éjà les lumières de la ville endormie éclairaient les rues sombres, et une étrange entreprise se mettait elle, peu à peu en place sous les feux électriques. Défilé de ceux qui osaient, sortaient, arpentaient encore les rues malgré l'heure tardive. Même dans le quartier ouest les circonstances semblaient être devenues trop délicates pour que les habitants sortent la nuit. Apeurés. Effrayés par ce sentiment d'insécurité, qui, toujours guettait à chaque coin de rue, pointait le bout de son nez aux intersections. La peur de se faire happer par la nuit, disparaître dans une ombre après avoir cédé au désir irrépressible que pouvait-être celui d'une vie au moment où seule la lune embrassait le ciel. Quelques personnes pourtant traînaient encore ici et là, pourtant tous tentaient de se faire discret parmi le bruit des quelques taxis étant encore en service et l'odeur enivrante de la fraîcheur de la nuit. Quelques dizaines de pas battus sur le macadam et déjà Violet trouvait un taxi auquel elle indiqua la route du quartier est. Elle n'était pas effrayée. Ne l'était plus. Et approchait, peut-être d'un peu trop près aux délices sombres qu'offrait le silence des ombres. Vivre entre les fantômes, errer dans le noir. En toute discrétion. Et sans que jamais personne ne sache rien de ses activités. Le front posé contre la vitre de la voiture, le regard perdu entre ces immeubles et cet amas de vie et de destins qui toujours s'entrechoquaient, cachés derrière les façades bétonnée que chacun croyait protectrices. Reclus dans leurs logis, soumis à cette peur qui finalement n'avait pas lieu d'être dans le quartier ouest. Quelques agressions, par ci, par là. Rien de très grandiose en soit. Rien d'assez important pour l'arrêter dans ce rythme effréné qu'elle avait pris depuis quelques semaines déjà, inexorablement attirée par ce qui semblait être son seul moyen d'émancipation. Désobéir. Profiter. Profiter de ce plaisir, qui, toujours se frayait un chemin dans quelques bars mal fréquentés et entre quelques paroles entreprenantes. Lui glissait dans ses veines, alimentait son corps entier aux côtés de l'adrénaline. Excitation inexplicable qu'était celle de se savoir en danger. Prendre des risques et abandonner la vie qu'on avait tracée pour elle à sa place. Et vivre, un peu. Respirer la liberté et embrasser la passion.
Une voix sombre, sortie de l'avant du véhicule. Violet esquissa un sourire, payant le vieux chauffeur plus qu'il ne lui réclamait. Un remerciement, et déjà Collins descendait du taxi, s'arrêtant quelques secondes sur le bord du trottoir afin de reconnaître les lieux. L'entrée du quartier est. Ainsi même ceux étant censés connaître la ville sur le bout des doigts ne s'aventuraient pas en zone dangereuse. Constat non très rassurant que Lilianna fit pourtant, un léger sourire au bout des lèvres. Peut-être était-elle inconsciente de s'aventurer ainsi seule en plein milieu de la nuit. Innocente qu'elle était, incapable de faire de mal à une mouche. Mais pourtant n'était-ce pas la cause même de sa venue ? Ce frisson, irrépressible, qui doucement se glissa le long de sa colonne vertébrale. Signe de crainte. Pourtant incroyablement délicieux, elle s'en délecta durant de longues secondes alors que déjà elle s'était mise en route, errant entre les bâtiments imposants et le silence pesant traînant à ses côtés dans les rues sombres. Seul ami, elle se perdait entre les bras réconfortants que pouvaient être les siens. Pas de bruit pas d'agitation. Pas d'agitation pas de danger. Hypothèse qui valut à la jeune femme un sourire rassuré. Courageuse mais pas inconsciente. Pourtant déjà derrière elle, elle croyait sentir un lourd regard venir se glisser entre ses cheveux et descendre le long de son dos. Encore un frisson. Violet accéléra le pas, en accord avec ce coeur qui soudainement semblait s'être emballé sous l'effet de la crainte. Il tambourinait dans sa poitrine, résonnait jusque dans son esprit, effaçant ainsi toute autre trace de son quelconque. Effaçant ainsi toute trace d'une personne non très loin d'elle. Pourtant, elle pouvait encore le sentir, ce regard lourd. Il la suivait, observait chacun de ses mouvements d'une insistance troublante. Inspirer profondément. Elle hésita quelques secondes, pourtant finalement elle se retourna violemment. Trop tard. Etouffer un cri apeuré alors que déjà l'ombre semblait s'être emparée d'elle, l'entourant de ses bras bien trop puissants pour qu'elle puisse lutter un seul instant. Poser son regard sur ce visage. Elle ne le connaissait pas. La respiration haletante. Chaque muscle tendu, crispé par cette peur et ces frissons qui de toute part l'assaillaient. Ainsi la nuit l'entraînait dans ses recoins les plus effrayants. Et elle, terriblement vulnérable, cessa un court instant de se débattre. Consciente que, quoi qu'elle fasse, elle n'en sortirait pas indemne.
Invité Invité
Sujet: Re: ALEKS ▲ maybe you should watch your back Dim 20 Jan - 15:02
Violet & Alekseï
▽ maybe you should watch your back
La froideur du temps, les flocons de neige venant se coller sur l'arme à feu du russe, le visage impassible de ce dernier toisant le presque inconnu déjà bien amoché au sol. Voilà où on en était. Un meurtre allait encore salir la réputation de la petite ville autrefois bien tranquille. Fallait-il être désespéré pour tuer des parfaits innocents ? Peut-être un peu, oui. Mais pour Alekseï, c'était une sorte de vengeance inachevé. Du moins, c'est ce qu'il prétendait. Tueur à gage, c'est ce qu'il savait faire. Il était destiné à tuer des gens, c'est comme ça. Certains sont nés pour gérer une grande entreprise et d'autres pour achever des hommes froidement. Le pire dans tout ça, c'était sûrement que le mafieux ne ressentait rien une fois après avoir appuyé sur la gâchette. Ses mains recouvertes de sang ne lui faisait rien, il n'en avait pas peur, il ne regrettait jamais ses actes. De toute façon, à quoi bon regretter ? Les lâches regrettent, pas lui. Lui, il s'est construit un monde où les regrets comme le bonheur n'existaient pas. Il faisait déjà nuit, seul les quelques lampadaires permettait à Alekseï d'y voir clair ou plutôt de voir sa cible, celle qui en aucun cas ne reverrait sa famille. Les conditions de sa mort allait être pitoyable. L'homme allait avoir froid, très froid, il allait mourir dans une rue sombre et oubliée de Londres et en plus de ça, il venait de se faire tabasser par le russe qui n'y était pas allé de main morte. La violence, toujours la violence. C'était devenu le mot d'ordre de Beliakov. Depuis qu'il avait entendu son frère se faire tuer comme un chien il y a maintenant dix-neuf ans, il ne connaissait plus l'existence du mot "douceur". C'était un mot fantôme, rayé de sa vie. Dans son monde, tout était violence et sang. Les jérémiades mélangées aux menaces crachées tel du venin par le futur cadavre ramena Alekseï à la réalité. Un clic se fit entendre et puis, presque trop rapidement, avant même que l'homme ait le temps de réagir le même bruit sourd auquel le garçon au visage tâché de sang avait dû faire face lors de ses huit ans. Seulement après ça, la rue se fit silencieuse. Seul la légère brise se faisait entendre, les flocons se déposaient délicatement au sol. La contrainte des couleurs blanches et rouges aurait pu faire un magnifique tableau. Or, il s'agissait d'un meurtre. Alekseï ne savait pas ce qu'avait fait ce type, on ne lui disait presque jamais pourquoi il devait tuer et pourtant, il s’exécutait à la tâche. Maintenant, il était question de partir le plus rapidement possible sans se faire prendre, ce qui ne devrait pas être très compliqué. Cette ruelle était bien trop à l’écart de la ville pour que quelqu'un remarque quoi que ce soit. A la limite, on pouvait entendre un bruit étrange mais rien de plus. Si le grand ténébreux avait réussi à abattre cet homme sans grand mal, il ne s'en sortait pas totalement indemne dans le sens où il s'était battu avec ce dernier. Le bras en sang, il ne s'était probablement pas rendu compte avant que l'inconnu gisant à présent au sol lui avait donné un coup de couteau. Qu'importe, il était en vie et c'est tout ce qui comptait.
Il faisait de plus en plus froid. Alekseï avait quitté depuis un petit moment la ruelle où l'assassinat avait eu lieu pour marcher, se sentir vivant. Il errait dans les rues de Londres, sans aucune appréhension, à quoi bon en avoir ? Dans le pire des cas, il avait son arme sur lui plus une arme blanche, son canif, celui qui ne le quittait jamais. C'est sur une petite route que le tueur à gage aperçu un taxi non loin, déposant une jeune-fille en direction du quartier est. A première vue, tout paraissait normal. Enfin tout l'était. Sauf que cette fille, Alekseï la connaissait, de vue. La fille de Monsieur Collins, ce satané truand avec qui il ne s'entendait pas vraiment bien... A vrai dire, les deux ne pouvaient pas se voir. Collins et Beliakov, c'est une grande histoire. Le russe s'est fait coincé par les boys du mafieux, comme il aimait les appeler, pour se faire corriger si on peut dire. Aleks s'en est pris plein la tête, tout ça à cause de propos désobligeant concernant Collins. Ils l'avaient tellement passé à tabac que notre homme avait été obligé d'aller à l'hôpital. Cet enfoiré allait le lui payer, oh ça oui. C'est donc presque machinalement qu'il se mit à suivre cette demoiselle. Si au début elle ne s'apercevait de rien, il ne lui fallut pas longtemps pour qu'elle comprenne qu'elle était bel et bien suivi. Par panique sûrement, elle fit l'erreur de se retourner. Bien qu'elle soit charmante, elle n'allait pas s'en sortir aussi facilement. C'est donc tout près d'elle, qu'il déposa une de ses mains contre la bouche de celle-ci. Elle ne crierait pas, ne s'enfuirait pas. De son autre main, le mafieux sorti son canif. Il était à présent dangereusement près d'elle, presque collé derrière elle. La plaquant contre le mur, Alekseï fit parcourir la lame de son canif sur la peau délicate de cette fille à papa. Partant de sa tempe, la lame glissa jusqu'au cou de l'innocente. Était-elle paniquée ? Il n'en savait rien. La seule chose dont il était sûr, c'est qu'elle allait passer un mauvais quart d'heure.
« Une Collins, pas vrai ? Où est ton père en ce moment ? C’est mal de se balader seule dans les rues de Londres le soir comme ça, tu sais ? » La voix du russe était des plus glaciales, encore plus froide que le temps lui-même. La lame commençait à irriter la fine peau de la jeune-femme qui ne paraissait pas tout comprendre à ce qui lui arrivait. C’est ça d’avoir un papa mafieux et borné, forcément un jour ou plutôt un soir, quelque chose de triste devait se passer, c’était forcé. Comment se faisait-il que la jeune-fille erre seule dans les rues malfamées de Londres à cette heure-ci ? Ce n’était pas du tout prudent. « Dommage que ton père ne soit pas là, parce que s’il avait été là, tu serais saine et sauve. D’ailleurs, tu m’as pas dit où était ton cher papa. Il est encore en train de régler ses comptes c’est ça ? » Après mûre réflexion, Alekseï qui était en train de partir dans un dangereux excès de violence enleva le canif plaqué auparavant sous la gorge de la jeune-femme. Elle devait sûrement savoir des trucs intéressants sur son père. « Écoutes, tu veux t’en sortir ? Dis moi ce que tu sais sur ton père. » Décidément, cette soirée promettait d’être longue. Après avoir tué un homme, voilà qu’il se retrouvait avec la fille de ce sale type de Collins. C’était le jackpot et il n’en était pas peu fier. Si cette pauvre fille qui paraissait plus fragile que n’importe quel autre être vivant à Londres n’allait rien dire concernant son père à Alekseï, elle allait vraiment le regretter. Il valait mieux pour elle qu’elle se montre coopérative.
(c) AMIANTE
L. Violet Collins ♙ why do we fall ?
→ Messages : 75
Sujet: Re: ALEKS ▲ maybe you should watch your back Mar 22 Jan - 21:23
Rues quartier est ◈ Alekseï I. Beliakov et L. Violet Collins
erdre le contrôle de soi-même. Paralysée, dans l'incapacité de bouger ne serait-ce qu'un seul instant, n'osant même pas ciller. Ainsi la peur devait-elle ressembler à cela ? Cette sensation, étouffante, oppressante. Pression étrangement intense qu'exerçait les battements probablement trop fort d'un cœur contre sa cage thoracique. L'aller de l'air jusqu'à ses poumons se faisait rare. Sentiment étrange que pouvait-être celui d'une excitation sans limite mêlée à une peur étant pourtant elle dominante. De longs frissons. Déchirants, brûlants. Traverser un corps entier, glisser entre ses veines, se faufiler dans ses organes. Déjà la peur semblait avoir fait un bout de son trajet méticuleux, obligeant sa victime à se plier à ses règles. Et c'était bien elle qui empêchait Violet de bouger. Ni l'étreinte de cet homme, ni sa lame menaçante. Seule cette crainte demeurait maître de ses actes, maître de ses mots, quand bien même elle soit causée par son agresseur. Le regard planté dans ses yeux bleus, flou, brouillé par des larmes incongrues qu'elle eut du mal à retenir. Ne pas craquer. Ne pas montrer ses cartes, les garder pour soit. Bluffer, toujours. Peut-être était-ce la meilleur solution pour qu'elle s'en sorte vivante. Obéir aux règles de ce jeu qu'elle avait elle-même provoqué en s'aventurant ainsi seule loin de chez elle. Provoquer les ombres, elles avaient fini par l'attraper, l'enserraient entre leurs bras inquiétants, et ne la lâchaient pas. Ne la lâcheraient plus.
Plaquée contre le mur, Violet resta ainsi de longues secondes. Silencieuse. Incapable de dire quoi que ce soit, détaillant ce visage en tentant vainement de lui trouver un trait familier. Un seul. Comprendre ce qu'on lui voulait, ce que lui lui voulait. Persistant à reconnaître cet étranger, Lilianna finit pourtant par abandonner tandis que ses mots à lui venaient se glisser dans son esprit, s'entrechoquant dans un bruit effroyable. Il la connaissait. Il la connaissait et cette information qu'il lui livre ne fit qu'accroître ces légers tremblements qui déjà s'étaient emparés des mains de la jeune femme. Inspirer profondément. Ce n'est que difficilement qu'elle parvint à enfin trouver l'air qui lui manquait, régulant finalement sa respiration qui sans surprise s'était emballée face à tant de danger. Il était le danger. Il était encore là. Pourtant ses mots vinrent en quelque sorte la rassurer. S'il avait simplement voulu la tuer il l'aurait fait silencieusement. Hypothèse en laquelle elle tentait de croire naïvement, se raccrochant au peu d'espoir qui en cet instant permettait encore à son cœur de battre. Cependant le contact gelé de l'acier sur son visage lui valut un sanglot, léger, étouffé. Nouvelle crainte qui doucement elle aussi fit son chemin en elle, nouvelle menace qui lui valut encore d'autres réactions physiques étranges. Pourtant elle ne vacilla pas, pas une seule seconde. Ne pas se plier, ne pas se rabaisser. Provoquer la peur et la défier, même si au fond elle savait pertinemment que ce combat était perdu d'avance. Briser la nuit et son silence, briser ce mutisme dans lequel elle s'était mise seule. Collins inspira, encore, profondément. Manière d'alimentaire son corps en oxygène. Se préparer à la tempête. Alléger sa souffrance. « Régl... Régler quels comptes ? » Voix tremblotante, à l'image du trouble certain que lui valaient les mots de son interlocuteur. Elle ne comprenait pas. L'innocente ignorante qu'elle était ne pouvait comprendre, en réalité. Vivant bien loin de tout cela, bien loin de ces lois du silence et de la discrétion qui toujours étaient reines au sein de l'étrange entreprise de son père. La garder éloignée d'un système qui l'aurait probablement tuée, éternel objectif que Mr. Collins s'était fixé secrètement et qui visiblement ne serait pas atteint aujourd'hui. Le regard toujours perdu dans celui de cet inconnu, toujours immobile. Chercher les réponses, creuser, peut-être assez profondément pour acquérir le savoir qui lui manquait pourtant tellement. Rien ne lui vint. Il semblait vide, dénué de tout sens, de tout sentiment ou toute sensation. Façade glacée que pouvaient être ses yeux bleus reflétant au fond tellement l'homme qu'il était. Sans compassion. Mort. Dénué de vie. Constat non très rassurant que Violet ne put pourtant s'empêcher de faire alors que déjà lui revenait à la charge, retirant étonnamment la lame de métal placée sous sa gorge durant assez de temps pour que sa peau ne s'irrite. Lilianna instinctivement, glissa une de ses mains contre son cou et baissa un peu le regard, fronçant les sourcils. Que voulait-il savoir à son sujet ? Que pouvait-il bien cacher ? Questions auxquelles elle ne put répondre. Questions qui une fois de plus fit grandir son intérêt pour celui qui semblait en savoir plus sur sa famille qu'elle-même. Pourtant, impulsive qu'elle était, elle ne put réprimer ces mots qu'elle lui répondit en toute innocence. Elle savait bien que ce n'était pas ce qu'il cherchait. Pourtant aucune autre réponse ne lui venait à l'esprit. « Il est marié, a trois filles et travaille dans l'immobilier. Je ne comprends pas ce que vous cherchez... Je suis désolée. » Une certaine assurance qui semblait lui avoir manquée quelques instants auparavant. Elle le provoquait peut-être, un peu, sachant pertinemment que cela n'était pas ce à quoi il s'attendait. Inconsciente ? Peut-être. Mais ne pas lui répondre lui aurait sûrement valu de pires choses encore. Passer pour la naïve et l'innocente. Chose qu'elle tenta de faire sans se soucier ne serait-ce qu'une seule seconde qu'elle n'aurait pas besoin de porter ce masque trop longtemps. Masque reflétant une réalité bien vraie qu'elle était pourtant à mille lieux de s'imaginer.
Jack F. Hawks ♔ betrayal it's in the blood (admin)
→ Messages : 1022
Sujet: Re: ALEKS ▲ maybe you should watch your back Jeu 7 Mar - 18:15
Membre supprimé, j'archive.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: ALEKS ▲ maybe you should watch your back