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 half-remembered dream. ▲ PHOENIX.

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Maggie A. Lincoln

Maggie A. Lincoln
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MessageSujet: half-remembered dream. ▲ PHOENIX.   half-remembered dream. ▲ PHOENIX. I_icon_minitimeVen 11 Jan - 23:46


I walk on a lonely street.


Maggie remonta son poncho bien sur ses épaules, jetant un énième regard par-dessus son épaule. Okay, ça devait faire quoi… Huit fois qu’elle se retournait en une minute et demie ? Ça fait presque une fois toutes les dix secondes, ma parole. Vive le torticolis qu’elle allait se choper le temps du trajet. Les bras croisés sous son long poncho style Pocahontas, elle accéléra l’allure, marchant dans les longs couloirs du métro à pleine vitesse, comme si sa vie en dépendait. En fait, pour tout avouer, la vie de Maggie ne dépendait pas du tout de son allure dans les couloirs du métro. Elle avait tout simplement peur. Elle flippait, comme dirait l’autre. Ces couloirs larges et labyrinthiques avaient une certaine tendance à faire de parfaits coupe-gorge. Et Maggie, elle, avait cette certaine tendance à frôler la paranoïa sur beaucoup de points. Mais sur celui-ci, ce pouvait être parfaitement compréhensible. Les statistiques du nombre d’agressions avaient considérablement augmenté ces derniers temps, avec tous les troubles qui secouaient Londres. Et Maggie craignait pour sa vie, comme beaucoup de citoyens londoniens. La présence quasi permanente de Blake chez elle la rassurait, mais la déstabilisait en même temps. Si elle se retrouvait obligée d’accueillir un fugitif de toutes ces guerres entre Loopers, et autres, où allait donc le monde ? Mais lui, au moins, il saurait la défendre, elle en était certaine. Elle se sentait en sécurité. Elle se sentait protégée. Et d’un autre côté, parfaitement vulnérable, exposée à des dangers qui dépassaient son imagination, elle le savait. Le pire des cas aurait été la mort, pour beaucoup d’entre les êtres humains. Pour Maggie aussi, ç’aurait été atroce. Elle avait peur de la mort, comme tout le monde. Mais Maggie aurait pu mourir pour protéger une liberté et une vie humaine. Même si elle ne l’admettait pas, au fond, elle le savait. Et si un jour elle avait le choix entre perdre Blake, ou tout autre être qu’elle aimait, ou se prendre une balle pour les protéger, elle n’hésiterait pas. La balle traverserait son corps. Et si elle venait à en mourir, alors elle se serait éteinte pour laisser le plaisir à d’autres de vivre. D’autres qui, elle n’en doutait pas, le méritaient davantage. Enfin. Pour le moment, l’heure n’était pas au sacrifice. L’heure était à se dépêcher, de peur de se faire embêter, de tomber sur quelqu’un animé de mauvaises intentions. Maggie était tétanisée. Elle n’aurait jamais dû rester au travail aussi tard, surtout qu’elle avait été embauchée pour un supplément à l’autre bout de Londres. D’où le fait qu’elle ne puisse pas dormir au bureau. Et d’où le fait qu’elle soit dans les couloirs du métro, à tourner en rond, sans savoir que faire pour temporiser sa peur.

Une nouvelle fois, Maggie tourna la tête. S’arrêtant soudain. Haeum. Pourquoi est-ce qu’elle ne reconnaissait pas ce couloir ? Pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression atroce de… S’être trompée à un embranchement ? Et pourquoi diable ne trouvait-elle plus de panneau pour indiquer la voie de métro qu’elle cherchait ? Brutalement, la panique l’envahit, bien plus étouffante que la peur, bien plus surprenante. Elle tourna la tête partout autour d’elle, vérifiant que personne n’était là. Mais non. Elle était dans un coin tranquille. Elle n’avait croisé qu’une vingtaine de personnes depuis qu’elle était descendue dans les couloirs du tube londonien. Et à force de paniquer, d’être enfermée dans sa bulle, et de tout regarder sauf les directions, elle avait réussi à se perdre. Faut le faire pour se perdre dans les couloirs du métro de son propre pays, quand même. Se mordillant la lèvre, le sang battant contre les tempes, le cœur tambourinant dans sa poitrine, Maggie sentit quelques petites bouffées de chaleur lui monter à la tête. Lorsqu’elle fit un pas pour faire demi-tour, un minuscule vertige fit apparaître des petits points noirs devant son champ de vision. Elle se força à prendre une grande inspiration, tandis qu’elle rebroussait chemin. La rame de métro qu’elle devait emprunter pour rentrer chez elle était très peu fréquentée, et pas toujours très bien peuplée. Et ça la flippait déjà suffisamment comme cela, il avait fallu qu’en plus elle se perde. Serrant la lanière de son sac en bandoulière dans le creux de ses deux mains, avançant tout droit en essayant de ne pas prêter attention aux gens, ses cheveux bouclés noirs s’échappant un peu partout de son chignon lâche, Maggie reprit sa marche. Tétanisée. Terrifiée, sans savoir réellement pourquoi. Pourtant, personne ne la suivait. Les gens qu’elle croisait avaient l’air désintéressés, fatigués, ils se foutaient complètement de la présence de ce petit bout de femme à l’air totalement affolé. À croire qu’ils ne la voyaient même pas, passer à côté d’eux en marche rapide, regardant partout autour d’elle dans l’espoir d’enfin tomber sur un panneau indiquant la rame qu’elle cherchait. Et, enfin, il fut là. Le soulagement fit s’envoler un poids considérable de ses épaules tandis qu’un demi sourire éclairait son visage de porcelaine. Elle accéléra encore l’allure, se rapprochant du quai que lequel elle devait se rendre en sautillant à moitié. Quand soudain, au détour d’un petit couloir qui menait à sa rame de métro, alors qu’elle se retournait encore une fois pour vérifier que personne ne la suivait, elle heurta une masse de plein fouet. Enfin une masse. Il s’avéra bien vite que cette masse était une personne, par élimination ; trop molle pour être un mur, trop grande pour être une poubelle, ou tout autre objet de ce type. Mais, sur le coup, dans l’esprit de notre petite Maggie, ce n’était rien de plus qu’une masse.

Doucement, comme une petite feuille de papier, Maggie bascula en arrière sous la violence du choc. Ouais, on ne voyait ça que dans les films, ou les livres, quelqu’un qui tombe sous le choc d’une rencontre. Sauf que voilà. Maggie était maladroite. Et lorsqu’elle se cogna contre l’homme, elle voulut reculer. S’emmêla les pieds. Et tomba en arrière. Ouais. Comme le rôle de la cruche, dans les films. Et Maggie tomba sur les fesses, ses poignets fins et fragiles encaissant le choc. Une douleur la piqua dans ceux-ci, alors qu’elle les sentait flancher sous le choc. Heureusement, sa chute s’arrêta bien vite. Et elle put remettre ses jambes droites, se dresser en chancelant, remettre en ordre son poncho, sa jupe, dont la ceinture remontait jusqu’au milieu de son ventre et qui lui tombait jusqu’aux genoux, et ses cheveux, très rapidement. Lorsque ses pieds — toujours bien emmitouflés dans ses mocassins à la Pocahontas — se reposèrent bien à plat sur le sol, qu’elle eut remis son sac en place, et ses cheveux en ordre pour qu’aucune mèche ne tombe devant son visage, elle se força à déglutir, histoire d’éviter de pleurer. Elle n’osait pas regarder l’homme qui lui faisait face — car il était évident que ce n’était pas une femme. Tout ce qu’elle parvenait à faire, c’était de balbutier. « Je suis désolée, je ne regardais pas où je marchais, j’aurais dû, j’espère que je ne vous ai pas fait mal… » Comme ça, d’une traite, l’air de rien. Like a Maggie. Les yeux rivés vers le sol, essayant de ne pas regarder qui lui faisait face.

Et, soudain, une voix dans les airs. Une voix familière. Qui avait l’effet très particulier de lui donner une nausée profonde et un frisson de terreur jusque dans le fond des entrailles. Doucement, Maggie releva ses grands yeux vers l’homme. Et, sans qu’elle puisse le contrôler, son souffle décida de se couper net, refusant de passer sa gorge. Son cerveau s'était arrêté. Tandis qu'elle se sentait mourir.

Tout. Par pitié. Tout. Mais pas lui.
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Phoenix

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MessageSujet: Re: half-remembered dream. ▲ PHOENIX.   half-remembered dream. ▲ PHOENIX. I_icon_minitimeDim 13 Jan - 3:10


Phoenix releva les manches de sa veste de cuir. Clope à la bouche, il était bien à l'endroit indiqué par ses supérieurs : une petite ruelle sombre, dans l'un des quartiers malfamés de Londres. Quelle idée de donner des contrats à des heures pareilles ! Mais avec les Walkers qui se baladent un peu partout, valait mieux ne plus être dans des endroits trop voyants, à risque de se faire découvrir. Quoiqu'une petite ruelle qui empeste les vidanges, aux petites heures du matin...C'est pas le paradis. Jetant un coup d'oeil furtif à sa montre, il soupira, impatient. Dans moins de trente secondes, sa supposée victime arrivera et son boulot se terminera aussi vite qu'il commencera. C'était toujours comme ça. Être un Looper, c'est pas un boulot qui vous exige beaucoup de temps. Être un Looper, c'est avoir beaucoup de temps libre mais diable, à quel prix.

Le jeune homme releva les yeux vers le ciel. Une belle nuit. Les étoiles scintillent dans le ciel. Une belle nuit pour mourir, une belle nuit pour boucler sa boucle....Non. Sans déconner ? Ils n'étaient plus que quelques Looper en service. La plupart sont morts. D'autres ont vu leurs boucles bouclés plus rapidement que l'éclair. Phoenix retira sa cigarette de sa bouche, en tira une dernière longue bouffée et jeta cette dernière d'un geste nonchalant sur le sol avant de l'écraser du pied. D'un geste souple, il dégaina son arme et se prépara à tirer, son regard rivé sur le sac de toile blanc où sa victime devrait arriver dans.... Cinq...Quatre...Trois...Deux...Un...

Bam. Une silhouette plutôt maigrichonne apparut devant ses yeux, sac blanc sur sa tête, portant des genres de haillons couleur paille. Habillé comme un paysan, oui. Phoenix n'hésita pas une seconde, il tira, le visage neutre. La victime roula sur elle-même tandis qu'une tache rouge s'agrandissait sous le sac blanc. Phoenix rengaina son arme, puis se dirigea vers le corps. Il le jugea pendant un moment, puis , d'un coup de pied, le retourna sur le dos. Pas question de risque de salir son nouveau veston de cuir hein. Il se pencha, et d'un coup sec, déchira le genre de chandail que portait sa victime pour y découvrir des lingots d'argent.

Phoenix ne sut pas s'il était heureux, où bien agacé que sa boucle ne soit toujours pas bouclée. Après tout, il a amassé assez d'argent pour subvenir à ses besoins et réaliser les rêves inexistants qu'il a. Ça pouvait attendre. Il enveloppa sa victime dans le sac de toile, l'attacha solidement avec les cordes puis, la tira par les pieds jusqu'à son véhicule garé dans la ruelle adjacente. Bien sûr que c'était pas la manière la plus subtile de transporter un corps. Mais franchement, il comptait sortir après son boulot et puer le cadavre fraîchement abattu, non merci. Et puis s'il est chanceux, il pourrait peut-être revenir avec deux nanas au lieu d'une, comme la semaine dernière non ?

Déjà emballé par cette idée (merci les hormones) , le Looper accéléra le pas, manquant de perdre l'équilibre plusieurs fois et heurtant une fois une poubelle. Heureusement pour lui, personne ne l'entendit. Arrivé à sa voiture (du genre Jeep, noire, les vitres teintées parce qu'il y a toujours trop de curieux) , il hissa le corps dans le coffre de sa voiture , le ferma d'un coup sec, s'installa sur le siège conducteur et sans prendre la peine de s'attacher, fonça dans les rues de Londres. Première étape, se débarrasser du corps. Deuxième étape, se rendre au bar.

Phoenix reconnut rapidement l'espèce d'usine, l'exterminateur des cadavres des Looper. À cette heure-là de la nuit, Phoenix redoubla de vigilance ; pas question d'abîmer sa belle voiture hein. Le restant se passa très rapidement, il prit la peine de s'assurer qu'il avait bel et bien pris les lingots (ils se trouvaient dans la poche arrière de son jean) et que personne n'était dans les alentours. Bah de toute manière, s'il y avait quelqu'un dans les alentours, il n'en avait plus pour longtemps. Il hissa le corps sur son épaule droite, puis pénétra dans l'édifice. Ensuite, il se dirigea vers une pièce à sa droite qui contenait une espèce de bouche d'égouts améliorée. Il ouvrit la bouche d'égouts version 5.0 puis, jeta le cadavre dedans.

Satisfait de son boulot, il s'alluma une autre cigarette et retourna vers son véhicule. Direction le bar, yipee. Il ne prit pas la peine de s'attacher, encore une fois (Phoenix , maître de la sécurité 101 ) et roula extrêmement vite. Tellement vite, que lorsque sa voiture commença à ralentir pour aucune raison apparente, il se rendit compte qu'il n'avait pas mis d'essence depuis ... beaucoup trop longtemps. Il frappa violemment contre le volant et tenta d'appuyer sur la pédale de l'accélérateur...Ce qui ne fit que ralentir la voiture de plus belle. Il n'eut pas le choix de se stationner en bordure de la route. « Bordel de putain de merde. » Il sortit de la voiture, claqua la porte durement. Il n'aurait pas le choix de revenir le lendemain avec de l'essence dans un bidon (à l'ancienne quoi) pour ramener sa voiture dans une station service...S'il avait investi dans l'une des nouvelles voitures volantes, il n'aurait pas eu ce problème !

Heureusement que Phoenix a toujours un peu d'argent sur lui, et, aléluia, il aperçut l'insigne du métro de Londres. Bon, c'est clair qu'à ces heures-la c'est jamais bien fréquenté mais la simple vue d'une arme change bien rapidement les envies de ceux qui osent vous menacer. Il accéléra le pas vers l'entrée du métro, vaux mieux pas perdre son temps à cette heure-là. S'engouffrant dans le métro, il descendit rapidement les marches puis se dirigea vers l'un des guichets pour acheter son unique billet. Le tralala électronique passé, il jeta un rapide coup d'oeil au plan du métro, pas question de se perdre hein ! Il repéra sa sortie de métro parce que oui, c'est connu que les mecs ont moins de difficulté à se repérer dans les endroits ''nouveaux'' que les nanas. Il avait environ cinq minutes à marcher avant d'arriver au quai de sa ligne. Il marchait, les mains dans les poches, l'air hautain. Puis, après environ trois minutes de marche, il fonça dans un poteau qui tomba sous le choc et se mit à gémir.

Il allait continuer son chemin lorsque son esprit titilla ; hé, les poteaux ça gémit pas. Il baissa la tête pour voir qui il avait heurté, mais la personne s'était déjà relevée et se confondait déjà en excuse. Une femme. Phoe releva douloureusement la tête et son regard croisa celui de la femme en question, parce que oui c'était une femme maintenant. Pour la première fois de sa vie, il était déstabilisé. « Je suis désolée, je ne regardais pas où je marchais, j’aurais dû, j’espère que je ne vous ai pas fait mal… » Elle n'avait pas changé. Phoenix , mal à l'aise, détailla son visage et ne sut pas quoi répondre. « Tu deviens bleue. Recommence à respirer , c'est pas sympa si tu perds connaissance ici. » Ben oui, tellement sympathique. Sa voix fut plus sèche qu'il l'aurait voulu, mais bon c'est pas le moment de jouer le gentil hein. Il se gratta le derrière de la tête et pensa à juste partir mais ses jambes refusaient de bouger, une voix dans sa tête lui commandait de ne pas partir une deuxième fois.
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Maggie A. Lincoln

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MessageSujet: Re: half-remembered dream. ▲ PHOENIX.   half-remembered dream. ▲ PHOENIX. I_icon_minitimeMer 16 Jan - 15:29


On the boulevard of broken dreams.

Maggie était perdue, complètement. Son coeur battait à tout rompre dans sa cage thoracique. Sauf que voilà ; ce n'était pas pour une bonne raison. Lorsque le coeur d'une femme battait plus rapidement à la vue d'un homme, ce pouvait être romantique, signe d'un amour certain. Pourtant, dans le cas de Maggie, c'était en ce moment-même une poussée d'adrénaline, de colère. De malaise. Tous les souvenirs qu'elle avait enfouis au plus profond d'elle-même refaisaient surface, alors qu'elle détaillait le visage de cet homme, qui n'avait pas changé d'une ride. Cependant, elle n'arrivait plus à le trouver beau. Elle ne parvenait plus à apprécier son regard, ses cheveux, ses lèvres, le son de sa voix. Tout en lui ne parvenait qu'à provoquer une fureur au fond de son être, comme un raz-de-marée dévastateur qui prenait le dessus sur absolument tout, menaçant d'engloutir tout le calme dont elle faisait preuve habituellement. Elle ne voulait pas le voir. Depuis ce jour atroce où il l'avait laissée tomber, elle ne voulait plus jamais avoir à poser les yeux sur lui. Elle aurait aimé qu'il retourne d'où il était venu. Qu'il la laisse tranquille. Seule avec ses pensées. Ouais. Elle avait beau détester la solitude, gémir face à l'absence de Blake, être désespérément seule depuis qu'il l'avait laissée en plan, une chose ne changeait pas ; désormais, elle préférait vivre la fin de sa vie seule plutôt que de se voir infligée sa compagnie. C'était une évidence qui s'imposait à elle, et qu'elle n'aurait pas peur d'assumer.

Lentement, Maggie sentit le rythme de son coeur s'apaiser. Cependant, une douleur désagréable s'en empara, la faisant reculer d'un pas, et reprendre sa respiration, tandis qu'il lui faisait une remarque désagréable à ce propos. Ses yeux se mirent à la picoter, tandis que sa poitrine se serrait pour une raison inconnue. Elle ne le lâchait pas du regard. Impossible de détourner ses yeux de lui. Impossible. Elle qui avait l'habitude de fuir dès qu'elle se retrouvait dans une situation déplaisante. Lui se grattait l'arrière de la tête. Malaise. Mal-être. Il ne savait pas où se mettre, il ne savait pas que faire. Mais il n'était pas parti. Lui non plus n'avait pas fui. Pour une fois, il avait assumé. Assumé de se retrouver en face d'elle après l'avoir laissée tomber. Doucement, elle cligna des yeux. « Quoi, tu préfèrerais que je perde connaissance, mais ailleurs ? » Sa voix était blanche, transparente, comme si rien de ce qu'il n'aurait pu dire n'allait avoir d'impact sur elle. Comme si elle était complètement dépassée par ce qu'il pouvait faire ici. Par ce qu'il aurait pu lui dire. Lui faire. En le regardant, elle revoyait les années passées à ses côtes. Sa tendresse avec elle lorsqu'il avait envie de quelque chose. Ses baisers doux ou vifs selon les occasions. Et étrangement, le fait de penser à tout ce qu'elle avait pu vivre avec cet homme l'écoeurait plus que ne faisait naître des battements de coeur frénétiques et une envie de lui sauter au cou. Elle était figée, elle ne savait pas quoi faire, si ce n'était serrer la lanière de son sac. Seul geste trahissant son malaise, ainsi que sa colère. Elle ne voulait pas lui parler. Elle ne voulait pas le voir. Ça n'avait pas changé.

Inspirant brièvement, elle détourna le regard, promenant ses yeux clairs autour d'elle. Elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille, de sa main libre, et soupira. À quoi cela lui servait-elle de rester plantée de la sorte au milieu du passage, comme une idiote ? Si elle ne voulait pas lui parler, autant bouger, non ? Pourtant, ses muscles restaient tétanisés. Elle n'avait pas envie de partir, pas la première. Elle s'était remise de la rupture ; entièrement. Elle avait refait sa vie, changé d'études, de fréquentations. Elle avait même réussi, ces derniers temps, à se reprendre d'affection pour un homme. Voire à le considérer comme encore un peu plus qu'un ami, même si la réciproque n'était pas vraie. Elle avait réussi à refaire confiance, depuis tout ce temps ; à passer outre. Et s'il y avait bien une chose qui était défendue à Phoenix, c'était de venir ruiner cette nouvelle vie, qu'elle avait mis tant de temps à construire. Et surtout, il n'avait pas le droit de reprendre sa part dans la vie de Maggie. Pas alors qu'inconsciemment, celle-ci ne gardait cette part libre que pour Blake. Il ne la prendrait certainement jamais ; mais en attendant, c'était avec lui qu'elle voulait combler son coeur. Pas avec un autre. Et sûrement pas avec Phoenix.

« Je n'ai pas envie de te voir. » Elle ne savait pas ce qu'elle disait, les mots sortaient tous seuls. Elle n'avait pas besoin d'entendre ce qu'il avait à lui dire. Elle ne voulait ni excuses ni douces paroles. Rien. « Désolée. » Et pourquoi fallait-il toujours qu'elle s'excuse ? Elle serra doucement les dents, agrippant davantage la lanière de son sac. Toute raide, se recroquevillant légèrement sur elle-même, ses yeux fixés sur un point invisible au sol. Elle releva finalement la tête vers lui, croisa son regard. Prit une légère inspiration, et secoua très légèrement la tête en signe de négation. « Et je ne te ferais pas le plaisir de perdre connaissance. Et surtout pas d'espérer un merveilleux bouche-à-bouche de ta part. » Petite pique, toute petite. Mais elle s'en foutait. Elle n'avait rien d'autre à lui dire, et ne lui dirait rien, d'ailleurs.

Elle baissa à nouveau les yeux, se remettant en mouvement. Contournant Phoenix. Souhaitant se retourner, s'excuser, s'inquiéter de sa santé. Ou tout simplement disparaître, et ne plus jamais se retrouver face à lui. Elle haïssait cette sensation. Cette impuissance, étroitement mêlée à de la colère, de la rage, de la rancune, de la tristesse et du désespoir. Car Maggie avait beau dire ce qu'elle voulait, cela ne changerait jamais rien.

Depuis que Phoenix l'avait laissée, elle était seule. Malgré l'amitié d'Ariadne n'avait eu personne pour l'aimer. Elle avait beau se reposer de Blake et sa présence, elle était seule. Toujours seule. Désespérément seule.
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MessageSujet: Re: half-remembered dream. ▲ PHOENIX.   half-remembered dream. ▲ PHOENIX. I_icon_minitimeDim 20 Jan - 22:46


Mitigé. Phoenix était mitigé. Troublé. Perdu. Bien évidemment, le jeune homme avait appris à cacher ses émotions sous un , ô combien agaçant pour les gens qui l'entourent, masque d'impassibilité. Ses yeux plantés comme des poignards dans ceux de Maggie. Sans bouger d'un poil. Il ne détournerait pas les yeux jusqu'à temps qu'elle le fasse. Même s'il ne le laissait pas paraître, ce contact visuel lui était diablement douloureux. Des souvenirs revenaient dans son esprit alors qu'il tentait de les étouffer, de les enterrer. De les oublier, tout simplement. Mais son coeur, sa tête, rien ne voulait oublier. Oublier les meilleures années de sa vie ? Oublier quand tout était tellement facile, quand il était là ? Rick...La seule mention de son nom dans son esprit ouvrit une cicatrice que le pauvre Phoenix tentait désespérément de recoudre. Mais il ne céda pas. Un Looper ne cède jamais. Tentant de ''dédramatiser'' la situation en commentant l'état piteux de Maggie, il s'attendait tout bonnement à ce qu'elle sourisse. Un petit rictus, même.

Parce que bien sûr Phoenix est un parfait idiot. Un boulet de mec. Qui ne sait pas du tout comment interpréter les sentiments féminins. Qui croyait réellement qu'après tant d'années, Maggie aurait tourné la page, mais qui espérait que Maggie reveuille encore de lui dans sa vie. Et si ce n'est pas en tant que petit-ami, Phoenix se contenterait de l'amitié. Pour le moment.

Puis, la demoiselle daigna enfin de cligner les yeux. Malgré lui, les lèvres de Phoenix s'étirèrent et un petit rictus parfaitement détestable. Il avait gagné, même si ce n'était pas un jeu. Dans les couloirs du métro, aux petites heures du matin, en face de son ex petit-amie qu'il a brutalement laissé de la manière la plus dégueulasse qu'il soit... Ça n'avait rien d'un jeu. Il arrêta de se gratter la tête, parce que sinon, il allait se gratter jusqu'au sang. « Quoi, tu préfèrerais que je perde connaissance, mais ailleurs ? » Alors ça, le Looper ne s'y attendait pas. Déstabilisé, il perdit son rictus hautain instantanément, qui fut remplacé par un froncement de sourcil. « Bon bon bon, on s'énerve déjà ? » Maggie détourna définitivement les yeux, puis soupira. Phoenix se prépara mentalement. Il s'attendait à ce que l'ouragan passe, que l'ouragan détruise les tunnels du métro. Mais non, rien, pas un cri. « Je n'ai pas envie de te voir. » Phoenix haussa un sourcil. La grande nouvelle. Après ce qu'elle venait de lui dire, le super scénario de Phoenix avec fleurs et licornes, bah fallait l'oublier hein. Puis après, elle lui disait désolée. Désolée, désolée de quoi au juste ? De te rendre compte à quel point il est incroyablement sexy et que malheureusement, tu ne pourras jamais ravoir ce corps de rêve à moins de prier à genoux ? Oui , ça c'est ce que Phoenix aurait aimé lui dire, mais il est pas si con, et tiens encore à ses bijoux de famille. « Et je ne te ferais pas le plaisir de perdre connaissance. Et surtout pas d'espérer un merveilleux bouche-à-bouche de ta part. » Oh là, elle était allée loin la mignonne. Phoenix esquissa un sourire lorsqu'elle le contourna pour s'en aller avant , d'un geste imprévisible et rapide, la saisir par le bras et la ramener devant elle. « Arrête Maggie, je sais que tu en meurs d'envie. » Phoenix l'approcha davantage vers elle, non pas brusquement mais plutôt doucement avant de replacer une mèche rebelle derrière son oreille. « Je te fais toujours le même effet que dans le vieux temps, à ce que je vois. » Puis, il la lâcha avant de rire discrètement. « Pars si tu veux, à une heure du matin, seule, dans les couloirs sombres du métro. » Son ton était grave, quasiment sarcastique. Parce que oui, Phoenix connait Maggie. Elle est trouillarde. C'est un magnifique dilemme qu'elle a : rester avec Phoenix, où s'aventurer dans les couloirs du métro de Londres, le métro le plus dangereux à ce jour.
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Maggie A. Lincoln

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MessageSujet: Re: half-remembered dream. ▲ PHOENIX.   half-remembered dream. ▲ PHOENIX. I_icon_minitimeDim 27 Jan - 12:23


Everything is gone.

Maggie était en colère. D’une colère sourde, encore inconnue jusqu’à lors. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle faisait tout cela. Mais elle le faisait. Oui, elle avait répondu assez méchamment à Phoenix. Phoenix, Mike ? Quelle importance. À ses yeux, il restait le même. Un homme stupide, qui lui avait fait du mal plus que n’importe qui dans sa vie. À part peut-être Rick, en mourant. Mais cela n’avait absolument rien de comparable. Phoenix l’avait faite souffrir en l’abandonnant, alors qu’elle avait tout misé sur lui. Il l’avait laissée tomber, et elle avait souhaité ne jamais le revoir. Si Ariadne n’avait pas été là, Maggie aurait probablement fait sa faible. Idée qui aujourd’hui, lui donnait la nausée. Mais se tuer aurait été le seul recours. Tout perdre, absolument tout. Ne pas avoir envie de recommencer à zéro. Avoir simplement envie de se laisser tomber, plus bas que terre, et de mourir. D’en finir. Mais la comédienne avait corrigé tout cela. Elle lui avait donné le courage, par sa présence et sa compassion, de repartir de zéro. Et de se reconstruire. Aujourd’hui, Maggie ne le regrettait pas, malgré les difficultés. Cependant, se retrouver face à son bourreau, à cet instant précis, ne faisait que faire remonter dans son cœur des flux de colère dont elle ne soupçonnait même pas l’existence. Alors oui. Finalement, elle avait décidé de lui dire au revoir, aussi simplement que cela. De tourner les talons. Ou plutôt de le contourner. Et de s’en aller. Il avait tenté de la faire s’énerver davantage. Mais Maggie refusait de se prendre la tête pour lui. Comment ça, trop tard ? Ouais, ben elle faisait ce qu’elle pouvait. Sa survie ne tenait réellement qu’à un fil, à cette seconde précise.

Soudain, alors qu’elle avait finalement vu naître une lueur d’espoir qu’il la laisse tranquillement partir, elle se sentit saisie par le bras. Un vertige bref lui fit tourner la tête, quelques petits points noirs dansèrent devant ses yeux. La panique, la simple panique. Elle avait envie qu’il la laisse tranquille. Qu’elle puisse partir, sans dommages, sans rien. Elle ne voulait pas l’entendre parler, elle ne voulait pas le voir. Elle avait simplement envie de pleurer. Car depuis leur rupture, elle avait peur de lui. Au sens propre du terme. Elle se doutait qu’il ne veuille la récupérer ; leur temps était fini, il était très certainement passé à autre chose, comme elle l’avait fait. Mais là, il insistait. Il insistait pour lui parler, pour rester avec elle. Rien qu’en la retenant. Et la peur qui montait au creux de la poitrine de Maggie était de force équivalente à sa colère. Tout du moins pour le moment. Elle se retrouva face à lui sans comprendre, et lui servit cette fois un regard perdu, suppliant. Lorsqu’il lâcha sa petite phrase, en réponse à ce qu’elle venait juste de dire, ses sourcils s’inclinèrent en une moue encore plus effrayée. Non. Oh que non, elle ne mourrait pas d’envie de ce bouche-à-bouche. Et pourtant… Pourtant, lorsqu’elle le regardait, elle ne pouvait pas s’empêcher de voir. De tout revoir. De revoir ses lèvres, si proche des siennes, qui s’y posaient finalement avec douceur. Ses mains, se baladant sur son corps, découvrant chaque petite parcelle de sa peau, ou de ses vêtements. Son souffle dans son cou, son odeur plein les narines. À cette pensée, ce fut non pas un sentiment de confort qui s’installa en elle, mais bel et bien de la répulsion. Elle n’osait pourtant pas bouger. Elle restait prisonnière de son emprise, comme toujours. Il la rapprocha encore un peu. Elle fit quelques petits pas, essayant de ne pas trop diminuer la distance entre eux. Toujours aussi apeurée, les lèvres tremblantes, le cœur battant douloureusement dans sa poitrine. Elle n’osait même pas lui répondre. Elle n’osait rien faire. Et, lorsque les doigts du Looper se perdirent dans ses cheveux pour y ramener une petite mèche vers l’arrière, un violent frisson lui parcourut le dos, suivi d’une nausée infecte. Merde. Comment avait-il pu ? Comment avait-il osé faire cela ? Il savait pertinemment ce qu’elle ressentait. Il savait, au plus profond de son être, qu’elle le haïssait. Qu’elle avait envie de lui arracher les yeux, bien que jamais elle ne le ferait. Il savait aussi à quel point ses cheveux étaient importants pour elle. Un de ses points faibles. Elle y tenait comme ce n’était pas permis d’y penser. Et là, il les avait touchés. Idiot. Crétin. Pauvre con. Maggie se mit à trembler. Et elle avait beau avoir les cheveux parfaitement propre, la vérité s’imposa à elle, immédiate : dès qu’elle rentrait, elle se ferait au minium quatre shampooing. Rien que pour se débarrasser de cette sensation atroce de saleté. Elle se sentait souillée. Il osait la toucher, comme si de rien n’était. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Et dans le cœur de la jeune femme, c’était impardonnable. Pourtant, elle ne bougeait pas. Elle restait figée. Lorsqu’il prononça la phrase suivante, elle crut qu’elle allait tomber. S’évanouir. Ou le gifler à lui en décrocher la mâchoire, au choix. Il la lâcha, et automatiquement, elle eut un geste de recul, terminant de se dégager, reculant d’un pas, les lèvres tremblantes, des larmes plein les yeux. Elle s’empressa de les refouler, restant là, à le regarder, l’œil mauvais. La peur et la colère étaient toutes deux montées. Mais encore une fois, aucune n’arrivait à surpasser l’autre.

Pourtant, à cette seconde précise, c’était la colère qui se manifestait chez Maggie. Elle le détestait. Elle le haïssait. Elle voulait sa perte, sa mort, et toutes les pires choses qui auraient pu arriver à cet être abominable. Qui la provoquait, et qui s’amusait avec son petit cœur fragile, avec ces souvenirs qui avaient un jour tellement compté aux yeux de notre jeune thanatopractrice. Mais un jour, il lui paierait. Oui, un jour, elle lui donnerait l’addition. Qui serait salée. Mais qu’il allait bien devoir avaler. Elle devait néanmoins avouer qu’il avait raison. Elle était toute seule, dans un des métros les moins bien fréquentés, à déambuler, perdue. Mais quoi ? Que cherchait-il ? Son agréable compagnie ? Qu’il aille se faire foutre. Ce n’était pas assez clair ? « Tu ne me fais aucun effet, à part me donner envie de vomir. » Ce qui n’était qu’à moitié vrai. Il était toujours aussi beau. Mais elle n’éprouvait plus rien à se trouver face à cette beauté. Plus rien, hormis de la répulsion, pure et simple. « La seule chose que je meure d’envie de faire, c’est de tourner le dos et de ne plus jamais te revoir. Tu sais ce que ça veut dire, jamais ? » Elle recula encore un peu, tremblante. La fureur s’exprimait, bien davantage que la peur. Et elle n’avait pas envie de ployer. Elle ne savait réellement pas ce qui pourrait être le pire ; se faire agresser, ou se faire accompagner par cette ordure. Et elle ne voulait même pas y penser. « Et quoi, tu vas me proposer de me raccompagner, dans ta grande bonté ? » Un petit air de défi. Elle ramena tous ses cheveux derrière son épaule, bornée. « Va faire ton numéro à une fille qui ne connaît pas ton tour de séducteur et ta lâcheté. Moi, je pense que j’ai déjà donné. » Sur cette attaque, la voix de Maggie s’était mise à trembler. Mais elle le pensait. Elle détestait dire du mal aux gens. Et c’était la raison pour laquelle elle avait toujours souhaité ne jamais le revoir. Pour ne pas être obligée de lui dire des choses blessantes. Des choses qu’elle préférait garder pour elle. Mais il l’avait poussée dans ses retranchements. Ne l’avait-il pas bien cherché ?

Maggie détourna le regard soupirant doucement, la poitrine oscillante sous les faux sanglots qui la secouaient. Elle aurait voulu partir. Et d’ailleurs, elle amorça encore un pas en arrière. Fuir. Fuir. Toujours fuir. Le fuir. Essayer de trouver une astuce pour qu’il ne la rattrape pas. Pour qu’il ne réussisse jamais à la rattraper.

Maggie aurait voulu disparaître. L’oublier, et faire comme si cette soirée n’avait jamais existé. Mais sans savoir pourquoi, quelque chose lui disait qu’il ne la laisserait pas fuir aussi facilement. Et qu’elle allait devoir se battre pour ne pas s’effondrer. Et pour ne pas le tuer.
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