n'était tout. Tous ces plaisirs qu'il lui apportait par sa simple présence, tous ces échanges terriblement délicieux de quelque nature soient-ils. Etrange relation, oui. Pourtant jamais autre part qu'à ses côtés elle ne s'était sentie à sa place comme maintenant. Sécurisée par ses bras, ses mots. Par lui, par ce qu'il était, et ce qu'il lui offrait.
À l'image de ses larmes qui bien vite furent chassées, ses pensées s'en allèrent avec ee quand bien même le poids de son coeur resta toujours aussi conséquent. Pourtant cette fois-ci Lilianna se contenta de supporter sans chercher une fois de plus la cause de tant de peine. Elle n'en était que futile, inutile. Invisible à présent lorsque ses joues furent sèches. Et malgré tant de désirs contraires elle lui demanda une chose, une seule. Ultime requête qui signifiait au fond bien plus que quelques mots. Elle le voulait à ses côtés. Toujours. À jamais. Et le Blum lui répondit, l'enserrant d'une nouvelle étreinte cette fois-ci tandis qu'elle plongeait ses yeux dans les siens encore une fois, pressant ses lèvres l'une contre l'autre. Et c'est machinalement qu'elle effectua ses gestes suivants, d'une spontanéité qui lui était propre ; d'une tendresse qui leur appartenait à eux deux. Avec difficulté pourtant elle parvint à lui céder une partie de son cou, se délectant finalement de la douceur de ses lèvres contre sa peau brûlante. Les yeux clos, le plaisir n'en était que plus intense encore. Et toujours un peu plus il glissait en son corps entier de ses contacts de ces décharges électriques qui éveillaient les endormis, ranimaient chaque partie d'un corps distrait aussi infime soit-elle. Ainsi se retrouva-t-elle à sentir une nouvelle fois ses doigts instinctivement venir chercher le bas du t-shirt de Symon, serrant avec force un morceau du tissu tandis que son index se fraya un chemin sur le bas de son torse. Ainsi se retrouva-t-elle à craindre la chute, un instant, tant l'intensité l'ébranlait. Et il la soutint, revenant chercher ses lèvres ; celles qu'elle n'aurait quittées pour rien au monde. Retrouver la force de survivre à toutes ces sensations qui violemment combattait en elle, volonté motivée par ce seul désir destructeur qui en cet instant les animait tous deux. Et elle le força, un peu, à rester contre elle en mordillant doucement sa lèvre inférieure. Goûter encore à cette chaleur moite, à ce sentiment d'inédit. Pourtant leur baiser prit finalement fin, et, gardant les yeux clos elle se laissa guider aveuglément, le front collé contre le sien. Ce n'est qu'une fois qu'elle sentit la fraîcheur du mur contre son dos qu'elle rouvrit les paupières et plongea son regard dans celui de Iaël. Un instant, encore. Un instant et quelques mots qui lui valurent un léger sourire avant qu'elle ne referme encore ses yeux. La poitrine se soulevant à rythme régulier, les poumons qui toujours demandaient plus d'oxygène. Souhait qu'elle ne réalisé pas puisque déjà elle revint l'embrasser, pressant ses lèvres contre les siennes à plusieurs reprises. Pourtant, entre quelques baisers elle marqua une pause, courte. Assez pourtant pour chuchoter calmement. « Moi aussi. Moi aussi, je serais toujours là. » Et finalement ses deux mains cette fois-ci se glissèrent sous son haut, caressant son torse du bout des doigts, lentement tandis qu'elle tentait toujours un peu plus de le garder contre elle. Se perdre dans ses bras, brûler entre les ombres. Qu'importe, elle finirait en cendres quoiqu'il arrive. Rongée par la culpabilité comme par le désir, grignotée de toute part par les restes de ses principes et de ses valeurs. De vulgaires cendres. Autant achever ce funeste destin entre les bras d'un homme qu'elle aimait. Peut-être pas de cette manière. Mais pourtant, elle l'aimait.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Jeu 21 Fév - 15:36
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e qui était presque drôle, c'était de le voir ainsi. Iaël. Un côté flambant de sa personne ressortait doucement dans une clarté des plus sombres. Assez perturbant. Il aurait été dur, c'est vrai, d'imaginer quoi ou qui il pouvait bien être en une telle situation puisque de façon initiale, puisque sa vie ne se résumait dans les brumes de son esprit qu'à une douzaine de semaines à peine, mais l'ombre d'un autrefois et d'un autre temps flottait au-dessus de son image, de lui, d'eux. Un autrefois qu'on appelait autrement. Futur au passé, avant dans l'après. Quand il était Symon plus que Iaël. Une époque révolue et effacée tout bonnement de ses mémoires et de ses souvenirs. Un autre qu'il avait été, durant un temps. Excessivement charmeur, peut-être un peu trop d'ailleurs. C'était l'époque où sa vie ne se résumait qu'à cela. Prendre son pied de façon constante, se faire plaisir de façon quotidienne. Une vie aux allures d’Épicure écorché par la réalité de nos modernités, plutôt. Alcool, fête, et le plaisir des chairs qui chaque jour se renouvelait. De ce joyeux temps où il ne vivait que dans un instant, brûlait et consumait sa vie des deux bouts, cigarette à la nicotine encore plus fatale que les autres, un poison sain qui nourrissait sa faim de vivre alors. Un véritable parasite, en réalité. Quand il vivait ainsi, c'était ce qu'il alors était. Un peu pour faire payer à son père aussi, au final. Puisqu'il n'était pas désiré, qu'il avait toujours été le boulet de son père, il lui avait avec la plus belle des sincérités rendue la monnaie de sa pièce. Tout bonnement. Piocher dans ses fonds, mettre toute sa vie, son monde, ses économies, en péril pour une dette de jeu impayée.. Le patriarche avait bien trouvé son moyen de se débarrasser de son fils, sangsue de 28 ans qui comatait en journée pour mieux retourner picoler la nuit venue, le soir arrivé. Il s'était débarrassé de lui, oui, en le larguant dans un autre temps. Aujourd'hui, et maintenant, il devait bien s'en mordre les doigts. Son fils était perdu dans la nature, et sa petite manigance mise aux vues de tous dans les futurs de ces instants. Son fils était perdu dans la nature, et il ne s'appelait plus vraiment Symon. Il s'appelait Iaël. Il s'appelait Iaël et il embrassait doucement Violet, son seule phare dans la brume de ses pensées, avec la tendresse protectrice qui lui collait si bien au teint, depuis ces derniers mois passés.
Iaël. Celui qu'il était, plus que jamais en cet instant. Dans les brumes électriques des frissons de leur peau respective, leurs souffles en sursis et leurs baisers volés. Une danse hypnotique, une valse au ralenti. Un jeu d'ombre chinoises qui dans la lumière de la fin de journée qui filtrait par la fenêtre ouverte, laissait les formes se faire flammes en contraste de leurs silhouettes projetées. Chaque toucher était une brûlure qui enflammait jusqu'au plus profonde des couches ses chairs. Une chaleur qui se distillait du bout de ses doigts, flammèches léchant dans leurs étreintes partagées leurs coeurs qui se faisaient brasier. Du moins celui du Blum, au minimum. Ils en arrivaient ici, il en était ainsi. Il la tenait en otage contre un mur, et l'innocence la plus spectrale et la plus sincère aurait presque pu briller au coin de ses lèvres alors que les mots encore s'échappaient, prophétie en murmures. Iaël était venu ponctuer la répétition de ses promesses du doux flirt de ses phalanges avec le cou de Violet. Blum aurait pu rester ainsi à doucement savourer, savourer l'air entre eux deux, ce qui les rattachait, et le toucher du pouce de Liliana flirtant avec la peau de son ventre, encore et encore. C'était en dehors des temps, dans un autre espace, loin de tout, proche de rien sauf de cette nouvelle définition d'eux deux. Des mots qui lui furent rendus, pour mieux encore étirer son sourire en un coin, bonheur presque narquois qui s'accrochait à ses lèvres. Un nouveau et délicieux choc presque électrique défila dans chacun de ses membres alors que les mains de la jeune femme venaient se glisser toutes deux sous la toile de son t-shirt, caresses brûlantes d'un désir qui bouillonnait dans les veines, à chaque instant un peu plus fort, du walker amnésique. On ne pouvait pas faire plus proche, eux qui semblaient ainsi alors toujours tenter de ramener l'autre encore un peu plus près. Iaël revint embrasser les lèvres de Violet, langoureux, alors qu'avec la dextérité qui semblait être celle d'un habitué de l'affaire, il enlevait son t-shirt. Vulgaire vêtement qui se retrouva bien rapidement à ses pieds, à leurs pieds. Il revint mordiller la lèvre de Liliana, le souffle court. Dans son dos, ses mains glissèrent doucement, venir et venant elles aussi à leur tour se glisser sous le t-shirt de Collins. Ses formes sous les doigts, le nez de Iaël vint à trouver le parfait endroit où se caler; Au creux exact du cou de Liliana, là où sa respiration encore plus caressait sa peau veloutée. Il ferma les yeux, ainsi, se délectant de leur corps à corps, de son coeur si proche du sien. Des rythmes qui peut-être à peu de choses différaient mais dans leur empressement respectif se retrouvaient. Ils étaient aussi sous pression l'un que l'autre, aurait-il semblé. Sur des charbons ardents, au bord du gouffre, sur le fil, il y avait de l'électricité encore dans cet air qui se faisait nouveau et se renouvelait encore, chassant les effluves de nicotine raccrochées à chaque part de l'appartement, chaque objet. En cet instant, Iaël ne faisait que se raccrocher à un seul et unique tendre parfum, une fragrance presque douloureuse tant par sa douceur et sa beauté à son esprit déconnecté de toutes les réalités parallèles que formaient ce monde. Celui de Violet. Violet. Violet, encore et toujours Violet. Un seul prénom qui tourbillonnait en lancinant murmure dans son crâne mal rangé, qui clignotait vivement à chaque seconde s'avançant. Il lui semblait qu'il n'y ait qu'eux, que lui, que elle, en cet instant vivants sur cette planète. Triste façon de s'emballer et de s'embrouiller les idées. Les lendemains n'en seraient jamais que moins sures et plus incertains, alors encore. Car déception finirait par bien se faire sentir, désillusion qui le brûlerait dans le mauvais sens du terme et qui à ce moment précis ne lui semblait qu'impossible, une éventualité depuis le début, dès les premiers instants, le premier souffle suivant leure première étreinte, avait été éludée de ses pensées, naturellement.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Ven 1 Mar - 23:14
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es choses n'en étaient que trop complexes et les pensées trop sombres. Ainsi se laissait-elle aller entre ces bras insouciants, brûlants, anesthésiant la douleur lancinante que pouvait être celle du soucis et de l'incertitude. Blesser ailleurs pour mieux taire ce qu'ils tentaient tous deux d'oublier ; cette connaissance pertinente que le réveil au soleil levant du lendemain ne serait que trop brutal. La nuit cachait, les enveloppait de sa douceur et de son innocence, termes qui en cet instant reflétait tant ces gestes qui défilaient sous leurs yeux. Simples spectateurs de leurs envies, de leurs désirs, de toute ces choses insaisissables et inexplicables dont ils n'étaient point maîtres. Lâcher prise, enfin. Peut-être jamais n'auraient ils du le faire, pourtant en cet instant rien de cela ne comptait. Rien n'était important, si ce n'était ce souffle chaud qui lentement se glissait sur ses lèvres entre deux baisers, terriblement troublant. Terriblement délicieux, aussi. Effluves sucrées enivrantes auxquelles Violet se raccrochait encore et toujours, partie intégrante d'une personne qui demeurait à présent l'unique chose sensée. Leurres dans lesquels elle se berçait, les yeux clos sur le peu de lumière qui filtrait encore dans l'appartement. Les idées n'en étaient alors que trop peu clair, l'esprit devenait embrumé et la raison se retranchait dans un endroit que jamais elle ne souhaiterait explorer. Ignorance dont elle se délectait pleinement, profitant de ce répit que Iaël lui offrait. Un arrêt sur image, une pause, paradoxes vivants qu'ils représentaient ensemble alors que le temps semblait filer à vitesse grand V, se glisser entre leurs doigts inexorablement. Ensemble, juste eux, eux deux. Union à laquelle elle n'avait jamais pensé, spontanément. Union qui jamais ne lui avait traversé l'esprit. Pas un seul instant, pas une seule seconde. Innocence qu'ils avaient toujours partagée mais qui les rapprochait encore un peu plus, cette fois-ci. Toujours. Confiance aveugle entre les ombres et les peurs, étreinte réconfortante et terriblement sécurisante. Et cette impression oui, ce sentiment que le lendemain n'était pas alors qu'il ne les rattraperait tous deux que bien trop tôt.
C'est de cette manière alors qu'elle effectua ses prochains gestes ; innocemment. Naïveté certaine que pouvait être celle qui la caractérisait, parfois, cause même de cette simple idée qui lui traversa l'esprit. Ils auraient pu reculer, encore. Pourtant l'avarice de ses doigts qui lentement se glissèrent sur le corps du Blum la fit défaillir, encore une fois. Troublée par ses pensées, ses actes et même par ses ressentis ; troublée par cette personne en laquelle elle ne se reconnaissait pas mais qu'elle aimait pourtant tellement. Ainsi se retrouva-t-elle de nouveau à répondre à son baiser, sensuellement sans même y réfléchir ne serait-ce qu'un seul instant. Le bruit fracassant de son coeur contre ses côtes l'emportait sur ses pensées, bien trop présent, bien plus important. Et celui-ci s'emballa davantage encore lorsque finalement Symon retira son t-shirt, laissant alors le champs libre à ses mains de se glisser là où elles le voulaient. Remontant l'une d'elle le long de son torse, jusque sur sa nuque, Lilianna tenta de garder encore un peu plus longtemps ses lèvres contre les siennes, vainement. Pourtant sa déception ne fut que bien courte puisque déjà de nouveaux frissons l'assaillaient de toute part au contact des doigts de Iaël contre son dos qui, lentement parcouraient sa peau tandis que son souffle chaud glissait sur son cou. La respiration tremblotante, elle glissa sa main dans ses cheveux, ne réprimant qu'avec difficulté ce désir lancinant de toujours vouloir plus, qui vicieusement s'était glissé dans ses veines. Venin dissolu alimentant ses chairs, ses organes, ses muscles : chaque infime partie de son corps qui en cet instant lui échappait totalement. Un peu elle-même un peu une autre, un peu aimée un peu aimante. Délices sombres dont ils profitaient naïvement, doux rêves éveillés dont les fins ne seraient que bien trop destructrices. Brasier ranimant quelques instants les coeurs endormis, flammes qui ne finiraient qu'en cendres. Restes de poussières d'étoiles alors, restes de poussières de vies qui un jour s'était entremêlées pour mieux se séparer. Inconsciemment.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe Sam 2 Mar - 13:58
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a chute n'en serait que plus douce et plus violente. La fin des temps l’agripperait, les accrocherait, avec la morgue et la délicatesse qui en cet instant les menaçaient. Une parenthèse fatale à leurs coeurs et surtout au sien. Iaël ne cherchait qu'un seul but, ne marchait que vers un seul cap, enfant aveuglé par l'éclat du soleil qui avait brûlé ses yeux quand il s'était enfin réveillé, éveillé par le murmure et les chants des oiseaux invisibles qui voletaient aussi au-dessus de son crâne, innocentes créatures pourtant si perfides, si macabres, quand le soleil se faisait happer par la nuit et que les astres brillaient dans la nuit ouatée. Ils couraient à leur perte, il courait à sa perte. Les bras de la nuit commençaient à enlacer Londres dans une étreinte qui se répétait encore et toujours. Comme la leur. Une étreinte, des baisers, et comme la nuit prenait possession des rues et des étendues de leurs cieux, le poison se distillait dans leurs veines, vénéneuse machination au goût sucré des lèvres de l'autre. Mais pour l'instant, qui aurait pu comprendre, s'en rendre compte, imaginer et prédire leurs lendemains ? En cet instant, Blum ne faisait et ne voulait qu'une chose. Lui donner tout ce qu'il pouvait lui offrir, se donner tout entier lui-même à elle. Par tous les moyens, il aurait aimé lui apporter un peu de bonheur, lueur d'espoir dans ces horizons sombres qui n'étaient que les leurs. Une parenthèse enflammée, comme leurs corps et leurs peaux qui se frôlaient, leurs lèvres qui flirtaient ensemble et leurs souffles chauds se mêlant dans cette valse immobile. Qui y aurait cru, qui l'aurait imaginé, qui en aurait ne serait-ce que conçu l'infime possibilité ? Iaël et Violet. Abandonnés l'un à l'autre, pour le meilleur comme pour le pire dans ces secondes hors du temps, sacrées. Iaël se berçait des illusions que traçaient sur sa peau les doigts de Liliana, brûlant toucher qui serpentait en arabesques de feu invisibles sur son épiderme. Il était en feu, au sens figuré plus qu'au sens propre heureusement pour lui. Le coeur battant comme les tambours des navires lancés vers les mers inconnues, se jetant avec mépris contre les barreaux de sa cage thoracique à en saigner, à tout briser, il rapprocha encore un peu plus la Collins de lui, si cela était encore ne serait-ce que possible vu leur proximité. Il aurait presque pu sentir leurs coeurs côte à côte battre à l'unisson, mélodie qui bourdonnait à ses tempes, tempes derrière lesquelles les plains de son esprit étaient balayées par un vent implacable, bise balayant encore et encore les steppes et l'empêchant ne serait-ce que de réfléchir, esquisser une pensée autre que tournée vers Violet, vers eux, vers ce qu'ils étaient en passe de réellement devenir en cet instant. Des amants. Le lendemain, ils seraient maudits. Maudits des dieux, maudits des cieux, incompréhension et explication qui devraient se lire dans leurs yeux et s'échapper d'entre leurs lèvres qui pour l'instant 'avaient que comme seul et unique but d'encore et encore s'unir et se retrouver. Demain serait un autre jour, un bien autre jour. Là ne comptait que l'instant, bientôt ces instants justement seraient amers, erreur à effacer de leurs corps qui pour le moment étaient voués l'un à l'autre dans leurs étreintes au goût d'infini et d'éternité. Ils auraient pu encore avoir une chance, une chance d'arrêter le massacre de leurs coeurs avant qu'il n'ait ne serait-ce que commencé. Ils auraient pu encore arrêter, éviter ce qui les menaçait, épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Ils auraient pu arrêter, trouver les mots, arrêter avant qu'expliquer l'inexplicable ne soit ainsi impossible. Ils auraient pu. Ils n'en faisaient rien. Ils étaient allés trop loin, la machine était lancée, le moteur impossible à arrêter. Il n'y avait pas de pédale de frein, ni même de frein à main d'ailleurs. Obligés de rouler, encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une seule goutte d'essence dans le réservoir. Ils s'étaient insérés dans cet engrenage infernal, avaient mis les pieds dans ces sables mouvants. Il était trop tard pour eux.
FIN.
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Sujet: Re: IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe
IAEL ∞ so give me something to believe, cos' i am living just to breathe