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 how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.

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R. Fox Lewis

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MessageSujet: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeJeu 31 Jan - 0:12


Because they sleep with a gun, and keep an eye on you, son.


Sifflotant, Fox remettait ses cartes en place. Les pliant, les dépliant, jouant avec. S’amusant. Se faisant chier, quoi. La partie s’éternisait, et elle n’avait pas envie de se coucher maintenant. Elle avait un bon pli à faire, pas mal d’argent à ramasser, et elle comptait bien rester. Pourtant, dans ce petit bar pourri et pas super bien fréquenté, c’était un peu la zone, il fallait bien l’avouer. Des gros porcs gueulaient de toutes parts, des filles en petite tenue se faisaient pincer les fesses à chaque fois qu’elles servaient une bière, et… Ça criait, ça sentait la sueur, la bière, l’homme en rut et le déo périmé. Bref. Tout à fait le genre d’endroit dans lequel on pouvait retrouver une Fox avec un fort besoin de jouer, ou de se faire un peu d’argent. Le genre d’endroit où elle ne passait pas inaperçue, mais où on ne l’emmerdait pas trop. Haem. Jusqu’au moment où une main se posa sur son épaule, et où un homme à l’aspect pas très frais vint lui faire un sourire carnassier… Et agrémenté de jolis chicots, quel délice pour les yeux. Une petite phrase, un relent de bière qui vous prend au nez. Seriously, y en a qui connaissaient pas la brosse à dents. Un « non, merci. ». Du désintérêt, un retour au jeu. L’autre s’énerve, tire la chaise de la jolie joueuse en arrière. Renverse par maladresse la table à laquelle elle s’était accrochée par réflexe. Et là, c’est le carnage. En un éclair, Fox avait attrapé une poignée de jetons, et s’était éclipsée de la mêlée formée autour de cet homme. Renverser l’espace de jeu d’une bande d’addicts en manque… Très mauvaise idée, même pour un ivrogne. Surtout pour un ivrogne. Et elle, elle allait s’en tirer sans trop de problèmes, pendant que ses collègues de jeu réglaient son compte à l’autre abruti. Quelle belle soirée, tout compte fait.

De son pas souple, la renarde s’approcha du petit comptoir d’échange, récupérant une liasse de billets, contre ses jetons. Et, rapidement, elle les fourra dans la poche de son trench-coat noir, laissant ses mains bien enfoncées au fond des petites encoches. Et ce fut la tête basse qu’elle sortit, laissant le patron du bar s’occuper de la baston, au lieu de lui rappeler qu’elle n’avait pas payé sa consommation. Qui a dit qu’elle n’était pas une profiteuse ? Quelques pas dehors, une bouffée d’air frais. Fermant brièvement les yeux, Fox inspira longuement, rouvrant finalement ses mirettes pour jeter un coup d’œil rapide au ciel étoilé. Quelques bandes plus foncées le parsemaient, nuages grisonnants qui n’annonçaient pourtant pas la moindre pluie. Elle eut un léger sourire paisible, avant de commencer à marcher dans la rue, se réintéressant à ce qui se passait devant elle. Elle devait l’avouer, elle avait plutôt bien profité de sa soirée, et en avait tiré une assez belle somme d’argent. Voleuse, profiteuse, extorqueuse, arnaqueuse. Autant de termes qui auraient pu définir ce petit renard roublard à la bouille d’ange et au sourire malicieux. On la sous-estimait les trois quarts du temps, et c’était peut-être l’une de ses plus grandes forces. Elle était charmante, drôle, et… Particulièrement chiante, si on y réfléchissait bien. Sauf que ça, lorsqu’elle avait décidé de vous offrir un sourire et de vous soutirer ce dont elle avait envie, la plupart des gens ne s’en rendaient pas compte. Habile menteuse, excellente joueuse. Elle était comme ça. Et on ne la changerait pas.

D’un geste fluide, Robin jeta un regard derrière elle. Elle avait un mauvais sentiment. Le sentiment d’être suivie. Qu’elle n’était pas toute seule. Et un coup d’œil derrière elle lui ôta tout doute. Elle était seule. Hmm. Elle braqua à nouveau son champ de vision sur la rue qui se déroulait sous ses pieds. Un regard dans une vitrine légèrement inclinée, et elle se rendit compte que non, elle n’était pas seule. Elle fronça les sourcils. Parvint à identifier son pisteur. Et accéléra le pas. Roh bah non. La soirée avait pourtant si bien commencé. Au fond d’une poche, elle resserra fermement sa poigne sur son gain fiscal de la nuit. Au fond de l’autre, elle s’assura que les papiers qu’elle avait extorqués l’après-midi même à cet homme riche n’avaient pas bougés. C’est bon. Ils étaient là. Elle les tapota doucement. C’étaient eux que ce type voulait. Hmm, pardon, rectification. Ces types. Trois malabars visiblement pas commodes. Des espèces de… D’agents de sécurité, engagés par ce crétin de seconde zone, qui s’était finalement rendu compte qu’on l’avait arnaqué. Que les originaux de ses papiers avaient disparus, et qu’on lui avait laissé de vulgaires duplicata. Ainsi, elle avait exactement tous les relevés bancaires frauduleux de ce Looper sur qui ils essayaient de mettre la main. Tous les transferts d’argent qu’il avait effectués, toutes les dépenses, qu’elles soient en argent blanchi ou non. Fox n’aimait pas les chiffres. Elle avait horreur de ça. Sauf qu’elle n’était pas non plus assez demeurée pour ne pas avoir pigé que les réserves d’argent de ce type faisaient des montagnes russes. Il était dépensier, et elle le savait. Il touchait de l’argent régulièrement, et elle le savait. Puisqu’il était un Looper. Le tout était de connaître la fréquence des rentrées d’argent. Et la fréquence de ses dépenses en drogue. Toxico. Trop facile à pister. Il devait avoir son rendez-vous, toutes les semaines chez son dealeur au même endroit. Sa cible, tous les deux jours au même endroit. Et elle avait décidé de se servir des papiers bancaires de ce petit con à la vie trop rangée. Dommage pour lui. Cependant, les ennuis, elle ne les avait pas prévus. Et ils la faisaient bien suer.

Accélérant le pas, elle tourna dans une petite ruelle. Le but étant bien entendu de les semer. Elle n’y arriverait probablement pas, mais elle pouvait toujours gagner du temps. Elle parcourut quelques rues au pas de courses, agrandissant la distance entre elle et ses poursuivants. Elle tournait suffisamment rapidement à chaque fois pour qu’ils aient un instant d’hésitation, connaissant désormais les petites rues de Londres comme sa poche. Et ce fut alors qu’elle arrivait dans une rue plus grande qu’elle le vit. En quelques pas, elle l’approcha. Elle lui tapota sur l’épaule, l’attrapant par le bras pour passer devant lui. « Hé. » Grand sourire rapide. Exposé de la situation. « Ça va, tu passes une bonne soirée ? » Beuh, Fox… À quoi tu joues ? « Super, nan parce que moi tout allait bien, jusqu’à ce que les trois meilleurs catcheurs du mec que je viens d’arnaquer se lancent à ma poursuite, alors… » Flûte. Catcheurs à l’horizon. « Merde, les voilà. » Bougeant légèrement pour se mettre dans l’ombre du jeune homme, Fox réfléchit rapidement. Ok. Il ne fallait pas qu’ils la voient. Technique de camouflage, mode : on. « Bouge pas, laisse-toi faire. » Elle se lova un peu plus contre lui, se tournant davantage pour être couverte par l’ombre du mur, et plaqua ses lèvres sur celles de son collègue. Ouais. Just like that. Histoire de cacher son visage. AHAHAHA. VOUS Y AURIEZ PAS PENSÉ À CELLE-LÀ, HEIN ?! Haem. Durant quelques loooooongues, trèèèèèèès loooooooongues secondes, la renarde resta là, lèvres bien sur celles de son vis-à-vis, les yeux fermés. Et, finalement, elle prit le risque de rouvrir les yeux. Un seul, tout d’abord. Histoire de regarder s’ils les avaient dépassés.

… Ah bah non. Ils s’étaient même arrêtés. Relâchant sa pression sur les lèvres de son cher collègue favori, elle desserra sa prise sur son manteau, doucement. « Ah bah ça a pas marché. » Simple conclusion. Bah ouais, quoi ? Elle jeta un petit regard contrit à Eion, avant de se réintéresser aux trois hommes, qui s’approchaient avec un sourire. « Tu pourras pas dire que j’ai pas essayé. » Elle eut un grand sourire à l’intention de ses assaillants. « Je suis sûre qu’il y a un malentendu. » Tout le monde y croit. Tout le monde, sauf… Malabar un, malabar deux, et malabar trois. Et Eion. En fait, personne n’y croit. Sauf elle, bien sûr. Comment voulez-vous avoir l’air convaincant dans vos mensonges, sinon ?

Et maintenant ? Nouveau petit sourire. On se fait la plus petite possible. Et on évite de jeter de l’huile sur le feu. Elle y avait déjà mis de l’alcool, voyons. Chaque chose en son temps, les enfants, chaque chose en son temps.
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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeDim 3 Fév - 15:13

Manqué. Une fois de plus. Il se doutait de la difficulté. Tous avaient été francs à ce sujet. Pour tous. Pour toutes les cibles. A la vérité, il était parfois même plus simple de faire. Suivre une piste. Remonter à l'un, à l'autre. Nul importance du nom tant que la fonction était la bonne. Une victime de plus. Un ménage bien plus utile. Pourquoi manquer sa chance ? Parce que sa cible était bien trop précise. Pourtant si la recherche se révélait pour l'heure peu fructueuse, le risque ne pouvait être permis. Au risque de le rester encore longtemps. Il leva son arme, tira une simple balle en pleine tête. Son regard n'affichait nul cruauté, ni même lassitude. Il était juste implacable. Il l'avait toujours été. Il était plus simple de faire ainsi de toute manière. Et puis il n'était pas venu dans le passé pour être de bonne grâce.

Il quitta les lieux quelques minutes plus tard. Son travail était fait. Aucun soupçon ne lui parviendrait. Il parcourut ces rues qu'il avait l'étrange impression de bien connaître. C'était le cas mais dans d'autres circonstances. Une autre vie, un autre temps. Dans le sien, il ne le foulait plus depuis longtemps. Un moyen comme un autre de faire table rase. Pour l'heure, il attendait le jour fatidique. Celui qu'il savait être le premier de son existence. Il connaissait le début de l'histoire mais n'en connaissait pas les instigateurs, le moment venu, ils les retrouveraient tous. Lui bien sur mais aussi peut être elle. Pour comprendre. Avant peut être d'en finir également. Le reste ne serait que routine et travail peu passionnant. La satisfaction aura pourtant percée et ce sera là, le plus important dans l'histoire. Mettre un point final à une quête qu'il ne pensait pas rendre réelle.

Ses pas étaient les seuls à raisonner sur les dalles et c'était mieux ainsi. Il allait sans doute rentrer sans encombres comme il en avait l'habitude. Il avait toutefois le regret d'avoir eu droit à une soirée aussi peu fructueuse. Voilà qui manquait cruellement d'intérêt. Mais il avait encore le temps. Il le savait et il serait patient comme toujours.
Quelque chose pourtant vint tromper cette quiétude. Des sons plus un toucher. Elle prit place face à lui, stoppant ainsi sa marche. Il la reconnut aussitôt même dans l'ombre. Il fut en premier lieu surpris de la voir là puis comprit rapidement qu'il y avait autre chose. La surprise laissa place à la curiosité. Il la savait doué pour se fourrer dans toutes sortes d'ennuis plus ou sympathiques. Il n'ajouta rien à son introduction mais sourit tout de même légèrement en réponse à son grand sourire. Elle semblait vouloir s'enquérir dans son humeur, ses mots furent prononcés sur un ton neutre.

- Comme à l'ordinaire.

Il se doutait pas qu'elle n'arrêtera pas là. Cela aurait trop lui en demander et son ton avait un aspect qui lui faisait dire que cette rencontre hasardeuse n'était pas sans intérêt. Cette pensée lui fit rapidement confirmer par la suite de son récit. Il tourna légèrement la tête comme pour juger du problème que pourraient poser les "catcheurs" en question. Ils avaient tout l'air de gros bras sans grande intelligence mais dangereux à leur manière. Retournant son regard vers la jeune femme, il fut bientôt pris dans une étreinte qu'il avait été loin de prévoir. D'abord surpris, il ne fit pourtant pas de gestes de recul comprenant bien où elle voulait en venir. Il n'y avait décidément qu'elle pour avoir ce genre d'idées. Il doutait que cela fonctionne mais il aurait été bien difficile de le lui faire remarquer dans l'état présent des choses. Il ne sut dire combien de temps cela dura, elle finit par relâcher la pression. Quand elle annonça que son plan avait échoué, il n'en fut guère surpris. Dans quelle histoire c'était elle encore fourrée ? Une arnaque bien sur mais restait à savoir de quel genre. Quand elle parla d'un malentendu, il put voir clairement que les trois hommes n'étaient pas dupes tout comme il ne l'était pas lui-même. Tout le monde savait comment elle fonctionnait. Il aurait été plus simple de savoir de quoi il s'agissait réellement mais les trois hommes n'avaient pas l'air singulièrement causant. On pouvait s'en douter.

Eion porta sa main sur le côté. Les choses n'aillaient sans doute pas tarder à dégénérer. Il connaissait trop bien la renarde dans ce genre de cas pour savoir qu'elle n'était pas forcément la meilleure quand il s'agissait de raisonner une bande de gros bras. Prenant la peine d'observer en détail chacun d'eux, il finit par intervenir à son tour. Pourquoi le faisait-il déjà ? Question de principe sans doute. Encore une fois. Il devrait un jour apprendre à les revoir. Le moment était encore mal choisi, il atteindrait.

- Et si me disiez de quoi il en retourne, messieurs ?

Le ton poli ne trompait guère quand à ses intentions, si la situation venait à prendre une autre direction. Bien moins sympathique. Il fit un pas en avant, laissant Fox un peu en arrière. Il allait sans doute falloir quitter les lieux et vite. A moins que ces messieurs n'en décident autrement.


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R. Fox Lewis

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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeVen 15 Fév - 23:50


Are you f*cking kidding me ?


Fox était une professionnelle des conneries. Certes, ce n’était pas nouveau ; mais ce soir, elle le prouvait encore une fois, avec toute la maestria dont elle était capable. Heureusement pour elle, son collègue l’appréciait. Sinon, elle n’aurait pas donné cher de sa peau. Arriver, lui demander à peine comment cela allait, puis directement embrayer ; j’ai des ennuis, sauve-moi, je te roule une pelle. Pas très distingué. Mais totalement dans le genre de notre renarde. Elle avait toujours plus d’un tour dans son sac, même si elle avait aisément deviné que le coup du baiser ne fonctionnerait pas. Tant pis, elle avait tenté. Pourquoi le faire ? Parce que c’était comme ça. Et que sur le coup, rien d’autre ne lui était venu. Maintenant, elle devait se démerder autrement. Les mecs l’avaient bien entendu repérée, elle, mais également son collègue. Ils devaient le prendre pour son petit copain, maintenant. Super. Rien qu’à cette pensée, Fox avait envie de soupirer. Mais ce n’était pas réellement le moment. Elle n’avait pas que ça à foutre, de se préoccuper de ses histoires de cœur et de ce qu’on pouvait penser d’elle. Si elle s’y attardait, elle ne passerait pas la fin de la soirée. So, mauvaise idée.

Laissant Eion s’approcher d’un pas, elle recula doucement, se tapissant contre le mur, pareille à un félin, prête à disparaître à la moindre seconde d’inattention. Pourtant, elle ne bougerait pas. Elle n’en avait aucune envie, et ne laisserait pas le jeune homme se débrouiller sans elle. Il était parfaitement capable de le faire, elle n’en doutait pas. Mais il l’aidait, alors elle ne pouvait décemment pas le laisser en arrière, le sacrifier comme un morceau de viande. Et puis, il lui en aurait voulu. Et elle préférait clairement être dans ses petits papiers que se le mettre à dos. Nan mais franchement. Vous avez vu le beau morceau ? Comme allié, c’est pratique, faut bien avouer. Avec d’autres, elle aurait pu le faire. S’esquiver dès qu’on ne la regardait plus, les laisser essuyer les saletés qu’elle avait laissées traîner. Mais Eion… Elle tenait à garder la tête sur les épaules, if you see what I mean.

Les paroles du jeune Walker ne semblaient pas avoir impressionné plus que ça les trois colosses. Il allait falloir qu’il trouve autre chose. Cependant, leur avancée menaçante sembla légèrement ralentie par la vision de l’arme à la ceinture d’Eion. AHA. 1-0 pour le brun aux yeux bleus ultra sexy qu’elle avait adopté comme bouclier. Ils hésitèrent, échangèrent quelques regards. Puis finalement, l’un d’eux renifla d’un air mauvais. « Casse-toi, avant que tes dents ne décorent le trottoir, superman. » Derrière Eion, Fox haussa un sourcil pensif. Hm. Pas mal, il avait de la répartie, cervelle de petit pois. M’enfin, là, sa répartie ne risquait pas de le sauver, bien au contraire. Elle venait de l’enfoncer de manière inquiétante dans un endroit dont il ne voulait rien savoir. Eion n’était pas réputé au sein de ses collègues pour être quelqu’un de particulièrement agréable avec ce genre de personnes. Pourtant, il conservait ce ton poli, mais voilé de menaces. Et Fox n’aurait certainement pas aimé être à la place de ces hommes. Pas le moins du monde.

Soudain, elle vit le malabar lui jeter un regard carnassier, se désintéressant totalement d’Eion. Elle lui offrit un regard rempli d’innocence, angélique, et un petit sourire de sainte nitouche. Qui ne duperait pourtant personne. « Allez, fais pas ta pute, rends-nous ces jolis petits papiers et casse-toi avant qu’on ne décide de ramener ta tête au patron. » Elle écarquilla doucement les yeux, son sourire fanant progressivement. Bon, ils n’avaient pas l’air très enclin à la discussion. « Techniquement… Je n’ai pas ces papiers sur moi, donc ça va être difficile de vous les rendre. Après, de là à me menacer de me tuer, vous ne pensez pas que vous y allez un peu fort, hm ? » Petite moue songeuse. Qui disparut bien vite lorsqu’elle vit l’homme sortir son arme à feu, négligeant totalement Eion. « Ah d’accord, j’ai rien dit. » Se glissant imperceptiblement derrière le jeune homme, elle tenta de trouver une solution. Un moyen de s’échapper, sans trop de casse. Peine perdue. La seule échappatoire restait Eion. Et la violence. « Écoutez, on est peut-être pas obligés de s’énerver. » Petit regard insistant. Elle n’avait pas envie d’être obligée de sortir son arme. Pas envie d’obliger son ami à se battre, alors qu’il avait fort probablement autre chose à foutre de sa soirée. Pourtant, les gars en face n’avaient pas envie de discuter. Pas envie de négocier. Ils voulaient juste… Frapper ? Tuer ? « Personne n’a jamais parlé de s’énerver. Pas la peine de te cacher derrière ton copain, tu ne vas pas disparaître en un tour de magie. On nous a payés pour venir chercher ce que tu as pris à notre employeur, alors on s’exécute. Franchement, il faut que je te fasse un dessin pour te faire comprendre que tu es dans la merde si tu ne nous rends pas tout tout de suite ? » Ouah. On n’a jamais vu un idiot aussi bavard. Mais pour le coup, Fox se retrouvait comme une idiote. Il fallait qu’elle s’en sorte d’une pirouette. Pirouette qui, cette fois, ne venait pas. Et merde.

L’un des trois hommes dégaina son couteau, et les lèvres de Fox se pincèrent. Elle se sentait profondément conne. Finalement, elle poussa un long soupir, secouant doucement la tête, les yeux levés au ciel. « Je n’ai pas vos papiers. Alors il va falloir accepter de rentrer sans, tête baissée comme des chiens penauds. » Glissant sa main autour du bras d’Eion, elle l’attira doucement vers elle. « Allez viens, on s’en vaaaaaa. » Petite voix, très léger murmure. Il valait mieux décamper, avant que… Avant que quoi, au juste ? Brutalement, le mec l’attrapa, lui braquant le flingue sur la tempe, enserrant son bras d’un étau puissant. Elle poussa un grognement étouffé, se recroquevilla sur elle-même. Bordel de merde. Cette fois, elle avait réellement dépassé les bornes. Et elle était bien mal barrée.

Fox avait lâché Eion. Elle lui jeta un regard en coin, apeurée. Elle avait envie de lui dire de se casser, et c’était ce qui aurait été le plus droit, le plus sympathique. Pourtant, ses yeux hurlaient le contraire. Elle avait besoin d’aide. N’avait pas envie de crever dans cette ruelle. Et si son cynisme et son insolence reviendraient bien rapidement, là, ils l’avaient totalement quittée.

Rien ne comptait plus que de survivre. Et pour cela, elle avait besoin de Superman. Et s’il la laissait tomber, elle reviendrait de l’enfer rien que pour lui botter l’arrière train, tiens.
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Eion

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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeDim 17 Mar - 17:07

Dans quelle histoire il se trouvait impliqué désormais ? Eion, lui-même, n'aurait su le dire mais les trois hommes face à lui semblaient savoir ce qu'ils faisaient. Ils en avaient l'air du moins. Un travail de routine ? Cela n'aurait rien eu de bien étonnant. Ils avaient pourtant semblé réticents au vu de la tournure que semblait prendre les événements. Cela ne dura malheureusement pas. Il ne s'était pas attendu à grand chose. Pourquoi embaucher ce genre de gros bras si l'on s'attend à ce qu'ils reculent à la vue d'une arme ? Pendant un instant, il fut curieux de connaître leur superviseur. Puis saisit qu'il aurait l'information s'ils sortaient de là, vivants. Plus simple à dire qu'à faire au vu des apparences. Eion haussa à peine un sourcil quand il se retrouva surnommé de Superman. Le type en face devait clairement revoir ses références. La menace, quant à elle, ne lui fit aucun effet. Les menaces, ce n'est pas comme s'il n'y avait pas droit tous les jours. Alors qu'au final, la seule véritable menace n'était autre que lui pour ceux qui se trouvaient en face. Drôle d'ironie. Il aimerait bien que ce soir, elle soit encore au rendez-vous. Il y comptait bien en tout cas. Pour l'heure, les hommes ne semblaient pas encore le considérer comme tel. Après cette petite phrase qu'il avait du croire bien senti, il avait reporté son intérêt sur sa cible véritable. Difficile de lui en vouloir quand on se laisse trop facilement distraire. La situation semblait peu à peu plus claire. Il avait de nouvelles questions pour la jeune femme mais elles sauraient attendre aussi. Il ne fut en tout cas pas surpris d'apprendre l'objet de cette poursuite. Elle s'était bel et bien fourrée dans de beaux ennuis. Dommage qu'elle ait du se faire prendre. Cela semblait toutefois dater quelque peu. Les gros bras auraient-ils été lents à la réaction ? Cela pouvait s'avérer utile. Profitant du peu d'attention dont il bénéficiait pour l'heure, Eion observait la scène et la situation tout à sa réflexion. L'un d'eux finit par sortir une arme à feu qu'il pointa bien entendu sur la jeune femme. Le jeune homme était quant à lui paré. Qu'il tente de tirer. Les tentatives de Fox restaient quant à elle sans résultat, augurant même un discours qui disait clairement qu'elles ne pourraient pas fonctionner. Ce fut au tour d'un second de dégainer une arme. Un couteau cette fois. En dépit des issues précédentes, la jeune femme sembla pour sa part prête à une nouvelle tentative. Difficile d'envisager autre chose pour l'heure. Eion se faisait peu d'illusions quant à l'issue véritable de cette rencontre. Il y aurait des morts et il ne comptait pas en faire partie.
Il sentit la main de Fox sur son bras dans une tentative de fuite. Un nouvel échec cuisant s'il en était. L'un des hommes l'attrapa, plaquant son canon sur la tempe. La situation commençait véritablement à tourner au vinaigre.

Dans d'autres circonstances, il savait qu'il aurait pu partir. Elle était à leur merci, pourquoi tenter le Diable. Bon nombre de ses collègues auraient agi de la sorte sans qu'il ne puisse véritablement les blâmer. C'était bien pour cela qu'il ne s'attachait pas; à personne. Il était venu dans le passé pour une bonne raison. Parce qu'il n'avait aucune attache et qu'il comptait bien supprimer celles que l'existence l'avait forcé à avoir, parce qu'elles étaient dans l'ordre des choses. Les circonstances et il ne savait quoi d'autre en avaient pourtant décidé autrement et c'était bien de ce destin qu'il tenterait de se venger. Il aurait pu tenter de rendre les choses différentes mais quel intérêt à changer le cours du temps. Si son existence devait être de la sorte, ainsi soit-il. Aucun lien, aucune attache. Il aurait pu fuir. S'en aller simplement, sans le moindre regret. Malheureusement pour lui, il avait conservé une attache; pas une personne extérieure. Mais bien à lui-même. Lui et ses fichus principes. Il devrait vraiment les revoir un de ces jours. Et ce même principe qui avait fait qu'il était resté à l'origine justifiait maintenant qu'il soit encore là et qu'il le reste. Ce n'est pas comme s'il n'avait pas prévu l'issue n'est-ce pas ? Dans le sang comme toujours. Et il avait y en avoir.

Répondant au regard désespéré de la jeune femme par un léger sourire en coin, il sortit,à son tour, son arme d'un geste rapide et sa main droite braqua à son tour la tempe de l'homme.

- J'éviterais de faire ça si j'étais toi.

Comme prévu, il eut droit à quelques vives réactions de la part des deux acolytes de sa désormais cible. Trois contre un, deux ? On avait vu plus intéressant comme équation. Priant pour n'attirer aucune autre mauvaise attention, il sortit une seconde arme et de la gauche cette fois braqua l'homme au couteau. Les mots qu'ils prononcèrent à son égard lui passèrent totalement au dessus et il commença le décompte. Rapide, précis, sans bavure.
Un. L'homme au couteau était désormais hors jeu. Le troisième, armé, lui aussi s'approchait dangereusement. Un autre cadavre ? Pas vraiment tentant, il fallait bien l'avouer. Il ne s'agissait pas ici d'un quelconque questionnement de conscience, plutôt une question pratique. Que valait-il mieux ? Un charmant messager ou trois cadavres au fond de l'eau ? Pour l'heure, en tout cas, il bénéficiait de l'avantage. Fallait-il le mettre à profit ? Ses deux armes braquées sur les deux derniers hommes, il se permit d'interroger Fox du regard. Pas vraiment le moment de taper la discute mais maintenant le match était plus équilibré. L'occasion était celle à saisir.








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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeLun 18 Mar - 16:52


I'll burn roses on your grave.


La situation était tendue, et c’était pour une fois le cas de le dire. Le canon d’un revolver posé sur sa tempe, Fox n’avait plus qu’à prier. Et à, surtout, fermer sa gueule. Au moindre mot de travers, sa cervelle irait sans aucun doute repeindre le mur d’en face… Et le joli minois de son compatriote du futur. Et très franchement, elle n’en avait tout simplement aucune envie. Ça ne faisait pas partie de ses projets à court terme que de crever dans cette ruelle, pour deux-trois bouts de papier qui plus est. Alors oui. Fox tremblait. Elle battait des cils, regardant Eion, qui se retrouvait dans une situation assez délicate sans l’avoir demandé, et qui devait très certainement lui en vouloir, ou la détester à l’heure qu’il était. Elle sentait son estomac se serrer au fur et à mesure que s’égrenaient les secondes. Elle avait envie de hurler, de pleurer. Elle ne comprenait pas ce qu’elle avait pu faire pour mériter ça. Ou plutôt, le comprenait très bien, et se détestait. Petite crise à la Fox, bonjour. Elle ne riait plus du tout. Elle avait peur. Elle n’avait plus envie de faire la conne. Elle avait juste envie de survivre. C’était lorsqu’elle se retrouvait dans ce genre de cas qu’elle prenait conscience à quel point jouer l’idiote ne lui apporterait que des ennuis. Elle ne se plaignait jamais. Tant que sa vie n’était pas réellement et explicitement en danger, elle poursuivait son jeu, inépuisable. Mais lorsque la mort lui attrapait violemment le bras en essayant de l’attirer à elle, c’était une toute autre bataille. Elle avait envie de s’enfuir, elle voulait s’échapper. Elle aurait hurlé, pleuré, griffé, mordu, et fait tout ce qui était en son pouvoir pour survivre. Si on la menaçait de mort, elle aurait renoncé à sa liberté. Si on l’avait menacée de mort, Fox aurait accepté de ne redevenir qu’une vulgaire petite prostituée. Elle aurait accepté de redevenir une moins que rien, de perdre tous ses biens. Elle n’aurait pas eu peur d’à quel point sa vie aurait pu devenir abominable et miséreuse. Tout ce qui lui aurait importé aurait été de survive. Car au final, elle n’était rien de plus qu’une petite bête effrayée. Un petit tas de boucle blondes ou brunes, et d’ironie, qui se recroquevillait lorsque la faucheuse s’approchait, souriant de toutes ses dents. Elle avait peur de tout, et se cachait perpétuellement derrière ce masque d’insouciance. Elle le cachait si habilement depuis quelques années qu’elle avait presque fini par croire à son propre mensonge ; croire qu’elle n’avait plus peur. C’était faux. Et en cette seconde précise, toutes les personnes de la scène l’avaient de toute évidence remarquer. Elle ne riait plus. Elle était tétanisée.

Rapidement, elle vit Eion sortir lui aussi une arme à feu. Et pour être franche, elle ne sut pas si cela la rassurait ou l’effrayait encore plus. Elle ferma brièvement les yeux en entendant les autres gars sortir eux aussi leurs flingues. Et son acolyte improvisé qui en sortait une deuxième. Ça y est. Elle était au bord de se pisser dessus. Et rien ne l’en retenait plus, hormis sa dignité. Un frisson secoua son échine. Il ne fallait pas qu’elle perde son sang-froid. Elle connaissait suffisamment son « ami » pour savoir qu’il ne projetait pas de terminer dans les victimes de cette soirée, et qu’il était suffisamment intelligent pour s’en sortir sans problème. Elle n’avait qu’à faire de même. Réfléchir, et survivre. Quoi de plus évident, quoi de plus simple ? L’homme au couteau était le seul sous-armé de la partie. Et comme le pire des idiots, il parvint à tenter le tout pour le tout. « Casse-toi, ou on fait éclater la cervelle de ta p’tite copine. » Fox réprima un léger gémissement. Faire confiance à Eion. C’était lui, le tueur de l’histoire. Elle avait à ses trousses trois chatons qui jouaient au tigre. Et qui prenaient le véritable prédateur de l’histoire pour un pauvre chat tout juste bon à sortir les griffes. Et ils commencèrent à le regretter dès l’instant où le walker appuya sur la gâchette. Fox eut un léger sursaut, mais s’arrêta nette. Ne pas bouger. Ne pas attirer l’attention sur elle, même si elle était la plus menacée de l’affaire. À moins d’ailleurs que ce ne soit ses assaillants. L’un d’entre eux braqua comme un idiot son arme sur son collègue mort, lâchant un petit « Oh putain ! » charmant, poli, et retentissant. Immédiatement, il releva son arme vers Eion, un peu plus effrayé. Cochant l’option judicieuse de ne pas faire de bêtise pour le moment. Le jeune voyageur du futur posa son regard sur Fox. Ses prunelles vertes croisèrent les yeux bleus du brun. Elle sentit son cœur pulser une fois supplémentaire. Une décharge d’adrénaline se déversa dans ses veines, alors qu’elle entendait l’arme pointée sur sa tempe se charger. Brutalement, elle attrapa le poignet de son agresseur à moitié déconcentré par la vision du cadavre de son acolyte, et détourna l’arme à feu vers le sol. Elle entendit la détonation, et crut qu’elle allait s’effondrer. Il n’en fut rien. Le hurlement de douleur de l’homme lui indiqua qu’elle avait réussi son coup. Et une balle dans le pied. Le forçant à garder son arme à feu en main, elle glissa son doigt par-dessus le sien sur la gâchette, et pointa le revolver vers le dernier homme. La première balle s’enfonça dans sa joue, la traversant pour ressortir de l’autre côté, tandis que la seconde lui faisait exploser la tempe. Fox sentit soudain une main la cueillir à la gorge. Arrachant la crosse du revolver des mains de son adversaire elle empoigna l’arme, et lui asséna un coup dans la tempe. L’autre étouffa un grognement, commençant à relâcher sa prise. Aussitôt, elle plaqua le canon de l’arme sur son épaule, et tira. Il tomba au sol, sous la violence du coup de feu. Elle expira brièvement, les yeux écarquillés, fixant l’homme. Eion n’aurait pas à tirer un autre coup de feu. Elle ouvrit brièvement le chargeur, tandis que l’autre criait, se tortillant au sol comme un beau diable. Un chargeur de six. Il n’en avait apparemment pas utilisé une seule, puisqu’il en restait deux. Et bien. Il n’y aurait aucune balle perdue. Refermant l’arme à feu, Fox l’empoigna. Elle détestait tuer. Mais c’était une nécessité, à laquelle elle s’était faite depuis longtemps. Elle pointa le canon de son arme sur les bijoux de famille de son agresseur, et tira. Le hurlement qu’il poussa ne lui arracha pas la moindre satisfaction. Il lui avait fait peur. Il l’avait menacée de mort. Elle avait envie qu’il souffre.

Elle n’arrivait pas à sourire, elle n’arrivait pas à rire. Sa poitrine se soulevait rapidement, alors qu’elle le laissait souffrir le martyr. Ne se préoccupant pas le moins du monde de la potentielle empathie qu’aurait pu avoir son sauveur, ni même de ce qu’il pouvait bien en penser. Pour le moment, elle essayait d’évacuer sa terreur, de se dire que tout allait bien se passer. Elle n’était plus en danger, plus ce soir. Elle allait s’endormir, et se réveillerait le lendemain matin. Ce gars, par contre, n’aurait pas cette chance. Il allait s’endormir maintenant. Et une bonne fois pour toute. Déglutissant doucement, sentant la panique refluer dans ses veines en même temps que la culpabilité montait, la jeune femme resserra sa prise sur son arme, la levant vers le visage de son agresseur. Elle n’arrivait pas à appuyer sur la détente. Elle n’avait pas envie d’enlever encore une vie. La sienne n’était plus en danger, elle était hors d’atteinte. Alors pourquoi aurait-elle tué cet homme ? Il allait mourir, c’était certain. Elle n’avait juste pas le courage de provoquer cette mort. Sa main se mit à trembler, alors qu’elle abaissait le revolver vers le sol, fixant son visage tordu de douleur, imprégnée des gargouillements qu’ils poussaient, mais qui n’amélioraient pas son état. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas le tuer. Et pourtant, le travail était déjà quasiment terminé. Pire même. Il souffrait le martyr. Méritait-il de souffrir encore ? Cela n’avait-il pas assez duré ? Était-elle cruelle au point de le laisser se vider de son sang, la plus affreuse des morts ? Elle voulut le faire. Elle sentit son poignet trembler encore un peu. Elle leva à nouveau l’arme à feu. L’autre tourna la tête vers elle, la regardant de ses yeux déjà vides et voilés par la mort. Il souffrait, et tout en lui le criait. Elle l’observa, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Il la haïssait de tout son être, tout en la suppliant de l’achever. Non. Elle en était incapable.

Lentement, son bras retomba le long de sa jambe. Elle ne tenait plus l’arme que du bout des doigts. Le poids de sa décision pesait déjà sur ses épaules. Elle était en train de le regarder mourir. Elle était incapable de l’achever, et s’en voulait. Elle souffrait rien qu’à affronter son regard. Mais cet homme devait souffrir. Il lui avait fait peur, il avait blessé son psychisme, avait poignardé son assurance pour laisser couler sa terreur de la mort. Et elle lui en voulait. Les dents serrées, elle ne parvint pas à décrocher son regard de lui. Elle ne parvint pas à prononcer le moindre mot. Elle ne fit que le regarder.

Priant intérieurement pour qu’Eion ait le respect et la lucidité de faire ce qu’elle n’avait pas eu le courage de faire. Et, encore une fois, rattraper toutes les situations qu’elle foirait, par son incapacité à aller au bout des choses. Éternellement inutile. Simplement elle-même.
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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeLun 18 Mar - 22:05

Un bain de sang disions-nous ? Il semblerait qu'une fois encore, Eion ait vu juste. Certes, l'issue n'avait été pas difficile à deviner au vue de la situation. Et puis, depuis quand ce type de cas se réglait avec des mots ? Les hommes semblaient avoir oubliés ce que c'était. Comment cela fonctionnait. Même à cette époque. Inutile de préciser que cet aspect ne s'était guère amélioré avec le temps. Autant croire que la société ait pu s'améliorer au lieu de chuter encore dans les méandres. Dans d'autres circonstances, avec d'autres individus, on aurait pu espérer un soupçon de raison. Après tout, Fox elle-même ne semblait pas tentée à première vue par le bain de sang. Eion lui-même dans un autre cas aurait pu apprécier de régler ça d'une autre manière. Mais avec les trois lascars qu'ils avaient en face, c'était peine perdue d'avance. Enfin deux maintenant. Pour combien de temps ? Il n'aurait su le dire. Sans doute quelques minutes, secondes. Tout dépendrait de la réaction de sa partenaire. Il s'était attendu à une expression plus vive. Mais il fallait croire qu'un flingue sur la tempe n'avait rien de séduisant ni à la vue, ni à la sensation. Il n'aurait su le dire. Il n'arrivait jamais jusque là. En tout cas pas en tant que victime, si vous voyez ce que je veux dire. Comme en attente de son approbation, Eion put l'observer réagir alors que la situation commençait à se décanter, en leur faveur semblait-il. Celle-ci agrippa en effet violemment son agresseur détournant ainsi son arme vers le sol. Le troisième - désormais deuxième - homme réagit d'un sursaut contrairement à Eion qui se contentait d'observer, prêt à user à nouveau de son arme si le besoin se présentait. Le coup atterrit dans le pied et une partie du jeune homme tendait à comprendre l'origine du cri de l'homme. Désagréable sans aucun doute. Fox finit par obtenir véritablement l'arme entre ses mains. Autant dire que c'était désormais joué. Deux contre deux. La balle dans leur camp. La partie était jouée. Difficile de rêver mieux en pareille circonstance. Désormais lâchée, la renarde tira à nouveau. Pointant à son tour son arme vers la tempe du dernier homme quand il vînt la saisir, le jeune homme comprit assez vite que cela ne serait pas nécessaire. Abaissant son arme, il observa le dernier acte se jouer devant ses yeux. Une balle dans la tête et cela serait terminé. Plus rapide que prévu en fin de compte. Quoique. Une valse d'hésitation semblait se jouer dans les mouvements de la jeune femme. Ne prêtant aucune attention au - futur - cadavre hurlant, Eion porta son regard vers sa partenaire. Que pouvait-elle bien attendre ? S'intéressant un instant à l'homme, il ne parvint pourtant pas à saisir l'objet de son hésitation et reporta sa vue sur elle. Elle baissa finalement le bras. Est-ce que ?

Avec un léger soupir intérieur, il braqua à nouveau son arme sur l'homme et tira. Une balle en pleine tête. Mettant ainsi fin à ces cris qui commençaient sensiblement à lui irriter les oreilles. Avec un regard presque blasé, il fit le tour des trois cadavres maintenant étendus sur le sol. Il avait pas vraiment prévu de faire une autre opération nettoyage ce jour-là. C'était bien le défaut de ce genre de cas. Facile à régler mais ardu à nettoyer. Il fallait bien quelque chose. Comme pour dire que cet acte ne devrait pas être aussi simple à exécution. C'était se tromper de personne concernant Eion. Il avait rejoint le passé dans le but d'exterminer son père voire l'ensemble de sa famille, autant dire que la pitié ou l'hésitation ne pouvaient pas dicter ses mouvements. Ca n'était pas le cas de tout le monde selon toute vraisemblance. Difficile de fait de la blâmer. Un jour viendrait sans doute où cela cesserait. Il le faudrait bien.

- A hésiter, c'est toi qui va finir par y rester.

Il avait dit cela sans le moindre reproche ou le moindre sarcasme. C'était juste une constatation. Comme souvent avec lui. Il la regarda une dernière fois avant de s'intéresser à nouveau aux cadavres. Le fleuve était trop loin pour les y traîner tous les trois. Il y aurait donc des traces. Il ne s'inquiétait pas trop du voisinage qui s'il était existant saurait fermer sa gueule comme à l’accoutumée. Le feu semblait être un bon compromis mais il laisserait des traces lui aussi. C'était bien pour ça qu'il évitait les meurtres en pleine rue. La logistique venait toujours dans la place quand on la souhaitait le moins. Dans le cas d'un meurtre par exemple. Restait les égouts. A condition qu'ils arrivent à faire passer les trois mastodontes dans la bouche. C'était pas gagné.
Il arrêta un instant son cheminement. Pourquoi s'embêtait-il exactement ? Que craignait-il ? Qu'on le retrouve ? C'était peu probable dans cet espace-temps comme dans l'autre. Mais là encore, les principes reprenaient le pas. Il aimait couvrir ses traces. Par habitude, par facilité, par discrétion aussi. D'un autre côté, il avait l'opportunité d'offrir à l'employeur le cadeau qu'il avait prévu. Un charmant message signifiant "Et si tu allais voir ailleurs pour éviter de finir pareil ?" Rangeant finalement son arme, il fit signe à la jeune femme de le suivre. Quitte à se montrer discret, autant laisser les lieux vides d'autre chose que de cadavres assez rapidement. Marquant le pas, il s'adressa à nouveau à elle sans la regarder :

- Dis-moi que ses papiers en valaient la peine.






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MessageSujet: Re: how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION.   how to get a masters in bullshit and obfuscation. ▲ EION. I_icon_minitimeJeu 28 Mar - 13:52


Give me an other reason to flee.


C’était étrange, cette sensation. Cette impression d’impuissance, de force qui vous quitte. Cette idée brutale qui s’empare de vous, vous rendant impossible le simple fait d’achever une vie. Fox n’était pas une tueuse, et n’en avait jamais été une. Elle avait toujours tué par nécessité, pour défendre sa vie. Comme il y avait précisément quelques secondes. Pourtant, face à cet homme qui agonisait, face à cet être sanglant qui se tortillait à ses pieds, en proie à une souffrance atroce, elle était incapable d’appuyer sur une gâchette. Il l’avait menacée, il avait failli lui ôter la vie, repeindre les murs avec sa cervelle. Mais elle ne pouvait pas le tuer. Il n’était plus capable de lui faire le moindre mal, et allait sûrement mourir d’une hémorragie, au vu de la plaie par balle aux niveaux des bijoux de famille qu’elle lui avait faite. Il hurlait, sa voix lui fendait les tympans. Mais Fox, elle, n’entendait plus rien. Elle regardait la bouche ouverte de cet homme sans pouvoir percevoir le moindre de ses cris. Elle sentait ses yeux la piquait, sans pour autant que la moindre larme ne les effleure. Elle était incapable d’achever la vie d’un homme, qui de toute manière allait mourir, et à cause d’elle. Pourquoi donc ? Il aurait été cruel de le laisser agoniser. Elle aurait dû abréger ses souffrances. Lui permettre de rejoindre les enfers sans devenir un martyr. Par simple respect pour sa condition d’être humain. Car personne ne méritait de souffrir autant, et elle en avait conscience. Pire que cela, même. Elle savait que cet homme hésitait autant qu’elle. Il voulait arrêter de souffrir. Mais s’accrochait à la vie. Comme elle avait toujours fait dans sa vie. Elle balançait, tanguait, comme sur un bateau transporté par les flots sans aucune chance de rester sur place. Son ancre était partie, s’en était allée avec le courant, et elle se faisait ballotter, sans pouvoir se défendre. Mais également sans pouvoir agir. La tête lui tournait, alors que les pensées s’entrechoquaient dans son esprit. Jamais elle ne s’était retrouvée dans une telle situation, ou tout du moins pas dans son souvenir. Elle avait l’impression que son crâne allait exploser. Le cœur au bord des lèvres, il lui semblait que l’homme bougeait plus lentement, comme au ralenti. Elle se sentait mal. Pourquoi ? Pourquoi hésiter autant ? Après tout… Ce n’était qu’une vie.

BANG. Le coup de feu claqua, lui arrachant un léger sursaut, et un violent frisson le long de la colonne vertébrale. La voix d’Eion trancha le silence nouvellement installé à la disparition des cris de l’homme, lui flanquant la chaire de poule. Sur le béton, une marre rougeoyante se répandait, flaque sanglante, signe de mort. L’autre avait encore la bouche ouverte, les yeux écarquillés, figé dans un cri désormais muet. Elle sentit le regard du brun sur elle, sans avoir la force de le lui rendre. Il fallait qu’elle bouge. Il fallait qu’elle cesse de chercher l’ombre d’un bout de cervelle, dans tout ce sang, dans toute cette souffrance terminée. Il fallait absolument qu’elle fasse quelque chose. Et vite.

D’un geste bref, elle lâcha le revolver, le balançant au sol, à côté du cadavre. Elle recula de quelques pas, détachant son regard de lui, lui tournant entièrement le dos. Sa main passa sur son visage, tentant vainement de chasser une fatigue et une horreur qui refusaient de quitter son cœur. « Je sais. » fut tout ce qu’elle parvint à murmurer à son acolyte, sans lui accorder le moindre regard. Elle essayait de se remettre de sa vision d’horreur, et de cette peur qui lui tordait encore les boyaux. Ce mal-être, ce malaise. Elle avait failli y rester, et l’adrénaline coulait toujours dans ses veines. Lui arrachant des haut-le-cœur à peine humains. Elle tenta de les dissimuler, posant brièvement ses doigts sur ses lèvres. Elle se tourna vers Eion, constatant qu’il lui faisait signe de le suivre. Un regard sur les cadavres. Ils allaient les laisser là. Laisser le sang couler, s’égoutter dans le caniveau. Un homme les trouverait, on les identifierait, et leur employeur n’aurait de cesse de vouloir se venger… Ou bien il abandonnerait la partie. Elle n’en savait rien. Et dans la seconde, elle s’en fichait. Il fallait qu’elle garde pied, qu’elle ne se laisse pas abattre. Il fallait absolument qu’elle suive Eion. Il savait quoi faire. Elle devait lui faire confiance. Elle fit un pas hésitant vers lui. La tête lui tourna, son cœur se serra dans sa poitrine. Ses paupières clignèrent doucement, tandis qu’elle entendait ses oreilles bourdonner. Elle regardait la silhouette d’Eion, de dos. Il lui parlait. Elle perçut à peine ses paroles. Il parlait de papiers. Ah oui. Ces papiers-là. Merde. Ils étaient chez elle. Enfin dans son trou. En sécurité. Du moins elle le pensait. Elle en était même presque persuadée. Elle entrouvrit les lèvres, voulant lui dire que oui, ces papiers en valaient la peine. Mais sa voix mourut dans sa gorge. Elle fit un nouveau pas hésitant. Et brutalement, coupée dans son élan, elle se tourna vers le mur à côté d’elle. Sa main se plaqua sur la surface de brique, alors qu’elle basculait la tête en avant. Un son écoeurant se fit entendre, alors qu’elle rendait ses deux derniers repas, sans aucun état d’âme. Par réflexe, elle parvint à ramener ses cheveux en arrière. Mais pas à s’arrêter. Il lui semblait qu’on lui vidait les tripes, qu’elle était en train de rendre absolument tout ce qu’elle avait. Son estomac se tordait, tandis que sa gorge s’asséchait, la bile brûlante constituant maintenant exclusivement ce qu’elle était en train de cracher. Elle en oubliait Eion, qu’elle était censée suivre. Elle en oubliait les cadavres. Elle voulait juste arrêter. Arrêter de vomir, arrêter de souffrir. Les larmes aux yeux, la gorge brûlante, la bouge acide. Enfin, elle s’arrêta. Durant quelques secondes, elle cracha simplement, essayant de se débarrasser de ce goût atroce ; en vain. Elle cligna des yeux, constatant qu’elle avait fort heureusement évité ses chaussures. Le mur était repeint, et les pavés à ses pieds, également. Crachant encore un peu, toussotant, elle recula. Elle lâcha ses cheveux, sortant un mouchoir de sa poche pour s’essuyer la bouche. Elle était aussi répugnante que pathétique. Elle avait honte d’elle, tout autant qu’Eion devait la trouver ridicule. Mais franchement, qu’est-ce qu’elle pouvait s’en foutre.

Lentement, elle sentit ses idées revenir, alors qu’elle essuyait ses joues d’un revers de manche. Elle cracha encore une fois, tout sauf féminine. Mais ce goût était impossible à enlever. Tellement désagréable qu’elle persistait à essayer de s’en débarrasser, dusse-t-elle cracher comme un bonhomme. « Désolée. » Le ton était assez brusque, mais rendu complètement éraillé par sa gorge sèche. Elle toussota doucement ; ce simple effort lui arracha quelques larmes. Elle les refoula bien vite, s’approchant d’Eion, restant à une distance raisonnable. Il n’allait sûrement pas avoir très envie qu’elle s’approche, avec ce qu’elle venait de faire. Mais elle n’y pouvait rien. Trop d’adrénaline, trop de peur. Les deux mélangés avaient fait mauvais ménage. Très mauvais ménage. Elle renifla doucement, attrapant ses cheveux pour en faire une natte très large et mal faite, en quelques simples mouvements. Elle ne prit pas la peine de l’attacher en bas, la laissant retomber sur ses épaules, se retenant de cracher. Bon dieu. Ce simple goût lui redonnait presque envie de vomir. Finalement, la remarque d’Eion lui revint. Et elle jugea bon de lui répondre, terminant ce petit aparté répugnant, aussi simplement que cela. « Hum, oui. Ils valaient le coup. Tu vas pouvoir rendre quelques visites. » Des noms de Loopers, et des noms de gens assassinés. Des choses qui allaient rendre sûrement service à Eion, du moins l’espérait-elle. Qu’elle n’ait pas fait tout cela pour rien. Qu’elle n’ait pas craché ses tripes sur le sol, devant lui, pour rien.

Un soupir de lassitude s’échappa de ses lèvres, alors qu’elle passait à nouveau sa main sur son visage. Elle était pathétique, le savait, et s’en fichait toujours autant. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle en avait sa claque. Elle n’avait jamais voulu venir ici. Et plus les jours passaient, plus elle avait envie de se faire oublier, et de disparaître. Elle ne voulait plus tuer. Elle ne voulait plus prendre des risques pour autre chose que sa propre vie. Égoïste, mais surtout morte de peur. Elle aurait voulu que quelqu’un comprenne. Mais elle ne pouvait en parler à personne. Pas même à Eion. Il lui aurait fait sauter la tête aussi simplement qu’à cet idiot, si elle avait ne serait-ce que mentionné le fait de leur fausser compagnie. Fox était livrée à elle-même. Et elle commençait simplement à douter d’être capable de s’en sortir seule dans cette situation. Une situation qui cette fois, avouons-le, la dépassait complètement.
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