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 Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack

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Ariadne S. Van Loo

Ariadne S. Van Loo
♙ why do we fall ?
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MessageSujet: Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack   Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack I_icon_minitimeLun 11 Mar - 0:37

The light leaves me terrified. I hate when the darkness dies. Don't you ever want to be brave? It seems that we feel the same way. I'll take a good look at myself. It's you I want and no one else...
By WILD HEART. ♡
Ariadne ne s'était pas attendue à un ouragan pareil. Et maintenant, elle souffrait au possible. Elle s'en voulait profondément. Encore une nouvelle raison d'en finir, d'arrêter les frais. Le rossignol avait blessé son ours. Jamais la rousse n’avait imaginé que Jack pouvait avoir de tels sentiments, des sentiments tout court d'ailleurs... Il ne montrait jamais rien, toujours caché derrière cette carapace silencieuse et ô combien frustrante pour la jeune comédienne. Mais de toute manière, tout cela n'avait plus d'importance. Ariadne l'avait laissé se détourner d'elle, elle n'avait pas trouvé de mots. Comment aurait-elle pu de toute façon? Sophia avait arrêté d'aimer le jour où John avait lacéré sa chair à vif et laisser son coeur épouser l'Enfer sans demi mesure. Depuis, Ariadne s'était oublié. Elle vivait la vie de quelqu'un d'autre, attendait patiemment que la fin vienne la cueillir. Oui, elle se confortait dans cette espèce de fatalité malsaine. Elle n'avait plus que cela. En tout cas, c'est ce qu'elle avait cru pendant des années. Mensonge. La jolie rousse s'était éveillée sous le regard de Jack. Ce maudit regard qui illuminait ses jours comme assombrissait ses nuits. Ce regard qui la faisait vivre sans même qu'elle n'en ait conscience. Ce soir là, elle s'était tout pris dans la figure: un révélation, une peur bleue, la fin d'une histoire qui n'avait même pas commencé. Et Ariadne n'avait pas su attraper le train. Elle en était tout bonnement incapable, amorphe depuis bien trop longtemps. Alors, Jack était parti, il avait respecté son choix. Non sans créer une tempête dans le cerveau de l'actrice. Et là voilà qui tremblait de tout son corps depuis plusieurs heures, peut être même jours, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Etait-elle morte? Etait-ce son heure de gloire? L'apogée de sa vie alors qu'elle traversait le voile doucereux de la mort. Peut être. Peut être pas. Tout ce que la rousse savait, c'était qu'elle pensait à Jack. Sans arrêt. Continuellement. Film en boucle qui ressassait tout ce que l'ours avait pu faire pour voir s'envoler le petit oiseau. Et c'était douloureux. Merveilleux tout autant qu'un arrache-coeur. Mais Ariadne ne voulait pas arrêter. Elle n'arrêterait jamais. Elle l'avait perdu. Mais elle l'aimait. Et même si elle se savait à jamais vacillant dans le trou noir du remords pour ce qu'elle lui avait fait subir dans ses paroles, Van Loo ne reviendrait pas en arrière. Jamais. Elle l'avait fait assez souffrir pour trois vies entières. Jack Hawks méritait bien mieux qu'un rossignol boitillant. Qu'une actrice en mal d'amour et rempli d'un trop plein de haine. Il méritait mieux qu'une femme incapable de se dévoiler alors qu'il étalait son coeur comme jamais il ne l'avait fait auparavant.

Le passé devait rester où il était. Ariadne voulait se convaincre de cela. Elle aurait aimé être capable d'oublier. D'effacer ses souvenirs et ses actions. Mais la vie ne fonctionnait pas ainsi. Alors les secondes s'égrenaient. Et sa vue était toujours obstruée. Les larmes l'empêchaient d'ouvrir les yeux. Ses muscles ne la portaient plus. Et Van Loo ne savait plus où elle était, dans quelle monde elle évoluait. Elle n'avait plus la force. Et elle ne voulait plus rien savoir. Peut être que si la folie ne l'avait pas emporté, elle aurait tenté d'avaler toutes les pilules qu'elle conservait en cas d'urgence. Put être qu'elle serait sortie et qu'elle se serait allongée au milieu du boulevard, le souvenir de l'ancien looper comme dernier flash. Image du bonheur. D'un amour qu'elle refoulait si fort qu'elle avait fini par en oublier sa propre personne. Puisqu'à la vérité, on ne pouvait pas s'empêcher d'aimer. Tout comme on ne pouvait obliger nos poumons à rester sans air. Le cycle de la vie le voulait. Et Ariadne n'avait jamais compris cela, jamais jusqu'à ce que Jack s’époumone et tourne les talons sans plus de cérémonie. Et il était trop tard. Simplement trop tard. Et alors que les pensées d'Ariadne sombraient toujours un peu plus dans la fantaisie, un son lui fit reprendre conscience. Où était-elle? Et l'heure? Elle mit quelques minutes à comprendre et à vrai dire lorsqu'elle se retrouva sur ses jambes miraculeusement, Ariadne constata que les coups de fil s'étaient enchaînés. Son répondeur sonnait à n'en plus finir sans qu'elle ne puisse se rappeler ce simple fait. Van Loo se rapprocha, les jambes flageolantes du combiné avant d'appuyer sur ce maudit bouton, l'émotion l'ayant quitté soudainement. Et elle n'aurait vraiment pas dû agir de la sorte alors que la voix de Blake résonnait en elle tel un poignard acéré au fond de son coeur. La fin était proche. Sa fin. A quoi bon? L'ours avait cédé. Le rossignol, fragile et vulnérable n'avait plus de raison d'exister. Plus aucune. Et le hors la loi qui lui quémandait de venir à l'hôpital dès qu'elle aurait le message. Il pensait que Jack aurait besoin d'elle. Mais c'était faux. Plus maintenant. Plus jamais.

Et la rousse qui s'écroulait à genoux à nouveau. La vue du couteau sur le plan de travail lui demanda un effort improbable pour ne pas céder à la tentation. Il n'était pas mort. Pas encore. C'était tout ce qu'elle devait penser. Juste cela. Effacer tout le reste. Se lever. Et réparer ses erreurs. Comme si c'était encore possible... Comme si elle ne l'avait pas déjà perdu, lui, qui la faisait tenir debout... La suite, Ariadne ne s'en souvint pas. Lorsqu'elle reprit conscience, elle était au milieu du couloir, le téléphone à ses côtés. Le silence comme réveil. Et alors que son cerveau reprenait conscience, Sophia sentit les traces que ses larmes avaient laissé sur ses joues. Et son cerveau reprit possession de son corps. Jack. Hôpital. Tout de suite. Que faisait-elle à s'apitoyer alors que son ours était en souffrance? Qu'il avait peut être déjà abandonné le combat sans qu'elle n'ait pu lui dire tout ce qu'elle avait à lui confesser? Sans plus, de cérémonie, Ariadne se releva. Plus aucune émotion ne perça en elle. Une ferme détermination prit place et en un rien de temps, la jeune femme était dehors en direction du centre hospitalier. Et elle courut. A perdre haleine. Et lorsqu'elle arriva jusqu'à l'accueil, elle avait tellement le souffle coupé qu'elle dut murmurer à la jeune femme en face d'elle. "Jack... Hawks... Chambre..." Et à peine la secrétaire lui eut répondu qu'Ariadne était partie à la recherche du looper. Lorsqu'elle arriva à destination et croisa du regard le numéro de la chambre, ses jambes manquèrent de se dérober sous ses pieds. Tout d'un coup, tout cela ne semblait plus être une si bonne idée. Que faisait-elle ici alors qu'elle avait abandonné Jack comme un pantin? Depuis combien de temps était-il ici et elle dans un état second? Toutes ses questions... Et Van Loo n'avait pas envie de connaitre les réponses.

Mais, l'heure n'était pas à la réflexion. Absolument pas d'ailleurs. Alors, Ariadne, pour la première fois de sa misérable vie certainement, prit son courage à deux mains et actionna la poignée. Elle avait une peur bleue de ce qu'elle trouverait de l'autre côté. Une peur bleue mais nécessaire. Alors, elle finit par ouvrir les yeux et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Jack était dans un sale état, évidemment. Et tout était entièrement de sa faute, bien sûr. Et la culpabilité l'agressa au plus profond de son âme. Et elle n'osa plus bouger. Encore moins parler. Pas après tout ce qu'elle avait fait de mal. Pas après avoir martyrisé l'homme allongé en face d'elle. Et le rossignol n'avait même plus de larmes. Elle n'avait plus rien à donner. Elle ressentait simplement la force suprême de l'amour qu'elle portait à ce cher Jack. Et c'était tellement douloureux qu'elle aurait aimé disparaître drapée dans sa folle culpabilité et son dégoût d'elle même. Mais non, elle resta plantée au milieu de la pièce, son regard planté sur Jack. Il n'y avait toujours eu que lui et désormais qu'il était face au mur, Ariadne s'en voyait blessée. Blessée comme jamais elle ne l'avait été. Et comme elle ne le serait jamais...



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Jack F. Hawks

Jack F. Hawks
betrayal it's in the blood (admin)



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MessageSujet: Re: Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack   Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack I_icon_minitimeMer 3 Avr - 14:00


Dead hearts, broken spirits.



C’était un abysse. Profond. Sans fond, même. Il avait l’impression de chuter, encore et toujours. Il n’y avait rien d’autre que des ténèbres. Pas une once de lumière, pas le moindre reflet coloré, rien. C’était un trou noir, le genre qui ne vous laisse pas en ressortir. Inconsciemment, Jack cherchait la lumière. Il tâtonnait, tombant, espérant un jour voir ce putain de tunnel de lumière blanche qui n’attendait que lui. Il aurait voulu voir sa vie défiler devant ses yeux ; c’était bien ce qui arrivait avant de mourir, non ? Au moins, il aurait tout vu ; il les aurait revus. Blake était le dernier visage qu’il avait eu dans son champ de vision, avant de s’évanouir. Mais il ne s’en souvenait même plus. À cet instant précis, la Faucheuse l’avait déjà attrapé, le berçant, déposant ce voile opaque devant son regard azuré. Il n’avait déjà plus aucune sensation à ce moment-là. Blake avait été un fantôme comme les autres. Mais il l’aurait revu, si sa vie avait défilé devant lui. Il les aurait absolument tous revus. Blake, Romeo, Maggie, Zuriel, Mikhaila, Arsenic, Violet, Isiah, Sonny, Lena. Et elle. Sa vie, son souffle. La raison pour laquelle battait encore son cœur, quelques heures auparavant. Juste avant que sa vie ne se termine, sous cette lame affutée, entre des mains qu’il avait pensées être amies, depuis qu’il connaissait cet homme. Il aurait voulu revoir Ariadne. Une dernière fois. Pire que cela même. Il aurait voulu sentir la douceur de sa peau, la fraîcheur de ses mains si tendres et délicates. Il aurait voulu respirer une dernière fois son parfum si délicat, et aller jusqu’à glisser son nez dans sa chevelure rousse. Inspirer à fond, s’imprégner de son odeur. Mourir avec elle. Mourir pour elle. Mais pas à cause de ce genre de conneries. Il aurait voulu la revoir. Une dernière fois. Son visage de poupée, ses traits fins et si gracieux. Son rossignol. Il avait besoin d’elle, comme jamais il n’en avait eu besoin. Mais c’était trop tard. Jack était parti. Il tombait, infiniment. Sans être perturbé par la moindre image que ce soit. Aucune sensation. Aucune odeur. Aucun contact. Rien. Un trou noir, puits sans fond, dépourvu de la moindre sensation. Impossible d’espérer s’accrocher aux parois ; il n’y en avait pas. Il tombait. Encore. Et toujours. C’était sûrement cela, la mort. Toujours tomber. Sans même s’en rendre compte.

Bip. Bip. Bip. L’impression de sortir d’un long sommeil. Le coton dans les oreilles, tous les sens engourdis. Il essaie de bouger, mais impossible. Son esprit est encore trop loin de son corps, ses muscles refusent d’obéir. Son cerveau est trop embrumé. Il a perdu trop de sang pour se reconnecter aussi facilement. Il était trop endormi pour que les choses soient aussi simples. Alors, il essaie de se faire à l’idée. Il ne bouge pas. Il laisse son ouïe revenir, dans un premier temps, avant même d’essayer d’ouvrir les yeux. Il n’a pas envie de se brusquer, pas envie de faire un malaise. Il voudrait déjà comprendre. La mort ne devrait pas avoir cet aspect-là. Il se pose la question, enfin ; serait-il toujours en vie ? Le bip se régularise à ses oreilles. Il commence à sentir sa cage thoracique qui se soulève. Ses pensées sont confuses, il ne peut rien mettre dans l’ordre, pour le moment. Alors il se laisse sortir du coma, comme tiré par une force invisible. Son sommeil d’anesthésie, trop long, trop puissant. Il arrive à sentir qu’il a des doigts, enfin. Mais impossible de les bouger. Lentement, son esprit retourne se nicher dans son corps, l’abritant, reprenant en main les ficelles de tous ses membres. Pourtant, il n’a pas encore la force de les tirer. Chaque chose en son temps. Il y arrivera quand viendra le moment.

Et finalement, lentement, il y parvient. Ses paupières se décollent l’une de l’autre, avec difficulté, tandis que ses yeux bougeottent dans ses orbites. Tout est trouble, tout est sombre. Il n’imprime pas ce qu’il y a autour de lui. Et pourtant, il voit. Lentement, sa vision se stabilise. Il a réussi à bouger un doigt, spasme nerveux, incontrôlé, et incontrôlable. Il tourne doucement les yeux. Et son cœur à peine régulier manque de laisser glisser un battement de trop. Mais en fin de compte tout va bien. Ce n’est rien. Rien d’autre que l’amour. Il la fixe, sans pouvoir s’en empêcher. Il ne dit rien ; de toute manière, il en est purement et simplement incapable. Il ne comprend pas, ne comprend plus rien. Elle est belle, bien sûr. Comme toujours. Si belle, si pure. Sa simple présence suffit à faire naître un peu de chaleur dans sa grande carcasse froide d’ours. Son ventre se tord doucement, alors qu’il la regarde. Qu’il la contemple. Depuis combien de temps est-elle là ? Combien de temps est-il resté endormi, même ? Inconscient, anesthésié, ailleurs. Il déglutit. Sent que quelque chose n’est pas comme d’habitude. Et il se souvient. Cette dispute. Il était parti. Il avait vagabondé. Et Paris. Son couteau. Du sang, partout. Il pense se souvenir. Mais tout est si flou, si confus. Il n’arrive pas à tout remettre dans l’ordre. Il est encore perdu. Mais progressivement, il revient à lui. Comme un enfant. Un enfant, qui viendrait de manquer de perdre la vie.

Jack prit une inspiration plus longue, plus profonde. Ses yeux ne se détachaient plus de la frêle silhouette de son rossignol. Elle était là. Il ne savait pas pourquoi. Elle avait émis le souhait d’une coupure, ne voulait plus le voir. Mais à moins que le coma ne l’ait capturé durant plusieurs jours, cette coupure n’avait pas réellement eu lieu. Et au final, il s’en réjouissait, et l’espérait. Dans la mesure du peu de sentiments qu’il parvenait à ressentir. Il cligna doucement des paupières. Il aurait voulu parler. Lui dire qu’il était désolé pour tout, lui dire qu’il l’aimait, et qu’il n’avait jamais voulu la blesser. Mais il en était incapable. Un seul son sortit du fond de sa gorge recousue. Un simple petit bruit. « Hm… » Léger, à peine plus fort qu’un soupir. Il regardait Ariadne, il la dévisageait. Tout son être réclamait un contact, un sourire. Il aurait voulu la sentir contre lui, pouvoir la toucher. S’excuser, encore et toujours. Et lui promettre de s’occuper d’elle, et de tout faire pour la rendre heureuse. Mais il ne pouvait plus rien. Hormis rester là.

Allongé. À la regarder. À chercher ses yeux, ces petits diamants de pureté. Il essayait de trier les odeurs, ces effluves d’hôpital. Il aurait voulu en tirer la sienne, pouvoir la sentir, juste un peu. Et surtout, chasser cet air triste de son visage. Il avait besoin de la voir sourire. Il n’attendait plus rien du monde, absolument rien. Si ce n’était entendre son rossignol chanter. Encore une fois. Juste une fois. Chanter pour lui. Chanter pour vivre.
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Ariadne S. Van Loo

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MessageSujet: Re: Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack   Once You feel love, You'll taste the pain # Ariack I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 21:34

The light leaves me terrified. I hate when the darkness dies. Don't you ever want to be brave? It seems that we feel the same way. I'll take a good look at myself. It's you I want and no one else...
By WILD HEART. ♡
Douleur au paroxysme. Âme meurtrie à nouveau. Au delà du respirable. Si Ariadne était déjà morte avant d'arriver à l'hôpital, elle venait d'épouser les bas fonds de l'Enfer. Après la douloureuse conversation avec Jack quelques jours plus tôt -ou du moins heures, elle n'était plus très sûre-, la culpabilité avait pris le dessus sur tout le reste. Ariadne se sentait vile, malsaine. Un être à exterminer. La menace de la dépression planait à nouveau au dessus de sa tête dès lors qu'elle actionna la poignée de la chambre aux murs froids. La rousse s'attendait au pire. Et elle savait d'ores et déjà qu'elle serait incapable de se pardonner de ses actions. Faire preuve d'égoïsme, c'était seulement ce qu'elle avait réussi à accomplir ces cinq dernières années. Ariadne détruisait tout ce qu'elle touchait. Un rossignol? Avouez plutôt que le corps élancé de la jolie rousse ressemblait plus au corbeau. Destructeur. Carnassier. Prêt à tout pour que sa loi se fasse respectée. Ariadne avait détruit Jack. Et c'était tout ce qu'elle put retenir alors que la comédienne tentait d'ouvrir les yeux pour se rendre compte des dégâts qu'elle avait causés. Douleur intense. En plein plexus. Une nouvelle fois. Il semblait si faible. Si proche de la fin. Cette malheureuse fin qu'elle avait souhaité pour lui alors qu'elle lui disait adieu. Pur égoïsme. Cette envie de mourir qui la submergeait à nouveau mais qu'elle dut contenir, regard figé sur son ours. Pas une larme ne vint obstruer sa vue. Rien du tout. Elle usait de toute sa froideur pour se faire du mal, au fin fond de son âme. Se blesser par de simples pensées. S'imaginer à la place de Jack. Le souhaiter de toutes ses forces, de tout son être. Et ses muscles qui tremblaient, inexorablement. Ses poings qui se fermaient. Mais pas une larme. Pas un rictus. Un visage fermé. En colère. Haineux. Une femme qui aurait tout donné, absolument tout pour sauver cette âme immobile sur ce lit d'hôpital. Au nom de quoi? De cet amour ravageur. De cet amour si merveilleux mais pourtant si douloureux qui l'empêchait de respirer lorsqu'elle croisait le regard de Hawks. Il lui faisait toujours l'effet d'une bombe. Et aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle. Son coeur se détachait de sa poitrine, littéralement. A cause de la douleur. A cause de tout ce qu'elle pouvait ressentir pour ce corps inerte. Ariadne aurait voulu être capable de partir, le laisser là et ne plus jamais revenir. Pour ne plus être son bourreau. Ne plus jamais lui faire de mal comme elle avait osé le faire. Ses mots, tout ce qu'il avait prononcé, Van Loo le sentait encore retentir à ses oreilles, elle voyait encore son corps réagir à son départ, la priant de lui courir après, de finir sa course dans ses bras. Là où elle aurait toujours dû être. Depuis le premier jour, le premier regard.

Mais Ariadne n'était plus capable d'être cette femme. Si douce certes mais si fragile. Si protectrice et dans le même temps destructrice. Elle était la preuve vivante que la mort n'avait pas de visage, sauf celui de la bonté et du remords. Ce masque lui seyait à merveille et à en juger par son émoi, Ariadne était bien loin de s'en séparer. Mais elle n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage. La jeune actrice revint à elle lorsqu'elle entendit le grognement caractéristique de l'ours. Son regard se releva instantanément vers lui, éteint. Plus aucune once d'espoir ne perlait dans ses yeux doux et électriques. Rien ne transparaissait sauf cette tristesse gigantesque, cette culpabilité déchirante. Mais pour le moment, Sophia ne dit pas un mot. Que pourrait-elle dire? Elle avait jeté Jack dans la gueule du loup à cause de ses réactions enfantines, de cette peur irrationnelle d'aimer et d'être aimé. Elle avait tout perdu. Elle n'avait, de ce fait, plus aucun droit sur lui. Même pas le droit de le regarder comme elle le faisait, avec cette tendresse maladive. Si seulement Ariadne était capable d'échanger ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait... Si seulement, on pouvait mettre des mots sur la fontaine de sensations qui la tiraillaient intérieurement. Mais rien du tout. Simplement le silence. Juste ce regard et toujours ses muscles qu'elle n'arrivait pas à contrôler réellement. Van Loo finit par détacher son regard du visage fatigué de celui qui avait été son ami pendant tant d'années. Elle était vidée. Malheureuse. Le seul sentiment positif qu'elle ressentait résultat en ce soulagement intense de le savoir en vie, de le voir bouger et respirer aussi difficilement soit-il pour le moment. Mais pour Ariadne, ce n'était pas suffisant, cela ne le serait jamais. Un Jack vivant, c'était tout ce qu'elle voulait. C'était tout ce qu'elle avait toujours voulu et qui l'avait obligé à toujours venir à sa rescousse lorsqu'il était mal en point. Elle avait toujours fait ce qu'il y avait à faire pour que ce lien si fragile soit toujours présent pour maintenir le coeur du looper bouclé en vie. Et elle l'avait piétiné. Écrasé comme tout ce qui est venu faire barrage entre elle et la mort.

Finalement, son cerveau décida d'agir sans qu'elle n'eut le temps d'opposer une quelconque résistance. Aussi lentement que possible, avec une démarche si douce comme toujours, Ariadne s'approcha du lit du patient, les larmes montant cette fois alors qu'elle entamait cette marche funèbre. Elle avait si mal pour lui. Elle sentait toutes les entailles faites à Jack comme une cicatrice dans sa propre chair. Ses sourcils se froncèrent sous l'effet de la douleur constante mais Van Loo ne cilla pas de son objectif. Elle s'arrêta aux côtés de Hawks, pas un sourire ne traçant de jolies rides sur son visage. Et puis, elle s'assit. Rien de plus. Elle n'était pas capable de plus. Relever le regard à nouveau. Et constat frappant. Jack était là. Encore là. Et son coeur s'accéléra. Ariadne aimait Jack. C'était bien la seule chose dont elle était certaine. La seule chose qui valait le coup d'être vécue. Au moins en apparence. Et sa main vint se loger dans celle du looper, instinct qu'elle ne put réprimer. Et rien que ce toucher calma le volcan à l'intérieur de sa carcasse abîmée. Ses doigts caressèrent la paume de la main de Jack, plus pour apaiser ses propres états d'âmes que pour espérer une quelconque réponse de l'ours. De toute manière, la jeune femme ne laissait plus aucune place à la réflexion. Elle n'agissait plus que par impulsion, laissant ses muscles prendre des initiatives. Comme perdue au beau milieu d'une jungle sans issue de sortie quelconque. Mais étrangement, Van Loo se sentait bien dans cette situation. Au moins, elle n'avait plus à se confronter à cette peine, ce délire fou qui l'empêchait d'aspirer un air si salvateur. Et ses lèvres finirent par s'actionner. Sans demander un avis à ses quelques neurones restants. Juste laisser parler son coeur. Menée par la peur de perdre Jack. Son Jack.

Jack... Je... Je suis si contente de te voir. J'ai eu peur.. Je n'ai su qu'il y a une heure. Je suis désolée.. J'ai un peu perdu la notion du temps... j'aurais dû être là. Je n'aurais pas dû te laisser partir tout seul après tout ça. J'aurais dû te retenir.. Je le voulais. Mais, je sais pas. Je suis ridicule. Je te fais encore du mal et tu finis à moitié vidé de ton sang. J'aurais pas dû venir. Je peux partir s tu m'en veux, je comprendrais. Et je t'embêterais plus. Promis.

Discours quelque peu incohérent en apparence. En vérité, Ariadne était bien incapable de prononcer les quelques mots qui comptaient vraiment, les seuls qui valaient vraiment le coup d'être dits. Mais rien ne put sortir de sa gorge asséchée. Rien sauf des phrases sans grande importance. Mais ses larmes qui coulaient le long de ses joues contrebalançaient amplement ce raté innommable. Ariadne ferma alors les yeux quelques secondes, histoire de se contenir un minimum. Mais elle avait eu si peur. Elle était encore si effrayée. Elle avait si peur de le perdre. Ariadne dépendait entièrement de Jack et c'était ce qui l'angoissait le plus au monde. Un rossignol en déroute valait mieux qu'un rossignol éperdument amoureux. Ca, elle le savait. Et l'appréhendait...



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