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 How this will end # Jack & Ariadne

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Ariadne S. Van Loo

Ariadne S. Van Loo
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MessageSujet: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeLun 3 Déc - 22:56

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« How this will end. »
Jack & Ariadne.





Tomber, encore tomber dans cette spirale infernale. Le dégoût de soi, la haine d'autrui et cette sensation d'être de trop dans ce monde. Ariadne en avait même oublié la raison de sa présence ici. Vivre un rêve, devenir une grande comédienne, attraper le bonheur et ne jamais le laisser quitter ses douces mains. Au final, tout cela n'était qu'utopie et Sophia se retrouvait désarmée, à tenter de survivre aussi bien sur scène qu'en dehors. La scène, le seul bien être qui arrivait à lui arracher un sourire et au moins quelques émotions. Des sensations moins violentes, moins permanentes et qui pourtant ne l'empêchaient pas de sombrer. Toujours un peu plus, toujours un peu plus loin et sans se retourner. Peu importait son avenir, Ariadne était persuadée que plus rien ni personne n'avait quelque chose à lui offrir. Sa carrière n'était pas si belle que ce qu'elle avait espéré en débarquant à Londres... Ses souvenirs, ses larmes, sa cigarette, la fumée enivrante et épaisse qui s'échappait dans l'obscurité d'une nuit déjà bien avancée, tout lui faisait penser à son passé, ce qu'elle avait vécu et ce qu'elle voudrait effacer. Ce qu'elle faisait en pleine rue à cette heure si avancée?
Tout ce dont Ariadne se souvenait était la représentation. Une douloureuse et excitante aventure qui prenait fin ce soir là. Dès que le rideau se referma, la jeune comédienne ne put plus supporter cette amère fin. Quitter les lieux et marcher, marcher jusqu'à ce qu'elle retrouve la paix. Bien évidemment, cela faisait longtemps qu'elle l'avait quittée, depuis que John avait disparu de la surface de la planète, depuis que sa vie n'avait plus de véritable sens en somme. Adossé contre un mur, quelque part dans les rues de la ville, Van Loo n'était même pas certaine d'où elle se trouvait. Elle pensait, se torturait l'esprit en espérant que ce serait la dernière fois et que le lendemain, elle se réveillerait à l'aube d'un jour nouveau avec de nouveaux espoirs en tête, une nouvelle vie à vivre, un nouveau bonheur à chérir. Le plus difficile à réaliser était certainement le fait qu'elle savait pertinemment que tout cela était impossible. Elle avait vécu dans un rêve pendant des années et ne conservait que ce goût amer en bouche d'être passée à côté de ce qui comptait vraiment, de cette explosion de sentiments qui la désarçonnerait avant qu'elle ne reprenne goût à ce qu'elle était: douce, aimante et ne désirant qu'être au coeur de la vie de quelqu'un.

Ariadne laissa son mégot tomber au sol, complètement déconnectée de la réalité. Elle la retrouva bien vite alors qu'un homme la regardait avec insistance avant de brandir une arme sur sa tempe. C'était cela le quotidien désormais: la pauvreté amenait les âmes les plus généreuses à braquer pour nourrir leur famille. Van Loo déglutit difficilement alors qu'elle sentait la froideur de l'arme non loin de sa peau. Sur le moment, Ariadne n'était aucunement effrayée, comme si elle avait trouvé l'excuse idéale pour terminer sa vie. Non, elle ne laisserait pas un bandit la voler sans se défendre un minimum, quitte à en payer le prix. D'un geste vif de la main, elle réussit à faire vaciller la main de l'homme et son arme tomba à terre dans un bruit fracassant dans le silence de la nuit. Malheureusement pour Ariadne, le voleur avait quelques ressources et c'est avec un couteau sur la gorge qu'elle arrêta toute gesticulation. Elle lut dans le regard de l'inconnu qu'il allait la tuer, qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à déverser son sang sur les pavés sombres et froids. La pression exercée par l'arme blanche sur sa gorge laissait une marque rouge, un léger filet de sang s'échappant de la plaie superficielle. La comédienne ne lâchait pas le regard haineux du criminel alors qu'elle était entièrement à sa merci et que la jeune femme ressentit la peur tirailler chaque parcelle de son corps. Les hommes étaient mauvais et il était en position de force désormais. Elle allait mourir ici, on la retrouverait trois jours plus tard, méconnaissable et souillée dans sa dignité, c'est tout ce à quoi Ariadne pensait en cet instant. La mort, la douleur qu'elle ressentirait, les souvenirs qu'elle laisserait derrière elle. On l'oubliera vite. On ne se souviendra qu'à peine de son nom et Ariadne sut instantanément qu'elle ne voulait pas mourir, pas comme cela, pas ici, pas avant d'avoir trouvé ce qu'elle cherche depuis sa plus tendre enfance: le bonheur.

Qu'est ce que vous me voulez? Je n'ai rien à vous offrir, rien, absolument rien.

Du désespoir dans sa voix, elle sentit le regard de l'homme la détailler de long en large et Ariadne ferma les yeux, ne voulant pas entrevoir son sourire. C'était donc pour cela qu'elle était née? Pour que des hommes sans morale s'amusent d'elle, la laissant malheureuse et désespérée, au bord de la rupture. Elle n'ouvrit pas les yeux, pas même lorsqu'elle sentit le souffle de l'étranger dans son cou. Des pas, elle entendait des pas mais elle se refusait toujours à regarder la scène. Sombrer, toujours sombrer et attendre, attendre que le verdict tombe. A la place, une voix et quelle voix qu'elle pouvait reconnaître entre mille et la peur sur le visage d'Ariadne s'effaça d'une traite. Juste un sourire parce qu'elle savait que lui seul pouvait la sauver, que lui seul la mettrait en sécurité, comme toujours...


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Jack F. Hawks

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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeMar 4 Déc - 22:15





❝ honest to god i'll break your pain. ❞

I was born of the womb of a poisonous spell, beaten and broken and chased from the lair, but I rise up above it, high up above it and see. I was hung from the tree made of tongues of the weak, the branches were bones of liars and thieves. Rise up above it, high up above it and see. Pray to your god, open your heart, whatever you do, don't be afraid of the dark. Cover your eyes, the devil's inside. One night of the hunter, one day I will get revenge. One night to remember, one day it'll all just end.


Jack était… En colère. Ouais, ça résumait bien les choses. D’une humeur de sale ours mal léché, réveillé à la trompette par son pire ennemi. Ce n’était pas réellement ce qui s’était passé, et même de très loin. Mais le résultat était le même. Il était infect. Et le premier qui allait se frotter contre cette montagne de muscles aussi solide qu’un bloc de béton allait très vite se rendre compte qu’on n’embête pas un Jack de mauvaise humeur. De son pas lourd, notre ancien Looper avançait dans les rues de Londres. Il respirait ; ou tout du moins, il tentait de respirer. De reprendre une bouffée d’air frais, de retrouver un peu de bonne humeur, de joie. De légèreté. Il était sûr qu’il y avait un moyen pour son mauvais caractère de s’améliorer. Un moyen autre que de frapper sur un mur, et un mec, bien entendu. Depuis ce matin, il se disait ça. Et depuis ce matin, il ne lui arrivait que des petites merdes. Vous savez, ce genre de petits trucs désagréables, pour lesquels les autres vous disent qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, et que vous, vous amplifiez. Parce que ça vous fait chier. Ça vous dérange. C’est une petite goutte de trop dans un vase déjà bien plein. Et c’est au bord de déborder. Vous êtes plus sensible, plus irritable. Et vous pouvez démarrer à partir de n’importe quoi, au quart de tour. Et bien voilà. Jack se trouvait exactement dans ce genre d’état. Autant vous dire que le moindre grain de poussière posé au mauvais endroit aurait eu le don de le faire sortir hors de ses gonds. Jack était dans cet état-là. Il aurait arraché la tête d’un enfoiré à mains nues si ç’avait pu le soulager.

Brutalement, notre ours fourra un peu plus les mains dans ses poches, rentrant son cou dans son blouson militaire. Il soupira, laissant échapper un nuage de buée d’entre ses lèvres. L’envie d’une clope germa doucement, tandis qu’il fouillait dans sa poche gauche, pour en ressortir une cigarette. Il la glissa entre ses dents, ne serrant pas afin de ne pas l’abîmer. Puis, il sortit son vieux briquet zippo, et alluma le petit bâtonnet de nicotine, en tirant une longue tafe. Le tabac se répandit dans ses poumons, le calmant légèrement brièvement. Il entama rapidement sa clope, avançant toujours dans la rue, les yeux baissés vers les pavés sales. Ce matin, il s’était engueulé rapidement avec Arizona. Dix minutes plus tard, il avait appris qu’un de ses contacts, chargé de récupérer des informations sur un trafic plus que louche, s’était fait descendre à bout portant par un connard. Et impossible de retrouver le connard en question. De quoi mettre un Jack farouche sur les nerfs, c’moi qui vous le dit. Reniflant doucement, il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Il avait croisé tous les incompétents de la ville, toute la journée. Il avait cassé quelques dents, histoire d’intimider, et de faire comprendre que ses recherches pour trouver ce merdeux étaient sérieuses. Et qu’il lui ferait payer son arrogance. Jack était tout, sauf quelqu’un qui ne tenait pas ses paroles. Beaucoup se disaient qu’il baratinait, en général. Qu’il n’était pas sérieux. Il proférait parfois des menaces qui n’avaient aucun sens. Des menaces bien trop cruelles et imagées pour être prises au sérieux. Et jamais une de ses menaces n’avait été faussée lors de son exécution. Notre ancien Looper avait le défaut d’être bourré d’imagination et de spontanéité, dans sa cruauté. Et il prenait plaisir à tout appliquer. Craint ? Pas le moins du monde. Il n’aurait pas eu la prétention de dire que les gens le craignaient. Il se foutait tellement de ce que pouvaient penser les gens. Dans vingt-neuf ans, il était mort. Et il n’avait aucunement l’intention de devenir célèbre, et encore plus riche, durant ces vingt-neuf années qui lui restaient. Alors, s’il ne souhaitait pas devenir célèbre, pourquoi se soucier de plaire ? Il vivait pour lui, après tout, pas pour les autres. Si les autres avaient envie d’êtres adorés, c’était leur problème. Mais lui, Jack, n’en avait strictement rien à cirer.

Tournant lentement dans une ruelle, il remarqua bien rapidement qu’il n’était pas seul. Peut-être aurait-il dû prendre une autre rue. Histoire d’éviter de se prendre la tête sur des gens. Ouais. Il allait changer de rue. Mais, alors qu’il tournait le dos, une petite intonation de voix attira son attention. Plissant les yeux, il fronça les sourcils. Changement de plan. Silencieux comme un loup, il s’approcha de l’étrange tandem. Qui n’avait rien d’un joli couple. C’était un connard. Un parfait crétin fini. Vicieux, perverti par la pègre londonienne, et ses promesses de richesse et de pouvoir. Et face à lui, une simple et belle femme. Comédienne de son état, aux beaux cheveux roux légèrement bouclés, et aux yeux purs mais paradoxalement tout aussi souillés. Elle était belle. Blessée. Un oiseau à qui on avait coupé les ailes. Un rossignol qui, en cette seconde précise, était la proie d’un chien galleux. Un sale clébard, qui allait regretter de s’être levé ce matin. Arrivant derrière l’homme, Jack gronda doucement prêt à bondir sur sa proie. Silencieux, et dangereux. Sa voix s’échappa d’entre ses lèvres, tandis qu’il attrapait sa cigarette entre son pouce et son index, l’enlevant de sa bouche.

« Si tu poses ne serait-ce qu’un millimètre carré de ta peau sur la sienne, je te promets que tu ne sortiras jamais de cette ruelle autrement que sur un brancard, ou dans un corbillard. »

Voix calme. Posée. Assurée. Jack savait où il allait. Il savait ce qu’il exposait. Son regard bleuté posé sur un point invisible, Jack renifla doucement, amenant une dernière fois sa cigarette à ses lèvres pour une dernière tafe. L’autre avait tilté. Il avait décollé son couteau de la gorge d’Ariadne. Jack l’avait vu avant de baisser les yeux. Parce que les mecs étaient cons, et qu’ils préféraient tout d’abord s’attaquer à des hommes de leur taille. Avant de se rendre compte qu’en face d’eux ils n’étaient que des… Des… Des merdes. Ouais, voilà, désolée pour la poésie pas très poétique. L’autre se retourna vivement braquant cette fois son couteau vers Jack. Nono sans avoir pris le parti de sécuriser la prise sur sa victime de base, attrapant la belle comédienne par le cou. La touchant. Parfait.

« Hm. T’as pas compris. Ou alors t’as fait ton choix. Ça revient au même, dans les deux cas. » Jack garda les yeux baissés vers le sol, l’air complètement désintéressé de la situation. Mais Ariadne, elle, savait parfaitement que c’était une illusion. Connaissance que l’autre n’avait pas en sa possession. Et qui le perdrait. « Ta gueule. C’est moi qui tient l’arme. Alors tu la fermes et tu dégages, ok tête de lard ? » Jack releva les yeux vers lui, l’air franchement agressif. Très bien. Il voulait jouer. Ils allaient jouer.

Attrapant la main de son agresseur tenant le couteau, Jack lui écrasa le bout encore brûlant de sa cigarette sur la peau. Brûlure tellement douloureuse de son état. L’autre poussa un cri bref. « Si tu te débats, ça va empirer. » Face à cette phrase, l’homme se résigna. Lâchant Ariadne. Une pierre deux coups pour Jack, applaudissez ses talents de preux chevalier. L’homme essaya de se dégager. Il y parvint presque. Si la pression exercée par Jack sur son poignet se desserra légèrement, et qu’il put ainsi s’en échapper quasi totalement, ce ne fut que pour l’attraper de manière bien plus ferme et plus impérative. Le bout de cigarette en consumation se posa fermement sur la jugulaire de l’homme, lui arrachant un hurlement de douleur. Il se mit à se débattre de plus belle. Jack jeta son mégot au sol, avant de relever son poing, l’écrasant dans le visage de son ennemi. L’homme cria à nouveau. Mais pire encore que de crever les tympans de notre homme, il trouva le moyen de dégager sa main. Et d’envoyer son couteau dans entre les côtes du boxeur. Celui-ci tressaillit doucement, plaquant une main sur son abdomen, laissant son ennemi s’échapper, et retourner attraper Ariadne. Il lui plaça à nouveau son couteau sur la gorge, après avoir attrapé son flingue laissé au sol. Il chargea l’arme, la braquant vers la tête de Jack. Celui-ci conservait sa main plaquée sur son abdomen, le sang glissant lentement entre ses doigts. La douleur le tiraillait, le pliant presque en deux. Mais il tenait le coup. Pour elle. Parce qu’il se serait pris une balle également, si ça avait pu la sauver. L’autre tremblait terrifié, souffrant le martyr au niveau de ses brûlures. Il réalisait sa grosse erreur tactique. Il avait changé de main, utilisant celle intacte pour maintenir le couteau. Et la brûlée et tremblante pour tenir l’arme à feu. Pourtant, malgré sa faute, il était décidé à ne pas se laisser avoir par cet espèce d’ours blessé. Il le tenait en joue. Et il allait le descendre s’il faisait mine de l’empêcher de détrousser — et par là même tripoter — cette charmante créature.

« Maintenant tu te tires de là, où je te descends. »

Jack expira lentement. Tout son corps le faisait atrocement souffrir. Et pourtant, il n’était blessé qu’à un seul endroit. Un seul. Il plissa doucement un œil, arborant soudain un air extrêmement frustré. Agressif. Menaçant. C’était une sale journée qui venait de commencer. Et il n’avait pas prévu de finir comme ça. Il allait régler son compte à ce type. Et ramener Ariadne chez elle. Et ensuite, il aviserait. P’t’être qu’il désinfecterait sa blessure, pour éviter de choper une saloperie. Chaque chose en son temps.

« Je te déconseille de faire ça. Vraiment. » laissa-t-il tomber d’une voix grave, rauque, ennuyée, toujours aussi calme. Mais cette fois, sa voix avait quelque chose en plus ; quelque chose de tranchant. De froid. De précis, et de dangereux. L’autre ricana. Jack glissa doucement une main dans son dos, tandis que son adversaire caressait la gorge d’Ariadne, du plat de la lame pour ne pas la couper. « Désolé mon vieux. Je sais qu’elle est exquise, mais je l’ai trouvée avant. » Jack tiqua doucement, tandis que sa main se refermait sur son tromblon. Si ce gars faisait le moindre mal à Ariadne, il le tuerait. Là, dans l’état actuel des choses, il avait prévu de le laisser agoniser dans son sang jusqu’à ce que quelqu’un le trouve. Mais s’il s’avisait de lui faire le moindre mal, ou de la toucher d’une quelque manière que ce soit, il le tuerait. Sans lui laisser la moindre chance d’être trouvé par quelqu’un et soigné.

Doucement, Jack sortit son tromblon de sa ceinture, le gardant dissimulé derrière sa jambe. L’autre était trop occupé avec Ariadne. Et il allait avoir de sacrées surprises.

On ne s’attaque pas à un rossignol. Surtout quand celui-ci a pour protecteur un grizzli enragé. Simple définition du concept de survie.



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Ariadne S. Van Loo

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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeSam 8 Déc - 1:27

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« How this will end. »
Jack & Ariadne.





La fatalité, cette sombre image qui harcelait Ariadne constamment. Chaque jour, à chaque minute, le monde lui assénait avec violence qu'elle n'était pas à sa place et qu'elle ne le serait jamais. Alors pourquoi ne pas la faire souffrir? Le destin, les autres, les évènements, le hasard, la chance, toutes ces notions se mêlaient dans leur vanité afin de la faire plier, craquer jusqu'à ce qu'elle ne devienne plus qu'une brindille au bord de la rupture. Sécheresse de l'âme, froideur du coeur, elle n'espérait plus grand chose de ce qu'elle voyait au quotidien: les meurtres, la faim, la misère, les Loopers qui ne pouvaient plus fuir; tout n'était que fatalité. Chaque être rencontré errait sans but, chaque enfant observait ses parents avec tristesse puisque le lendemain était éphémère, seulement un rêve, une utopie. Van Loo ne croyait plus au hasard, encore moins à la joie procurée par autrui; coquille de désespérance, douloureuse vitrine qui cachait le feu qui brûlait en elle depuis sa naissance. En vérité, la jeune Sophia avait été une boule d'énergie, son ambition l'avait transporté vers des sommets, sa douceur, son estime des gens qui l'entouraient, cette altruisme sans faille, tout cela avait toujours été en elle. Pourtant, il avait fallu de quelques secondes, quelques insatiables minutes de chagrin pour la transformer en une femme brisée, blessée dans sa dignité, prête à affronter la mort pour se débarrasser de ses démons envahissants. Et ce soir là, ils prenaient une forme effrayante, celle de la lubricité et du sadisme d'un homme tiraillé par la misère et la faim. Pourtant, Ariadne tentait de ne pas ciller, de ne pas laisser la peur l'envahir. Elle ne s'était pas préparée au pire pendant des années pour sombrer au premier obstacle. Elle avait souffert, elle souffrirait encore et ce ne serait certainement pas ce fou à lier qui entacherait les dernières traces de vie qui émanaient de la jeune comédienne. Survivre, elle ne s'était pas attendue à ressentir ce besoin urgent de conserver ce coeur battant la chamade dans sa poitrine. Elle avait tout fait pour qu'il s'éteigne ou du moins se déconnecte pour ne plus espérer, se laisser aller à la vide contemplation de son environnement. Néanmoins, arrivée face au danger, sentant la pression de la Faucheuse sur ses épaules, Ariadne savait que son heure n'était pas arrivée, c'était bien trop facile, pas alors que son tempérament de persévérance ne l'avait pas quitté définitivement. Regarder la mort dans les yeux, affronter la pestilence de son sourire, sentir la lame contre son cou et avoir désespérément envie de rire. Rire parce qu'elle avait confiance en sa survie, confiance en ce qu'elle était capable de faire par simple instinct de conservation.
Elle n'en fit rien pour autant, elle se contenta de suivre le regard empreint de haine en son égard de l'inconnu. Elle était coincée finalement et malgré son envie de se défendre, elle en était incapable. Prise au piège, sentant son sang couler à légères gouttes sur sa douce peau, Van Loo n'avait aucune solution pour le moment. Parler, peut être était ce de cette façon qu'elle sauverait sa peau, qu'elle retarderait l'échéance et que quelqu'un ait le temps de venir la sauver. C'était donc avec son regard méprisant qu'Ariadne cracha quelques paroles en direction de son interlocuteur, aucune véritable réaction de sa part sinon ce regard qui descendait sur elle avec délectation. Puis, cette vision. Jack, toujours là où on l'attendait le moins pour le plus grand plaisir d'Ariadne. Leur relation n'était pas réellement conventionnelle et la comédienne était étrangement attachée à cette homme qui ne parlait que quand cela était absolument nécessaire, mystère indéchiffrable qu'il était. Comme à son habitude, le looper ne montrait aucune émotion, aucun signe de faiblesse. Il parla avec un calme hallucinant et Ariadne buvait ses mots alors qu'elle sentit la tension monter chez son agresseur. Un petit tremblement de son poignet et l'entaille se fit légèrement plus profonde dans le cou d'Ariadne et la jeune femme retint son souffle, désormais certaine que Jack la sauverait, comme toujours. A chaque moment charnière de son existence à Londres, il avait toujours été présent. Ses pleurs, ses frayeurs, il la connaissait désormais mieux que quiconque, peut être même que John. Sans lui, elle aurait épousé un criminel, un menteur et un infidèle. Van Loo lui devait tout et une autre dette allait certainement s'ajouter une nouvelle fois dans la liste. Elle concentra son regard sur Jack soudainement, le ton de celui-ci changeant du tout au tout. Plus de mépris, surtout une extrême gratitude se lisait et ses yeux exprimaient par la même occasion la peur, qu'Ariadne avait tenté de réfréner tout ce temps, question de dignité. Elle n'eut pas le temps d'établir plus la communication puisque l'inconnu avait décidé que sa nouvelle victime serait Hawks et qu'il était hors de question qu'il la laisse s'échapper. Elle se retrouva prise au piège dans une position inconfortable et la jeune femme comprit que l'homme ne plaisantait pas. Il la tuerait certainement, il les tuerait tous les deux s'il en avait l'envie soudaine. Elle était un peu moins rassurée mais elle faisait confiance à Jack. Son métier, la violence, tout cela il maitrisait même si Ariadne avait bien souvent peur de l'issue de ce genre de méthodes qu'il devait utiliser. Ce soir là, elle s'en fichait, elle voulait juste s'éloigner d'ici en courant et remercier Jack d'être arrivé au moment opportun, lui parler surtout, parce qu'elle n'avait plus que lui à qui se confier. Mais l'heure n'était pas aux rêveries, la situation était dramatique et la tension était à son comble. Aucun des deux hommes ne souhaitait lâcher du terrain et le regard détaché de Jack était insoutenable pour l'étranger. Ariadne sentait ses muscles palpiter, sa mâchoire craquer, impatient d'en finir avec le looper. La comédienne connaissait Jack que trop bien, ce n'était qu'un jeu, un jeu qu'il gagnait à tous les coups, capable de conserver son sang froid sans problème et ce dans toutes les situations. Intérieurement, il s'en amusait et cela, Ariadne était la seule à le savoir.
La jeune femme serra les poings légèrement, prête à agir en toutes circonstances mais elle n'eut pas le temps de préparer un plan puisque Jack avait bondi sur l'agresseur, lui plaquant son mégot de cigarette sur sa peau alors que l'homme hurlait à la mort. En l'espace d'un clignement d'oeil, Ariadne était libre et assistait à la scène totalement impuissante. Elle réussit à atteindre sa gorge ensanglantée et fut rassurée de constater que c'était une blessure superficielle. Le temps qu'elle constate l'étendue des dégâts, complètement déboussolée, elle entendit le bruit de la lame pénétrer dans la peau de Jack et assista à la débâcle tout d'un coup. Elle voulait crier, elle voulait courir vers lui, la peur lui tiraillant les entrailles. Il restait l'unique personne qu'elle souhaitait garder en vie non loin d'elle et il était en souffrance par sa faute. Instinctivement, elle s'avança rapidement vers lui, les bras tendus.

Jack, non, non, non! Je t'en supplie, reste en vie!

Sur le moment, elle n'avait pas réalisé qu'elle hurlait dans la ruelle sombre et déserte, elle venait de dévoiler qu'elle connaissait le looper. C'en était fini pour eux certainement. Complètement tétanisée, elle ne put rien faire pour empêcher l'attaque du bandit, toujours trop concentrée sur Jack qui semblait souffrir le martyr. Ariadne vit le sang couler de sa blessure et elle mit tout en oeuvre pour ravaler ses larmes et sa peur assommante. C'était certainement le moment de se montrer forte, ce simple fait de ne pas plier aux requêtes de l'étranger les sauverait peut être. Malheureusement, elle Van Loo ne put s'empêcher de lancer un cri strident lorsque son agresseur pointa une arme sur un Jack agonisant. Elle était toujours très proche de la lame atrocement aiguisée de son couteau mais elle n'y faisait clairement pas attention. Tout son être était concentré sur Jack, pourvu qu'il survive, pourvu qu'elle trouve un moyen de mettre hors circuit l'homme pour qu'elle puisse s'occuper de lui. Elle tentait de réfléchir aussi vite que possible, les sourcils froncés tentant de faire abstraction de l'homme à ses côtés, seulement rester visser sur celui en face. Il ne semblait pas avoir peur, il analysait simplement la situation. Même blessé, il ferait tout pour la sortir de là, Ariadne le savait et ne comptait absolument pas le voir donner sa vie pour son âme, une particulièrement vide ces derniers temps. Il méritait de se concentrer sur autre chose que cela. Une autre menace proférée par l'homme à l'encontre de Jack et elle sentait qu'il perdait patience et que son regard commençait à distiller de la haine autour de lui. Ariadne était tendue, elle voyait arriver le dénouement de cette situation chaotique et elle ne savait vraiment pas de quel côté allait pencher la balance au final. Dans tous les cas, elle était prête à agir, il suffisait d'un léger tressautement du côté de l'agresseur et elle était libre, le reste viendrait naturellement. Sophia en était persuadée. Encore des paroles qu'elle ne capta pas, bien trop concentrée sur sa tâche, toujours aussi effrayée que Jack lâche tout. Non, elle ne pourrait pas continuer si elle s'imaginait déjà les pires scénarios que son esprit tentait de lui inculquer sous formes d'images pour le moins réelles. Elle ferma les yeux quelques secondes et sentit le souffle du jeune homme dans son cou et le froid de la lame qui la fit frissonner d'angoisse. Elle releva le regard et les lèvres de l'homme se collèrent à son oreille alors qu'Ariadne en profita pour échanger un regard complice avec Jack. Elle savait qu'il allait agir, très bientôt alors elle rentra dans le jeu du voleur. La comédienne écouta sa voix suave et tenta de ne pas paniquer face à cette proximité pour le moins dégoutante.

T'avise pas de bouger ma belle ou c'est ton petit ami qui trinque... vous avez l'air de bien vous connaitre tous les deux. Dommage pour lui, il n'aura certainement pas le temps d'assister à la façon dont on va faire connaissance toi et moi...

Un sourire sur ses lèvres sadiques, elle sentit sa main s'amuser avec ses cheveux avant d'atteindre sa peau. Ariadne ne pouvait plus tenir beaucoup plus longtemps, elle était déjà assez souillée par l'humiliation depuis la douloureuse étape avec John. Elle ne s'en était certainement jamais remise et elle ne comptait pas devoir survivre à quelque chose d'aussi extrême que ce que l'homme comptait lui faire, par pur amusement et sadisme. Exquise, ce mot sonnait étrangement dans la bouche du bandit et Ariadne avait vraiment envie de vomir désormais. Un objet, voilà ce à quoi elle était réduit, un objet exquis certes mais sans valeur dans tous les cas, excepté un amusement d'un soir qui terminerait dans la poubelle au coin de la rue, comme tant d'autres femmes dans le secteur. Mais, cela, c'était impossible, pas lorsqu'Ariadne analysait les mouvements de Jack, elle savait ce qu'il souhaitait faire et il fallait qu'elle se dégage absolument de l'emprise du meurtrier. La diversion lui tendait les bras.. Rentrer dans son jeu pour mieux l'anéantir.

Oh cela oui, on va faire connaissance... Petit ami vous dites? A votre place, je me méfierais des apparences, vous savez...

C'est à cet instant que le talon d'Ariadne vint se ficher dans le genou du sadique. Elle était libre, libre comme l'air et se dirigea tout de suite vers Jack, inquiète de son état. Il devenait de plus en plus pâle, la perte de sang commençait à faire ses effets sur lui mais il avait son arme en main et sans nul doute qu'il allait réduire en cendres ce misérable homme en un rien de temps. Un tromblon pouvait faire de sacrés dégâts à cette distance et l'homme se retrouvait sans défense, ayant lâché ses armes inopinément. Il allait mourir, il allait souffrir et Ariadne souriait, froide et insensible. C'était ce qu'elle était devenue depuis la disparition de John. Distante, elle ne se fiait plus à ses émotions et ce soir là, elle en montrait bien plus qu'à l'accoutumée. La peur la quittait, il ne restait en elle que ce noeud inextricable au creux du ventre devant l'état de Jack et elle espérait qu'il ne voudrait pas éterniser la torture de l'agresseur, elle voulait s'occuper de sa blessure au plus vite, ne supportant plus la vue de son sang sur le sol.

Jack.. Je sais que tu veux le tuer. Fais-le, je ne te dirais rien. Je veux juste qu'on se débarrasse de ça au plus vite... Avant que tu.. Tu tombes!



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Jack F. Hawks

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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeVen 28 Déc - 21:49





❝ hear my heart burst again. ❞

This is the end, hold your breath and count to ten. Feel the earth move and then, hear my heart burst again. For this is the end, I've drowned and dreamed this moment. So overdue, I owe them, swept away, I'm stolen. Let the sky fall, when it crumbles, we will stand tall. Face it all together at skyfall.


Jack souffrait. Ouais. On aurait pu croire qu’il y avait autre chose, aussi, qu’il était en train d’échafauder un plan génialissime, comme il savait si bien le faire habituellement, et qu’il allait tout défoncer pour sauver la belle princesse et lui faire des enfants dans les champs. Mais non. Je peux vous garantir qu’en cet instant, il n’y avait rien qui ne comptait plus que sa souffrance. Souffrance qu’il ravala bien vite, essayant de se focaliser sur son objectif ; Ariadne et son agresseur. Jamais cet enfoiré ne poserait davantage ses sales pattes sur elle. Jamais il ne supporterait l’idée que les mains de l’homme s’aventurent plus loin, que ses doigts crasseux et bourrus par leurs heures de travail ne se glissent sous ses vêtements, et ne caressent sa peau si belle, si pâle et si fragile. Rien que cette pensée lui dressait les poils sur ses avant-bras. Alors oui, imaginer ses lèvres charnues et craquelées caresser le moindre millimètre carré de du corps de la jolie comédienne lui donnait proprement et simplement envie de vomir. Envie de lui arracher la tête. Envie de faire un bain de sang, qu’importe la blessure, qu’importe la souffrance. Elle n’avait pas à subir ça. Elle n’aurait jamais dû avoir à vivre toutes les horreurs qu’elle avait vécues. Jack aurait préféré ne jamais la rencontrer, si ç’avait signifié la sauver de John et de toutes ses conneries, de l’enfer qu’elle avait vécu. Il était heureux de la connaître. Heureux de qu’elle l’apprécie. Heureux de la protéger. Mais il ne pouvait s’empêcher de souffrir, chaque fois que ses prunelles mates croisaient celles de la jeune femme, d’un vide absolu et abyssal. Souffrir bien plus que sa plaie ne pouvait le faire serrer des dents. Il aurait voulu qu’elle revive. Il aurait tout sacrifié pour redonner à Ariadne la perspective d’un avenir, la perspective d’enfin, un jour, être heureuse et pouvoir sourire à nouveau, rire à nouveau sans que cela sonne faux. Voir ces prunelles si belles arborer un regard tendre et doux, un regard posé et calme, franc, sincère. Un regard vivant.

L’homme enfonça son visage dans la chevelure flamboyante de la jeune femme, lui susurrant à l’oreille des mots que Jack ne pouvait percevoir, mais qui réussissaient tout de même à le répugner. Ses yeux croisèrent ceux de la belle, tandis qu’elle lui adressait un regard déterminé. Elle avait mal pour lui. Et elle allait l’aider. Les doigts de Jack se resserrèrent sur son tromblon. L’homme allait voir ce qu’il dissimulait derrière son dos, sans aucun doute ; ou tout du moins deviner que son vis-à-vis était armé, et qu’il était passé de la phase de souffrance à la phase de défense. Et bientôt, il glisserait vers la phase d’attaque. Et à cet instant précis, il vaudrait mieux que l’étranger soit prêt. Prêt à réceptionner les coups, prêt à souffrir. Prêt à mourir.

Lentement, il vit la scène se dérouler devant ses yeux. Le coup de pied d’Ariadne. Les armes de l’inconnu qui tombent au sol. Son amie qui se précipite sur lui, et qui lui parle. Oui, elle lui parle. Mais que lui dit-elle, au juste ? Il ne sait pas. Il n’en sait rien. Parce qu’au fond, il ne l’écoute pas. Et même en surface. Il n’écoute rien. Il se fiche d’être blessé, il se moque éperdument de l’inquiétude qu’elle peut éprouver, pour le moment tout du moins. La seule chose qui importe, c’est cet homme. Le cri de douleur qu’il a poussé. La manière dont il boitille. La façon dont il se précipite à nouveau vers ses armes. La raideur avec laquelle il se saisit de son revolver, l’imprécision avec laquelle il le lève vers eux. Eux deux.

D’un geste brutal, Jack se redressa à son tour, ignorant la douleur lancinante qui lui fendit l’abdomen à ce geste. Il écarta la belle jeune femme d’un bras, l’écartant de lui pour la protéger. S’il la passait derrière, et que l’autre tirait, il pourrait la toucher. Et ça, notre ancien Looper ne se le serait absolument jamais pardonné. L’autre chargea son arme, le braquant sur le grizzli sauvage. Le sang du barman ne fit qu’un tour dans ses veines, tandis qu’il se jetait sur l’homme. Le coup de feu partit. Le bruit fit sursauter Jack. Ou peut-être fut-ce la douleur qui s’abattit comme une massue sur son épaule. Au fond, il n’en savait rien. Tout ce qu’il savait, c’était que dans très peu de temps, cet homme ne pourrait plus nuire à personne. Et que lui, Jack Hawks, s’en assurerait. Il fut à peine freiné par l’impact de la balle. Et immédiatement, il posa sa main gauche sur le poignet de son agresseur, ignorant le supplice de son épaule. Il lui tordit le poignet, lui faisant lâcher son arme, posant son pied sur le canon du revolver pour empêcher l’autre de pouvoir le rattraper. Puis, avec une violence inouïe, il passa son tromblon derrière la nuque de l’inconnu, cognant légèrement, attrapant le bout du canon de l’arme de son autre main. Il attira ainsi son assaillant à lui, explosant son front contre son nez, l’assommant à moitié. Sa propre tête se mit à tambouriner de l’intérieur, alors qu’il reprenait ses esprits baissant son tromblon pour forcer le visage de l’autre à venir s’écraser sur son genou. Il relâcha sa prise sur sa nuque, écartant son arme, reculant d’un pas, aveuglé par sa propre douleur. L’homme tangua légèrement, alors que la jambe de notre ancien Looper venait le pousser en arrière. L’autre manqua de tomber. Lentement, Jack recula, faisant glisser l’arme à feu derrière lui d’un mouvement de la cheville, empoignant fermement son tromblon malgré son épaule blessée. Son regard se vrilla sur l’inconnu, qui se rendait compte qu’il ne pouvait plus rien. Que désormais, c’était Jack qui avait sa vie entre ses mains. Pas le contraire.

« Tu l’aimes bien, ta copine, hein ? Dommage pour toi, je réussirai à me la faire un jour où l’autre. Et si tu crois que tu me fais peur avec ton machin, tu t’trompes. T’auras jamais les couilles de tirer. » Jack haussa lentement un sourcil, le souffle rauque. Certains se croyaient parfaitement lotis, et pensaient pouvoir échapper à tous les châtiments. Cependant, l’ancien Looper était du genre application direct des peines, sans passer par la case tribunal. Il était un hors-la-loi, de nature. Et la justice qu’il appliquait était la sienne. Bien plus juste que la plupart de celles proférées par les hommes de loi, pourtant. Et, lorsque l’autre ouvrit la bouche à nouveau, probablement pour l’insulter, le coup de feu partit. L’homme fut projeté en arrière sous la puissance de feu su tromblon, tandis que Jack oscillait à peine. Notre ours ne prit même pas la peine de s’assurer de la vie ou de la mort de leur agresseur. Il laissa son arme tomber contre sa jambe, décontractant son épaule blessée, les yeux voilés sous la douleur. L’adrénaline retomba lentement, alors qu’il faisait quelques pas vers Ariadne, la mine grave, pâle. Le sang coulait, poisseux, le long de son torse, sous son sweat, tachant également celui-ci. Doucement, Jack replaça grossièrement son tromblon dans son jean, continuant d’avancer. Ses jambes se mirent à trembler, alors qu’il finissait de parcourir le peu de distance qu’il restait entre lui et la belle comédienne. D’un geste simple, et naturel, laissant son bras blessé ballant le long de son corps, il attrapa la nuque de la jeune femme, de sa main nouvellement libre, remontant ses doigts dans ses cheveux doux. Et affectueusement, simplement, il déposa un baiser sur son front, avant de caler le front de la jolie rousse sur sa clavicule intacte. Sans réfléchir. Juste comme ça.

« C’est fini. » lâcha-t-il simplement, dans un souffle.

Ses yeux papillonnèrent doucement, tandis qu’il se rendait compte de ce qu’il faisait. La douleur l’assommait lentement mais sûrement le sang qu’il perdait l’affaiblissait cruellement. L’adrénaline ne compensait plus rien. Doucement, sa poigne sur la tête de la belle Ariadne se relâcha. Ses doigts tombèrent de quelques centimètres dans ses cheveux, tandis que sa vision se voilait. Ses jambes s’affaissèrent lentement sous son poids. Et il se mit à tomber. Tomber. Encore tomber. Toujours tomber.

Brutalement, il rouvrit les yeux. Comme mué sur un ressort, ses jambes se raidirent. Il bougea, tournant avec Ariadne, afin d’être dos au mur et de s’effondrer tout contre. Ainsi, il resta debout. Pas droit. Mais debout. Sa respiration se faisait rauque, tandis qu’il lâchait complètement toute prise sur sa vis-à-vis. Mais il allait rester. Il allait y arriver. Et il marcherait, le temps d’arriver chez elle, ou chez lui. Le temps de retourner au bar. Le temps qu’il faudrait.

Jack cligna lentement des paupières, alors que son regard partait à la recherche de celui d’Ariadne. Il avait fallu qu’il morfle. Il avait fallu qu’une fois encore, il s’en tire blessé. Et elle allait devoir s’occuper de lui. Comme chaque fois. Ce ne serait qu’une dette de plus dans la longue liste des choses qu’il lui devait.

Un sourire pâle se peignit sur son visage. Au fond, il se foutait totalement du temps qu’il pourrait mettre à se rétablir. Elle n’avait rien. Rien… Ou presque. L’estafilade sur son cou lui comprimait le cœur dans la poitrine. Il avait presque l’impression d’avoir échoué.

Presque.



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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeSam 29 Déc - 23:19

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Jack & Ariadne.





Attirer le malheur. Encore et toujours. Désespérément. Malheureusement, comme toujours, elle entraînait d'autres personnes dans sa spirale de souffrance et de catastrophes. Et Ariadne avait peur. Elle avait peur autant qu'elle souffrait. Physiquement, tout allait bien mais mentalement, elle n'était que ruines. Ses pensées n'étaient qu'un champ de mines, mêlant passé, présent et sentiments d'antan. Qu'était-elle censé faire alors que son monde s'écroulait une fois de plus? Elle ne comprenait absolument plus rien à la scène qui se jouait sous ses yeux. Une seconde elle était à la merci d'un criminel assoiffé de sang et la suivante, sa cervelle décorait d'un rouge immonde les pavés de la ruelle. Entre les deux, un coup de feu, des coups, des cris, le vide. Van Loo n'avait plus aucune conscience de qui elle était, ce qu'elle faisait ici au beau milieu de la nuit et comment elle en était arrivée à ce massacre sans nom. Elle ouvrit les yeux. Et ce qu'elle vit était loin de la ravir, Jack bien sûr. Jack sauveur de ses dames et amoché en plus de cela. Malgré les mois qui passaient, il n'arrivait pas à comprendre qu'elle ne souhaitait plus être sauvée, en tout cas, pas en sachant qu'il devait en payer le prix. Il continuait. Il s'acharnait. Et Ariadne le laissait faire parce qu'il était différent. Parce qu'elle le connaissait plus qu'il ne pouvait s'en douter. Parce qu'elle voyait en lui tout ce qu'elle ne trouvait pas ailleurs. Cette force inconditionnelle, cette sensibilité cachée qui l'empêchait de devenir folle. Alors, elle continuait de marcher et elle espérait que la folie ne viendrait pas la prendre un soir de pluie.
La jeune comédienne chassa ses pensées en retrouvant Jack encore plus amoché qu'elle ne l'aurait cru. En plus du coup de poignard, il avait fallu qu'il se mette dans la trajectoire d'une balle et Ariadne voyait sa souffrance sur son visage fatigué. Cela devenait comme une habitude pour elle. Ramasser les pots cassés par sa faute et réparer Jack. Le réparer jusqu'à ce qu'il soit de nouveau sur ses jambes et peu bavard comme toujours. Van Loo ne bougea pas, comme sous le choc, alors qu'elle voyait la masse du looper se diriger vers elle, décidé. Elle le laissa faire, une nouvelle fois, son cerveau anesthésié par tout ce qui venait de se passer sous ses yeux. Sophia sentit la chaleur de Jack contre elle avant que son cerveau n'ait pu prendre conscience de l'information. Pourquoi elle le laissait se vider de ses forces alors qu'elle voyait pertinemment le sang s'écouler de ses plaies? Pourquoi le laissait-elle faire alors qu'elle risquait de le perdre par sa faute? Pourtant, Ariadne sentait le calme l'envahir de nouveau. Elle n'était pas certaine que ce soit la véritable paix ou seulement le retour du vide en elle mais elle appréciait ce moment lavé de tout danger. Seulement Jack et savourer le fait d'être en vie. Finalement. Van Loo ferma les yeux alors que le contact de Hawks contre son front l'apaisait.

Puis, elle réalisa. Non. Ce n'était pas normal. Jack était blessé. Il souffrait à cause d'elle, elle ne pouvait pas être celle qui avait besoin de soins et avant même qu'elle n'ait pu réagir, le looper avait abandonné la bataille. Il s'était laissé tomber contre le mur, ses dernières forces le quittant. Ariadne réagir au quart du tour tout d'un coup et vint devant lui, analysant l'étendue des dégâts perpétrés par son agresseur. Le sang coulait toujours et il fallait agir assez vite avant qu'il ne s'endorme vraiment, sonné. Elle posa sa délicate main sous le menton de Jack, le suppliant ainsi de revenir à lui, plus qu'inquiète désormais de le voir partir vers d'autres contrées.

Jack... Jack... Regarde moi. Tu vas pas mourir aujourd'hui, sinon je te botte le cul pour te ramener parmi les vivants. Tu vas encore avoir un peu mal mais il va falloir que tu tiennes le coup jusqu'à ce que je t'amène en lieu sûr. Je vais m'occuper de toi...

Avec douceur, Ariadne vint se poster contre Jack pour le soutenir. Il fallait qu'ils avancent et vite. Heureusement qu'ils n'étaient pas loin du théâtre, la jeune femme savait qu'elle trouverait tout ce dont elle avait besoin là bas, le temps de voir le jour et l'emmener à l'hôpital sans courir trop de risques. Elle se démettrait l'épaule tant pis mais elle ne laisserait pas Jack tomber, surtout pas alors qu'il venait de lui sauver la vie sans ménagement. Tout en marchant dans la ruelle, Ariadne tentait de colmater sa blessure la plus vieille, l'abdomen, il fallait qu'elle évite au maximum qu'il sombre dans l'inconscience et se vider de son sang n'était clairement pas bon pour remplir cet objectif. Après un temps qui parut bien trop long, ils arrivèrent devant la porte arrière du théâtre et heureusement, Van Loo avait toujours les clés sur elle. Au terme d'un effort spectaculaire, elle réussit à les faire pénétrer dans l'habitacle, Ariadne n'omettant pas de donner une petite tape à Jack pour qu'il reste conscient. Les coulisses. Un endroit qu'elle affectionnait particulièrement d'habitude mais cette nuit là, elle avait simplement envie de les transformer en hôpital pour pouvoir rendre la vie à Jack sans avoir à lui faire plus de mal. Dans tous les cas, il n'était clairement pas l'heure de faire preuve de lâcheté.
La jeune femme installa Jack comme elle put sur un fauteuil qui trainait dans le coin. Elle fouilla frénétiquement dans un placard au coin de la pièce pour enfin trouver cette maudite trousse magique qui lui permettrait certainement d'opérer des miracles. Elle revint aux côtés de Jack, avec une rapidité qu'elle ne s'était pas soupçonnée jusqu'ici. Nouvelle analyse des blessures. Elle n'était pas très sûre sur la marche à suivre concernant la blessure à l'abdomen, ne sachant pas si un organe était véritablement touché. Certainement pas un vital en tout cas. Quant à l'épaule, il allait falloir qu'elle retire cette maudite balle et aucun des deux n'allait apprécier ce moment. Ariadne savait qu'elle allait devoir user de ses talents de tricot dans tous les cas afin de rafistoler Jack au moins pour quelques heures. Elle s'assit devant lui, un sourire triste sur les lèvres. Elle n'aimait pas cela. Elle n'aimait pas être celle qui le ferait hurler à la mort mais elle n'avait vraiment pas le choix.

Jack. Tu sais que je t'adore, vraiment. Je ferais tout pour toi mais là... Je vais devoir te faire mal et tu risques d'avoir envie de me frapper mais je t'en supplie, évite. Je ne voudrais pas te voir te vider de ton sang maintenant.

Dernier moment de délicatesse. Van Loo vint caresser le visage de son sauveur tendrement, avant de se munir du seul outil qu'elle avait pu se procurer, une misérable pince à épiler mais la balle n'était pas enfoncée profondément, heureusement. Autant faire cela vite. En quelques secondes, Ariadne retira son vêtement, tenta de ne pas ciller en voyant les blessures puis retira la balle avant de poser un linge sur le bras de Jack. Même opération pour l'abdomen. La suite serait encore moins drôle puisqu'elle regarda Jack, compatissant. Il fallait suturer évidemment mais avant cela, elle se devait de lui donner une petite minute de répit en prenant soin de lui. Ariadne se leva et prit le soin de trouver un verre et un autre linge, un peu d'eau sur le tout et elle revint au pas de course devant Jack. Elle lui tendit le verre d'eau timidement tout en pressant le linge contre son front. Après tout, il méritait bien cela après ce qu'il avait fait pour elle. Ariadne sourit un peu, même si elle n'était clairement pas amusée par la situation.

Dis moi Jack. Quand est ce que tu arrêteras de jouer au héros? Tu réalises que tu n'es pas invincible non? Je préférerais que tu me laisses à mon triste sort la prochaine fois plutôt que de te voir te vider de ton sang. Ca fait combien de fois que tu me sauves la mise hein? Je te dois au moins trois vies et je ne vois vraiment pas comment je pourrais payer ma dette! Tu m'as déjà empêché de faire n'importe quoi avec John..

Sophia sentit son sourire s'évanouir quelques secondes. Elle ne parlait pourtant jamais de ce genre de sujets avec Jack, c'était leur pacte secret: ne jamais évoquer John. Jamais. Cela rendait les choses bien plus simples, surtout après ce qu'elle avait dû traverser par sa faute et qu'elle s'en sortait le coeur vide, l'âme dénué de sens désormais. Le temps faisait son oeuvre, disait on. Pour le moment, Ariadne n'était qu'un pantin qui ne cillait même pas devant un homme qui sacrifiait sa vie, son sang pour la sauver d'un sort peu enviable. Qui était-elle pour empêcher Jack de vivre? Qui était-elle pour continuer à s'enfoncer irrémédiablement, laissant Hawks la rattraper toujours de justesse de cette façon? Van Loo arrêta alors son geste, se préparant à la suite, une suite qu'elle redoutait mais pour autant inévitable...



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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeSam 12 Jan - 1:43

Close your eyes and see the grey paradise.


La douleur. Un mot, un terme, un concept. Et pourtant tellement plus que cela. Cherchez le mot douleur dans le dictionnaire. Vous y découvrirez une certaine définition, sûrement classique. Mais que sont des mots, pour exprimer une souffrance ? Que peuvent-ils bien décrire, alors que le supplice que l’on ressent commence à vous faire perdre connaissance ? Demandez à un martyr s’il a mal, il sera capable de vous rire au nez. Il vient un point où la douleur ne veut plus rien dire. Elle est devenue partie intégrante de l’instant que l’on vit, une partie déchirante, lancinante, brûlante. Elle vous ronge, tel un acide puissant, et vous entraîne au fin fond des limbes, en compagnie de vos plus sombres démons. La douleur vous prend la main, la folie s’empare de l’autre. Vous tentez de vous échapper de la première, quitte à vous aliéner en vous agrippant à la deuxième. La souffrance est un concept indescriptible pour celui qui ne la vit pas. Et même une fois vécue, il reste impossible d’en parler, impossible de mettre les mots dessus. Elle fait partie de nous, s’accroche à nos blessures jusqu’à la dernière trace de cicatrisation. Mais au final, notre corps ne l’accepte vraiment jamais. On dit qu’il est possible de s’habituer à la douleur. Certes, oui. Mais elle vous fera toujours aussi mal.

Jack était ailleurs. Son regard s’était voilé, tandis qu’il tentait de discerner le visage d’Ariadne au travers d’un mince film noir, comme un écran de protection. Mais contre quoi ? Il n’avait rien contre quoi il puisse se protéger, en cette seconde précise. Aucun danger ne le menaçait plus, hormis celui de ses blessures. Le pire des dangers, le danger latent, dont on ne réalise l’ampleur qu’une fois les hostilités terminées. Jack pourrait mourir de ses plaies, si personne ne lui venait en aide. Il avait l’habitude de se débrouiller seul. Il avait appris à se recoudre, à se panser. Bien que les cicatrices des blessures qu’il soignait seul étaient affreuses, au moins elles étaient traitées. Plus de risque d’infection, plus de problème d’hémorragie. Et dans l’esprit de notre ours, c’était bien là l’essentiel. Il en oubliait le reste. La beauté physique. Quelle était donc cette chose ? Voilà. Voilà ce qu’en pensait Jack. Il ne comprenait pas. Lui, en se regardant dans un miroir, ne pensait à aucun compliment. Pourtant, il n’était pas l’homme le plus hideux que la terre ait pu porter. Mais c’était physique, et psychologique. Il ne s’accordait pas la moindre importance. Ses cheveux étaient en bataille ? Il ne l’avait même pas remarqué. Il mettait les fringues qui lui plaisaient, quand elles lui plaisaient. Ses tatouages étaient pour lui, qu’importe ce qu’en pensent les autres, qu’importe si ces femmes avec qui il lui était arrivé de passer du temps les trouvent beaux ou moches. Il s’en fichait. Chacun d’entre eux avait une signification, et il y tenait. Le regard des autres ne l’intéressait pas, pas plus que leur opinion. Jack n’était pas quelqu’un de foncièrement ouvert, dans ce genre d’horizons. Dans d’autres, il pouvait l’être. Comme par exemple lorsqu’il s’agissait d’écouter les problèmes de quelqu’un, de donner des conseils si besoin de conseils il y avait. Mais sur ses opinions, ses points de vue, il avait sa justice. Arrêtée. Claire. Nette. Et il se foutait du regard des autres. Son torse était parsemé de cicatrices pas franchement jolies ? C’était un fait. Rien de plus, rien de moins. Jack était un être entier. On l’aimait dans son intégrité, ou on ne l’aimait pas. Et il n’avait cure d’aucun des deux.

Les doigts d’Ariadne vinrent caresser doucement son menton, lui offrant une chaleur rassurante, une présence à laquelle se raccrocher. Encore sonné par toutes les douleurs ajoutées, Jack eut un tout petit soupir, serrant les dents, s’accrochant à cette mince lueur d’espoir et de réconfort que représentait la jeune femme. Il la sentit l’aider à se lever, et il y mit du sien, s’efforçant de tenir sur ses jambes, et de solliciter le moins possible la béquille qu’elle tentait de représenter à cette seconde. Son épaule opposée le faisait atrocement souffrir, tout comme sa blessure à l’abdomen, d’ailleurs. Mais il survivait. Elle avait peur qu’il la laisse tomber. Mais ce ne serait pas le cas. Jamais. Il s’était fait une promesse. Et il était du genre à tenir ses promesses. Envers les autres, catégoriquement. Et envers lui-même, c’était trois fois pire. Non, il n’allait pas la laisser tomber. Il allait survivre. Se soigner. Et reprendre du poil de la bête. Comme tout bon vieux Jack qui se respecte.

Lorsque notre ours ouvrit les yeux, il réalisa qu’ils étaient déjà arrivés au théâtre. Là où la belle travaillait. L’endroit le plus proche pour une administration rapide de soins. Il n’avait même pas vu le temps passer. Il avait senti la main d’Ariadne tenter d’empêcher le sang de s’écouler trop abondamment de sa plaie à l’abdomen. Il avait souffert, tout le trajet. D’une souffrance monotone, banale. Une souffrance répétitive, qui avait fait passer le chemin rapidement, mais pourtant si lentement. Jack s’appuya sur le battant, tandis qu’elle déverrouillait la porte du mieux qu’elle pouvait. Puis il se laissa traîner à l’intérieur, asseoir sur un fauteuil qui traînait dans un coin. Et là, il s’autorisa un gémissement de douleur. Fin. Léger. Elle n’allait pas l’entendre. Elle était partie chercher de quoi le soigner. Immédiatement, cela eut pour effet de le calmer. Il cligna quelques instants des paupières, laissant son corps se réhabituer à l’environnement. Sa main valide se porta à son abdomen, tandis qu’elle arrivait, ses petits outils en main, commençant à lui expliquer qu’il allait souffrir. Qu’il allait avoir envie de la frapper. Qu’il allait la haïr. Mais qu’elle devait le faire. Pour ne pas qu’il se vide de son sang. Très lentement, Jack cligna des paupières, comme pour approuver. Oui. Il avait conscience que les soins ne seraient pas agréables. Et il s’en fichait bien. Il allait les vivre. Comme d’habitude. Et il allait survivre. Déglutissant doucement, se préparant mentalement, il fut cependant agréablement surpris d’un autre contact, devançant la douleur. Instinctivement, au contact de la main de la jeune femme sur sa joue, il ferma les yeux. Sa caresse le détendit, atténua ses souffrances psychologiques. Lorsqu’elle décolla ses doigts de la peau de l’ancien Looper, celui-ci rouvrit les yeux. Toujours aussi peu souriant. Toujours aussi peu agréable. En même temps, dans ce genre de moments, qui aurait pu l’être ? Et, finalement, Jack serra les dents. Sa mâchoire toute entière se crispa, tandis qu’Ariadne, sa belle Ariadne, sa douce Ariadne, commençait son travail méticuleux. Heureusement pour elle, la balle ne s’était pas enfoncée profondément. Après avoir retiré les épaisseurs que portait Jack, elle avait pu rapidement opérer. Il allait avoir une cicatrice de plus au milieu de son palmarès.

Yeux fermés, dents serrées, il attendait. Il patientait. Quand enfin elle eut fini, et qu’elle tamponna doucement la plaie de laquelle s’échappait encore du sang, il se sentit soulagé. C’était ça en moins à faire, maintenant. Lentement, il releva les yeux vers elle, la regardant s’éloigner de sa démarche souple et gracieuse. Et, une fois encore, il se demanda comment ils avaient pu en arriver là. Comme elle avait pu tomber sur un homme ignoble, si douce et si belle qu’elle était. John avait été un ami de Jack, certes. Mais c’était un connard avec les femmes, et cela, notre ancien Looper l’avait toujours su. Aussi, lorsqu’il avait découvert le genre de la petite amie de cet homme, il avait tout de suite souffert pour elle. Il s’était pris d’affection. Et il avait mal au cœur. Tellement mal. De la voir comme ça, cinq ans plus tard, qui n’avait toujours pas récupéré. Renfermée, distante, tout cela afin de se protéger. Il comprenait cette réaction, et il s’efforçait de contribuer lui-même à sa protection. Mais, alors qu’elle s’asseyait de nouveau à ses côtés, il la dévisagea. Et là, il se rendit compte. La peur. La peur de disparaître, de la laisser, qui le forçait à s’accrocher à la vie, et à la conscience, chaque minute qui passait. Et la peur de la perdre, si terrible et si atroce, qui faisait qu’à chaque fois, il était prêt à se faire tuer pour la protéger. Mais mort, à quoi lui servirait-il ?

Après avoir écouté les derniers mots prononcés par la jeune femme, il détourna le regard. Et riva ses yeux vers le sol, les paupières plissées, pensif. Ce ne fut qu’une dizaine de secondes plus tard qu’il prit la peine d’ouvrir la bouche. Afin de prononcer des mots mûrement réfléchis. Pensés. Et sincères.

« Tu ne me dois rien, commença-t-il tranquillement. Jamais. » D’un geste simple et doux, il appuya lui-même le lingue humide sur sa plaie, laissant la fraîcheur et l’humidité du tissu le soulager. « Je te protège pour une raison qui ne regarde que moi, mais qui vaut plus que ma propre vie. Ou presque. » Oui, presque. Car il y a toujours un mais. Lentement, il releva les yeux pour dévisager la jeune femme. « Mort, je ne serais pas efficace. » fit-il remarquer avec une simplicité hors normes. « Je n’ai pas l’intention de mourir, je n’ai pas l’intention de fermer les yeux autrement que pour m’assoupir, lorsque je pourrais prendre du repos sans te faire de frayeur. » D’un geste lent, presque délicat, il attrapa le linge imbibé d’eau et de sang, et le plia, à défaut d’avoir une bassine sous la main. Il le posa sur son genou, avant de reprendre la parole. De son ton toujours aussi posé, et simple. « Je ne joue pas les héros. » Lentement, il tourna la tête vers Ariadne, plongeant ses yeux dans les siens, sincère au possible. Doucement, la phrase sortit. Sans se brusquer. Mais uniquement composée d’une vérité qui n’avait plus de raison d’être mise en doute depuis longtemps maintenant, et qui régissait une partie de la vie de Jack depuis plusieurs années. Une petite phrase. Toute simple. Mais qui voulait dire tellement.

« Je tiens une promesse. »

Son regard se détacha de celui de la jeune femme, tandis qu’il se laissait aller au fond de don fauteuil. Maintenant, elle allait le recoudre. Et il était prêt. Qu’elle fasse ce qu’elle avait à faire. Lui avait déjà survécu à bien d’autres choses.

Et il survivrait encore à pire que cela.


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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeLun 14 Jan - 1:36

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Jack & Ariadne.





Infime espoir de voir son monde s'illuminer. Continuer à se battre encore et toujours sans raison apparente. Ariadne dans toute sa splendeur. Son inconscient ne pouvait jamais arrêter de croire en la beauté de toute chose. En chacune, Van Loo décelait de la bonté, de la gentillesse et cela même si la part sombre que l'individu montrait semblait prendre des proportions immenses. Elle avait toujours été comme cela et le temps, les déceptions n'avaient pas changé cette part importante de sa personnalité. Ariadne aimait les gens. Elle se haïssait mais vénérait le reste du monde, véritable paradoxe qu'elle ne renverserait certainement jamais. Pour le moment, la comédienne n'avait clairement pas le temps de polémiquer sur sa condition, elle n'avait d'ailleurs même pas le droit de trembler ne serait-ce qu'une demie seconde. Heureusement pour Jack d'ailleurs, Ariadne avait toujours tendance à conserver son sang froid même en cas de panique intense. La douce Ariadne. Elle était décidément prête à assumer une nuit blanche pour surveiller le looper et ses constantes. Encore une fois, la jeune femme lui devait plus que quelques points de suture, elle se sentait redevable de toutes ces petites actions que Jack opérait pour elle en silence. Depuis toujours. A vrai dire, tout avait commencé avec John, LE John, celui qui avait tout brisé en elle. Ariadne n'arrivait même pas à se rappeler comment elle en était tombée amoureuse, le seul souvenir qu'elle gardait était bien cette douleur monstrueuse qui l'empêchait d'avancer aujourd'hui. Fidèle à elle-même, Van Loo n'en parlait jamais. Aucun commentaire sur la question. Elle avançait simplement dans ce parcours parsemé d'embûches que le monde lui mettait en travers les pieds continuellement. C'était sans compter sur Hawks bien sûr. Toujours là, quelque part, tapi dans l'ombre pour empêcher Ariadne de sombrer. Pacte secret qui durait depuis plusieurs années. Aujourd'hui avait bien failli marquer la fin de cette collaboration pour le moins étrange et même si Ariadne était angoissée en voyant l'état de Jack, elle tentait de ne rien en montrer. Quelques tremblements lui échappèrent alors qu'elle passait le linge mouillé sur le front de Jack. Sophia reprit son souffle alors qu'elle tentait de faire comprendre au Looper qu'il était temps qu'il arrête de remplir un rôle qu'elle ne lui avait jamais attribué. La raison de ce revirement de situation lui était obscure évidemment mais l'issue était claire: Ariadne refusait de le voir mourir, encore moins par sa faute. Tant pis si on lui ôtait la vie dans une ruelle sombre parce qu'elle n'était qu'une faible femme, au moins, son supplice s'arrêterait. Ce fardeau était uniquement le sien, la comédienne n'avait aucune raison de laisser Jack supporter tout cela à sa place. Elle ne voulait plus le voir souffrir de la sorte à cause de ses erreurs idiotes.

La main de Jack finit par attraper le linge et Ariadne le laissa prendre la suite, par peur de perturber cette distance primordiale entre eux depuis longtemps. La jeune comédienne savait qu'il fallait qu'elle reprenne ses esprits pour affronter la dernière étape, et non la moindre, dans le traitement qu'elle devait opérer sur Hawks. Ariadne appréhendait mais encore une fois, son visage resta impassible. Elle écouta avec attention le discours de Jack, comme si elle cherchait à s'accrocher à son regard, à chercher son aval comme elle le faisait toujours instinctivement. Les sourcils froncés, Van Loo capta son regard quelques secondes avant de replacer une mèche rousse derrière son oreille. Pourquoi rendait-il les choses si compliquées? C'était pourtant simple. Terriblement simple. Sophia ne désirait plus être sauvée, elle ne voulait plus rien ressentir. Rien du tout. Et lorsqu'elle regardait Jack, ce n'était pas ce souhait là qui primait. De la gratitude, une certaine affection, des émotions qu'elle aurait préférées laisser au placard pour ne pas avoir à s'accrocher à elles. Encore tremblotante, Ariadne ne pouvait se résoudre à un avenir. Elle était effrayée, toujours aussi apeurée de ce qui pouvait arriver. Et si demain Jack la laissait tomber? Et si tout cela devenait trop dur à supporter tout d'un coup? La bouée de sauvetage d'Ariadne. La comédienne releva les yeux vers lui, des yeux qui mêlaient le soulagement de le voir là, avec elle, et la peur qu'il disparaisse soudainement. Et un léger silence. Qu'elle ne rompit pas. Absorbée par la chaleur de ce regard. "Je tiens une promesse." Ariadne n'était pas sûre de saisir où il voulait en venir. Après tout, elle ne lui avait jamais rien demandé. Il s'était toujours trouvé au bon endroit au bon moment, simplement. Il avait fallu qu'il soit là pour lui éviter de perpétrer la plus grossière erreur de sa vie mais ô grand jamais, Ariadne n'aurait imaginé que son sauvetage perpétuel ne constitue pour lui une mission de première importance. Van Loo resta dans ses pensées quelques secondes jusqu'à ce qu'elle réalise que Jack attendait la suite du supplice. Sujet clos. Comme toujours lorsqu'on s'attardait à des points particulièrement sensibles de ce qui les liait. Ariadne revint donc sur Terre et attrapa l'aiguille de fortune qu'elle avait préparé pour l'occasion. Avant de s'approcher du looper, aiguille en main, elle le regarda, encore interloquée.

J'essaye de te comprendre Jack mais je crois que je n'y arriverais jamais. Je sais que t'as des principes et tu t'y tiens. Toujours. Tu sais pourtant que je ne t'ai jamais demandé de surveiller mes arrières. Et je ne le ferais jamais, Jack. J'ai bien trop peur que tu finisses par en mourir et il en est hors de question. Regarde ce que je suis obligée de te faire après, te massacrer avec une aiguille alors que je n'y connais strictement rien. Tu ferais bien mieux de faire une exception pour une fois et effacer cette promesse, ça n'a aucun sens. Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça, tu ne m'écouteras jamais. Comme moi, je ne t'ai pas écouté quand il le fallait... Attention, ça va piquer.

Et Ariadne était repartie à l'assaut. Rôle d'infirmière de fortune qu'elle enfilait avec plaisir lorsqu'il était question de Jack, bien entendu. Elle tenta de se concentrer sur sa tâche pour ne pas penser à ce qu'elle était réellement en train de faire. Coudre quelques vêtements était définitivement différent que de sentir la peau sous ses doigts. Van Loo passa outre ce fait et débuta par l'abdomen. Travail de fourmi qui requérait que ses mains de fée soient à leur meilleur niveau. Elle lança quelques regards en coin à Jack pour vérifier qu'elle ne le martyrisait pas trop, novice dans le domaine de la chirurgie qu'elle était. Les minutes passaient lentement pour la comédienne mais elle termina de refermer la première plaie, reprenant son souffle lentement avant d'enchaîner avec douceur par l'épaule. Et la peur au ventre, Ariadne recommença sa dure labeur. Des secondes qui s'écoulaient lentement et la concentration à son paroxysme, aucun droit à l'erreur. Van Loo, avec sa patience légendaire, conserva une attitude sérieuse jusqu'à ce que la plaie soit complètement refermée. Elle put alors relever son regard azur vers Jack, soulagée qu'il ait survécu à cette épreuve loin d'être agréable tout en posant son attirail plus loin. Ariadne put enfin laisser libre cours à ses tremblements, l'adrénaline s'évaporant au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient. Cette fois, elle réussit à poser un sourire sur son visage, le premier véritable sourire de la soirée et définitivement l'un des premiers depuis longtemps. En cet instant, c'était tout ce qui comptait réellement: Jack allait bien, elle ne conservait qu'une misérable blessure à la gorge et le monde continuerait de tourner. Simple constat qui lui donna des ailes... Du moins pendant quelques secondes, le fameux sourire angélique disparaissant derrière le mur de fatalité qui la poursuivait encore. En réalité, Ariadne savait qu'elle ne se débarrasserait jamais du poids de sa douleur et en silence, elle s'assit, croisant les jambes, ses bras encadrant ses genoux. Elle avait besoin de deux minutes loin du monde. Loin d'elle même. Juste le temps de remettre en question ce qu'elle faisait. Son malheur. Ce qu'elle ressentait. Sur ce dernier point, elle n'en savait rien. Du soulagement, oui. De la douleur, plus que de raison. Pour le reste, Ariadne restait dans le flou le plus complet. Encore une fois, la pauvre comédienne se perdit dans le méandre sans fonds de ses souvenirs les plus sombres et dût lutter férocement pour revenir à elle et éviter que des larmes ne perlent dans ses jolis yeux. Relever les yeux et se relever tout bonnement. Elle s'approcha de nouveau de Jack, sans réellement savoir ce qu'elle faisait exactement. Tout était devenu machinal. Comme ce vide béant qu'elle avait au creux de la poitrine depuis quelques mois. La normalité. Sa nouvelle vie. Son nouveau moi. Pour autant, elle savait que la lumière pouvait toujours l'éveiller, ce doux rayon qui émanait du looper lorsqu'elle s'y attendait le moins. Ariadne posa sa main sur celle de Jack puis déposa un doux baiser sur son front, geste de remerciement et de tendresse pour l'homme qui se battait corps et âme pour la conserver en vie alors qu'elle ne lui rendait rien en retour, rien sauf des soins approximatifs après la bataille.

Juste... Merci, Jack. Merci d'y croire encore pour moi... Tu ferais mieux de te reposer maintenant. Je vais rester éveillée, on ne sait jamais...

Les yeux d'Ariadne qui brillaient alors qu'elle prononçait pour la première fois ce maudit mot que Jack méritait bien plus que tout autre. Lutter contre les larmes encore et surtout ne rien montrer. Douce Ariadne se détacha de Jack, laissant pourtant ses yeux dans les siens, divine attraction qui finirait certainement par la tuer. Et ce léger sourire qui revint perler au coin de ses lèvres malgré la fatigue et l'émotion qui menaçait de lui faire perdre pied. Le sourire d'un ange à son étoile. Le sourire d'Ariadne à Jack. Et celui-là, même si elle ne le réalisait pas, ne pouvait pas disparaître aussi facilement.



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Jack F. Hawks

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MessageSujet: Re: How this will end # Jack & Ariadne   How this will end # Jack & Ariadne I_icon_minitimeVen 18 Jan - 11:50

Sleep and forget everything.


Jack avait un sens de l'honneur et de la justice qui lui était propre. Et qu'en effet, comme pouvait l'exprimer Ariadne, personne ne comprenait réellement. Le modèle sur lequel fonctionnait l'ancien Looper était personnel, ne regardait que lui, certes. Mais cela énervait les gens. Ou bien provoquait toutes sortes de réactions. Ariadne, elle, ne comprenait pas. Elle aurait voulu que Jack arrête de la protéger, de se mettre en danger inutilement pour sauver sa peau, et protéger la sienne. Mais lui ne comprenait pas non plus la manière dont elle fonctionnait. C'était une réciproque pour le moins agaçante, mais bien présente. Elle lui demandait sans cesse de la laisser se débrouiller. Mais au final, qu'y gagnerait-elle, si ce n'était de mourir ? Mourir. Rien que d'imaginer ce corps long, fin et gracieux, allongé dans un cercueil, Jack serait devenu fou. S'il avait vu sa jeunesse splendide et ses traits de poupée de porcelaine figés pour l'éternité, il en aurait tué inconsciemment. Par pure folie. Par pur désespoir. Ariadne était sous sa protection. Ariadne était la prunelle de ses yeux, cette femme qu'il chérissait et à qui il voulait offrir le meilleur. Et à l'entendre parler, il en était incapable.

Jack se renfermait, au fur et à mesure que la jeune femme avançait dans ses propos. Ceux-ci ne se voulaient pas méchants ; en rien, pour rien au monde. Cependant, ils blessèrent Jack plus que de nature. Elle voulait qu'il renonce à la promesse qu'il s'était faite ? Elle ne comprenait pas. C'était impossible. Il voulait la protéger. Il voulait qu'elle vive. Il voulait la voir rire à nouveau, être heureuse à nouveau. Il voulait revoir cet éclat au fond de ses prunelles, cette lueur d'espoir, de bonheur, ce petit éclair de malice et de contentement. Mais quoiqu'il fasse, cela semblait être peine perdue. Lorsqu'enfin elle lui annonça que ça allait piquer, il ne prononça pas un mot. Il ne bougea pas. Il se contenta d'essayer de se détendre, mais d'involontairement se crisper lorsque l'aiguille pénétra sa peau. Bah ouais, putain. Même s'il est blessé bien plus gravement ailleurs, c'est jamais agréable de sentir une aiguille percer un trou de plus dans votre peau. L'ancien Looper laissa son amie le recoudre, sans prononcer le moindre mot. Il n'avait pas envie de lui répondre. Il voulait garder tout cela pour lui. La manière dont il fonctionnait ne la regardait pas. Cela ne regardait personne.

Lentement mais sûrement, alors qu'elle continuait ses soins, notre Jack se détendît à nouveau. Il ne parla cependant pas. Il n'avait toujours rien à lui dire. Au final, lorsqu'elle eut terminé, sans relever ce silence imposant, elle alla s'asseoir. Comme un petit animal chétif, elle se roula presque en boule sur le sol, seule avec ses pensées. Jack, lui, ne bougea pas. Il se contenta de faire rouler un peu son épaule, afin de voir si les points de suture tenaient le coup. Et ils le tenaient. Il ne tira cependant pas trop fort, attrapant un bout de son t-shirt pour tamponner le sang qui avait coulé durant l'opération. Il ne parla pas, laissant son amie seule avec ses pensées. Elle réfléchissait. Elle en avait besoin. Elle était de celles qui méritaient de vivre, de survivre, de se battre pour voir à nouveau une trace de bonheur effleurer leur vie. Il s'avança dans le fauteuil, calant ses coudes sur ses cuisses, faisant attention à ce que les points faits par sa douce Ariadne ne sautent pas. Il la laissa seule, en guerre avec sa conscience. Jusqu'à ce qu'elle ne se relève. Avait-elle compris ? Il la laissa s'approcher, sans reculer, stoïque. Il ferma sans réfléchir ses yeux lorsque les douces lèvres de la jeune femme vinrent se poser sur son front. La douceur de ce contact le fit frissonner. Agréable, tendre, et attentionné. Pourquoi Ariadne faisait-elle preuve de tant de compassion envers lui ? Pourquoi laissait-elle échapper autant d'affection du moindre de ses gestes à son égard ?

Les mots qu'elle prononça touchèrent Jack. Il avait été blessé par ceux d'avant, mais elle semblait avoir pris du recul. Et elle se rattrapait. Il la regarda, simple, plongeant ses yeux d'océan dans les siens. Il la laissa se décoller, s'éloigner. Prononcer ces mots de réconfort, et de... Remerciement. Le coeur de Jack fit un très léger bond dans sa poitrine, sans qu'il ne remarque réellement, lui non plus. Elle venait de le remercier. Il ne considérait pas qu'elle ait à le faire. Mais elle l'avait fait. Doucement, il hocha la tête, une fois. Puis il se recula, s'enfonçant dans son fauteuil. Il détourna le regard soupirant doucement. Puis il recommença à la contempler. Il la vit sourire. Et une fois encore, il choisit de se faire. De ne pas gâcher ce moment, cette étincelle de vie qui habitait en cette seconde même les yeux et le corps tout entier d'Ariadne. De sa Ariadne. Sa protégée. Son ange gardien. Elle veillait sur lui, avec tout autant de fidélité qu'il veillait sur elle. Elle ne s'en rendait pas compte. Mais pourtant, c'était bel et bien le cas.

Alors que les yeux de Jack se fermaient, quelques petites pensées lui traversèrent l'esprit. Elle n'avait pas envie qu'il meure. Et la réciproque était vraie. Ne pouvait-elle pas le comprendre ? Il avait envie de la serrer dans ses bras. De cacher son visage dans ses cheveux bouclés, de respirer lentement son parfum. Il ignorait si la réciproque était vraie, cette fois. Mais il s'en fichait. C'était la seule pensée à l'égard d'Ariadne qu'il ne s'expliquait réellement pas. La seule, parmi des tas d'autres. Mais celle-là en particulier. Peut-être qu'un jour, il oserait le faire. Peut-être qu'un jour il aurait la chance de venir cacher son visage dans le creux de son cou fin à la peau si belle et si lisse. Peut-être qu'un jour, il parviendrait à aller sentir son parfum naturellement sans que cela ne passe pour un geste bourré de sous-entendus. Oui. Peut-être. Un jour, peut-être.

Doucement, Jack laissa ses paupières se fermer, ne luttant pas. Il aurait aimé veiller sur elle. Mais ce soir, il en était incapable. Son corps entier n'aspirait qu'à se détendre et à se laisser entraîner dans les bras de Morphée. Alors, il se laissa faire. Il ferma les yeux. Sentit son corps d'enfoncer dans un épais matelas de coton. Et, sans un mot, Jack partit. Au milieu d'un monde qui n'appartenait plus qu'à lui. Malgré les intrusions régulières et récurrentes de ce visage si fin, encadré de cheveux roux, qui apportait la paix et la vie à ses rêves.

La poitrine de Jack se soulevait doucement. Il avait cessé de lutter. Il avait arrêté de se débattre. Il ne changerait pas demain. Mais il pouvait au moins prendre du repos pour se préparer à l'affronter.

The End.

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