Sujet: you'll meet an army of me // Ophelia Jeu 17 Jan - 16:24
you'll meet an army of me Ft. Ophelia & Paris
Ce sentiment, horriblement étrange de ne se sentir chez soi nulle part. Des zones industrialisées, quelques endroits désaffectés et quelques gangs de rue de pacotille, au moins il ne se ferait pas remarquer. Cette époque n’était pas tellement différente de la sienne, mis à part le fait que la technologie était légèrement moins évoluée, que les vêtements étaient étranges et que, point positif, les gens étaient beaucoup moins bien armé. Cette autre sensation de se sentir épié, suivit. Rester sur ses gardes, toujours, c’est ce qu’on lui avait apprit, quand on était venu le chercher alors qu’il n’avait que vingt-trois ans. Ne faire confiance à personne et surtout ne jamais baisser sa garde. Tuer avant d’être tué. Ôter la vie avant que l’on ne nous la subtilise. Oh oui, il était expert en la matière, peut-être un peu trop. A tel point qu'il n'était plus vraiment certains d'être l'auteur de ses propres crimes. Curieux n'est-ce pas ? Eh bien pas tellement que cela. Oui, il restait fidèle à son clan, méprisait les loopers et pensait leurs actes justifiés. On leur avait assez martyrisé le cerveau concernant la valeur des choses et de l'honneur.
Les écouteurs visés dans les oreilles, la musique au volume maximal, la montre au poignet, Paris courrait au rythme effréné du son qui lui agressait les tympans. Il en avait besoin, c’était vital, s’il ne s’exerçait pas il perdrait toute la condition qu’il avait acquis pendant toute ces années de loyal service. Le futur. Une période de sa vie à la fois atrocement sombre et heureuse , mais qui lui faisait penser aussi à une délectable liberté. Il pensait à ces douloureux souvenirs, qui le hantaient parfois, et ces derniers temps plus que d’habitude. Les meurtres, l’alcool, les filles, ce n’était pas lui, ce n’était pas sa façon de fonctionner. Il n’avait jamais pensé qu’il en reviendrait au point de départ. Il se faisait violence pour éviter de montrer l’état dans lequel il était à ses rares amis. Son poul s’accélérait, et il ne savait pas vraiment si c’était à cause de l’effort ou de l’oppressante culpabilité qui prenait petit à petit possession de la totalité de son corps, raidissant tous ses muscles. Paris secoua légèrement la tête comme pour sortir de ses pensées et se concentrer à nouveau sur sa course. Tout le monde était si paisible, des parents avec leurs enfants, des personnages âgées assissent sur les bancs. Le jeune Evenston avait oublié depuis longtemps la notion même de famille. Depuis que son père les avait abandonné, sa mère et lui, alors qu’il n’était âgé que de huit ans, sa famille s’était détruite. Il était le responsable de tous son malheur, responsable de l’horrible vie qu’a dut subir les vestiges de sa famille, responsable indirectement de la vie de débauche dans laquelle il avait été obligé de se perdre. C’était à cause de lui qu’il avait fait cela. Si il n’était pas partit, il n’aurait jamais du être obligé de tuer.
Lany l’avait sauvé, et cette culpabilité qui le rongeait depuis un an ne cesserait jamais d’être. L’arracher à une famille beaucoup trop oppressante et cruelle, faire tout ce qui avait été possible et inimaginable pour trouver une solution et la conduire vers la guérison. Cela avait marché, pendant deux ans, mais elle voulait partir. Paris s’était quelquefois surprit à lui en vouloir, de l’avoir abandonné à la merci d’un monde où plus rien ne semblait tourner rond. Il la voyait, il parlait avec elle, dans ses moments de doutes, elle l’empêchait de tuer, le mettant en danger parfois. Il était fou, il s’en doutait, même si d’une part il tentait de se convaincre du contraire. Une pluie fine commençait doucement à tomber, ce qui eut pour don de réveiller un tant soit peu le jeune walker. Baissant le volume et mettant la capuche de son sweat-shirt sur sa tête, il accéléra le mouvement pour finir sa course au plus vite. La pluie se faisait plus régulière, mais l’attention d’Evenston était entièrement centrée sur ses pensées trop obscures, oubliant la froideur des gouttes d’eau qui perlaient sur son visage fatigué et transit par le froid. Repérant un abris non loin de là il s’y glissa, reprenant son souffle et appuyant sa tête contre la structure métallique qui lui offrait refuge. C’était dans ces moments là qu’il se sentait comme tout le monde, ou plutôt qu’il voulait se faire passer pour tout le monde. Mythomane, un symptome de plus à rajouter sur sa longue liste de défauts incurables.
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Jeu 17 Jan - 16:24
